Culture

blood diamond, décryptage d’un film… saignant

Ok mon titre est tout pourri. Je cherche encore. Peut être que d’ici la fin de ce post, j’aurais trouvé quelque chose…

Donc pour les français (ou les Suisses/Belges recevant les chaines françaises), vous savez peut être que Blood Diamond est passé sur TF1 dimanche soir. Blood Diamond, c’est un film avec Leo Di Caprio (on ne le présente plus), et Jennifer Connelly (qui jouait dans Requiem for a Dream), qui parle du trafic de diamants en Sierra Leone, et des guerres internes liées à ce trafic.

Jusqu’ici, petit lecteur, tu suis.

Trafic de diamants, donc, et guerre civile. Avec africains boueux, reporters sans frontières, implication des  sociétés européennes et enfants soldats drogués inside. Un film plein de bons sujets, à la base. Oui je dis à la base. Parce qu’en réalité, Blood Diamond, c’est juste un sujet pour faire un énième film d’aventure à grand public américain. Et pardonne moi si tu es fan et que tu penses que ce film véhicule des vrais problèmes et aborde un vrai sujet trop peu abordé.

Je suis pas contre les films qui abordent des sujets d’actualité. Loin de là. Lord of War est un film exceptionnel de neutralité, servi par de très bons acteurs (Nicolas Cage, mythique). Démineurs (sorti fin 2009) un très bel exemple de comment détourner la réalité en fiction, tout en flirtant avec le documentaire. Je n’ai pas vu le Dernier Roi d’Ecosse, mais on m’en a dit du bien.

Blood Diamond, c’était donc l’occasion rêvée pour faire un bon film, un film avec un message dedans, un truc qui heurte ta petite pensée d’Occidental et qui te fait prendre conscience que c’est la merde, ailleurs. Et bien non. A la place, on a un mélo drama pseudo romantique sur fond de gamins qui crèvent et d’Afrique en sang. Et je ne parle pas de l’histoire qu’on voit venir de loin (très loin) entre Leo et Jen. Franchement…

Je vais pas vous spoiler tout le film, hin, au cas où vous auriez (quand même) envie de le voir. Mais en gros, ya un mec (Leo) qui négocie des cailloux, qui sont issus de l’exploitation de petits n’enfants et de villageois Africains par le FRU (une armée rebelle du pays). Le FRU sème la terreur dans les villages (et villes) du coin, et revendent leurs diamants pour acheter des armes. Commerce triangulaire revu et corrigé sauce 20e siècle, les diamants sont achetés par des sociétés européennes, qui contrôlent le marché. Il revendent les diamants notamment aux States, qui vendent des armes au FRU, qui achètent donc le moyen de contrôler le peuple avec l’argent des diamants… et leur permet de récupérer de nouveaux diamants.

(attention: spoil)

Donc là dessus Solomon (un Sierra Leonais) est capturé par le FRU pour travailler à la mine, sa famille fuit, son fils est embarqué par les révolutionnaires qui en font un enfant soldat. On a donc droit aux images des gamins drogués et manipulés, aux populations qui fuient, et aux « esclaves » qui bosse dans des conditions exécrables. Wouhou.

Solomon découvre un énorme diamant, Leo l’apprend, essaye de récupérer le diamant en manipulant Solomon, rencontre Jen qui est journaliste et veut dénoncer le réseau de revente des diamants de guerre. S’ensuivent des épisodes plus ou moins dramatiques, rencontre avec la famille de Solomon sur fond de journalistes cachés derrière leur appareils, remise en question de Jen sur l’utilisation du malheur de ces gens, rapprochement (logique) entre Leo et Jen, naissance d’une relation d’amitié entre Léo et Solomon, poursuite du FRU pour délivrer le gamin, récupération du diamant, attaque des militaires (Américains ? cette fois) contre le FRU, des morts des morts des morts, sauvetage du gosse, blessure de Leo qui se sacrifie pour Solomon, et dernier appel à Jen avec hélico qui s’éloigne…

blood diamond 2

Fin.

Ah non, pardon, ya une morale: Solomon revend le diamant contre sa liberté et celle de sa famille, et se retrouve à témoigner contre les méchants diamantaires qui participent au traffic et entretiennent donc les guerres internes.

Chouette.

J’aurai appris des choses, avec ce film !

Sincèrement, où est l’intérêt de nous montrer un massacre en règle, assumé par le scénario (car quand l’armée attaque le village du FRU, on s’en fout du nombre de gosses tués par leurs mitraillettes ! le fils de Solomon est sauvé !) ? Pourquoi faut il forcément intégrer une histoire d’amour niaise à souhait dans un film supposé parler d’un sujet grave et dénoncer un système ? Le sentiment final ? On essaye de nous dire quoi, là ? De montrer que l’Afrique est en guerre à cause du traffic des diamants, ou d’utiliser des faits plutôt horribles (une guerre civile entretenue par les Occidentaux…) pour la cause du Box Office ?

Et surtout, POURQUOI avoir mis cette voix française de gay (pardon pour eux) à Léonardo Di Caprio ???

Enfin bon. Pour ceux qui aiment les aventures romancées, avec plein de sang dedans, gogogo ! On va dire que  le film vaut pour Jennifer Connelly, et pour les paysages…

Et si vous voulez un vrai film chouette sur l’implication des Occidentaux dans les guerres là bas, regardez Lord of War.

5 Comments

  1. En fait, si tu regardes juste par qui c’est réalisé, tu as toutes les réponses: Edward Zwick. Le dernier Samouraï, qui devait donner un Oscar à Tom, c’est le même topo. Et je ne te parle pas de l’ultra-daube « Les Insurgés » sorti l’an dernier avec Daniel « 007 » Craig.

    A chaque fois: un scénario à la truelle, une morale grosse comme un camion, et un bankable en tête d’affiche pour faire rêver les ménagères.

  2. t’es dure.
    les scènes de massacres servent l’histoire, comme dans Lord of War (un des rares films où Nicolas « Bouseman » Cage est bon,d’ailleurs)ou dans Hôtel Rwanda. ça fait partie de l’horreur du contexte et on peut pas passer dessus.
    j’ai pas trouvé que la romance ait tant d’importance que ça. elle est là, parce qu’il en faut toujours, mais ça ne dénature pas l’histoire et reste anecdotique.
    c’est pas un film d’aventures. y’a un vrai sujet, assez peu connu. et de l’action forcément, vu le contexte.

    et juste pour finir avec Lord of War puisque tu le compares à Blood Diamond, en dehors du fait qu’il ne traite pas du même sujet, il s’intéresse surtout à la vie d’un homme. les notions de lieu et de temps ne sont pas du tout les mêmes. pas le même rythme,donc et pas la même manière de traiter un sujet.

  3. J’adore Lord of War et j’ai découvert Blood Diamond dimanche soir aussi, mais je n’ai pas été choquée comme toi par ce film ! J’ai même bien aimé ! Evidemment que c’est cucu de rajouter toujours une pseudo histoire d’amour par dessus, mais ça reste un film américain ! (et la voix de DiCaprio ne m’a pas choquée…)

  4. C’étaient des mercenaires Sud-Africains, mais c’est pareil…

    Je suis bien d’accord avec toi sur la voix française exécrable de LdC, mais la VF, c’est mal de toutes façons (il parait que je suis ayatollah de la VO, mais j’assume)

    Quand à l’histoire, je suis d’accord, elle pue un peu la facilité. Mais pense à la première cible du film… Pas nous…

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blood diamond, décryptage d’un film… saignant

Ok mon titre est tout pourri. Je cherche encore. Peut être que d’ici la fin de ce post, j’aurais trouvé quelque chose…

Donc pour les français (ou les Suisses/Belges recevant les chaines françaises), vous savez peut être que Blood Diamond est passé sur TF1 dimanche soir. Blood Diamond, c’est un film avec Leo Di Caprio (on ne le présente plus), et Jennifer Connelly (qui jouait dans Requiem for a Dream), qui parle du trafic de diamants en Sierra Leone, et des guerres internes liées à ce trafic.

Jusqu’ici, petit lecteur, tu suis.

Trafic de diamants, donc, et guerre civile. Avec africains boueux, reporters sans frontières, implication des  sociétés européennes et enfants soldats drogués inside. Un film plein de bons sujets, à la base. Oui je dis à la base. Parce qu’en réalité, Blood Diamond, c’est juste un sujet pour faire un énième film d’aventure à grand public américain. Et pardonne moi si tu es fan et que tu penses que ce film véhicule des vrais problèmes et aborde un vrai sujet trop peu abordé.

Je suis pas contre les films qui abordent des sujets d’actualité. Loin de là. Lord of War est un film exceptionnel de neutralité, servi par de très bons acteurs (Nicolas Cage, mythique). Démineurs (sorti fin 2009) un très bel exemple de comment détourner la réalité en fiction, tout en flirtant avec le documentaire. Je n’ai pas vu le Dernier Roi d’Ecosse, mais on m’en a dit du bien.

Blood Diamond, c’était donc l’occasion rêvée pour faire un bon film, un film avec un message dedans, un truc qui heurte ta petite pensée d’Occidental et qui te fait prendre conscience que c’est la merde, ailleurs. Et bien non. A la place, on a un mélo drama pseudo romantique sur fond de gamins qui crèvent et d’Afrique en sang. Et je ne parle pas de l’histoire qu’on voit venir de loin (très loin) entre Leo et Jen. Franchement…

Je vais pas vous spoiler tout le film, hin, au cas où vous auriez (quand même) envie de le voir. Mais en gros, ya un mec (Leo) qui négocie des cailloux, qui sont issus de l’exploitation de petits n’enfants et de villageois Africains par le FRU (une armée rebelle du pays). Le FRU sème la terreur dans les villages (et villes) du coin, et revendent leurs diamants pour acheter des armes. Commerce triangulaire revu et corrigé sauce 20e siècle, les diamants sont achetés par des sociétés européennes, qui contrôlent le marché. Il revendent les diamants notamment aux States, qui vendent des armes au FRU, qui achètent donc le moyen de contrôler le peuple avec l’argent des diamants… et leur permet de récupérer de nouveaux diamants.

(attention: spoil)

Donc là dessus Solomon (un Sierra Leonais) est capturé par le FRU pour travailler à la mine, sa famille fuit, son fils est embarqué par les révolutionnaires qui en font un enfant soldat. On a donc droit aux images des gamins drogués et manipulés, aux populations qui fuient, et aux « esclaves » qui bosse dans des conditions exécrables. Wouhou.

Solomon découvre un énorme diamant, Leo l’apprend, essaye de récupérer le diamant en manipulant Solomon, rencontre Jen qui est journaliste et veut dénoncer le réseau de revente des diamants de guerre. S’ensuivent des épisodes plus ou moins dramatiques, rencontre avec la famille de Solomon sur fond de journalistes cachés derrière leur appareils, remise en question de Jen sur l’utilisation du malheur de ces gens, rapprochement (logique) entre Leo et Jen, naissance d’une relation d’amitié entre Léo et Solomon, poursuite du FRU pour délivrer le gamin, récupération du diamant, attaque des militaires (Américains ? cette fois) contre le FRU, des morts des morts des morts, sauvetage du gosse, blessure de Leo qui se sacrifie pour Solomon, et dernier appel à Jen avec hélico qui s’éloigne…

blood diamond 2

Fin.

Ah non, pardon, ya une morale: Solomon revend le diamant contre sa liberté et celle de sa famille, et se retrouve à témoigner contre les méchants diamantaires qui participent au traffic et entretiennent donc les guerres internes.

Chouette.

J’aurai appris des choses, avec ce film !

Sincèrement, où est l’intérêt de nous montrer un massacre en règle, assumé par le scénario (car quand l’armée attaque le village du FRU, on s’en fout du nombre de gosses tués par leurs mitraillettes ! le fils de Solomon est sauvé !) ? Pourquoi faut il forcément intégrer une histoire d’amour niaise à souhait dans un film supposé parler d’un sujet grave et dénoncer un système ? Le sentiment final ? On essaye de nous dire quoi, là ? De montrer que l’Afrique est en guerre à cause du traffic des diamants, ou d’utiliser des faits plutôt horribles (une guerre civile entretenue par les Occidentaux…) pour la cause du Box Office ?

Et surtout, POURQUOI avoir mis cette voix française de gay (pardon pour eux) à Léonardo Di Caprio ???

Enfin bon. Pour ceux qui aiment les aventures romancées, avec plein de sang dedans, gogogo ! On va dire que  le film vaut pour Jennifer Connelly, et pour les paysages…

Et si vous voulez un vrai film chouette sur l’implication des Occidentaux dans les guerres là bas, regardez Lord of War.

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  1. En fait, si tu regardes juste par qui c’est réalisé, tu as toutes les réponses: Edward Zwick. Le dernier Samouraï, qui devait donner un Oscar à Tom, c’est le même topo. Et je ne te parle pas de l’ultra-daube « Les Insurgés » sorti l’an dernier avec Daniel « 007 » Craig.

    A chaque fois: un scénario à la truelle, une morale grosse comme un camion, et un bankable en tête d’affiche pour faire rêver les ménagères.

  2. t’es dure.
    les scènes de massacres servent l’histoire, comme dans Lord of War (un des rares films où Nicolas « Bouseman » Cage est bon,d’ailleurs)ou dans Hôtel Rwanda. ça fait partie de l’horreur du contexte et on peut pas passer dessus.
    j’ai pas trouvé que la romance ait tant d’importance que ça. elle est là, parce qu’il en faut toujours, mais ça ne dénature pas l’histoire et reste anecdotique.
    c’est pas un film d’aventures. y’a un vrai sujet, assez peu connu. et de l’action forcément, vu le contexte.

    et juste pour finir avec Lord of War puisque tu le compares à Blood Diamond, en dehors du fait qu’il ne traite pas du même sujet, il s’intéresse surtout à la vie d’un homme. les notions de lieu et de temps ne sont pas du tout les mêmes. pas le même rythme,donc et pas la même manière de traiter un sujet.

  3. J’adore Lord of War et j’ai découvert Blood Diamond dimanche soir aussi, mais je n’ai pas été choquée comme toi par ce film ! J’ai même bien aimé ! Evidemment que c’est cucu de rajouter toujours une pseudo histoire d’amour par dessus, mais ça reste un film américain ! (et la voix de DiCaprio ne m’a pas choquée…)

  4. C’étaient des mercenaires Sud-Africains, mais c’est pareil…

    Je suis bien d’accord avec toi sur la voix française exécrable de LdC, mais la VF, c’est mal de toutes façons (il parait que je suis ayatollah de la VO, mais j’assume)

    Quand à l’histoire, je suis d’accord, elle pue un peu la facilité. Mais pense à la première cible du film… Pas nous…

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