Chroniques · Culture

appelons un chat « un chat »

J’aurais pu titrer ce post « chatte, bite, couilles », mais je me suis retenue, l’objet de mon article n’étant pas la vulgarité, et je ne tiens pas à attirer tous les pervers du Web (quoi qu’avec le contenu, ça risque. bienvenue à toi, pervers. Google est ton ami).

(au passage: Maman si tu lis ce post, tu peux t’arrêter là) (ce message s’adresse aussi à mes beaux parents, mon boss, et tout autre personne qui ne souhaiterait pas découvrir ma nature profonde de fille vulgaire) (merci)

(aller revenons à nos moutons chats)

L’origine de ce post, c’est un tweet.

Comme on dit sur l’internet mondial deux point zéro, j’ai envie de répondre

+1

(la demoiselle ayant ajouté « garage à bites, c’est plus explicite« , à quoi j’ai répondu « ou chatte. parce qu’il faut appeler un chat un chat« )

(CQFD)

Assumons le fait que vous puissiez être  choqués de ma vulgarité (et j’ai pu en choquer plus d’un, pardon), et soyons réalistes un instant. Mettez de côté votre éducation catho et bien pensante. Oui, toi aussi, la trop polie, tu laisses ton élégance et ta pudibonderie au placard, ou tu t’arrêtes là. C’est bon ? On peut entrer dans le vif du sujet.

D’abord, on est enfant, et un enfant, ça a besoin de nommer les choses. Tu te vois toi, maman, dire à ta fille de 5 ans de bien s’essuyer la vulve ? Ou à ton fils de 6 ans de penser à décalotter sa verge quand il se lave ?

Non, franchement. Ce sera donc pépète, zézette, foufoune, minette, et autres kiki, zizi, quéquette, bistouquette.

Et puis même, pas besoin de nos parents pour ça, les histoires de Toto suffisent à parfaire notre éducation sexuelle.

maman, je peux jouer avec ton canard ?

On grandit. Préado, dis maman, comment on fait on les bébés ? Alors c’est Papa qui met sa petite graine dans le ventre de Maman. Ca s’appelle faire l’amour, parce qu’il faut s’aimer très fort pour avoir des enfants. Ah oué. Et le sexe dans tout ça ?

Adolescent, Difool, Internet et les films pornos viennent compléter notre éducation. Et c’est là qu’on les découvre, ces mots, ces termes. Bite, chatte, couilles, foufe, baiser, niquer. Teub, queue, pine, zob, vier, chibre, zgeg,  et j’en passe. On passe à l’action et on découvre les variantes: fourrer, prendre, pipe, sucer, pomper, lécher, doigter, branler (vive les verbes du premier groupe tiens !), et puis jouir (un second groupe !), sperme, foutre, mouille, gode, enculer, partouze, pédé, bander, cracher.

Oui, que c’est vulgaire. Alors je ne dis pas, il y a bien certains termes plus « politiquement corrects » pour parler sexualité. Mais franchement, que les mots « officiel » pour décrire notre anatomie et tout ce qu’on en fait sont laids ! Vulve, pubis, lèvres, vagin. Et de l’autre côté, phallus, verge, testicules, pénis. Fellation, coït, masturbation, godemiché, cyprine. Vous trouvez ça joli, comme termes pour désigner notre intimité ?

Quelques uns s’en sortent à peu près, de clitoris à cunni, en passant par la sodomie, termes raccourcis ou désignant ce qu’ils décrivent, qui restent encore relativement utilisés. Mais pour la plupart, c’est l’hécatombe et l’oubli, si ce n’est votre gynéco qui vous parlera de col ou de prépuce, ou les bouquins de médecine.

On se retrouve donc entre deux, à ne savoir comment nommer les choses. Encore plus lorsqu’on se trouve au milieu de l’action. Que faire, que dire. Etre vulgaire, quitte à l’être trop (certains mots dans la bouche d’une fille, avouons que c’est pas très sexy) ? Ou retomber dans nos mots d’enfants, quitte à casser l’ambiance (parce qu’un mec qui demande si on peut lui « lécher le zizi ? », c’est mignon mais bon…) ? Peut-on honnêtement se voiler la face et parler de « faire l’amour » dans une relation purement physique ?

sinon chez les escargots ça se passe comme ça

Je m’interroge. Parler de sexe naturellement n’est pas simple. Avec le temps viennent les expressions et les habitudes dans un couple. Mais que dire lors d’une première fois ? Passe-t-on forcément pour une fille (trop) ouverte sous prétexte qu’on appelle une chatte une chatte ? La pudibonderie n’est-elle pas tue l’amour ?

Les mots du sexe manquent, ou sont trop nombreux. Trop anatomiques ou trop pornos, appartenant chacun à un univers trop éloigné de la réalité de nos chairs, de notre intimité, de nos désirs.

Ne me reste qu’une question (parce que bon, ça va bien de me la jouer psycho-socio-lexico-loguo-truc, mais je suis curieuse)

Et vous ?

NB: pour la rédaction de cet article bien trop sérieux, je tenais à remercier cette liste de bites, dans laquelle j’ai appris qu’on parle de Pénis au repos et de Phallus en érection, et que Mauricette est un terme pour parler de bite.

7 Comments

  1. Très bon article qui décris bien ce que j’ai voulu dire dans mon tweet (d’ailleurs je crois que j’ai oublié un « ent » à un verbe mais bon). C’est vrai que la frontière est mince entre le gnangnan et le vulgaire et la frontière c’est le médical, l’anatomique « vulve »… qui me ferait presque préférer « foufoune ».

    Le pire c’est que j’ai éprouvé une légère honte en publiant cela, alors ton article me fait du bien.

    Quand j’entends mes copines les plus prudes me dire « on a fait un calin » je ne peux que les imaginer en pyjama en polaire en train de se serrer très fort dans les bras. Alors que mes copines moins coincée qui me diront « je marche en canard ce matin » me soutirerons presque une larmette d’admiration.

    On ne parle pas de romantisme, on parle de sexe.

  2. Moi je voudrais dire bite. Et couille aussi.
    Et aussi qu’il y en a six qui sont arrivés sur mon blog en cliquant sur ton lien et un seul qui a commenté. Si jamais ça peut intéresser un statisticien, sait-on jamais.

    Sinon, je viens de comprendre pourquoi je suis aussi grossière : parce que les gros mots me font rire. Je viens d’avoir un fou rire en lisant ta liste.

    Mais tout ça ne répond pas à ta question.
    C’est toujours difficile de parler de sexe, alors soit on détend l’atmosphère en étant bien gras, soit on n’ose pas dire le mot et c’est là qu’on sort des trucs ridicules.
    Au final, je crois que le mieux c’est encore de le mimer.

  3. Perso, j’me vois pas dire « Oh mon amour, et si nous faisions l’amour ? » alors que j’ai juste envie de lui mettre. Heureusement qu’y a des meufs qui parlent aussi « vulgairement » que ça, en tant que mec, on s’emmerderait pas mal. (Bien qu’on sait être classe et dire qu’on veut juste baiser, ça arrive).
    La liste bite est énorme x: ! « chasse mouche » m’a fait bien rire. Quant aux escargots.. ils sont assez dégueu !

  4. J’aime beaucoup l’expression « avoir une jupe à ras de la salle de jeu » alors je dirais que « salle de jeux » est une bonne expression pour définir l’anatomie féminine (et je la trouve marrante). Concernant les enfants, c’est parfois difficile de trouver un terme ni gniant-gniant ni trop cru, je pense que ça part de là. Et quant aux paroles pendant l’acte avec l’élu, j’ai plus envie de faire que de parler ^^.
    Par contre, ta photo d’escargot, elle est immonde.

  5. @Brune merci pour l’inspiration ! et ui il y a une petite faute mais tant pis 😉
    et le coup du « on fait un câlin », trop meuuuugnon, c’est exactement ça, le pyjama pilou !!

    @La trop polie (tu es ici incognito ?)
    tu m’as fait marrer aussi avec le « mime »… je vois bien la scène 🙂

    @p0piete mais si c’est trop ça !! « darling, voulez vous bien s’il vous sied pratiquer une fellation ? vous seriez bien aimable »

    @Fanny j’avoue pour les enfants c’est un peu compliqué, d’où ma réflexion… mais bon, à la limite ça « passe ». là où c’est plus ridicule c’est quand on conserve ce genre d’expression en grandissant ! (le bisou sur le zizi, c’est du vécu)

    et ils sont tops mes escargots !!

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