Au quotidien · Intime & Réflexions

on oublie

Deux ans déjà, deux ans à peine, voilà deux ans que je suis, comme on dit, en couple. Ce n’est pas un état passager, d’être en couple, pas comme être enceinte ou avoir un bras cassé, non, être en couple ça peut être pour la vie.

Du moins, c’est ce qu’on dit.

Alors que ce week end l’objet de mon attention amoureuse est loin de moi, c’est par hasard qu’on me cite dans un article sur les PCRA (je vous invite à lire, c’est par là). Etrange retombée dans un passé pas si lointain… car oui, durant les six premiers mois de l’existence de ce blog, j’étais, comme on dit, célibataire. Et pendant plusieurs années avant, aussi.

J’ai donc écrit des choses que je ne renie pas, mais dans lesquelles je ne reconnais plus du tout ma vie. Retomber sur ce texte m’a fait alors réaliser à quel point on oublie vite ce qu’était l’autre quotidien, la vie d’avant lui. Oui, c’est facile lorsque les ami(e)s se retrouvent seul(e), à nouveau, on leur dit que ça ira, que ça va passer, qu’elles retrouveront autre chose. Qu’être seule aussi, c’est parfois bien. Parce qu’on sait qu’on a vécu ces moments pas faciles, avant, et qu’on s’en est sortie, et qu’on en est là aujourd’hui. Mais il y a tant d’autres aspects auxquels on ne pense plus. Parce qu’à un moment la vie à deux est devenue notre évidence, notre seule vision.

Et puis arrive ce week end où l’autre est loin. Les copines pas forcément disponibles. Et on réalise ce qu’on a oublié…

Le fait d’être seul face à soi même. De devoir s’occuper. De chercher, sans cesse. D’attendre. Que le temps passe. Qu’un quelqu’un entre dans notre vie. Ou qu’un autre en sorte complètement. Ne pas avoir quelqu’un sous la main / le téléphone à qui passer un coup de fil pour partager ce qu’on est en train de vivre. Avec qui faire des projets.

On oublie, trop vite. Trop facilement. Les nuits seule devant son ordi jusqu’à pas d’heure. Les sites de rencontre. Les soirées où on cherche à capter le regard des inconnus un peu mignons. Les copains, aussi. Ceux avec qui on partageait tout, jusqu’au bout du jour et de la nuit. Ceux à qui on donnait tout.

Les bons moments, les moins bons. Les histoires de cul sans lendemain. Les numéros de mecs dont on ne se rappelle plus le nom. Le ventre qui se serre, parfois, parce qu’un autre ne restera pas plus de deux nuits. Le maquillage et les talons pour cacher les nuits blanches. Toutes ces anecdotes qu’on partage avec ses copines, célibataires aussi.

Et puis un jour il y a cette rencontre qui change tout, et notre peur de l’engagement s’effondre, toutes ces apparences de fille indépendante et loin d’être casée s’effacent. Derrière la façade, c’est peut être ce qu’on cherche tous: à être rassuré. A vivre un truc de conte de fée, avec ce mec qui pourrait être le père de nos enfants, nous emmener au bout du monde, et à qui on dirait oui pour la vie.

On ne devrait pas oublier ce que c’est, d’être seul à nouveau. Si parfois on en devient incapable de quitter quelqu’un qui nous fait souffrir par peur se retrouver sans lui, il y a dans l’autre sens tellement de moments où on oublie que cet autre qui nous tape sur les nerfs, on n’est pas grand chose sans lui. On ne devrait pas oublier, ce vide avec lequel on a pu coexister, avec plus ou moins de réussite. Ces moments à attendre. A espérer. Maintenant, c’est là, ce qu’on a attendu, c’est notre vie.

Quelques jours de distance pour une piqûre de rappel…

8 Comments

  1. J’ai besoin de m’imposer ce genre de coupures. Même si c’est dur, ça m’oblige à me remettre en question et j’aime à me dire que cela me rend meilleure. Meilleure amie pour tous ceux qui ne sont pas à deux, meilleure amoureuse, parce que du temps pour se souvenir de soit, et s’assurer qu’on peut juste vivre avec soit, ça suffit.

    Merci de me montrer que je ne suis pas la seule à croire à la nécessité de tels moments.

  2. C’est très joli… Je suis retombée dans la partie célibataire de ton article il y a deux ans et n’ayant jamais eu l’habitude c’était une douloureuse découverte pour moi. J’espère que c’est une leçon qui m’apprendra également à ne pas oublier ce que c’est de vivre au singulier.

  3. @Lousia ouééé :p (vive les gardes meubles)

    @Tam-Tam c’est un peu ça, même si pour ma part c’est la vie et nos boulots qui nous imposent ces « coupures ». parfois ça fait du bien. parfois c’est trop long…

    @Physalice je crois que c’est bien de ne pas oublier ce qu’on a été « avant », mais si tu as la chance d’avoir toujours été en couple et heureuse comme ça, profites en !

    @Malicia tu ne dois pas être la seule (oui ce post est un peu bizarre pour ça…et dire que j’ai prôné mon amour du célibat il y a qq temps !)

  4. Très joli texte que quelques copines devraient lire. Ces quelques copines qui sont incapables de se détacher de leurs mecs pendant une soirée ou qui sont complètement perdues quand exceptionnellement, elles se retrouvent seules le soir. Pensent-elles à leurs copines célibataires? On oublie (vite) en effet notre période de célibat.

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