Intime & Réflexions

freckles*

Au mois de Janvier, j’ai fêté mes trois ans à Paris. Et en Août, ça fera quatre ans que j’ai quitté mon Sud natal pour des contrées nordiques (j’ai passé 4 mois en Allemagne entre Août et Décembre 2008). Quatre ans, c’est long. Et si je me suis habituée au rythme de vie parisien, si j’apprécie particulièrement certains des avantages de la capitale, si j’ai même pris des « mauvaises » habitudes et perdu mon accent, il y a malgré tout des choses qui me manquent plus que d’autres.

Parmi celles ci, outre l’absence de nature et d’espaces « ouverts » à proximité (non, monter au Trocadéro ou à Montmartre ne remplacera pas la vue sur la mer depuis la Corniche, et le bois de Boulogne n’a vraiment rien à voir avec les Calanques…), il y a le soleil. Et cette météo détraquée de Paris qui fait que nous sommes le 14 mai et que je n’ai toujours pas descendu mes manteaux et bottes à la cave, de peur que demain on annonce 12°C et pluie…

J’avoue, malgré tous les atouts de Paris, je fatigue. Le soleil me manque, la chaleur me manque. L’été me manque. J’ai besoin de pouvoir me dire, on est dimanche, il fait beau, je sors. A Paris, je ne sors plus, je prends le métro tous les jours ce n’est pas pour le retrouver le week end. J’ai besoin de pouvoir me dire, il fait beau, je vais bronzer, mettre une jupe, des sandales, aller me promener. J’ai besoin d’air, aussi.

Alors oui, Paris, ses lumières, son architecture. Paris, où on peut manger au resto jusqu’à pas d’heure, et bruncher le dimanche midi. Paris, où on fait ses courses au Franprix juste en bas de chez soi pour une somme inconcevable, mais de toutes manières le Monoprix trois rues plus loin est aussi cher. Paris, les gens, les bars, les musées, le shopping, les soirées, les taxis, la ville. Capitale…

Je suis fatiguée de cette vie. Fatiguée de cet hiver sans fin. Fatiguée de tousser pour rien, d’être malade chaque hiver de virus à la con, de manquer de vitamines faute de soleil (true story), de devoir me ruiner en TGV tous les mois pour prendre l’air, de payer 4€ un café, un SMIC et demi de loyer, et 10€ le kilo de fraises. Et je te parle même pas d’acheter.

Je rêve de pouvoir ouvrir ma fenêtre et voir autre chose que les volets de mes voisins. Je rêve de pouvoir voir le ciel entre les immeubles, sans ce ciel gris immuable. De retrouver les vraies odeurs, les vrais bruits.

J’aime Paris, pourtant, j’ai voulu y monter. Comme beaucoup attirée par les lumières de la ville, la vraie. J’aime Paris, sa richesse, ses quartiers, et mêmes les gens. Les promesses qu’elle transporte, ces jours qui ne finissent jamais, ses nuits blanches. Mais voilà, je crois que j’y ai fait mon temps. La météo, le coût de la vie, la fatigue constante, et peut être les rêves du Garçon, auront eu raison de moi. Il est temps de bouger, à nouveau…

Un peu plus au Sud. Un peu plus à l’Ouest. Je veux retrouver mes tâches de rousseur…

17 Comments

  1. Ohhhh,on pourra se rencontrer si tu viens près de chez moi! Mais je te comprends. C’était ça le changement dans ta vie dont tu as parlé dans le tagg récemment?

    Fautr s’accrocher à ses envie, et le soleil, c’est le bien, la nature aussi 🙂

  2. J’ ai longtemps eu pour seul but d’habiter à Paris. j’ ai passé tous les concours possibles pour y être technicien informatique ou pour travailler en bibliothèque universitaire. Je n’ ai pas réussi et finalement je ne le regrette pas.

    Je n’ aime pas le village ou je vis dans le Sud, mais force est de reconnaître que les villages alentours, le soleil, la mer, la lavande, et j’ en passe, ça fait du bien.

    Mais je pouvais je partirai dans l’ Aveyron ou en Auvergne.

    Belle nouvelle vie, ou qu’ elle se passe

  3. Touchée. (coulée)
    Il y a des gens qui ont des racines vives et agiles, qui s’enroulent très bien dans peu de terre et se sentent parfaitement à l’aise dans leur pot à roulettes, prêts à conquérir le monde en roue libre.
    Longtemps j’ai cru être de ceux-là. A 20 ans on pense comme tout le monde, qu’il faut bouger pour ne pas mourir, que voyager c’est la seule chose qui compte, et que l’on est pas grand chose si on s’installe à moins de 500 km – moins de 1000 km – à l’autre bout de la terre.
    C’est bien, d’avoir bougé, c’est bien de voir plein de choses.
    Mais parfois on se rend compte qu’en fait notre pot à roulettes nous file le mal de mer, et que nos racines se noient dans un terreau saumâtre.
    Ce jour-là, quand on vient d’une région forte, on se prend tout ça dans la gueule – comme une énorme giffle, qu’on a attendu longtemps en pensant pouvoir l’écarter, mais non, elle cogne.
    Rester entier c’est accepter d’avoir fait son temps.
    Oh, et malheureusement je ne crois plus aux étapes sur le retour… Mais ça, ce n’est peut-être que moi. 🙂

  4. Merci à Lousia d’avoir linké 🙂 bah écoute, pas mieux. Je quitte Paris en octobre. Pour la mer, les grands espaces, la vraie vie, avec des vrais gens et des vrais prix. Paris, c’est super si tu es giga riche, acteur ou flambeur. Sinon Paris te creve, te coule, te detruit. Et ce n’est pas une peinture de Monnet, un concert en l’honneur de Vivaldi ou ses architectures venues tant du futur que d’antiques passés qui font que tu t’y sens bien. Paris est un rouleau compresseur d’ames. Il faut etre soit tres fort, soit tres fou. Paris est une fourmilliere ou les fourmis auraient perdu la raison. C’est dire le bordel qu’est Paris.

    Va, va, venir à Paris c’est tres facile. La quitter est plus difficile. Mais une fois le cap franchi, tu te dis « j’ai fait le bon choix »

  5. @Gazelle pas aussi près de chez toi que ça, mais on se rapproche 😉 en tous cas je serai ravie de te rencontrer un de ces jours !

    @MadameZaza c’est en partant qu’on se rend compte de ce qu’on perd. la Provence est une région que j’aime plus que tout, même si je suis contente d’être partie je ne suis jamais aussi heureuse que quand je rentre chez moi pour un WE

    @L-Tz :*

    @Lousia je ne pense pas me poser pour toujours quelque part, c’est une nouvelle étape, et on verra pour l’après. j’ai toujours pensé qu’un jour, je reviendrai chez moi, j’achèterai une maison avec un jardin où je mettrai des oliviers, une piscine, un chien et une balançoire pour des enfants. peut être que ce « chez moi » sera ailleurs que là où j’ai grandit. peut être qu’il y aura d’autres étapes, ou pas.
    mais comme beaucoup j’ai besoin d’un point de repère, un endroit fixe où poser mes bagages, des murs à repeindre à mon goût. pour combien de temps, je ne sais pas. pendant trois ans, Paris a été « chez moi », un chez moi pour un temps. pour la suite, on verra où se plairont mes racines…

    @Rod merci pour ce commentaire. je ne suis que parisienne d’adoption, et il a toujours été question de repartir, un jour. mais je ne pensais pas que Paris me boufferait à ce point. alors heureusement qu’il y a des gens qui partent, que d’autres villes nous attirent, qu’on arrive à reconstruire un peu de ce qu’on avait dans la capitale « en mieux ».
    il n’y a que pour le boulot que c’est difficile, mais pas impossible. il faut y croire 🙂
    bon courage, et belle nouvelle vie à toi !

  6. Je comprends ce que tu dis, bien que banlieusarde parisienne depuis toujours je ne connaisse pas les autres régions autrement que pour les vacances.

    Cependant, je pense vraiment que comme tu le souligne, l’hiver sans fin auquel nous faisons face contribue à ta morosité.
    Car lorsqu’il commence à faire beau, dès le mois d’avril d’habitude, même à Paris, on sort les petites jupes et les sandales 😉

    En dehors de cela, je suis d’accord avec toi pour les prix, pour les vis-à-vis d’immeubles et pour ma part j’ajouterai les milliers de gens partout, tout le temps que perso je ne supporte pas.

    C’est bien pour ça que je préfèrerai toujours la banlieue (enfin la mienne à l’ouest) où on a à mon sens les avantages de Paris sans les inconvénients. Mais pour moi aussi, je crois que sont mes racines qui parlent ici 😉

  7. @Clyne quand tu as vécu dans le Sud je t’assure que « l’été » parisien ce n’est pas l’été 😉 et ce malgré les jupes et les sandales… en 3 ans je n’ai pas vécu un seul « bel » été, un vrai été non stop sans journée à 15°C…
    bon ceci dit j’ai découvert l’automne et le printemps ici, saison qui n’existent pas vraiment en Provence 😉
    ce qui est « drôle » c’est que j’ai l’impression que seuls les « vrais » parisiens (ou banlieusards) se voient faire toute leur vie ici, et finissent en banlieue à cause des prix de l’immobilier et de la qualité de vie. pour moi c’est Paris ou la Province, je n’arrive pas à envisager la banlieue comme une alternative… mais je comprends complètement ce choix ! et vu le monde qui vit en IDF tu n’es pas la seule à partager ce point de vue 🙂

  8. Et bien, moi, je suis un peu à l’opposé. Mais c’est sans doute parce que j’ai 5 ans de moins que toi (je crois)…

    Mais c’est possible d’avoir des tâches de rousseur à Paris 🙂 (si on fait sa touriste…) Bon okay, j’avoue qu’à Bordeaux, avec l’océan pas trop loin…c’est plus facile d’en être recouverte !

  9. si je voulais te faire relativiser, je dirais comme Clyne que cette année est particulièrement pourrie question météo, tout l’inverse de l’an dernier, et aussi qu’investir en Provence ça ne doit pas non plus être des + simples. mais je crois que tu as déjà trouvé ton remède! J’ai aimé passer 6 mois à Paris pour bien connaître la ville et ses habitudes, j’adore y retourner mais je crois que je ne pourrais pas non plus y vivre pour toutes les raisons que tu cites… Alors belle nouvelle vie et même si elle n’est pas la ou tu es née, tu continueras à apprécier les we chez toi tout en respirant mieux le reste du temps!

  10. Marre de l’hiver interminable et de choper tous les virus qui passent, manque de vitamines et manque de soleil… Comme je comprends ! J’oscille entre la Normandie et le grand Nord, imagine…

  11. Je ne suis installée à Paris que depuis 1 an et demi et je sature déjà depuis plusieurs mois. Comme tu le dis si bien, il y a tout ici et c’est certainement ce qui me fatigue le plus. Je suis retournée dans ma ville fétiche il n’y a pas longtemps (Bordeaux) et j’ai été surprise de pouvoir être dans une rue déserte un samedi après-midi. J’ai respiré ! Et j’ai pleuré en repartant…
    Le souci, c’est que c’est cette ville qui abrite l’emploi malheureusement… Mais j’en peux plus et je pense que chercher un appart depuis plus de 6 mois y ait sûrement pour quelque chose…

  12. Comme je te comprends…
    J’aime les grandes villes mais je ne supportais plus Paris. Pas assez d’air, pas assez de verdure. Venant du sud, je retrouve à Londres ces espaces qui me manquaient. Quant au soleil, je ne suis pas prête de le retrouver!

  13. Coucou, je m’incruste ! (Je viens de chez Ginie)
    Ahhh Paris… j’y vais parfois pour le travail, les autres opportunités d’emploi dans ma branche ne sont que sur Paris, et pourtant… je ne peux pas me résoudre à aller y vivre, tout simplement. Déjà le temps d’un court séjour, je m’y sens mal, j’ai l’impression d’étouffer. Ici, en Auvergne, je prends la voiture, je roule 10 minutes et je me retrouve en pleine nature, avec des paysages à couper le souffle.
    Bon… dis comme ça, ça ressemble à une carte postale. Il y a des inconvénients aussi, même beaucoup, mais je préfère quand même cette qualité de vie… et ces prix, aussi.^^

  14. @Muze mais toi c’est NORMAL que tu rêves de monter à Paris, tu as une raison plus que bonne là bas 😉
    et comme tu dis c’est aussi une question de période de la vie…

    @Réglisse j’aime Paris, mais… comme tu dis c’est encore mieux lorsqu’on y vit pas ! (et pour la météo en 3 ans ici c’est mon 4e été et j’en ai pas connu un seul qui soit digne de ce nom ;))

    @Aline Ea et encore t’as pas certains désavantages parisiens 🙂

    @Fanny le boulot c’est un vrai souci. je suis aussi montée à Paris pour ça (pas que mais bon) et je ne le regrette pas du tout, mais ça m’ennuie ce truc franco français qui veut que tout soit concentré à la capitale ! heureusement que d’autres ont fait le mm chemin que moi et que les emplois se déplacent…
    (et vive Bordeaux ;))

    @Ginie 😀

    @Bao c’est marrant que tu dises retrouver la verdure à Londres même si c’est vrai que c’est plus « aéré » que Paris pour moi Londres est Paris x pire: plus de monde, plus cher, météo plus pourrie :p

    @Amy mais bienvenue !
    c’est sûr que venant d’Auvergne c’est un vrai choc que de monter à Paris. j’ai grandi dans une zone très urbanisée et près de grandes villes donc le choc a été moindre en ce qui me concerne mais j’en connais beaucoup qui comme toi ne pourraient pas vivre à Paris… mes parents les premiers sont d’anciens parisiens qui ne supportent plus de mettre un pied dans la capitale !
    profite en tous cas tu vis dans une belle région, pas trop peuplée, c’est rare !

  15. ‘Tin c’est un peu fou, je tombe sur ton article aujourd’hui (avec cette histoire de nouveau template) et je suis en train de vivre exactement la même chose en sens inverse. L’année est finie depuis mars/avril (scolaire j’entends) et ça traîne en longueur et si j’ai été contente de pouvoir profiter de cette vie plus calme, plus zen et plus ensoleillée dans le Sud. Là je sature, j’en peux plus je m’ennuie comme jamais et je n’attends qu’une chose : retrouver Paris. Le métro bondé, les jours de grisaille, le stress, courir tout l’temps pour aller n’importe où, la fille d’attente devant les musées, les gens qui font la gueule. J’en peux plus, ça me manque quoi. Même si j’apprécie de pouvoir vivre dans un T2 décent qui ne me coûte pas un bras, que j’aime payer mon kg de fraises 1,60€, que j’ai pris des coups de soleil, je crois que ça ne m’est pas essentiel.

    (Mais ça ne m’empêche pas de comprendre à 100% ta situation, je trouve ça génial que tu aies l’occasion de quitter cette vie qui ne te correspond plus pour de nouveaux horizons et j’ai hâte de voir où tu vas atterrir ^^.)

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