Intime & Réflexions

les jours gris

Il y a des jours gris aussi de ce côté de l’Atlantique. Des jours où le ciel devient froid et humide, où la ville perd ses couleurs, et la neige qui recouvre le sol se transforme en une bouillie sale et moche. Ces jours là le thermomètre remonte, mais le froid se fait plus pervers, se glisse sous la peau, s’infiltre jusque dans les os.

Assise dans ma cuisine, j’ai commencé mes recherches d’emploi. J’ai envie de crêpes, mais la démotivation de sortir sous ce ciel blanc me guette, alors je m’emmitoufle dans des chaussettes et des pulls en laine, saoulée au thé et au chocolat chaud. Autour de moi les chats miaulent et tournent en rond pour sortir, j’ai beau leur ouvrir la porte, ils ne vont pas au delà des quelques centimètres carrés dépourvus de neige du balcon.

Il y a sûrement une vie dehors pourtant, mais si tu connais ces jours là où la non envie de tout t’étouffe, alors tu comprends.

J’ai hâte de retrouver du boulot, même si je suis contente d’être (enfin) ici, même si je sors et que j’ai une vie sociale et qu’il y a un tas de trucs à découvrir, ça fait déjà trop longtemps que je végète. Voici venu le temps de l’attente, des mails envoyés sans réponse et des heures passées à personnaliser des lettres de motivation sans trop savoir jusqu’où iront les bouteilles lancées sur l’océan des sites d’agences. Et croiser les doigts, toucher du bois, compter sur la bonne étoile qui brille tout là haut certains jours, et surtout – surtout – sur soi.

Et puis on parle de la Saint-Valentin qui arrive, et vous savez quoi ? Je n’ai pas vu passer ces derniers mois – célibataire, dépareillée. Ce qui me manque le plus c’est peut être le contact d’une peau sur la mienne, un réveil le nez dans le parfum de l’autre, une grasse mâtinée qui s’étend à l’après midi en sieste crapuleuse, et des rires les yeux dans les yeux. Mais de quelqu’un qui compte, il n’y a pas, alors les mois s’égrènent aussi vides de sentiments et je me tiens aussi loin que possible de tout ce qui pourrait ressembler à une relation; l’attention et le temps se reporte sur ceux qui sont là depuis toujours et qui seront encore là bien après, les amis, la famille, ceux qui sont restés malgré la distance. 

Pendant ce temps, d’autres sont partis, on a tourné la page, peut être. Et parfois, lorsque le soir je n’arrive pas à dormir, certains fantômes reviennent hanter mes nuits. Parfois je songe aux erreurs, à ce qui aurait pu être fait ou dit autrement, et ce qu’il faut malgré tout oublier; à la colère qui m’habite face à certaines choses et à la lassitude qui prend le parti du reste. Pour pouvoir passer à autre chose. Parce qu’on n’a jamais d’autre choix que celui d’avancer, il reste cependant la possibilité de décider du chemin qu’on prendra pour aller de l’avant.

Il y a des jours gris comme ça où on se cherche un peu, et puis d’autres où on sort la tête de sa grotte et on se rend compte que ça y est, le Printemps est revenu.

photos prises au Parc Jean Drapeau, dimanche après midi

Et parce que le nouvel album de Foals est sorti hier…

10 Comments

  1. Allez, ça va aller. C’est un passage obligatoire pour tout le monde, je pense 😉
    J’ai découvert Foals dans « Télé matin »… ce matin. J’ai envie d’en entendre plus !

    Des bises de la Lorraine où il fait -8… et tout gris.

  2. Bonjour, bonjour,

    Premier commentaire sur ton blog auquel je viens de m’abonner car j’ai très envie de suivre tes aventures canadiennes ! Je t’envoie du courage, c’est juste une phase pas drôle du tout mais c’est ce qui nous construit aussi !

    Avec des bisous

  3. Très bel article. En quelques mots, même loin voire très loin tu as résumé ce qui pourrait être mes pensées. J’ai été très touchée par ces mots. Tiens le coup, sors, et le tout viendra (c’est ce que je me dis)
    A bientôt!

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