Au quotidien · Montréal, Québec

un mois

Au moment où j’écris ce post, il est presque minuit et c’est encore dimanche. En France, six heures de plus, il est lundi matin et les gens commencent à se réveiller (mention spéciale aux likeu(r)s(es) Instagram de la nuit ;)). Ce lundi 4 mars, ça fera 1 mois que je suis à Montréal. Un mois que je vis en décalage horaire avec ma famille et mes amis. Un mois que je n’ai pas vu la pluie, un mois que la température extérieure n’a pas dépassé 1 degré.

En un mois, je suis passée de découvertes en découvertes. Et je continue à découvrir. J’ai skié de nuit. J’ai fait du patin. J’ai dansé dehors par -15°C. J’ai fait des kilomètres à pieds, en métro, en bus et en taxi dans les rues de Montréal, avec ou sans neige. J’ai parlé anglais (un peu), j’ai mangé des crêpes, des burgers, bu des cocktails dans des pots Masson, fait la fête chez des gens que je ne connaissais pas. Je me suis retrouvée au 7e étage d’un immeuble, un soir, un peu par hasard. J’ai vu Mathieu Chedid en concert, et c’était fou. J’ai passé des entretiens, réseauté, rencontré un tas de gens, français, belges, québécois.

   

J’ai déjà beaucoup écrit à propos de Montréal, mais je vais continuer, encore. Raconter (encore et toujours) la gentillesse des gens. Le sens du service. Vous raconter que les numéros des maisons ne correspondent pas aux immeubles, mais aux appartements, que les escaliers sont à l’extérieur et que les rues traversent l’île, du Sud au Nord, et de l’Est à l’Ouest. Alors j’habite au 7008, mais ce n’est pas si haut; et les numéros recommencent à zéro lorsque l’Est et l’Ouest se rencontrent sur Saint-Laurent. Je n’ai jamais croisé autant de gens tatoués que depuis que je suis ici, et c’est sans compter qu’en hiver, les vêtements cachent une grosse partie de la peau. J’ai porté très peu de talons – à cause de la neige, mais aussi parce que je m’en fous, un peu finalement, de rester à mes 1m62. J’ai acheté des gants, un manteau, des chaussures, un top, des collants, un vernis, des livres de recettes et des tas de trucs inutiles. Mais ma chambre n’est toujours pas vraiment décorée.

 

collants & escarpins Urban Outfitters

En un mois ici, j’en suis venue à trouver que zéro degré, c’est chaud, et ne pas avoir réalisé que ça fait 10 jours qu’il fait neige et gris. Je réussis presque à dormir sans volets – un simple rideau blanc qui laisse passer trop de lumière. Il y a un arbre devant ma fenêtre, j’observe la neige qui s’accumule sur ses branches, puis fond. J’ai hâte de voir le vert pousser, aussi, et de regarder le ciel à travers les feuilles chaque matin.

J’ai découvert Girls. Et recommencé Game of Thrones. J’ai revu Extrêmement Fort et Incroyablement Près et ça m’a donné envie d’aller à Coney Island (enfin). Ce sera pour plus tard, sûrement, New York est à 600km et je retiens l’envie de prendre un billet (de bus) pour y aller.

soirée colocs

J’oublie mon accent, je dis « scuse moi » au lieu de pardon, je ne suis plus choquée par l’expression « être rendu », je tutoie 80% des gens que je rencontre, et je dis Allo en entrant dans un magasin. Je commence à enfin discerner les pièces de 10 et de 5 cents (même qu’on dit sous), et parler en pièces pour les Dollars. Je connais les numéros des bus qui passent près de chez moi – et le nombre d’arrêts de métro pour aller sur le Plateau. Je suis retournée sur le Vieux Port mais j’ai pas été capable de me souvenir ce qu’est la « Bourse ». J’ai marché un peu dans le Vieux Montréal, les pavés ne me manquent pas.

Un mois, première (deuxième si on compte mon envie de crêpes de la première semaine) crise Française: je réalise que le fromage me manque, et que j’ai envie de (bon) pain. Objectif de la semaine, tester la Boulangerie Guillaume et organiser un apéro vin/fromage avec les amis. Je me suis mise à traîner dans les friperies et les brocantes, et sur Kijiji à la recherche d’un commode 50’s. L’influence de ma coloc architecte d’intérieur et fan de vintage est manifeste. L’influence hipster de Montréal aussi – je peux enfin assumer mon amour des barbus, même si c’est un chat qui partage le plus souvent mon lit. J’ai décrété que Skype est la meilleure invention depuis l’invention des gens qui sont loin de chez eux, même si avec le jetlag c’est parfois compliqué de voir les amis. Heureusement il reste les SMS, et j’ai beau cracher un rein chaque mois pour mon forfait de portable, je ne regrette pas mon option SMS/MMS illimités vers l’international. Et je remercie chaque jour Dieu Apple pour les iMessages, et Dieu Free (ou je ne sais qui) d’avoir inventé les appels illimités vers les portables au Canada.

 

  

Un mois. Cette semaine devrait être décisive – dans l’attente d’une réponse pour un boulot, je croise les doigts le plus fort possible.

Bonne nuit Montréal, bonjour Paris…

 

8 Comments

  1. J’espère que tu vas avoir un des boulots pour lesquels tu as postulé ! Et je suis bien contente pour toi que tu te plaises là bas ! ( quel commentaire engagé !)

  2. Je croise fort les doigts avec toi pour que tu décroches ce boulot et que la vraie vie commence ; même si en un mis tu en as déjà vu et vécu beaucoup. 🙂

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