Intime & Réflexions · Montréal, Québec

un an.

(NB: post écrit il y a une semaine, j’ai -juste- pas eu le temps pour le finaliser)

Je sais. Ça a l’air que je vais « encore vous faire un post en mode « je regarde vers mon passé et je fais le point ». Je vous ai parlé d’un tas de choses ces derniers mois sur ma vie mon oeuvre mon cul – je devrais peut être renommer ce blog en « moi je », -quoique The Stage Door est assez explicite sur le concept de « je me raconte en public ». Mais bref.

En ce moment, je suis dans une période « l’année dernière ». Non pas que je passe mon temps à penser au passé, mais juste que là, j’ai comme un point de repère visible et comparable avec mon présent: mon voyage à Montréal. À la même période en 2012 j’étais en effet venue passer deux semaines et demi à Montréal pour voir si cette ville me plairait, si je pouvais m’installer ici, un voyage de pré-visite en somme. Et j’étais tombée sous le charme. Je regarde les photos de mon voyage et je réalise que ce décor est devenu mon quotidien.

Fait qu’un an plus tard, au regard de cette date, je commence à tirer des lignes. Des lignes entre le « il y a un an je », et ce où je suis aujourd’hui. Tu sais, ces moments où tu te dis merde, ça fait DÉJÀ un an ??!!. Et tu hallucines un peu. Parce qu’un an, c’était hier, que y a quelques semaines à peine tu voyais encore la Tour Eiffel et que y a trois jours tu te promenais en short au bord du Saint-Laurent.

Et puis, en bizarrerie à ça, j’ai tendance à dire « l’année dernière » à propos d’un tas de trucs qui se sont passés en 2013. Comme si y avait un avant et un après. Même si certains trucs de « l’année dernière » se sont passés cet été, et que si j’y retourne j’ai l’impression que c’était hier.

Ma relativité au temps qui passe est très tordue vous noterez.

Tout ça pour dire que ça fait un an. Un peu plus d’un an que je quittais Paris, mon ex-job, ma vie là-bas, pour Bordeaux. Un peu plus d’un an que je me séparais de l’exGarçon et que je décidais sur un coup de tête (décision prise en une semaine même si j’ai mis 5 mois à partir pour de bon) de partir vivre à Montréal. Un peu plus d’un an que je mettais les pieds pour la première fois dans cette ville qui est devenue mon chez moi. Un peu moins d’un an que je stressais pour mon PVT (je compatis pour vous les gens qui sont en plein dedans). Un peu moins d’un an que je me faisais tatouer. Que je retournais vivre chez mes parents. Que je recevais mon accord conditionnel pour partir au Canada. Que je prenais mon billet d’avion. Que j’allais à Londres. Que je prenais finalement cet avion. Que je posais mes valises ici, un 4 Février.

Tout ça me parait tellement loin, et tellement proche à la fois. Il y a des choses qui me donnent l’impression qu’elles existent depuis toujours – mon tatouage fait tellement partie de moi que j’ai du mal à me souvenir que non, je l’avais pas l’été dernier. Mon job ici, voilà plus de 7 mois que je suis dans ma compagnie, et ça me semble une éternité. Et puis d’autres qui me paraissent avoir eu lieu il y a peu – comment ça ça fait déjà plus d’un an que je suis « célibataire » ? J’ai pas vu le temps passer. Neuf mois à Montréal, est-ce peu, ou une éternité ? De quoi vais-je accoucher ? Ces deux derniers mois ont il réellement eu lieu vu la vitesse à laquelle ils sont passés ?

Il s’est passé tellement de choses, en un an. Dans ma vie, et surtout en moi. Comme si ces quelques mois avaient forcé un bond en avant dans ce que je suis – révélé certaines choses, affirmé d’autres. Il y a un an, que je me demandais quelle mouche m’avait piqué de quitter cette vie rassurante et ce futur tout tracé pour le grand inconnu. A 26 ans, je me voyais déjà passer la trentaine, acheter une maison, deux enfants sous le bras (ou presque). Aujourd’hui, on me prend encore pour une étudiante – et hors contexte professionnel je me dis souvent que ce serait drôle de mentir sur mon âge, parce que je me sens tellement pas vieille. J’ai l’impression d’avoir tout – l’énergie et l’envie de découvrir de la jeunesse et la sagesse de l’expérience.

Un an. C’est rien, dans une vie. Je vais pas dire que j’ai changé, que tout ce que je suis aujourd’hui est sorti de nulle part – loin de là. J’ai juste vécu une année tellement riche et intense, qu’elle m’a permis d’avancer. Une année sans aucun regret – si ce n’est peut être d’avoir perdu certaines personnes, mais je me dis que c’est un mal pour un bien, de quoi s’alléger pour laisser la place à d’autres.

24 Octobre 2013. Il y a un an, je squattais le loft d’un ami vers le Parc Olympique. Je commençais à chercher du boulot. J’instagramais une photo de mes pieds sur un trottoir d’Hochelaga-Maisonneuve.

Aujourd’hui il fait quelques degrés sur Montréal, si c’est pas moins. Je suis encore au bureau pour finir ce post, et alors que le froid s’infiltre sous nos manteaux, j’imagine la ville sous la neige. Et j’ai hâte. Hâte de savoir ce que sera demain.

photo – Vincent

4 Comments

  1. Il y a un avant et un après dans beaucoup de choses, ce sont nos repères… Pour moi c’est 2013, dans ses 10 mois déjà passés (déjà? c’est fou…) tout entiers. Il y aura un avant et après 2013. Mais j’espère qu’il y aura d’autres (jolis) avant/après, même si ça fait un peu tourner la tête quand tu regardes en arrière… Je viens juste de découvrir ton blogue… est ce que tu vas rentrer en France à la fin de ton PVT?

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