Chroniques

Filip est mort, vive Filip

Oui je poste deux fois aujourd’hui, oui je vole la vedette à moi même et au superbe interview de Muze, OUI, mais voilà il y a des nouvelles bien plus importantes dans la vie, des breaking news qu’on ne peut ignorer…

Dans ces moments il faut savoir rester humble, et laisser passer la vraie info. Car il y a des gens qui meurent. Des Stars, des vraies. Tels MJ. René. Ou encore Patrick.

Oui, ce sont de ces stars qui ont bercé notre enfance/adolescence. Même si j’ai jamais vu Dirty Dancing, et que ma mère m’interdisait de regarder le Club Dorothée (oui j’ai été une enfant brimée, c’était dur, mais là n’est pas la question LAISSONS PLACE AUX VRAIES INFOS BORDEL), même si.

Aujourd’hui, un grand homme est mort. Un homme qui me fit, à une époque où je portais des élastiques colorés sur mon appareil dentaire, rêver. Oui je l’avoue encore (trop de confidences aujourd’hui), j’ai EU cet album dont le graphisme aurait pu être acheté 41 000€ s’il avait été un site web, j’ai ECOUTE ces morceaux composés par des compositeurs aussi illustres qu’inconnus, j’ai APPRIS ces paroles (pas par coeur)…

Filip Nikolic, chanteur du merveilleux boys band 2be3, est mort ce matin.

Une page de l’histoire des boys band français se tourne. Je veux dire, les 2be3 sans Filip, ce n’est plus les 2be3. Comme les Musclés sans René. Comme les Jackson Five sans Mickael. Comme The Outsiders sans Patrick. Filip, ça n’était pas juste le brun ténébreux qui avait promis à Adel et Franck de rester toujours réunis. Non. Filip, c’est aussi un homme, auquel je voudrai rendre hommage en ce mercredi 16 septembre 2009.

Filip, si tu reviens, on annule tout.

Et pour clore ce post posthume, voici une petite nécro, trouvée ici

Filip Nikolic est entré dans la lumière médiatique en octobre 1996 avec le boys band français 2be3. Leur premier titre «Partir un jour», issu de l’album éponyme, reste 34 semaines dans les charts français. Filip Adel et Frank sont adulés par les jeunes filles, ils sont sur tous les plateaux télé et tout le monde a déjà, au moins une fois chanté sur un de leur titre. Mais, avec le succès, Filip a de plus en plus de mal à gérer les fans de 2be3. Dans une émission spéciale de Jean-Luc Delarue (voir la vidéo), il explique comment deux fans ont pénétré dans sa chambre et comment il se sent traqué. Mais Filip souffre aussi de son image. Adoré par les uns, détesté par les autres, il a de plus en plus de mal à subir la pression.

Pour en finir avec l’étiquette «boys band», il opte pour une carrière de comédien, tournant notamment dans le film américain Simon Sez, avec Dennis Rodman. En 2008, Filip Nikolic renoue avec le cinéma. Il est à l’affiche du film Fracassés (voir la bande-annonce en bas d’article), aux côtés de Vincent Desagnat et d’Edouard Montoute.

Si sa carrière semble être au beau fixe, sa vie personnelle, elle, est beaucoup plus sombre. Papa d’une fillette de 4 ans, Sasha, il se serait séparé de sa compagne en début d’année, après 10 ans de relation. Il est mort cette nuit à 35 ans, semble-t-il d’une overdose de somnifères. »

Au quotidien · Chroniques

en place publique

A fréquenter ce milieu de bloggeurs « hype et VIP », invités par ci, testeurs de produits par là, médiatisés et adverstisés (néologisme, tanpis pour les non anglophones), et surtout nommés et googlelisés, il arrive qu’au cours de discussions sur nos vies et nos activités bloggesques on en vienne au coeur du problème: pourquoi écrit on ?

Pour certains, leur blog a toujours été un support pour faire partager ses découvertes. Cinéma, voyages, high tech, mode, une passion qu’ils ont eu envie de partager. Leur blog a peu changé, alors, malgré ces sollicitations, ils continuent à faire leur job et à faire partager des découvertes qui leur sont désormais servis directement par les marques et les agences.

Pour d’autres, le blog a été à l’origine un espace d’expression personnelle, racontage de vie et d’expériences diverses. C’est là que la bascule lente et progressive vers le blog « googlelisable » et non anonyme est devenu difficile. Car même si on utilise un pseudo, même si la grande majorité des lecteurs ne nous connaissent pas IRL (In Real Life) et se foutent d’aller commenter chaque épisode de notre vie, nous autres de la blogobulle nous lisons les uns les autres. Ca sort ensemble, ça devient potes, amis, le patron lit le blog, on va jusqu’à le mettre sur le CV. Le blog est alors loin d’être un espace d’expression personnelle, où on peut s’épancher comme dans un journal intime.

Parfois, certains écrivent au milieu de leurs posts « publics » des textes plus personnels. Emotions, ressentis. C’est là aussi, que certains cherchent un refuge dans un deuxième blog « secret », sous anonymat, afin de pouvoir dire ce qu’ils ne peuvent dire ailleurs.

J’ai peut être avancé à l’inverse. Ouvert un premier blog en 2003, journal intime de mon adolescence, découvert par des connaissances, déménagé sous anonymat. J’ai joué avec les noms, les lieux, les dates. Brouillé les pistes pour mieux perdre quiconque qui tomberait dessus.

Et un jour, on a plus besoin de s’exprimer de la même manière. Des choses à écrire, plus légères, plus superficielles. La vie qui nous mène à un endroit où un autre et pousse à ouvrir un blog « public ».

Pour moi, c’est ici. Un jour, j’ai ouvert la porte de la scène et je suis entrée, faire mon show, montrer le montrable, entrer dans cette blogosphère, pouvoir faire lire mon blog à des amis, mettre un lien sur Twitter, et sur mon CV.

Il faut apprendre. Ici c’est un show. Je n’écris qu’une partie, celle que je veux montrer, parle rarement de moi sinon à mots couverts. On juge, on aime ou on déteste. Qu’importe. Ni mes anciens blogs ni celui ci ne seront une représentation fidèle de la réalité. Pour ceux qui ne me connaissent pas je suis LaNe, 23 ans, bloggeuse à ses heures. Pour mes amis IRL, juste moi, qui a décidé d’ouvrir un blog. Pour les bloggeurs qui m’ont lue puis rencontrée, ou l’inverse, encore autre chose, mon blog n’étant qu’un outil. Qu’importe… chacun y trouve ce qu’il veut.

J’ai juste une pensée pour tous ceux dont le vrai espace de liberté est découvert. Lorsque ce qu’on croyait noyé dans le grand Ninternet se trouve dévoilé.

Chroniques · Culture

dessine moi un mouton

(ce post a été inspiré par une discussion Twitter avec @Garko et @Gachoue. Oui, parfois sur Twitter on parle de choses intéressantes)

Il y a des livres qu’on lit étant gamin, des films qu’on voit étant ado, des lieux qu’on visite, qui prennent selon le moment une dimension différente.

Il y a ce film, qui nous avait semblé merveilleusement profond, beau, et émouvant face à nos 16 ans, et qu’on télécharge (légalement) un jour en se disant « poua ça fait loooonnngggttteeemmps que je l’ai pas vu« , et qui, lors du visionnage, nous parait soudain juste… nul. Avec un peu de chance, on a proposé à sa nouvelle conquête de le regarder ensemble. Mais tu vas voir, il est super ce film, j’ai trop pleuré quand je l’ai vu ! Allez, ne riez pas, ça vous est déjà arrivé de pleurer, et surtout de vous sentir con en imaginant un instant les pensées de votre dulciné(e) devant ce film vendu « fabuleux » et qui est loin de l’être…

Il y a à ce genre d’expérience de nombreuses explications. La première ? On a grandi. Dur de se l’avouer, notre adolescence n’est pourtant pas si loin. L’autre explication: le contexte. Etrangement, une salle de cinéma silencieuse permet à chacun de se plonger dans un film, dans une forme d’intimité pudique. Revoir un film devant un écran de télé, plein jour et en tête à tête avec quelqu’un doit avoir un impact – dérangement de notre « bulle », impossibilité de se plonger à nouveau dans l’ambiance du film. Enfin, nos histoires personnelles influent.

Et oui, j’avoue avoir pleuré toutes les larmes de mon corps devant Moulin Rouge, qui ne m’a pas fait plus d’effet que ça aux visionnages suivants, tout ça à cause d’un chagrin d’amour d’actualité. D’autres exemples de films qui, pour moi, ont été une claque car liés à un contexte et un moment: Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Parle avec Elle, Requiem for a Dream, American Beauty. Certains sont restés des films fétiches. D’autres, dont je ne me souviens plus, sont passés dans des souvenirs brumeux.

Il y a aussi ces romans, qu’on redécouvre. La discussion Twitter portait sur Werber. Werber, kisséssa ? (ouuuu la honte, ceux qui connaissent paaass !!) Werber, c’est l’auteur de la trilogie des Fourmis. Et d’autres choses. Typiquement le genre de roman que j’engloutissais étant plus jeune, plein de philosophies et d’idées novatrices, révolutionnaires. Ca collait parfaitement avec la nature romantico-passionnée de mes 16 ans, à rêver d’un monde meilleur et de révolution. C’est à ce moment là qu’on sent qu’on a grandi: lorsqu’à 22 ans, on rachète le livre (emprunté à l’époque à la bibliothèque du village parental), et qu’en relisant, on n’y trouve plus cette flamme en nous, on est à peine concerné par les sentiments de l’héroine qui découvre l’amour, et encore moins par les problématiques pseudo-écolos développées par l’écrivain.

Voilà, on a grandi. 16 ans, 22 ans, c’est rien, et pourtant. On a perdu entre temps la capacité de s’émerveiller de tout, de croire aux histoires extraordinaires, de rêver. On se met à lire du Beigbeder, Zeller, Besson et autres Olmi pseudo suicidaires, mais réalistes.

Il y a enfin ce livres qui ne vieillissent pas, ou plutôt, vieillissent avec nous. Le Petit Prince est l’un de ceux là – peut être même le seul, dans mes livres fétiches.

Petite, c’était la voix de Gérard Philippe qui racontait l’histoire du Petit Prince, et de Saint Exupéry. A cette époque, le Petit Prince à la fin rejoignait son astéroïde, et la rose sous cloche de verre existait réellement. Plus tard, lorsque ma prof de collège nous l’a fait relire, j’y ai découvert un joli compte, mais m*rde il meurt le Petit Prince à la fin… J’en ai pleuré. Puis de relectures en relectures, avec l’âge, se dévoilent encore d’autres axes, d’autres interprétations. Aujourd’hui, le Petit Prince, c’est cet enfant qui s’est éteint, peut être parce qu’il a grandit.

En 2009, le Petit Prince est un film, une comédie musicale, une bédé, que sais je. Trop commercial ? Je me fous de la réponse. Car au fond de moi, la voix de Gérard Philippe résonne toujours lorsque je (re) lis les mots de Saint Exupéry.

– Les épines, ça n’sert à rien. C’est d’la pure méchanceté de la part des fleurs.

(mon passage préféré du livre, je crois…)

Chroniques

street stories

Des histoires de rues, de métro, de bus. Des histoires par hasard. Des bouts de vie…

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#1 Saint-Paul, scotché sur un lampadaire à la sortie du métro.

Sans commentaire…

allina

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#2 Ligne 2 – Entre Etoile et Place de Clichy

Un dimanche soir, retour d’un ciné. Dans le métro, il y a ces billets pour un concert, pas utlisés. Le catalogue du concert, des infos sur l’artiste.Je m’interroge. Que s’est il passé pour que ces personnes ne soient pas allées au concert ? Qu’est ce qui a poussé à abandonner tout ça comme ça, sur un siège sale d’un métro grinçant ? Je vote pour ne dispute, une histoire qui aurait mal tourné, un rendez vous manqué.

metro

Dommage, j’y serai bien allée à ce concert. J’aime bien Socalled…

*

#3 Bus – Un jeudi matin.

Dans le bus un matin avec un ami, lendemain de soirée, pas réveillée, pas maquillée, pas vraiment dormi. En face de nous un mec, la quarantaine (ou si c’est moins il les faisait), sorti directement des 80’s, avec coupe mulet et chemise colorée. Le genre qui participe à « Nouveau look pour une nouvelle vie ». Il lit un bouquin, rigole de temps en temps. On descend, le mec descend au même arrêt que nous. Mon ami part, je dois prendre un deuxième bus, j’attends. Cinq minutes plus tard (le temps de dire au revoir et que je me retrouve seule), le mec des 80’s revient vers moi et me tend son bouquin « je voudrais vous offrir ce livre, il est vraiment très bien« . Euh, « merci » (tête dans le c**, ON). J’ouvre le livre un peu plus tard, où est l’arnaque, ah tiens, un numéro.

philippe

Quelques semaines plus tard, il aborde l’ami avec qui j’étais dans ce fameux bus pour lui demander « pourquoi je n’ai pas rappellé ». L’ami en question a dû bien se marrer, m’envoie un texto « alors comme ça tu te fais offrir des livres par des gens du bus ? ». Argh.

Ceci est donc un message adressé à Philippe, Paris (4).

Philippe, si tu lis ceci, non je ne suis pas intéressée. Pas maquillée j’ai l’air d’avoir dix sept ans, alors si en plus de te croire séduisant tu joues le détournement de mineur, ça va pas être possible. Philippe, je lirai peut être ton livre, mais en ce qui concerne ton numéro, oublie. Au revoir, merci.

Pour celles que ça intéresse, je laisse le numéro de Philippe. Philippe n’est pas méchant, juste un peu perché. Philippe n’a d’ailleurs pas de portable. Tanpis.

Chroniques

de l’exhibitionnisme assumé du bloggeur hype et VIP

(ou: Faut-il montrer ses seins/son cul/sa chatte/autre pour être lu)

Pardon pardon pardon, je n’ai pas bloggué depuis dimanche soir… Ah non, je vais pas m’excuser, je suis SURE que vous étiez super contents de rien avoir à lire (ça repose), et puis de toute façon ma première fan était en mode squat dans mon lit, tandis que la deuxième n’avait plus d’ordi (pardon les filles, première ou deuxième je ne fais pas de favoritisme c’est inversible*). De plus, j’ai décidé de faire le deuil de mes deux lectrices Californiennes qui sont rentrées en France… si quelqu’un veut se dévouer pour rajouter un petit « 1 » dans mon Google Analytics sur les Stazunis ?

Enfin toussa pour dire. Depuis ces quelques mois de blogging et de fréquentation plus ou moins assidue de bloggeurs hypes et moins hypes, j’ai ou observer certaines tendances qui émergent dans la blogophère. Il est assez logique en effet que pour être bloggeur il faut posséder un certain égo (pour supputer que des gens vont être intéressés par ce qu’on raconte) et être un peu (beaucoup) exhib (pour oser se dévoiler sur un espace public).

Il existe donc une forte propension du bloggeur à se montrer, et certains l’ont bien compris. Ainsi, la mode a été (est toujours?) de se soumettre à l‘interview nu chez Pingoo (attention âmes sensibles s’abstenir), ou bien pour certain(e)s de lancer un défi sur Twitter: à partir de XXX followers, je montre mes seins (réelle tentative de célébrité, ou simple maladresse ?), enfin, d’autres utilisent leurs atouts pour récolter des dons pour une oeuvre caritative.

Je n’irai pas jusqu’à faire une analyse psycho-sociologique des raisons X ou Y qui poussent ces âmes à dévoiler leurs corps (et inversement). Mais quid du résultat de ces tentatives (des)espérées d’attirer l’oeil pervers des lecteurs ? Quid de ces bloggeurs qui restent habillés ? Quid de ces rumeurs plus ou moins avérées d’exhibition de chairs dans des moments intimes (de la coucherie inter-bloggeurs, quoi) ?

J’avoue, j’hésite à prendre ce thème comme sujet de mémoire de fin d’études. Dommage, j’ai déjà choisi un truc de bloggeurs, certes, mais sans poils et sans bonnets B. Pourtant, peut être que mon tuteur, ce cher Marcel (sissi, c’est son vrai prénom – ne riez pas, il est plutôt BoGoss !) aurait apprécié l’attention faite au côté expérientiel de la chose. Mais bon, je doute que mon école dans le top 10 accepte (malgré la propension des étudiants en école de commerce à s’exhiber, eux aussi) (d’ailleurs il faudra qu’un de ces jours j’écrive un post sur les paralèlles flagrants entre blogo et écoles).

Ayant écarté la nécessité de prouver un quelconque résultat (càd que non, je ne me mettrai pas à poil pour justifier ou non d’un éventuel retour sur investissement), je me pose cependant une question existentielle: faut-il montrer ses seins pour être un(e) bloggeur(se) Hype et VIP ? En tant que bloggeuse Cheap assumée, cela veut-il dire que ma photo (floue) où je ne montre rien mais quand même (dixit un mec qui trouve que je sens bon mais qui a des goûts littéraires criticables) est limite ?

Ma capacité de réflexion étant fortement limitée par mes origines blondes (de naissance), je m’arrêterai là sur la recherche de réponse. Je vous laisse donc, chers lecteurs/trices/autres (rayez la mention inutiles) débattre sur ce sujet épineux (juste après une photo pour se mettre dans l’ambiance)

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*Comme les matrices (pardon)
Chroniques

petit guide de survie à l’usage des gens en colocation

Il fût un temps où je n’habitais pas un 15m² dans la rue des travestis de la Place de Clichy, mais un appart’  haussmanien de 170m² (et 4m de plafond mouluré) Cours Lieutaud (la rue à Marseille avec toutes les motos, là où ils font les manifs… entre Canebière et Castellane… mais siiiii !!), avec une chambre (à moi toute seule) de… 25m², et quatre autres Cacahuètes. Il y eu entre temps un 120m² à Dortmund, au dessus d’une pizzeria turque, partagé avec une anglaise chieuse , un chat, et un hippie geek crado de 29 ans. Et un peu avant, un appart où le salon n’avait pas de fenêtres et où la coloc Indienne laissait son curry embaumer la cuisine. C’est pour dire, j’ai eu l’habitude de vivre en communauté, et la solitude d’aujourd’hui me pèse.

C’est que bon, au début, c’était pratique de pouvoir cuisiner en restant sous ma couette, et de pouvoir parler à mes invités pendant qu’ils étaient dans la salle de bains. Mais là, j’avoue, je commence à tourner en rond. Même pas la place de poser un tapis de yoga entre la table et le pied du lit, j’ai dû cacher l’aspirateur sous le lit et coincer mes valises en haut de l’armoire, et SURTOUT je n’ai PAS d’étagère à chaussures.

L’autre défaut de vivre seul (que certains apprécieront peut être), c’est de n’avoir personne à qui parler en regardant la télé. Surtout quand c’est Super Nanny. Où la Nouvelle Star. On se retrouve donc à raconter via MSN à sa copine qui est partie loin aux Stazunis les histoires de gamins pleurnichards, les nouveaux clips, et la bouse musicale et télévisuelle qu’elle loupe. Pire, on finit par prendre conscience qu’on regarde vraiment de la merde, et toute seule, c’est pathétique. Enfin, et c’est la que la looze internationale se ressent le plus, on se met à se faire des soirées Nouvelle Star sur Twitter, histoire de tenter de recréer un peu de cette chaleur humaine qui manque tant entre ces quatre murs…

Certains diront pourtant que la coloc n’a pas que des bons côtés. Pour citer quelques exemples, on peut parler des histoires de salle de bains occupée trop longtemps, de vidage de ballon d’eau chaude, de gens qui dorment dans le salon, de petits copains envahissants, de manque d’insonorisation entre les pièces, de piquage de bouffe dans le frigo, de poils/cheveux laissés dans la baignoire, d’étendage de linge et de sorties de poubelles, de tours de vaisselle, et autres petits désagréments quotidiens.

Et pourtant. Les mois passent et on survit. Ou pas. Enfin, on s’aime, on s’aime moins, on se dispute, on s’explique, on se supporte, on se réconcilie, on organise des grosses chouilles, on se faut jeter par les voisins, et la caution qui saute (la caution qui saute, la caution qui saute… nananana). Finalement, ce qui est plus difficile, c’est de vraiment se détester. Si je prends un échantillon représentatif (ou pas) de mon entourage, 1 coloc sur 2 se déteste à la fin. 1 sur 2 se cotoie sans guerre déclarée. Et ce qui reste s’adore trop à mort et pleure quand tout le monde se sépare.* C’est bien plus difficile de faire régner un climat de haine et de tensions constantes. Pour faire suite à une remarque d’un de mes colocs « on s’est jamais fait de crasses », je vais tenter ici de lister certains moyens de foutre la merde casser l’ambiance dans une coloc. Ou tout simplement de se venger d’un coloc un peu chiant agaçant.

Le salon:

– Se ballader à poil (très bien si on a des colocs pudiques). Ou mieux: laisser sa copine/son mec se ballader à poil
– Enlever les piles de la manette télécommande
– Mettre des miettes sur le canapé.
– Laisser le chat dormir sur le canapé et ses poils partout (surtout si vos colocs sont allergiques). Mieux: laisser pisser le chat sur le canapé
– Si colocs non fumeurs: fumer dans le salon. Sans ouvrir la fenêtre (s’applique dans presque toutes les pièces)
– Inviter un mec bourré à dormir « ah t’habites loin, viens chez moi ». Laissez le vomir bruyamment pendant que vos autres colocs dorment.
– Laisser trainer vos chaussons/chaussures/vernis à ongles/magazines/ordinateur/assiettes sales/toute chose que vous avez emenée là et « oubliée » après avoir regardé la télé

La salle de bains/les toilettes:

– Oublier systématisquement de tirer la chasse. Si on est un mec et qu’on vit avec une/des filles: oublier de baisser la lunette des toilettes.
– Terminer tout le PQ. Oublier d’en racheter. Prévoir son propre rouleau qu’on gardera caché dans sa chambre.
– Piquer le gel douche de votre coloc. Le laisser ouvert n’importe où pour qu’il/elle s’en rende compte, et nier.
– Piquer le rasoir de votre coloc (fille)
– Laisser des cheveux/poils dans la baignoire/douche, de même pour les toilettes
– Emprunter le dentifrice. Appuyer bien fort au milieu. Laisser le bouchon ouvert.
– Vomir un soir d’alcool. Mais pas partout.
– Faire tourner une machine au milieu de la nuit. Mode essorage au moment où votre coloc s’endort.
– Laisser le linge moisir au moins deux jours dans la machine, après lavage. L’odeur est tenace.

La cuisine:

– Laisser votre vaisselle. Toujours.
– Oublier de refermer le pot de Nutella. Laissez le ouvert avec un couteau dedans, sur la table du petit dej/goûter.
– Laisser le beurre dehors. Fondre. Idéalement, prendre un paquet souple et pas une barquette.
– Terminer le lait/jus d’orange/coca/whisky, et « oublier » d’en racheter. Dommage, vous n’en buvez pas.
– Variante: laisser dégazer le Coca (que vous ne buvez pas non plus)
– Laisser le paquet de céréales/le pain ouverts pour que ça ramolisse/durcisse.
– Ne jamais nettoyer les plaques de cuisson. surtout après avoir cuisiné une bolognaise. Ou un curry.
– Faire pareil pour le micro ondes, après l’explosion d’un pot de sauce toute prête
– Laisser un camembert moisir dans le frigo (marche aussi avec la bouffe chilienne)
– Oublier de sortir la poubelle. La laisser déborder.

Les chambres:

– Si votre lit est collé au mur de la chambre de votre coloc. Si vous avez un copain/une copine. Vous savez quoi faire. Même si le lit n’est pas collé. On s’arrange.
– Lors de l’absence (ou non) de votre coloc, allez faire un tour dans sa chambre. Histoire de tester son lit. Avec votre copain/copine. Ou ses meubles. N’hésitez pas à y aller fort, histoire de péter une ou deux lattes/une commode/autre. Oublier son string est assez sympa aussi.
– « empruntez » des fringues (ou d’autres objets) à votre coloc. Si il/elle cherche, vous ne savez pas où c’est. Si il/elle trouve, vous ne savez vraiment pas ce que ça fait dans votre chambre !
– Restez enfermé tout le temps dans votre espace à vous. Pour manger, dormir, bosser. Surtout quand vous n’êtes pas seul(e). Mais non, vous n’évitez pas vos colocs ! Pourquoi ?

Je pourrais en rajouter encore. Mais peut être que vous avez des idées… ?

*

*Etude non scientifique réalisée sur un échantillon non représentatif de gossips sur les colocs dans mon école, et ailleurs. Le pourcentage restant est laissé à l’appréciation des Cacahuètes, des Belleviloises et des membres de la GangBang Theory. Aucun coloc n’a été malmené durant la rédaction de cet article. toute ressemblance avec des faits et personnes ayant réellement existés serait fortuite.

Au quotidien · Chroniques

la vérité sur les écoles de commerce

Certains d’entre vous le savent, d’autres pas encore, mais voilà, j’avoue-et-j’assume: j’ai fait une école de commerce. Enfin, j’ai fait, je n’ai techniquement pas encore mon diplôme. Reste à terminer MonJob (qui est un stage au cas où vous n’auriez pas encore compris), commencer écrire mon mémoire de fin d’études (et oui, pour valider un Master c’est ce qui arrive…) et valider un tas de trucs compliqués très spécifiques à MonEcole et dont il serait totalement inutile de parler ici, puisque seuls quelques initiés seraient à même, après trois ans de pratique, de comprendre cette pédagogie étrange  (et encore, comprendre est un bien grand mot).

1

Alors là, après cette déclaration publique, je sais ce qui se passe dans vos petites têtes. Ecole de commerce. Ce mot est associé à un tas de clichés pour ou moins réalistes. Je vous vois déjà en train de m’imaginer fille à papa, cabriolet, mèche et prénom bourgeois. Quant à mes amis, ils seraient fils à papa (aussi), habillés en costard tous les jours, ou du moins en mocassin-polo-mèche. Nous aimerions l’argent -beaucoup-, et nous serions des genre de requins du marketing et de la vente à tout prix, des futurs PDG en puissance, ou encore amenés à finir Jérôme Kerviel de notre état, traders cocaïnés mourants de stress à force de vouloir à tout prix nous enrichir.

2

Voilà. La réalité est bien différente. Et chaque année qui passe apporte son éventail de « positionnement ».

7D’abord, la prépa, où certains rabâchent que nous sommes « la future élite de la France« . J’en ris d’avance. Ok, on est peut être amenés à faire partie des déciles supérieurs au niveau revenus (et encore), mais il suffit de voir le lot de gens stupides qui aterrissent (comme partout) dans nos amphis. Sans compter la perte de neurones durant la scolarité, liée à l’alcool (premiers alcooliques parmi les étudiants français, sisi).

5Ensuite, arrivés en école, il existe un genre de clivage entre « regardez notre école est n°truc dans le classement« , (et quand on passe dans le Top10 je vous en parle pas) et « vous faites pas de rêves, les jeunes, le monde de l’entreprise est difficile« . Bon, évidemment, on nous raconte pas toute la vérité, on paye déjà sufisamment cher, faudrait pas qu’ils perdent la crédulité de leurs clients (c’est nous les clients, les étudiants). On nous dit qu’on est bien préparé à la vie en entreprise. Qu’on va gagner en premier emploi en moyenne 35 K€/an. Ce qu’on nous dit pas, c’est que c’est le salaire brut, et que c’est après 2 ans de boulot.

8Et puis arrive la recherche de stage. Et là, c’est le drame. On s’attendait à ce que les entreprises nous tombent dans les bras à la vue de notre super CV (et du nom de notre école, qui investit une bonne partie du budget dans la comm’). Et on se retrouve avec quatre pauvres réponses (sur 100 CVs envoyés) de stages rémunerés 30% du SMIC. Elle est où l’arnaque ?? Pire encore, vient le passage en entretien. Et le moment fatidique où la recruteuse en face, qui emploie 8 stagiaires sur les 10 postes de l’entreprise (vive les boites de comm’ je vous dis), et à qui vous venez de déballer votre CV en version « j’ai appris grâce à cette expérience que » (merci aux séminaires de développement personnel et autres simulations d’entretien), vous regarde et vous fait « et… VotreEcole, c’est quoi en fait ?« .

Bam.

Alors t’es gentille, et tu lui réponds « c’est l’ancien Sup de Co truc, on est classé X dans le classement des Grandes Ecoles« . T’as déjà honte d’avoir dit Sup de Co Truc, parce que Sup de Co Truc c’est une école toute pourrie dans l’imaginaire des recruteurs( d’où le changement de nom). Et que t’as placé ton rang d’Ecole dont tu croyais avoir rien à faire, pour tenter de rattraper le coup. Et là, elle te répond « oué je m’en fous« .

21 000€ pour que la meuf en face sache même pas ce que c’est ton truc. Et qu’elle s’en foute du classement.

Ca craint.

4Forcément, il faut aussi avouer que les écoles de commerce aiment jouer sur leur nom. Entre les IS quelque chose (I pour Institut, et S pour supérieur, déjà, ça commence mal) qui tentent de cacher leur absence de notoriété derrière un sigle absurde, et les nouvelles apellations ‘école de management‘, ‘Truc Management‘ det autres ‘business school‘ qui fleurissent à tout va (internationalisation oblige), les pauvres recruteurs sont complètement perdus. Où sont passées les bonnes vieilles « sup de co + nom de la ville » ?

Je reviendrai sur ces changements d’appellation, qui somme toute sont tout à fait justifiés. En effet, en école de commerce, on fait beaucoup d’autres choses.

3

Heureusement, il y a certains recruteurs qui font semblant de connaitre connaissent ta super Ecole de Management, et bon, t’aterris finalement quelque part en stage. Payée un peu plus que le SMIC. Et contente d’avoir des tickets restos. Et c’est là que tu découvres (enfin) le vrai visage de ce fameux monde de l’entreprise dont on nous parle depuis des années. Et que tu te rends compte que ce sentiment vague et confus qui t’a habité pendant ces deux ans se confirme… tu n’as RIEN appris. Mais RIEN. Les anciens avaient raison. On nous ment. On nous spolie. Mais comme on est plutôt de droite on s’arrêtera là.

La deuxième prise de conscience arrive assez rapidement. Les 35 k€ qu’on t’a fait miroiter… c’est pas demain que tu les gagneras (vive le monde de la comm’). Si tu commences à 1700€ brut/mois sur ta fiche de salaire, t’es content d’être au dessus du salaire médian français. Tu te rends soudain compte que finalement la grande distrib’ ça paye pas si mal, avec les primes. Et que t’aurais aimé écouter les cours de Finance, au lieu de mater les seins refaits de ta prof thésarde de 25ans.

Voilà. Etudiants en école de commerce. Futures élites de la France. Fils à papa. Welcome to the RealWorld.

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(to be continued)

– jeu : des images issues de différentes écoles se sont glissées dans ce post. saurez vous retrouver leur origine ? –