Chroniques · Culture

dessine moi un mouton

(ce post a été inspiré par une discussion Twitter avec @Garko et @Gachoue. Oui, parfois sur Twitter on parle de choses intéressantes)

Il y a des livres qu’on lit étant gamin, des films qu’on voit étant ado, des lieux qu’on visite, qui prennent selon le moment une dimension différente.

Il y a ce film, qui nous avait semblé merveilleusement profond, beau, et émouvant face à nos 16 ans, et qu’on télécharge (légalement) un jour en se disant « poua ça fait loooonnngggttteeemmps que je l’ai pas vu« , et qui, lors du visionnage, nous parait soudain juste… nul. Avec un peu de chance, on a proposé à sa nouvelle conquête de le regarder ensemble. Mais tu vas voir, il est super ce film, j’ai trop pleuré quand je l’ai vu ! Allez, ne riez pas, ça vous est déjà arrivé de pleurer, et surtout de vous sentir con en imaginant un instant les pensées de votre dulciné(e) devant ce film vendu « fabuleux » et qui est loin de l’être…

Il y a à ce genre d’expérience de nombreuses explications. La première ? On a grandi. Dur de se l’avouer, notre adolescence n’est pourtant pas si loin. L’autre explication: le contexte. Etrangement, une salle de cinéma silencieuse permet à chacun de se plonger dans un film, dans une forme d’intimité pudique. Revoir un film devant un écran de télé, plein jour et en tête à tête avec quelqu’un doit avoir un impact – dérangement de notre « bulle », impossibilité de se plonger à nouveau dans l’ambiance du film. Enfin, nos histoires personnelles influent.

Et oui, j’avoue avoir pleuré toutes les larmes de mon corps devant Moulin Rouge, qui ne m’a pas fait plus d’effet que ça aux visionnages suivants, tout ça à cause d’un chagrin d’amour d’actualité. D’autres exemples de films qui, pour moi, ont été une claque car liés à un contexte et un moment: Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Parle avec Elle, Requiem for a Dream, American Beauty. Certains sont restés des films fétiches. D’autres, dont je ne me souviens plus, sont passés dans des souvenirs brumeux.

Il y a aussi ces romans, qu’on redécouvre. La discussion Twitter portait sur Werber. Werber, kisséssa ? (ouuuu la honte, ceux qui connaissent paaass !!) Werber, c’est l’auteur de la trilogie des Fourmis. Et d’autres choses. Typiquement le genre de roman que j’engloutissais étant plus jeune, plein de philosophies et d’idées novatrices, révolutionnaires. Ca collait parfaitement avec la nature romantico-passionnée de mes 16 ans, à rêver d’un monde meilleur et de révolution. C’est à ce moment là qu’on sent qu’on a grandi: lorsqu’à 22 ans, on rachète le livre (emprunté à l’époque à la bibliothèque du village parental), et qu’en relisant, on n’y trouve plus cette flamme en nous, on est à peine concerné par les sentiments de l’héroine qui découvre l’amour, et encore moins par les problématiques pseudo-écolos développées par l’écrivain.

Voilà, on a grandi. 16 ans, 22 ans, c’est rien, et pourtant. On a perdu entre temps la capacité de s’émerveiller de tout, de croire aux histoires extraordinaires, de rêver. On se met à lire du Beigbeder, Zeller, Besson et autres Olmi pseudo suicidaires, mais réalistes.

Il y a enfin ce livres qui ne vieillissent pas, ou plutôt, vieillissent avec nous. Le Petit Prince est l’un de ceux là – peut être même le seul, dans mes livres fétiches.

Petite, c’était la voix de Gérard Philippe qui racontait l’histoire du Petit Prince, et de Saint Exupéry. A cette époque, le Petit Prince à la fin rejoignait son astéroïde, et la rose sous cloche de verre existait réellement. Plus tard, lorsque ma prof de collège nous l’a fait relire, j’y ai découvert un joli compte, mais m*rde il meurt le Petit Prince à la fin… J’en ai pleuré. Puis de relectures en relectures, avec l’âge, se dévoilent encore d’autres axes, d’autres interprétations. Aujourd’hui, le Petit Prince, c’est cet enfant qui s’est éteint, peut être parce qu’il a grandit.

En 2009, le Petit Prince est un film, une comédie musicale, une bédé, que sais je. Trop commercial ? Je me fous de la réponse. Car au fond de moi, la voix de Gérard Philippe résonne toujours lorsque je (re) lis les mots de Saint Exupéry.

– Les épines, ça n’sert à rien. C’est d’la pure méchanceté de la part des fleurs.

(mon passage préféré du livre, je crois…)

Culture

woody allen, i don’t like your movies

Voilà, c’est la guerre. Je déclare et j’affirme: Woody Allen, dear old man with big glasses, I don’t like your movies.Nan je traduirais pas. C’est moche, les films en VF. Très moche. A te dégouter d’actrices aussi belles que Penelope Cruz ou Scarlett Johansson. Même si Penelope est est à 1000000 km au delà de la beauté fadasse de Scarlett. Oui, désolée, je préfère les brunes latinos aux fausses blondes. Bref.

Toussa pour dire, hier soir j’ai (enfin) vu Vicky Cristina Barcelona. Oué, le fameux film qu’il fallait absolument voir (parait-il). Et qwa dire… je me suis faite ch*er, mais à mort.

On va supposer pendant trente secondes que tout le monde n’a pas vu ce film. Bon. Alors pour résumer, c’est l’histoire de deux BFF (américaines, une blonde: Scarlett aka Cristina, et une autre brune Rebecca Hall aka Vicky) qui partent à Barcelone pour l’été. Vicky et Cristina c’est des BFF mais c’est aussi deux visions opposées de l’amouuuurr. Pour Cristina, l’amour ne vaut rien s’il n’y a pas souffrance, passion, drames. Pour Vicky, l’amour c’est un mec beau gentil intelligent et riche qu’elle va bientôt épouser (Doug. Quel nom de m*rde quand même). La vie sans soucis et sans rebonds, en gros.

Voilà, l’histoire est plantée, avec une voix off qui t’explique toutes ces jolies choses sur les personnalités des filles pendant qu’on les voit prendre l’avion (trop couleeee). Les deux arrivent à Barcelone, donc, et là, c’est le drame (on l’avait PAS DU TOUT vu venir), en la personne de Juan Antonio (aka Javier Bardem), un peintre -avec accent espagnol- passionné qui les drague toutes les deux et leur propose un week end en trio à Oviedo.

Bon. Jusque là tu te dis, why not, on s’est tapé le début niaiseux mais ça y est, ça va se débloquer, le peintre va les débaucher, les séduire, se taper les deux. Mais non. Le suspense s’arrêterait là. Car en réalité il y a une quatrième comparse, l’ex femme de Juan Antonio, Maria Elena (Penelope, donc), qui s’incruste un peu plus tard, après que Doug ai rejoint sa fiancée Vicky et que Cristina entretienne une liaison avec Juan Antonio (trop de rebondissements, I know).

Je sais même pas si c’est la peine de raconter, en fait. Le film est supposé parler d’amour, de passions, de questions existentielles (que recherche-t-on vraiment, peut-on trouver un équilibre à trois, l’amour est-il inspirateur de l’art, la passion mène-t-elle toujours à un coup de couteau non pas ça), et on se retrouve en fait face à une histoire niaise, mal jouée (j’omets le doublage juste dégueulasse en français, même les scènes en VO espagnoles sonnent faux), des personnages caricaturaux et au final… pas de conclusion. Le tout saupoudré d’une voix off niaiseuse racontant les évènements.

Coule, j’ai envie de dire. Mais qu’est ce qu’on se fait ch*er.

Voilà pourquoi, Monsieur Woody Allen, je vous en veux. J’avais aimé Match Point, par la légèreté et l’audace via lesquelles vous aviez amené un scénario malsain et anti conformiste. Aimé l’humour très noir se détachant de cette histoire. Aimé les indices laissés ça et là: balle de tennis représentant le rôle du hasard, Crime et Châtiment de Dostoievski lu par le héros. Je vous en veux, cher Monsieur, car vous avez rendu Scarlett, Penelope et Javier débiles et stupides, à cause d’un scénario et d’une mise en scène ultra kitsch et neuneu. Je vous en veux, enfin, car le sujet aurait tellement pu être traité d’une manière intéressante.

A la place, la prochaine fois, j’irai au ciné. Quoi de bien à voir en ce moment… ?

vcb2(et si quelqu’un pouvait m’expliquer ça ??)

(Edit: thanks to mes relecteurs, j’avais inversé les prénoms des héroïnes. preuve de mon ennui)

Culture

very bad trip, le film qui te file pas mal au crâne

Ceci est un article sponsorisé, oui « on » m’a payée pour l’écrire, et plus si aff., mais ce qui compte c’est ce qu’il y a dedans, et dedans, il y a un vrai film sympa que j’ai vraiment vu de mes propres yeux…

J’ai été invitée, donc, ce jeudi dernier (tout le monde s’en fout mais oui c’était bien jeudi 11 juin 2009, super non ?), à la projection en avant première du film Very Bad Trip. Very Bad Trip, c’est en VO The Hangover (au cas où tu saurais pas parler l’English, tu cliques gentillement sur le mot là en rose), et comment dire, c’est trop d’actualité pour moi. Sans rentrer dans les détails, ma tête était lourde ce matin, du champagne a coulé cette nuit (à dire avec la voix inspirée de l’elfe-dans le Seigneur des Anneaux-dont-je-retrouve-plus-le-nom). Etat tout à fait adapté, donc, pour vous parler de ce Hangover là.

Alors, Very Bad Trip, kessecé ? D’abord, vu de loin et des bandes annonces, ça ressemble à un énième film de djeuns, plein de blagues grasses et d’humour american (gras, donc). Le genre qui me fait pas trop rire, ou à petites doses, ou pas du tout (surtout s’il y a Ben Stiller/Jim Carrey dedans). Mais bon, là, on m’invitait (c’te classe totale Cheap), et puis il parait que le réalisateur Todd Phillips est un des meilleurs de sa catégorie de films. Pour preuve, parmi ses faits d’armes on trouve Starsky et Hutch, et Retour à la fac, des films que vous n’avez sûrement pas vus si vous êtes une fille sauf si, comme moi, vous êtes sortie avec un fan de ce genre d’humour foireux à souhait (nan mais Retour à la fac, et Hey Dude elle est où ma caisse ? c’est trooooppp biieeenn – fin de citation). Je me suis donc motivée pour une heure et demie enfoncée dans d’énormes fauteuils en cuir super confortables (chez Warner ils ont la classe).

Et là, que dire, sinon que Very Bad Trip a été une très bonne surprise !

Alors pour résumer, l’histoire c’est quatre « potes » (enfin trois + une meute de loups – private joke inside) qui partent à Vegas pour l’enterrement de vie de garçon de l’un d’eux. Oké, on se dit, c’est coule, ils vont se la coller et pissétout. Mais c’est pas tout. Après un shot de Jägermeister (hässliche deutsche Alkohol), pouf, trou noir. Et au réveil, le marié a disparu.

(tadam)

Je vous passe les détails, la bande annonce explique très bien l’état des lieux de sortie de nuit. Commence donc une quête désespérée du futur marié, et de leurs souvenirs. Et là, c’est le drame. Le film pousse à fond dans le délire total, tout en gardant une certaine cohérence. On a beau se dire, mais p*tain, c’est quoi ce bébé (moche), et ce tigre, c’est n’importe quoi, au final, toutes les pièces du puzzle se reforment petit à petit… ou presque. On passe de situation foireuse en situation foireuse, sans pour autant tomber dans le lourd ou le (trop) vulgaire. Pour une fois, les personnalités sont assez travaillées (aux States, un personnage = un trait de personnalité), et on finit par s’attacher aux trois copains en galère pour retrouver le disparu.

ceci est un bébé moche, je vous aurai prévenus

En sortant du film, on aura bien rigolé (suffit de brancher l’intellect sur « off » et d’accepter le fantasque des situations), croisé Mike Tyson, un Chinois gay, un bébé qui ne pleure pas, joué au Black Jack et embouti des voitures.

là on voit pas mais ya un Chinois gay pas loin

Alcoolique ou non, allez le voir, et en VO. Les blagues sont vraiment plus drôles in English, et j’ai un peu peur de la traduction… Et puis la musique est chouette, en plus.

EDIT: C’est Legolas, l’elfe. Je le savais en plus. Enfin, il est blond quoi…

Culture

ignoble et minable sont dans un bateau…

Dimanche, ce sont les élections des députés européens. Dimanche, je ne voterai pas. Oui, saymal. Le pourquoi ? Pas eu/pris le temps de faire une procuration. Pas eu/pris le temps de m’intéresser au débat, aux candidats. Oui saymal. Je sais. Et je m’en voulais presque.

Et puis, hier soir, sur France 2, il y a eu ça.

Deux gamins dans un bac à sable. Deux gosses en train de se balancer des insultes, deux gosses en train de régler leurs comptes sur un plateau de télé, en ressortant de vieilles histoires dont tout le monde se fout.

Je regarde cette vidéo, et je me dis que même nos représentants politiques ne sont pas impliqués dans ces élections.

Je regarde les panneaux électoraux devant lesquels je passe tous les matins, et je vois cette affiche.

Je lis dans l’actualité qu’une internaute est poursuivie en justice pour avoir écrit « hou la menteuse » en commentaire d’une vidéo Dailymotion où s’exprimait Nadine Moreno (porte parole de l’UMP), et que de toute façon les Pays Bas ont déjà communiqué leurs résultats de vote et que l’extrême droite y a fait une (grosse) percée.

De toute façon, on va tous mourir, puisqu’on est en train de tuer notre planète. C’est Yann Arthus Bertrand qui l’a dit…

J’ai juste envie de dire « elle est où la blague ?« . De retourner aux histoires invraisemblables mais vraies d’un avion disparu, aux histoires de gens sur un bateau des sixties, de changer mon ordi pour pouvoir terminer les saisons de DH, HIMYM, Heroes, Lost, et GG.

Et de ne pas aller voter.

(et merde)

Culture

la Force de l’Art, Kandinski, Calder, Terzieff, et…

Le week end qui s’est achevé dimanche soir (oui c’est un pléonasme ET ALORS?) fût pour moi très culturel. Ma mère avait décidé de venir en mode squat pour quelques jours chez moi, nous avons donc écumé musées, expos, salles de théâtres, cinémas, et même église… (cherchez l’erreur)

Oui, parce que ma maman est artiste. Plasticienne, c’est à dire qu’elle travaille la matière. Du genre contemporain, sculptures, installations, bébés blancs, etc etc. Ceci explique notre goût commun pour l’Art, et que j’ai été plongée dedans depuis un bout de temps. Et puis Paris, c’est quand même la ville des musées. Donc, nous avons fait ce fameux week end culturel. CQFD

Expo – La Force de l’Art, au Grand Palais

La Force de l’Art c’est la Triennale de l’Art Contemporain en France. L’idée, c’est de présenter au (grand) public l’actualité de l’Art en France en 2009. Installée dans la nef du Grand Palais, mais aussi dans des lieux tels que la Tour Eiffel,  le Palais de la Découverte ou encore le Musée Grévin, la Force de l’Art présente des oeuvres d’artistes français ou travaillant en France.

Au Grand Palais, installées dans un ensembla architectural appellé la Géologie Blanche, les oeuvres proposées montrent un visage très varié de l’Art contemporain. La plupart des oeuvres sont des installations, éphémères comme le kebab d’images géant du Chinois Wang Du ou les jeux alimentaires de Michel Blazy (qui avait exposé au Palais de Tokyo il ya deux ans); ou plus massives, telles la  trace préhistorique de Virginie Yassef.  On y trouve aussi des tableaux et photographies. J’ai beaucoup aimé le travail de Butz&Fouque, deux jeunes artistes lilloises qui jouent sur la gémélléité et le corps féminin, en se mettant en scène de manière très drôle.

Mon avis sur cette expo ? Pour les néophytes, c’est l’occasion de voir un peu ce qui se fait aujourd’hui en Art contemporain. Les oeuvres présentées sont assez accessibles, même si les concepts et réflexions des artistes sont peu explicitées. D’un point de vue plus averti, l’expo nous a semblée très « supermarché ». Il n’y a en effet aucun lien entre les oeuvres, qui sont présentées côte à côté dans cette « vitrine » blanche qui n’occupe qu’une mini partie du Grand Palais. On passe de l’une à l’autre sans réellement entrer dans le sujet, avec trop peu d’explications. C’est dommage…

A noter, il n’y a pas de tarif réduit étudiant ou jeune.

Musée – Kandinski et Calder, Beaubourg

Il y az souvent des retrospectives à Beaubourg, et c’est ce que j’apprécie. Si on met de côté le prix (9€ en tarif réduit, et la gratuité des moins de 26 ans ne concerne que les expos permanentes) et la foule, c’est un lieu que j’aime beaucoup.

Alexander Calder est un artiste du XXe siècle, ingénieur, qui s’est mis à fabriquer des petits jouets à mécanique, en utlisant fils de fer, câbles téléphoniques, chutes de tissu… L’expo présente sa période « parisienne », de 1926 à 1933. Ses premières « oeuvres » font penser à ces jouets faits mains des enfants pauvres.

Plus tard, il se met à réaliser des sculptures, toujours en n’utilisant que des câbles téléphoniques. Ces sculptures, visages, hommes ou animaux, sont vraiment un travail extraordinaire. La légèreté du « trait » et la finesse du détail sont impressionnantes. Avec beaucoup d’humour, ses « dessins dans l’espace » pourraient rappeller des caricatures de l’époque (années 20). Enfin, l’expo termine sur ses mobiles, inspirés par Paul Klee dont il a l’idée de « mettre ses tableaux en mouvement ». Le travail de Calder mérite d’être vu en « vrai », car aucune photo ne rend de la légèreté et de la beauté de ses oeuvres. De plus, c’est très accessible et très « joli ».

Je ne présenterai pas Kandinski. L’expo est intéressante, notamment dans le parcours de l’artiste vers l’abstraction. Si j’ai aimé certains de ses tableaux je rest assez hermétique à son travail, très conceptuel. Intéressant à voir, donc, mais mieux vaut ne pas y aller exprès si on est pas un public averti.

Théâtre de la Gaîté – L’Habilleur, de Ronald Harwood, mise en scène Laurent Terzieff

Longtemps que je n’avais pas été au théâtre (wouhuuu souvenirs de prépa, et des tragédies grecques), et jusqu’à quelques heures avant la pièce, je ne savais même pas ce que j’allais voir (merci Maman pour tes explications « Terzieff tu connais c’est un des grands acteurs de théâtre français« ). Mais très bonne surprise.

Janvier 1942, L’Angleterre est en proie aux bombardements nazis ; les acteurs valides sont sous les drapeaux, les théâtres brûlent. Dans ce chaos, une troupe de province s’apprête à jouer le Roi Lear. Le « maître » qui dirige la troupe et joue chaque soir les rôles titres des pièces de Shakespeare, se prépare, mais son esprit s’échappe, son corps à bout de nerfs, le trahit. Incapable de se résoudre à l’annulation de la représentation, Norman, l’ombre du maître, son « habilleur », à son service depuis 16 ans, le réconforte, l’encourage et se démène contre l’avis des autres comédiens, pour qu’il assure la représentation…

Une pièce étonnante, ou alternent rire et émotion. Le rôle du « Maitre » colle à la peau de Terzieff, on l’imagine tout à fait dans cet acteur vieillissant, malade, mais esclave de son métier. L’habilleur, joué par Claude Aufaure, réussit à imposer sa présence aux côtés de cet acteur impressionnant. Etant assez nulle en critique pour le coup, je terminerai donc par « j’ai aimé« , ainsi que le public, qui a offert une standing ovation à la troupe.

(à suivre…)

Culture

amalia, julia, georges, anna, thomas

Ann est pianiste. Un soir pluvieux à Choisy le Roi, Thomas embrasse une autre, et Ann recroise le chemin de Georges, l’ami d’enfance. Alors Ann décide de quitter Thomas, de quitter le piano, de quitter Paris, de quitter sa vie. Ann s’appelle Eliane, en fait. Elle a aussi changé de nom.

Mais tout ça n’a pas d’importance.

Noyée ans une musique qui se fait de plus en plus présente – jusqu’à l’oppression – Ann abandonne petit à petit les morceaux de sa vie, et part. Pourquoi, lui demande-t-on souvent. Et elle ne répond rien. Elle part seule, change de sacs et de trains, jusqu’à se poser sur une île, où elle rencontrera Amalia, Carlo, Julia. Julia.

Il y a dans Villa Amalia des silences qui disent beaucoup de choses. Il y a cette musique -piano, opéra- qui emplit l’espace. Les crissements des grillons, et la mer qui se fond avec le ciel au bout. Il n’y a pas d’explications. Pas de conclusion. C’est lent. C’est vide. Mais c’est beau.

Il y a peu à raconter sur ce film, la musique et le visage d’Isabelle Huppert suffisent -lorsque Julia l’observe et lui demande où as tu attrapé ce visage là ?. J’ai aimé. Aimé cette distance qu’Ann prend soudain avec sa vie. Aimé cette rupture nette. Aimé ce lien étrange avec Georges. Aimé ces paysages, l’émotion de la musique, le regard de Julia.

Il y a des films où on tente de remplir la solitude du personnage par des actions intenses. Dans Villa Amalia ce vide se suffit à lui même, et étrangement, si on voit passer le temps, on n’a pas tellement envie que ce soit fini…

Au quotidien · Culture

my sound is dead

Oui, je sais, j’ai assez pollué Twitter et FB avec ça ce (long) week end. Mais un peu de compassion, que diantre ! Je m’en remets toujours pas. S’il vous plait, laissez moi étaler ici encore les reliefs de mon dépit et de mon chagrin concernant cet évènement douloureux…

Resituons tout d’abord. J’ai fait l’acquisition (merci Papa) d’un joli ordinateur portable lorsque je suis entrée en école de commerce. En effet, il est de bon ton d’avoir un ordi portable en école. Au moins pour préparer les présentations PPT (ou poYer point, c’est selon). Et pour glander, jouer à who has the biggest brain et autres appil stupides sur FB prendre des notes en cours. Enfin bref, tout ça pour dire, mon petit ordinateur tout recouvert d’autocollants (quoi, je customize moi !!) allait dignement fêter ses trois ans cet été. Il m’avait suivi durant ces années de galère glande travail, entre les trajets de la ligne 21 et les déménagements successifs, entre Marseille, Dortmund et depuis trois moisParis, toujours prêt, toujours au taquet, malgré une facheuse tendance à s’exciter tout seul et l’absence de carte graphique digne de ce nom (je voudrais encore taper le con d’informaticien qui m’a dit « oui oui » lorsque je lui ai demandé si mon Acer Aspire 5000 avait une carte graphique digne de supporter un jeu comme les Sims 2, pour découvrir trois semaines plus tard que non, la carte intégrée de mon ordi n’est même pas compatible Direct X et que le jeu le plus récent qui resistait sur cette mémoire partagée est… Simcity 3000). Il a supporté les chocs, les nuits entières à mater des séries, les journées sur MSN et Skype, Itunes, Firefox, etc etc.

Mais voilà, toute bonne chose a une fin, et mon ordi donnait quelques signes de faiblesse ce week end. A commencer par la disparition subite de tout son. Après tests et bidouillages, j’en viens à réaliser qu’il y a comme un « faux contact » et qu’il suffit de bouger un peu le cul du truc pour remettre le son. Ouf ! Mais que nenni…

… car si le samedi soir je pu regarder Wall-E (et Evveeeeuuuhhh. Oui j’ai aimé. Et alors ??!!) sans trop de coupures, le dimanche midi, mon cher petit ordi m’annonçait un mutisme total.

J’ai pourtant tenté de le ramener à la vie, en dévissant/revissant sa petite carcasse avec un superbe couteau suisse Victorinox (j’en reparlerai), mais rien, que dalle, nada. Il avait définitivement perdu la voix. Et si au début je me suis dit « tant pis, pour la musique j’ai mon Ipod… » j’ai vite réalisé qu’un ordi sans son, c’est… plus de films, plus de séries, plus de vidéos youtube, plus de wizzzz MSN, plus de conversations Skype, plus RIEN !

Après une longue journée de dépression, obligée de regarder la télé pour m’occuper (avec pourtant la saison 5 entière de Lost à rattraper !!), je me suis couchée, triste et malheureuse, en me voyant déjà dans l’obligation de remplacer mon cher et tendre (et muet) ordi…

Lundi, après une vague prise de conscience du prix d’un MacBook (et de l’absence de cette somme sur mon compte), je décidai d’aller à la FNAC (celle des Champs, toujours ouverte) pour me renseigner sur le remplacement éventuel des cordes vocales de mon PC chéri. Après un périple dans le métro et sur les Champs (j’ai dévalisé Promod au passage, enfin presque, histoire de calmer mon dépit profond), j’arrive à la FNAC où un beau vendeur à gilet vert et jaune me dit que « si la carte son est indépendante ça va coûter entre 100 et 200€ de la faire remplacer, mais si elle est intégrée à la carte mère, autant racheter un nouvel ordi« . Arrghhhh… Visite chez Zara et Nike pour la peine. Mais rien acheté, c’était tout moche.

Enfin, à cause de cette aventure je suis en deuil. Peut être momentané, certes, je ne déséspère pas de reanimer ma carte son, mais en deuil. Car imaginez un peu ce que c’est que d’être privé de son sur son ordi… et donc de MP3 (légalement téléchargés of course), séries et DivX (tout aussi légalement acquis)… obligée de regarder la télé et de mettre MCM/Virgin 17/W9/NRJ12 en fond sonore pour accompagner mon coucher/réveil…

Que retenir de cette expérience ?

J’ai regardé Super Nanny chez les riches, et chez les beaufs. Le matin j’ai petit déjeuné devant les infos et appris que  le chien d’Obama allait bientôt faire sa première sortie. J’ai Les Enfoirés (oooohouo rejoins notre armée…) dans la tête (après Mozart Tatoue moi) depuis ce matin. Et Sliimy. J’ai essayé d’éviter Cléopâtre et Ocean Drive, avec plus ou moins de succès. Sinon, sur Virgin 17 le soir la nuit (après minuit quoi), il y a Goldorama l’émission où ils passent des vieux clips. J’ai donc revu/réécouté Anguun, Emma Daumas, et puis… Disiz la Peste. J’ai donc une question existencielle: mais qu’est il devenu ?

En prime et en cadeau, parce que je pourrais pas l’écouter chez moi, le clip de « j’pète les plombs ». Revival nos années collège…

PS: Au secours. Sauvez mon état mental. Aidez moi à financer la régénération de mon petit PC. Ou oeuvrez pour une action charitative en sponsorisant l’achat d’un MacBook.

*

Teasing…

Demain, je vous expliquerai comment j’ai acquis le don d’ubiquité durant ma maladie. Et ce soir, en bonne bloggeuse Cheap, je vais me gaver de glace à une soirée Ben&Jerry’s…