Culture

une arnaque presque parfaite

Mercredi dernier, proposition de ciné avec Titlap. Pour aller voir L’attaque du métro 123. Erk. Rien qu’à voir l’affiche ça sent le cheap à plein nez, et côté critiques, ça vole bien bas. Après quelques tergiversations (non je ne veux pas voir Là-Haut tout de suite, oui j’ai déjà vu Harrry Potter 6 c’est une -jolie- daube), mon choix se porte sur Une arnaque presque parfaite. Vu l’affiche dans Paris, vu les acteurs, vu les critiques: mon choix est soutenu par un ami de Titlap, et c’est voté !

J’avoue y être allée un peu par hasard, sans trop savoir de quoi que ça parlait. Et ça a été une très bonne surprise. Un petit film qui ne paye peut être pas de mine mais qui se laisse regarder avec beaucoup de plaisir.

Pour le résumé: Bloom et Stephen sont deux frères baladés de famille en famille pendant leur enfance. Pour s’évader, ils jouent à s’inventer une nouvelle vie… qui va devenir leur vie. Adultes, Stephen (Mark Ruffalo) écrit pour Bloom (Adrien Brody) des scénarios de leur histoire pour arnaquer des gens. Aidés par Bang Bang, une japonaise taciturne, tout se passe plutôt bien pour eux. Jusqu’à ce qu’ils tentent d’arnaquer Pénélope (Rachel Weizs), une riche héritière complètement perchée, qui se prend un peu trop au jeu.

Dès le début du film, on se retrouve plongés dans une époque un peu hors des lieux et du temps. Stephen, Bloom et Rachel semblent sortir tout droit des années 50, leurs aventures relèvent des héros des grands romans du début du siècle. A travers l’Europe, le scénario monté de toutes pièces se révèle réalité, à croire que Pénélope, à force de rêver, rend toutes ces choses tangibles. La musique, la photographie, les costumes, l’histoire, cette incongruité de personnages décalés dans une époque contemporaine, donne à ce film un ton léger et onirique.

J’ai aimé, donc. Aimé cette ambiance tellement décalée, aimé le rythme parfois lent, parfois soutenu de leurs aventures, aimé les rebondissements, aimé ces personnages hauts en couleurs et tellement déconnectés de la réalité, aimé cette fin qu’on voudrait comprendre autrement.

Un film qui donne juste le sourire, met la larme à l’oeil aussi, parfois. Un film qui donne envie de se replonger dans l’île au trésor, Arsène Lupin, et autres histoires.

Intime & Réflexions

le temps qui s’arrête

Je poste beaucoup sur mon blog en ce moment. Je tweete beaucoup aussi. Je multiplie les comptes, même. Des histoires de girafes.

Août à Paris, il y a des gens qui travaillent. J’en fais partie. Travaillent. Se rendent à leur travail, m’a repris quelqu’un hier soir. C’est un peu vrai. Il flotte dans l’air une espèce de langueur dans laquelle tout le monde semble se couler. Quelques sursauts en début de semaine, demandes d’agences de retour de vacances – Juillet -, préparation des campagnes de la rentrée. Repos. En fin d’après midi, je travaille sur mon mémoire. J’essaye. Parfois les mots m’échappent, tout semble se mélanger. J’ai trouvé le bon bout, je crois. Un plan qui se forme petit à petit, des références.

Août à Paris, il n’y a pas grand chose à faire. La vie continue, calme, cette même langueur qui nous englobe. J’ai la chance d’avoir des amis qui ne sont eux non plus pas en vacances. Twitter devient un chat géant, pour se lancer des invitations à des piques niques improvisés, commenter L’Amour est dans le Pré, s’inviter à une soirée. On termine sa journée, on marche un peu vers le Shopi d’à côté, et on part rejoindre d’autres sur une pelouse du 7e, regarder un film en plein air, boire du vin dans un appartement.

Jeunesse dorée. Jeunesse comblée. Peut être. Jeunesse qui doute, se cherche, ne se trouve parfois pas. Ceux qui sont au chômage et peinent à finir leurs mois. Ceux qui aimeraient ne pas être seuls avec leur chat, le soir. Ceux qui s’aiment, et qui sont loin.

La vie est douce, certains soirs. Lorsque l’alcool rouge délie nos langues, on parle de nous, même si on se connait peu. Des mises au clair après des disputes, aussi. Dans la bulle de notre milieu, tout tourne, et les « extérieurs » finissent par ouvrir un compte Twitter pour pouvoir prendre part, eux aussi.

Après midi photos. Dimanche à Deauville. Août à Paris, il fait gris.

Au quotidien

yes, I’m working in communication

Yep, je l’assume aujourd’hui. Et en pleine recherche pour mon mémoire, je me suis soudain retrouvé à me marrer devant une vidéo qui s’amuse des habitudes des agences, et tente de les transposer IRL, dans la vraie vie.

(enjoy)

Voilà. certains d’entre vous n’ont peut être rien compris, et pas parce que c’est de l’anglais mais… parce que vous ne bossez pas dans ce milieu. C’est là que je me suis fait cette réflexion: quelque soit le milieu qu’on fréquente, la « bulle« ,, professionnellement ou personnellement, quelque soit l’intérêt qu’on porte à ce milieu, on finit par s’en imprégner. Et même plus que ça:  à adopter des expressions, comportements, et même centres d’intérêts liés à ce milieu.

Cette vidéo en est (je trouve) un bon exemple. Car quoi de mieux pour démontrer que vous êtes imprégnés de votre milieu que via l’humour ? J’avoue, ça m’a fait bizarre, de rire à cette vidéo. Je l’ai transférée à mes collègues, qui ont aussi rit. Peut être parce que c’est drôle. Mais surtout parce que ces situations, on les vit au quotidien, nous qui bossons avec les agences. Quelqu’un qui ne vivrait pas ça aurait plus de mal à sourire. Comme si on montrait la vidéo « Facebook in real life » à quelqu’un qui ne sait pas ce qu’est un poke, un « add as a friend » et autres activités Facebookesques.

Parmi d’autres sphères qui influencent et imprègnent, cette fameuse « blogosphère« . Manque de chance (pour moi ou pour les autres), c’est aussi mon cadre de travail. Alors bien évidemment, Twitter et mon blog ne font pas partie des prérogatives de MonJob, mais avec le temps, mon job et ma vie personnelle ont fini par s’imbriquer dedans à tel point que… je parle forcément de mon boulot dans des soirées avec mes amis (bloggeurs), jusqu’aux private jokes liées à mon poste.

C’est dur, je crois. Pourtant, je survis. Je n’ai pas (encore) perdu mes amis « d’avant », ceux avec qui je ne parlais pas d’unfollower quelqu’un, ou de la dernière opé Philips. Le problème, c’est que même si ce milieu de bloggeurs et Twitteros (et MonJob) n’est qu’un tout petit monde, ses tenants et aboutissants, et les outils que nous utilisons chaque jour intéressent les non initiés. Les réseaux sur lesquels nous sommes chaque jour connectés, et le domaine de MonJob se télescopent tellement avec le quotidien de quasi n’importe qui, qu’il est difficile de ne pas aborder le sujet. Me voilà donc, hier soir, en train d’expliquer à des amis d’ami ce qu’est Twitter. A ma mère comment travailler son référencement*. A mes amis comment j’ai rencontré telle ou telle personne, et donc ce qu’est une opé bloggeur.

Impossible d’éviter le sujet « boulot ». Il y a des gens à qui on dit « et toi tu fais quoi dans la vie ?« , ils répondent un truc du genre « auditeur interne« , « ingénieur-chercheur à la SNCF« , ou encore « développeur PHP« **, et à qui on répond « ah, ok« . Dommage pour moi, ça ne se termine que rarement comme ça.

Voilà aussi comment certains de mes « prestataires » deviennent des amis (après m’avoir copieusement insultée par mail parfois), comment j’envoie un DM plutôt qu’un SMS, organise mon anniversaire sur Facebook, et comment j’ai des pseudos dans mon répertoire de tel. Le virtuel se télescope avec le réel, et je n’ai jamais autant pris conscience d’Internet et les réseaux sociaux en tant que moyen de communication.

Heureusement, j’aime ce que je fais…

*NdlR: oui ma mère a un blog, et même deux…
** que les personnes visées ne le prennent pas mal, hing. Je vous aime quand même avec vos boulots foireux 😉
Au quotidien

elle parle de cul

Deux posts que personne n’a commenté, trafic en chute libre, hey oh mes lecteurs d’amour vous foutez quoi ?? Nan mé oh ça y est dès que le débat s’intellectualise un tant soit peu plus personne. Je ne vous félicite pas. Ok, peut être qu’Arles c’est loin, et que vous vous foutez des clichés de chambres vides et de putes de LA

(même que si vous avez suivi un minimum vous saurez que c’était pas L.A. mais N.Y. et que si j’ai mis L.A. – à prononcer avec la hypitude requise « Elle Hé » – c’est que ça sonnait plus juste)

Oué mais voilà, sur The Stage Door on ne peut pas TOUJOURS parler de cul. Je pourrai vous raconter ma super semaine de glande/bronze/piscine dans mon Sud natal avec les cigales, ou vous parler de comment mon chat (qui est une femelle mais malgré le titre racoleur de ce post je n’utiliserai pas de mots grossiers par ici) est complètement tarée, grimpe aux oliviers en deux minutes et dort dans des positions étranges, je pourrais aussi vous dire que j’ai passé l’aprem à faire du shopping en talons de 12 centimètres et que j’ai mal aux pieds, que la RATP est encore moins douée que la RTM (ou R’TeuMeu, Régie des Transports Marseillais) et a décidé que je n’habitais pas à cette adresse (c’est pourquoi en sept mois dans cette ville je suis toujours SPN, Sans Pass Navigo), et qu’à American Apparel ils font des t shirts drôlement longs et passent des musiques aux paroles sexuelles.

Tout ceci serait furieusement passionnant, vous pouvez le reconnaître. Sauf que j’ai dit dans le titre que j’allais parler de cul. Et vous n’attendez que ça, isn’t it ?

Sauf que là de suite j’ai faim. Et j’ai une carbo au programme (avec oignons). Je vous donnerai peut être la recette. Un jour. Peut être. Ca s’appellera : The Kitchen Door. Ca sera un blog cuisine. Où je livrerai avec amour et passion mes recettes de Bruschetta, poisson pané, ratatouille (sans poivrons, sacrilège !!), salade de riz, vinaigrette au vinaigre balsamique et moutarde à l’ancienne, et pâtes carbo(nara) recette spéciale.

Bon appétit !

PS: Comme c’est un post fourre tout, voici un lien vers un chouette groupe qui est supposé être hype, et qui doivent donc sûrement porter une moustache et des chemises à carreaux, les Gentlemen Drivers.

PPS: En exclu, et puisque vous avez lu ce post (peut être) jusqu’au bout, voici une photo de ma chatte, dans sa position préférée pour dormir.

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Culture

rencontres photographiques d’Arles

Durant ma semaine dans mon Sud adoré, j’ai eu l’occasion d’aller passer une journée aux Rencontres Photographiques d’Arles, qui fêtaient cette année leur 40ieme anniversaire. Pour les non initiés, les RIP (Rencontres Internationales de la Photographie) c’est une série d’expositions et d’évènements qui ont lieu tout le mois de juillet et août chaque été en Arles (oui, on dit en Arles, comme on dit en Avignon). Les rencontres, crées par Lucien Clergues, invitent des artistes jeunes ou moins jeunes, connus ou moins connus, du monde entier, pour des expos « retrospectives ».

J’avoue cette année avoir été un peu déçue. En effet, le souci avec ce genre de manifestation, c’est la quantité d’œuvres et d’artistes exposés, et ceci sans aucune ligne conductrice ou commune à chacun des travaux. On passe donc, d’une salle à l’autre, à des clichés très classiques des années 50, puis à un travail où l’artiste prend sa mère en photo sous tous les angles (sexuels), à un reportage sur les populations Turques, ou encore un travail sur le ciel et des palmier…

Euh.

arles-011Aucune cohérence, donc, et un nombre impressionnant d’artistes exposés, qui « fatigue » vite. Si le lieu principal d’exposition est magnifique (d’anciens hangars de réparation SNCF), avec la chaleur et les distances on a très vite envie de s’asseoir, et le tournis entre les oeuvres. C’est un peu dommage, car il faudrait idéalement pouvoir revenir, et faire les expos en plusieurs fois afin d’apprécier le travail de chaque artiste à sa juste valeur.

Dernier point négatif: le prix. Le ticket d’entrée « journée » avec accès à toutes les expositions est à 26€ tarif plein, 21€ tarif réduit. Comme je disais, on fatigue vite et on fait rarement toutes les expos. On peut alors prendre un ticket à chaque « hall » d’exposition, … 7€/lieu. Glps. Reste le tarif saison, valable tout l’été, mais encore faut il avoir l’occasion de revenir…

Dommage donc, pourtant quelques artistes sont sortis du lot. A noter un travail très intéressant sur des portraits d’entreprises, et notamment l’équipe du tunnel sous la Manche. L’artiste a une façon très particulière d’aborder ce type de portraits, il faut le dire, chiants au possible, en mettant en scène ouvriers et cadres.

Autre travail, un diaporama de Martin Parr sur la richesse, photos volées de ces étalages du luxe, où les riches ont pourtant l’air ridicules.

Une autre salle, Eugene Richards présente avec Blue Room son parcours à travers les maisons abandonnées des Etats Unis. On se demande, qu’est ce qui a pu pousser ces gens à partir, laissant photos, vêtements, et parfois même une robe de mariée. Le photographe observe, et avec beaucoup de pudeur, nous fait partager un peu de ces lieux vidés.

Enfin, au détour d’un mélange bariolé de photos plus ou moins intéressantes sélectionnées par Nan Goldin (Expo Ca me touche), apparait le travail de Jean-Christian Bourcart. Plongée dans « la ville la plus dangereuse des Etats Unis », Camden, une banlieue newyorkaise, l’artiste français installé à New York tente d’apprivoiser ces gens pour quelques portraits volés. Une démarche entre le reportage et la recherche artistique, dans laquelle l’artiste se sent complètement impliqué.

Galerie Flickr de l’expo

Au quotidien · Chroniques

en place publique

A fréquenter ce milieu de bloggeurs « hype et VIP », invités par ci, testeurs de produits par là, médiatisés et adverstisés (néologisme, tanpis pour les non anglophones), et surtout nommés et googlelisés, il arrive qu’au cours de discussions sur nos vies et nos activités bloggesques on en vienne au coeur du problème: pourquoi écrit on ?

Pour certains, leur blog a toujours été un support pour faire partager ses découvertes. Cinéma, voyages, high tech, mode, une passion qu’ils ont eu envie de partager. Leur blog a peu changé, alors, malgré ces sollicitations, ils continuent à faire leur job et à faire partager des découvertes qui leur sont désormais servis directement par les marques et les agences.

Pour d’autres, le blog a été à l’origine un espace d’expression personnelle, racontage de vie et d’expériences diverses. C’est là que la bascule lente et progressive vers le blog « googlelisable » et non anonyme est devenu difficile. Car même si on utilise un pseudo, même si la grande majorité des lecteurs ne nous connaissent pas IRL (In Real Life) et se foutent d’aller commenter chaque épisode de notre vie, nous autres de la blogobulle nous lisons les uns les autres. Ca sort ensemble, ça devient potes, amis, le patron lit le blog, on va jusqu’à le mettre sur le CV. Le blog est alors loin d’être un espace d’expression personnelle, où on peut s’épancher comme dans un journal intime.

Parfois, certains écrivent au milieu de leurs posts « publics » des textes plus personnels. Emotions, ressentis. C’est là aussi, que certains cherchent un refuge dans un deuxième blog « secret », sous anonymat, afin de pouvoir dire ce qu’ils ne peuvent dire ailleurs.

J’ai peut être avancé à l’inverse. Ouvert un premier blog en 2003, journal intime de mon adolescence, découvert par des connaissances, déménagé sous anonymat. J’ai joué avec les noms, les lieux, les dates. Brouillé les pistes pour mieux perdre quiconque qui tomberait dessus.

Et un jour, on a plus besoin de s’exprimer de la même manière. Des choses à écrire, plus légères, plus superficielles. La vie qui nous mène à un endroit où un autre et pousse à ouvrir un blog « public ».

Pour moi, c’est ici. Un jour, j’ai ouvert la porte de la scène et je suis entrée, faire mon show, montrer le montrable, entrer dans cette blogosphère, pouvoir faire lire mon blog à des amis, mettre un lien sur Twitter, et sur mon CV.

Il faut apprendre. Ici c’est un show. Je n’écris qu’une partie, celle que je veux montrer, parle rarement de moi sinon à mots couverts. On juge, on aime ou on déteste. Qu’importe. Ni mes anciens blogs ni celui ci ne seront une représentation fidèle de la réalité. Pour ceux qui ne me connaissent pas je suis LaNe, 23 ans, bloggeuse à ses heures. Pour mes amis IRL, juste moi, qui a décidé d’ouvrir un blog. Pour les bloggeurs qui m’ont lue puis rencontrée, ou l’inverse, encore autre chose, mon blog n’étant qu’un outil. Qu’importe… chacun y trouve ce qu’il veut.

J’ai juste une pensée pour tous ceux dont le vrai espace de liberté est découvert. Lorsque ce qu’on croyait noyé dans le grand Ninternet se trouve dévoilé.