Au quotidien

télégramme

TGV OK – stop – BIEN ARRIVEE – stop – IL FAIT BEAU – stop

Non, j’ai dit que je ne parlerai pas de mes vacances. Mais ici, il y a des cigales qui chantent…

Au quotidien

c’est la looze

loose, lose ou louse [luz] nom féminin. De l’anglais to lose (perdre). Malchance : « La loose qui me poursuit, j’ai flingué mon disque dur et j’ai mon rapport à finir pour ce soir ! »

Chez moi on dit pas loose, lose, ou louse, mais looze. Et puis tant pis si ça dérange quelqu’un. De toutes façons, on s’en fout, de l’orthographe du mot, ce qui compte, c’est le pourquoi du comment qu’on en est arrivé à l’écrire. Et là, j’ai envie de prendre l’expression de ma future ex copine stagiaire (oui, parce que figurez vous qu’elle s’en va à la fin du mois, la nouvelle brune !! elle me quitte elle m’abandonne !! et je pleure d’avance toutes les larmes de mon corps !!), et de dire

« tu vois mon p’tit, la looze, c’est quand t’as pas écrit sur ton blog depuis presque une semaine, et que… bah tu sais pas quoi y raconter »

(Jeu: trouvez l’expression favorite d’Emilie cachée dans cette phrase)

Alors bon, faut pas croire que ma vie n’est pas suffisamment palpitante pour que je vous la conte ici. Non, loin de là. Même que si je vous racontais mon (super top méga coule) week end vous seriez jaloux. Et oué. Parce que c’était mon anniversaire (vendredi) (cf ce post superbement rédigé dans une prose parfaite à l’occasion d’une déprime pré anniversaire), que ma coupine Fée Lait était là, et qu’avec plein de gens super top méga sympas et coules (TitlapRudy, Garko, L-Tz, Thomas, ma coupine Stelyst et bien sûr ma copine stagiaire) on a fait la fête, on a bu* mangé, et que les choses soient dites: on a pas beaucoup dormi. Au milieu de toutes ces festivités, et comme il faisait super moche à Paris ville de merde l’été, on n’a pas fait grand chose d’autre (en fait).

(je tiens aussi à préciser que j’ai des amis IRL, sisi, mais que ces derniers n’ont pas daigné venir me rejoindre pour festoyer dignement. Oui j’en veux énormément à Ju, qui a préféré rester au Panama, au bord de la mer et des cocotiers, j’en veux à la banquière de Lau, qui n’a pas voulu lui filer les 200€ A/R de TGV, j’en veux à Silvère, qui avait prévu ses vacances en Espagne juste à ce moment, j’en veux enfin à Nico, perdu à Montréal et qui a trouvé que le billet d’avion était trop cher – bouh le méchant, et Gus au Pérou, etc etc etc)

Euhm, sinon à la base ce post est un appel à l’aide. Help me please. Hilfe, bitte ! Et d’autres langages non maitrisés. Je recherche actuellement des sujets de posts. Voilà. Sauvez mon blog. Sauvez ma vie. Sauvez moi.

hihi

(pardon pour le pétage de plomb du jour, ie ce post)

*L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération. Pas plus d’une bouteille par soir. Et vive le Martini.
Au quotidien

twenty three years (and nine months) ago

Il y a vingt trois ans, et quelque chose comme neuf mois (oui, neuf mois tout pile, je suis née pile le jour prévu – c’te classe), se passait un évènement dont je ne parlerai pas par pudeur pour mes chers parents. Le 17 juillet 1986, donc, naissait une chose un peu gluante et visqueuse, avec des yeux et des bras, que leurs parents prénommèrent d’un prénom bien trop porté aujourd’hui.

87, 88, là y a un deuxième truc visqueux et gluant qui s’installe à côté, et vient brailler dans les oreilles de sa soeur. Plus tard, il continuera avec la batterie, puis des platines de DJ. Oui, le Frère est bruyant. Mais bon.

89, 90, tiens maternelle, dans une pure banlieue Aixoise. 91, 92, 93, 94, 95, Mitterrand est mort, la mère pleure devant la télé, 96, dix ans, hop hop, ça lit Roald Dahl et la bibliothèque verte, 97 Diana est morte, jamais entendu parler d’elle avant, 98, les Bleus sont champions du monde !! maquillage et fête de rigueur en camp scout au pied de la montagne de Lure, 99 premier baiser avec appareil dentaire et pop corn de cinéma, tempête de neige dans le Sud de la France, mais 2000 pas de bug au programme. Les Bleus sont champions d’Europe. Petite larme un soir d’été sur un canapé bleu. 2001, adolescence et cheveux coupés. Courts. Très courts. Le 11 septembre, les Twins Towers s’effondrent, et la petite fille rentre au lycée…

2002. Chirac est réelu au second tour devant Le Pen, manifs dans les rues, séchage de cours, nage dans la fontaine de la Rotonde. Irreversible au cinéma, cartes lycéens falsifiées car pas encore 16 ans. 16 ans. Amoureuse, première fois, et le reste. 2003, 2004, c’est le Bac pour atterrir en prépa, la guerre en Irak continue et Bush est réélu président. A Barcelone, une rencontre. Le 26 décembre, tsunami. 2005 Katrina et les attentas londoniens, un regard vide devant un écran de télévision à Malte. L’été sera long. Berlin, et un appartement.

2006. Création du Monténégro. Nothing to declare but…

2007, Sarkozy président, des débats, une coupe du monde de rugby vécue sur le Vieux Port. 2008 dans un grand appartement, Dortmund, 2009, welcome in Paris, twenty three…

Il est 2h15, le 17 juillet… Happy Birthday to me.

Au quotidien

au nom de tous les miens

Lundi 13 juillet, pont forcé pour la plupart des Parisiens. Dommage, personne pour voir le (fabuleux) défilé du 14 juillet sur les Champs Elysées. Pendant que tout ce joli monde est parti passer le week end dans des contrées plus acceuillantes (comme le Sud de la France, par exemple…), Paris est déserté. Les rues sont vides, et en ce lundi de RTT, même Twitter ne piaille plus comme d’habitude.

Il existe cependant une tranche de la population des travailleurs qui ne bénéficie pas de ce régime au ralenti. Je ne parlerai pas des postiers, médecins d’hôpitaux, boutiques et autres restaurants ouverts comme à leur habitude, non, je pense aux gens qui sont comme moi, et d’autres esseulés, qui nous sommes levés ce lundi matin pour aller poser nos fesses devant notre ordinateur. Un  jour comme un autre. Et pourtant, nous ne sommes pas de ces professions utiles au bien fondé public (on a pourtant assez fustigé le service public, mais là, ils bossent !! j’ai croisé un postier dans la rue ce matin !). Non, notre condition est encore différente.

Nous sommes stagiaires. De ceux qui n’ont pas osé demander un jour de RTT pour partir en Espagne, de ceux qui ont été appelés à leur devoir pour faire acte de présence, répondre aux (rares) mails, terminer les reco clients de dernière minute, répondre aux (encore plus rares) coups de fils. Nous sommes aussi cette masse de (rares) salariés présents car leur stagiaire (pistonnée) est en week end. Ou parce que l’entreprise a décidé de faire une mise à jour du système en ce (long) week end et qu’on bosse au service informatique. Nous sommes ces héros du lundi de 14 juillet, du vendredi de Pentecôte, d’autres jours inter Noël à venir.

Alors aujourd’hui, dans ce calme apparent de la blogo/twittosphère, et au nom de tous ceux qui, comme moi et mes collègues stagiaires, sommes présents et debouts depuis ce matin, faire passer un geste de solidarité.Je voudrai tendre la main à tous ceux qui se sentent abandonnés dans leurs open spaces vides. A tous ceux qui attendent 18 heures pour partir la tête haute…

Non nous ne sommes pas seuls !

(cet article est dédicacé @h2_barbie, @extase, @titlap, @EmilieBrunette, @claraba, à Géraldine et Nicolas, et à tous ceux qui s’y reconnaitront !)

Culture

pätchwor(c)k

Ce sera une session musicale aujourd’hui, avec la présentation d’un groupe que j’aime beaucoup, et dont j’ai envie de faire partager un peu la musique.

Pätchwor(c)k, donc, c’est un groupe de jeunes musiciens Parisiens qui s’est formé il ya peu autour du chanteur, Simon. Une formation un peu éclectique, chanteur, guitares, basse, batterie, voix, mais aussi flûte traversière, cloches, et autres instruments « électroniques » font de l’écoute la musique de Pätchwor(c)k une expérience peu ordinaire. J’avoue, la première fois que j’ai écouté avec un peu d’attention, je suis restée sciée par la richesse de leurs morceaux, autant niveau de l’architecture musicale que des paroles. Simon est un poète, à n’en pas douter – même si je le savais déjà.

patchworck1

Les influences de Pätchwor(c)k ? Radiohead, peut être. Et un tas d’autres qu’ils sauraient vous expliquer mieux que moi. En concert, ça donne un truc bien sympa, avec en exclu pour celui que je suis allée voir, une session electro acoustique, guitare électrique et ordinateur. Just… impressive.

Je vous laisse simplement écouter.

traps
Retrouvez Pätchwor(c)k sur leur site www.patchworck.com
Album Traps disponible en téléchargement sur leur site, et en vente ici pour pas cher 🙂
Au quotidien

decathlon BBA univers montagne bonjour…

Il fut un temps, je n’étais pas stagiaire. Encore étudiante, et dotée de charmantes vacances d’été de quatre mois, ainsi que de semaines assez light niveau cours, j’avais largement le temps d’occuper mes week ends et longues journées d’été en tentant d’arrondir mes fins de mois et d’éponger l’alcool les fringues les dépenses occasionnelles hors budget. Tout avait commencé par ce qui s’appelle un « job d’été ». Pour certains c’est vendeur de chouchous sur la plage, pour d’autres animateurs de braillards colonies de vacances ou de scouts. Pour ma part, j’avais postulé par vraiment par hasard  (oui car mon amoureux de l’époque y travaillait) dans un magasin à côté de chez moi. Grâce à l’appellation de ma prépa (commerce), et à je ne sais quelle intervention divine capacité soudainement déployée à vendre mes qualités de sportive accomplie, j’ai été prise.

J’ai donc intégré MonJob de l’époque, un magasin bien connu à l’enseigne bleue et blanche, temple du sport accessible à tous, pays des petits prix qualité où les noms de MDD sont rois et ou les vendeurs portent… un gilet bleu (so sexy).

(tadam)

Mon poste ? Vendeuse sportive Univers Montagne. Oui, Univers. Et oui, Montagne. Alors pour les gens qui n’ont jamais vraiment fait attention à tout ce joli linéaire coloré mis en place dans cette fameuse enseigne, « Univers », c’est comme un rayon, mais en plus grand, où on vend tout un tas de trucs autour d’un même domaine sportif. Donc en l’occurrence, la Montagne ça regroupe(ait) le camping, la randonnée, l’escalade, l’alpinisme et les sports d’hiver.

(et oué, j’ai vendu/plié/déplié/jeté/replié 18 fois par jour cette fabuleuse innovation qu’est la tente 2Sec)

Enfin, ce post n’a pas pour but de faire l’apologie du magasin de sport (même si c’est mieux que GoSport, bouhh), mais pour revenir sur cette fabuleuse expérience de vie qu’est le job de vendeuse.

Vendeuse Univers Montagne, d’abord, ça porte un chouette gilet bleu et gris (en fait supposé blanc, mais avec le temps, ça s’estompe). Et puis comme on bosse dans un magasin de 6000 8000m² sur des journées de 8 heures, mieux vaut être en baskets. Et jean. Et après quelques mois à avoir mal aux pieds avec les ballerines/baskets fashion, on achète les chaussures rando-raid Quechua. Vous pouvez donc imaginer, c’est so sexy.

Vendeuse Univers Montagne, ensuite, c’est des mecs qui arrivent et face à ta frimousse de gamine de 16 ans (en jean et baskets ça arrangeait rien), te font « Bonjour, je cherche UN VENDEUR pour me renseigner« . A ce moment, une seule réponse possible pour éviter de leur envoyer ton téléphone dans la tête (oui on avait des genre de téléphone talkie pour répondre aux demandes urgentes, genre aller chercher les retours cabines, ou le prix de la paire de chaussettes Quechua Diosaz 10 Jr) : « Oui, vous cherchez quoi ? » En étalant un grand sourire niais (en plus, à l’époque, j’étais blonde, c’est pour dire l’absence de crédibilité). Ne bossant pas au rayon Cycle ou Plongée, bien connus des machos de première, mes clients, après les avoir noyés pendant dix minutes de termes techniques finissaient par me dire « Vous vous y connaissez bien en fait ! » (et toc dans les dents).

Vendeuse Univers Montagne, c’est des moments de solitude, quand tu tombes sur le club de kékés qui ont décidé de partir faire du camping et de t’acheter la fabuleuse Tente 2 Secondes, ainsi que d’autres accessoires tels que des matelas et des duvets. Une fois sur deux, les kékés finissent par te tutoyer (normal, mais mon gars on a beau avoir le même âge on n’a pas gardé les cochons ensemble) et te faire des allusions vaseuses comme quoi tu pourrais venir les aider à monter la tente (avec clin d’oeil et gloussements associés). Il y a aussi le père de famille dépassé, et ses gamins qui ont décidé de reconvertir le Showroom en terrain de jeu, qui ne dit rien, et tu te sens obligé de reprendre les trucs braillards et excités à sa place, avec le risque de te prendre un regard de travers.

Enfin, de l’action, des rencontres, de la passion (du sport, bien évidemment). A tel point que quelques années plus tard, même je ne « pisse plus bleu » (corporate joke inside), je continue à soutenir et vendre Quechua et l’enseigne bleu et blanche. La preuve, ce midi je vais jouer la conseillère pour un ami.

Vendeuse Univers Montagne un jour, presque pour toujours…

Chroniques · Culture

dessine moi un mouton

(ce post a été inspiré par une discussion Twitter avec @Garko et @Gachoue. Oui, parfois sur Twitter on parle de choses intéressantes)

Il y a des livres qu’on lit étant gamin, des films qu’on voit étant ado, des lieux qu’on visite, qui prennent selon le moment une dimension différente.

Il y a ce film, qui nous avait semblé merveilleusement profond, beau, et émouvant face à nos 16 ans, et qu’on télécharge (légalement) un jour en se disant « poua ça fait loooonnngggttteeemmps que je l’ai pas vu« , et qui, lors du visionnage, nous parait soudain juste… nul. Avec un peu de chance, on a proposé à sa nouvelle conquête de le regarder ensemble. Mais tu vas voir, il est super ce film, j’ai trop pleuré quand je l’ai vu ! Allez, ne riez pas, ça vous est déjà arrivé de pleurer, et surtout de vous sentir con en imaginant un instant les pensées de votre dulciné(e) devant ce film vendu « fabuleux » et qui est loin de l’être…

Il y a à ce genre d’expérience de nombreuses explications. La première ? On a grandi. Dur de se l’avouer, notre adolescence n’est pourtant pas si loin. L’autre explication: le contexte. Etrangement, une salle de cinéma silencieuse permet à chacun de se plonger dans un film, dans une forme d’intimité pudique. Revoir un film devant un écran de télé, plein jour et en tête à tête avec quelqu’un doit avoir un impact – dérangement de notre « bulle », impossibilité de se plonger à nouveau dans l’ambiance du film. Enfin, nos histoires personnelles influent.

Et oui, j’avoue avoir pleuré toutes les larmes de mon corps devant Moulin Rouge, qui ne m’a pas fait plus d’effet que ça aux visionnages suivants, tout ça à cause d’un chagrin d’amour d’actualité. D’autres exemples de films qui, pour moi, ont été une claque car liés à un contexte et un moment: Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Parle avec Elle, Requiem for a Dream, American Beauty. Certains sont restés des films fétiches. D’autres, dont je ne me souviens plus, sont passés dans des souvenirs brumeux.

Il y a aussi ces romans, qu’on redécouvre. La discussion Twitter portait sur Werber. Werber, kisséssa ? (ouuuu la honte, ceux qui connaissent paaass !!) Werber, c’est l’auteur de la trilogie des Fourmis. Et d’autres choses. Typiquement le genre de roman que j’engloutissais étant plus jeune, plein de philosophies et d’idées novatrices, révolutionnaires. Ca collait parfaitement avec la nature romantico-passionnée de mes 16 ans, à rêver d’un monde meilleur et de révolution. C’est à ce moment là qu’on sent qu’on a grandi: lorsqu’à 22 ans, on rachète le livre (emprunté à l’époque à la bibliothèque du village parental), et qu’en relisant, on n’y trouve plus cette flamme en nous, on est à peine concerné par les sentiments de l’héroine qui découvre l’amour, et encore moins par les problématiques pseudo-écolos développées par l’écrivain.

Voilà, on a grandi. 16 ans, 22 ans, c’est rien, et pourtant. On a perdu entre temps la capacité de s’émerveiller de tout, de croire aux histoires extraordinaires, de rêver. On se met à lire du Beigbeder, Zeller, Besson et autres Olmi pseudo suicidaires, mais réalistes.

Il y a enfin ce livres qui ne vieillissent pas, ou plutôt, vieillissent avec nous. Le Petit Prince est l’un de ceux là – peut être même le seul, dans mes livres fétiches.

Petite, c’était la voix de Gérard Philippe qui racontait l’histoire du Petit Prince, et de Saint Exupéry. A cette époque, le Petit Prince à la fin rejoignait son astéroïde, et la rose sous cloche de verre existait réellement. Plus tard, lorsque ma prof de collège nous l’a fait relire, j’y ai découvert un joli compte, mais m*rde il meurt le Petit Prince à la fin… J’en ai pleuré. Puis de relectures en relectures, avec l’âge, se dévoilent encore d’autres axes, d’autres interprétations. Aujourd’hui, le Petit Prince, c’est cet enfant qui s’est éteint, peut être parce qu’il a grandit.

En 2009, le Petit Prince est un film, une comédie musicale, une bédé, que sais je. Trop commercial ? Je me fous de la réponse. Car au fond de moi, la voix de Gérard Philippe résonne toujours lorsque je (re) lis les mots de Saint Exupéry.

– Les épines, ça n’sert à rien. C’est d’la pure méchanceté de la part des fleurs.

(mon passage préféré du livre, je crois…)