Culture

Zones Humides, un bouquin scato ?

Ce matin, je baille comme une décharnée (oui cette expression n’a aucun sens mais tant pis, je viens de l’inventer) devant mon ordi. Tout ça parce que je me suis (encore) couchée tard. Car j’ai (enfin) terminé ce bouquin, j’ai nommé Zones Humides, de Charlotte Roche.

Et oui, j’ai moizossi cédé au buzz général et à la curiosité de lire ce « roman » (je mets des guillemets parce que bon… vous comprendrez pourquoi après). En fait, la vraie vérité c’est que j’en ai d’abord entendu parler avant tout le buzz, c’était dans DS, et ça disait quelque chose comme « Charlotte Roche, 30 ans, aborde dans Zones Humides sa féminité de façon différente« . Oué, différente. C’est le cas de le dire. Ca disait pas (ce que j’ai lu plus tard) « a un rapport étrange à ses sécrétions intimes« . Etrange. Euh oué. En effet. En fait, les critiques dans les magazines ne disaient rien de la réalité du truc. Car, comment dire pour faire simple, Zones Humides est un livre scatophile.

Pour celles et ceux (je suis polie je fais passer les filles en premier) qui n’ont pas entendu parler du phénomène, petit récapitulatif. Zones Humides est le premier roman de Charlotte Roche. Charlotte Roche est allemande (ok ça sonne pas DU TOUT Deutsch son nom mais bref on commentera pas), elle a 30 ans, est présentatrice télé et a interdit à ses parents et sa fille de six ans de lire son livre (ah oué ? c’est bizarre). D’après elle, cette histoire serait à 70% autobiographique. Ca, c’est posé. La suite, c’est que cette fameuse Charlotte Roche a vendu Zones Humides (ou en VO  Feuchgebiete) a plus d’un million d’exemplaires en Germanie. Et a signé pour traduire le truc en 25 langues. Phénomène, donc, pour un premier roman, et on se demande bien de quoi qu’il s’agit pour vendre 1 million d’exemplaires. Elle est plus que riche, en gros.

Ces derniers temps, la Charlotte Roche a fait la promo de Zones Humides un peu partout. Télé, magazines, lectures publiques, Internet. Oué, même Internet. Même qu’ils ont testé un nouveau support de comm’ pour de la littérature, avec un blog : www.zones-humides.fr, supposé représenter l’atmosphère du bouquin. Fin bref, fini les considérations marketing, hop, je passe à ma « critique »…

L’histoire, donc, c’est Hélène Memel. Hélène a dix-huit ans, et se retrouve à l’hôpital pour une fissure anale, parce qu’Hélène a des hémorroïdes et s’est coupé en se rasant le cul. Manque de pot, ça s’est infecté. Parce que, comment dire, Hélène a une approche très… particulière de l’hygiène, et pas seulement intime. Hélène donc, clouée sur son lit d’hôpital, nous raconte son rapport à ses sécrétions (je vous fais pas un dessin, mais ça va de ses histoires de pipi-caca à des détails sur ses règles et son « smegma« ), ses histoires de cul (sodomie et visite aux putes incluses), son élevage de noyaux d’avocat, et autres anecdotes aussi joyeuses que l’échange de tampon (usagé) avec sa copine Irène/Sirène et le grignotage de ses croûtes et crottes de nez. L’histoire se termine sur un passage assez écoeurant sur sa tentative (réussie) de réouvrir ses sutures en s’enfoncant une pédale de pied de lit d’hôpital dans le cul. Oui oui. Détails à la clé (toujours !). Et un genre de tentative de happy end (fallait bien en finir).

Alors bon. Que dire. Marion y a vu un côté émouvant. Ah. Oui bon, ok , la miss a un traumatisme d’enfance (ah bon ?? pas possible !! vive Freud !!). Je respecte l’avis d’autres, hin, mais que dire… Rien je crois. J’ai lu, je peux en parler, mais je vais revendre aussi sec le truc sur Amazon. Et c’est tout l’effet que ça m’a fait.11729058

Zones Humides. Ou plutôt Feuchtgebiete (se prononce à peu près foychtgueubitte, sexy isn’t it ?) qui sonne encore mieux. On y passe de l’écoeurement à la fascination, du voyeurisme au malaise. Du niveau two girls one cup à mon goût, buzz compris. Et j’ai beau avoir les idées larges et le coeur bien accroché, je ne vois aucun intérêt -même pas littéraire- d’écrire ce genre de trucs. Ce livre devrait figurer au rayon « scatophilie » d’un sexshop, entre l’avalage de vomi et l’auto-mutilation (oui ça fait aussi partie du truc). Et surtout, on devrait y mettre un gros post it « -18 » sur la couverture. Despentes est bien loin derrière, malgré le paralèlle féministe qu’on fait entre ces deux auteures; et les scènes de viol et de torture d’Ellis dans Glamorama sont presque softs à côté des descriptions qui n’épargnent rien de cette chère Hélène.

J’ajouterais qu’on est avec Zones Humides à la limite du surréalisme, une exagération constante, un mythe anti hygiéniste propangandiste. C’est un bouquin qui ne réveille que nos (bas) instincts voyeuristes déplacés, de ceux qui poussent les gens à s’arrêter pour regarder les débris d’un accident de la route et à regarder des films comme Saw. Alors oui, ça fait polémique, et ça fait vendre. Mais franchement, quand je lis que Zones Humides est une ode au nouveau féminisme et une « réussite littéraire de la rentrée 2009« , j’ai du mal à y croire. La seule prouesse que je rendrais à l’auteure, c’est d’avoir réussi à parler de pipi-caca sur plus de 200 pages (et c’est plus long en VO). Et de faire un compte rendu quasi exhaustif de tout ce que le scatophile averti appréciera.

Je terminerais juste avec une petite remarque. Ayant lu en partie ce bouquin dans le métro/RER parisien, c’est très drôle de voir les réactions des gens qui reconnaissent le truc et qui te regardent ensuite bizarrement. C’est un peu comme si tu te promenais avec un magazine porno à la main. Et puis surtout, Zones Humides est un excellent coupe faim et réducteur de libido. Avis aux célibataires à kilos superflus…

Au quotidien · Syndromes

le retour du BCBG

Vendredi, je vous racontais mon expérience avec un BCBG. J’ai d’ailleurs trouvé sur KelKon.org un article concernant le Beau, qui je trouve se rapproche beaucoup de mon syndrome du BCBG (à lire aussi sur Kelkon.org, le Puceau, qui ressemble à mon PresquePuceau). Trop de coincidences, isn’t it ? Surtout que la vraie raison du pourquoi j’ai parlé du BCBG n’est pas innocente…

Mais reprenons là où je m’étais arrêtée. A suivre, donc…

Le week-end dernier (pas celui là où on a changé d’heure, d’ailleurs ça m’a traumatisée cette histoire, à tel point que j’ai passé mon dimanche quasi entier sous ma couette, pour être finalement sortie -de force !- de la douce chaleur de mes draps par Fée Lait et Tiblond, qui sont arrivés accompagnés d’un aspirateur, d’un combiné four micro-onde et de deux autres copains, et oui je SAIS que vous êtes tous extrêment heureux d’apprendre que j’ai mangé un Chicken Mythic à 23h45 très exactement, et que je vais désormais pouvoir aspirer les cheveux sur mon tapis, wouhou, merci Tiblond et Fée Lait et les deux copains)

Le week-end dernier, donc, je suis allée au ciné voir ce film très chouette, mais pas que. En effet, à la fin de cette petite soirée ciné, en pleine discutation sur le sens de la vie avec un bloggeur pas vraiment hype mais quand même, mon portable sonne. C’est mon BCBG… Je décroche.

Mais revenons en là où tout a commencé. Ou plutôt, à cette fameuse tirade de ses quatre vérités après laquelle le BCBG a décidé de ne plus me parler (ce qui est tout à fait logique du point de vue de l’égo blessé du BCBG). Après ça, donc, s’est passé un long moment de presque plusieurs mois durant lesquels le BCBG est resté silencieux, si ce n’est les quelques nouvelles via FB et sa meilleure amie (car le BCBG a beau être con, il a des chouettes amis. ça n’empêche pas). Tout ça pour qu’un samedi soir dimanche matin (vers 3 heures pour être précise) le portable sonne. Numéro inconnu. Il est 3 heures du matin tout est normal je ne dors pas (mais je vous dirais pas ce que je faisais) et donc, je réponds. C’est qui ? C’est le BCBG. Ah. Ca va ? Oui. T’es sûr que c’est bien moi que tu voulais appeler ? Oui. Bon.

On arrive donc à ce samedi où le BCBG s’excuse pour son appel si tardif. Et à la fin de semaine où il propose carrément de passer une soirée ensemble. Waw.

Voilà donc comment je me suis retrouvée à revoir le BCBG lors d’une soirée tout de même sympathique (pas en tête à tête je précise). Que dire de ces « retrouvailles » ? Le BCBG est toujours BG, pas de doute. BC, bon, pas testé. Et toujours BCBG avec ses travers et ses inconvénients. Je ne sais pas si le BCBG fait une nouvelle tentative d’amicalité envers ma personne car je suis une fille super bien, ou s’il est juste en manque d’amis. Le BCBG a un iPhone et tente d’expliquer la vie. C’est drôle. Un moment. Pas trop. Saturation du BCBG atteinte à 3 heures du matin, on file.

Conclusion ? N’essayez pas de croire que le BCBG change. Le BCBG ne change pas. Cherchez vous juste un autre mec, moins BG peut être, tout aussi BC si possible, mais surtout, qui s’intéresse vraiment à vous et pas comme un miroir de mise en valeur de son égo. De toute façon, le BCBG a des pieds moches. On discute pas. On fuit. C’est tout.

Syndromes

le syndrome du BCBG

(Avertissement: Comme pour le Presque Puceau, toute ressemblance avec des personnes ou des situations ayant réellement existé seraient fortuite)

BCBG pour Bon Chic Bon Genre ? Non, vous n’êtes pas dans une Chronique d’Anne-Gaëlle, et le BCBG dont j’aimerai vous parler n’a rien d’un « Bon Genre ». Je vous conseille d’ailleurs avant tout de FUIR si vous en rencontrez un. Sauf que… comme pour le Presque Puceau, le BCBG est un très bon dissimulateur. Mais avant toute chose, une petite présentation.

Le BCBG. Techniquement, c’est un peu le rêve de toute fille normalement constituée. Car BCBG c’est… Bon Coup BoGoss. Alors bien évidemment, en général, on le connait dans l’ordre chronologique, en BGBC (sauf si vous êtes dans un état d’alcoolémie très avancé), mais personnellement j’ai rencontré le BCBG dans cet ordre (oui, mon état d’alcoolémie était avancé). Enfin, le sujet n’est pas là (et je sens soudain venir les questions: balaaanceee !! Je raconte ce que je veux d’abord, c’est mon blog). Le  BCBG est donc tout ce qu’on peut idéalement attendre d’un mec avec qui on sort. BoGoss, histoire d’être fière de se promener à son bras, Bon Coup, ça ne regarde que nous mais qui s’en plaindrait ?

Dès les premiers jours, le BCBG apparait donc comme LE messie, celui qu’on n’attendait plus, qui plus est lorsqu’il décide de s’éprendre de notre personne, et qu’il finit par tomber amoureux. Le BCBG peut alors être l’homme (presque) parfait. Attentionné, tendre, beau (c’est sa caractéristique principale ne l’oublions pas), et remplissant pleinement nos attentes en matière de sexe. Sauf que… comme toutes les (trop) bonnes affaires, il y un truc. L’homme parfait n’existe pas, on le sait toutes (par contre la femme parfaite, si, c’est d’ailleurs ce que le BCBG se plait à nous répéter, qu’on est parfaite, ce qui devient limite agaçant à la longue). Et on aura eu beau tenter de nous prévenir « mais ce mec est un con ! » (une amie qui le connait depuis longtemps et qui vous veut du bien), cela ne fera que renforcer l’envie de le séduire. Un BG comme ça ? En plus il parait qu’il a une… ? Je laisse pas passer !

Passé quelques temps, le BCBG commence pourtant à révéler quelques bugs. Les premiers symptômes apparaissent plus particulièrement lorsqu’en présence de nos amis, il agit comme s’il était hyper intégré dans le groupe de potes, en s’imposant dans les discussions, se promène à poil dans l’appartement qu’on partage en coloc, et enfin, se permet d’inviter ses amis à nos soirées (sans prévenir). On essaye de lui expliquer que nos colocs ne sont pas juste des gens avec qui on vit, mais qu’il y a certaines règles de vie en communauté et de respect des autres. Et on pardonne, car dans l’intimité le BCBG est juste adorable, a tel point qu’il se repend de ses actions passées et montre une réelle volonté de changer de comportement.

Le temps passe, et malgré ses défauts récurrents, le BCBG continue à être l’homme presque parfait. Son côté BC s’améliore, et le BG suit (car qui me contredira, on trouve toujours du charme à celui qui nous fait plaisir). Vient le moment où, pour une raison X ou Y, on doit se séparer. Pas en terme de relation, non, le BCBG nous a assuré que ses sentiments tiendraient coûte que coûte et malgré la distance, et on y croit, car le BCBG peut être très persuasif. Et là, c’est le drame. Car en prenant un peu de large, on se rend compte que le BCBG a bien plus de vices de fabrication que prévu, et surtout, que les défauts révélés jusque là ne sont pas de simples anecdotes.

Car le principal défaut du BCBG, c’est d’avoir conscience de son état. Le BCBG s’aime. Le BCBG s’adore. Le BCBG se trouve parfait. Et le BCBG est en réalité le pire égocentrique qu’on ai pu rencontrer. Le monde tourne autour de lui. Il aime s’écouter parler et déteste avoir tort. Il voudrait tout savoir sur tout et déteste qu’on le mette en face de ses lacunes et défauts. Il pense que le physique et l’apparence font tout, et attend de sa copine qu’elle soit aussi parfaite que lui.

Lorsque soudain, on prend conscience de cette (dure) réalité, on refuse de l’admettre. Non, ce garçon si idéal, serait en fait un pervers caché ? Un monomaniaque incapable de prendre en considération ce que pensent et ressentent les autres ? On voudrait peut être arrêter là, malheureusement, le mal est fait. Le BCBG rend accro. BoGoss et Bon Coup, on ne trouve ça que rarement. On a beau essayer de chercher ailleurs, l’osmose n’est pas là. La perfection non plus. Le BCBG obsède par l’idéal qu’il a pu exhalter.

Il y a pourtant un jour où il faut partir.

bcbg

Heureusement, le BCBG a ses principes: quand une relation est finie, c’est fini. Et arrive le moment où, à force de ne plus coucher avec lui, on en oublie certains aspects, et on focalise sur les conneries qu’il peut sortir, son self estime exacerbé, la façon qu’il a de croire à tout ce qu’il dit, de penser que son point de vue est le seul valable, et surtout, d’être persuadé que lui et nous, on peut être amis.

Il est alors temps de faire ce qu’on aurait dû faire depuis bien longtemps: l’envoyer chier. Armée de toute notre rancoeur (contre nous même, avant tout, de s’être laissée berner), on lui envoie dans sa belle gueule tout ce qu’on pense de lui. Y compris l’aspect sexuel. Sachez que me BCBG n’aime pas qu’on le prenne pour un sextoy (le réduire à ça ?!!). Il nous en veut. Et fait ce qu’on n’arrivait pas à faire: couper les ponts.

Ouf. Vous voilà délivrée.

On peut donc résumer en trois points le BCBG: s’il n’est pas trop tard, fuyez; si c’est déjà trop tard, fuyez; et si c’est terminé, faites en sorte que ce soit lui qui vous fuie. Juste pour la jouissance de renvoyer à un mec ce que beaucoup nous font subir. Alors, ça fait quoi de n’être considéré que pour tes compétences au lit ?

(à suivre…)

Au quotidien · Chroniques

la vérité sur les écoles de commerce

Certains d’entre vous le savent, d’autres pas encore, mais voilà, j’avoue-et-j’assume: j’ai fait une école de commerce. Enfin, j’ai fait, je n’ai techniquement pas encore mon diplôme. Reste à terminer MonJob (qui est un stage au cas où vous n’auriez pas encore compris), commencer écrire mon mémoire de fin d’études (et oui, pour valider un Master c’est ce qui arrive…) et valider un tas de trucs compliqués très spécifiques à MonEcole et dont il serait totalement inutile de parler ici, puisque seuls quelques initiés seraient à même, après trois ans de pratique, de comprendre cette pédagogie étrange  (et encore, comprendre est un bien grand mot).

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Alors là, après cette déclaration publique, je sais ce qui se passe dans vos petites têtes. Ecole de commerce. Ce mot est associé à un tas de clichés pour ou moins réalistes. Je vous vois déjà en train de m’imaginer fille à papa, cabriolet, mèche et prénom bourgeois. Quant à mes amis, ils seraient fils à papa (aussi), habillés en costard tous les jours, ou du moins en mocassin-polo-mèche. Nous aimerions l’argent -beaucoup-, et nous serions des genre de requins du marketing et de la vente à tout prix, des futurs PDG en puissance, ou encore amenés à finir Jérôme Kerviel de notre état, traders cocaïnés mourants de stress à force de vouloir à tout prix nous enrichir.

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Voilà. La réalité est bien différente. Et chaque année qui passe apporte son éventail de « positionnement ».

7D’abord, la prépa, où certains rabâchent que nous sommes « la future élite de la France« . J’en ris d’avance. Ok, on est peut être amenés à faire partie des déciles supérieurs au niveau revenus (et encore), mais il suffit de voir le lot de gens stupides qui aterrissent (comme partout) dans nos amphis. Sans compter la perte de neurones durant la scolarité, liée à l’alcool (premiers alcooliques parmi les étudiants français, sisi).

5Ensuite, arrivés en école, il existe un genre de clivage entre « regardez notre école est n°truc dans le classement« , (et quand on passe dans le Top10 je vous en parle pas) et « vous faites pas de rêves, les jeunes, le monde de l’entreprise est difficile« . Bon, évidemment, on nous raconte pas toute la vérité, on paye déjà sufisamment cher, faudrait pas qu’ils perdent la crédulité de leurs clients (c’est nous les clients, les étudiants). On nous dit qu’on est bien préparé à la vie en entreprise. Qu’on va gagner en premier emploi en moyenne 35 K€/an. Ce qu’on nous dit pas, c’est que c’est le salaire brut, et que c’est après 2 ans de boulot.

8Et puis arrive la recherche de stage. Et là, c’est le drame. On s’attendait à ce que les entreprises nous tombent dans les bras à la vue de notre super CV (et du nom de notre école, qui investit une bonne partie du budget dans la comm’). Et on se retrouve avec quatre pauvres réponses (sur 100 CVs envoyés) de stages rémunerés 30% du SMIC. Elle est où l’arnaque ?? Pire encore, vient le passage en entretien. Et le moment fatidique où la recruteuse en face, qui emploie 8 stagiaires sur les 10 postes de l’entreprise (vive les boites de comm’ je vous dis), et à qui vous venez de déballer votre CV en version « j’ai appris grâce à cette expérience que » (merci aux séminaires de développement personnel et autres simulations d’entretien), vous regarde et vous fait « et… VotreEcole, c’est quoi en fait ?« .

Bam.

Alors t’es gentille, et tu lui réponds « c’est l’ancien Sup de Co truc, on est classé X dans le classement des Grandes Ecoles« . T’as déjà honte d’avoir dit Sup de Co Truc, parce que Sup de Co Truc c’est une école toute pourrie dans l’imaginaire des recruteurs( d’où le changement de nom). Et que t’as placé ton rang d’Ecole dont tu croyais avoir rien à faire, pour tenter de rattraper le coup. Et là, elle te répond « oué je m’en fous« .

21 000€ pour que la meuf en face sache même pas ce que c’est ton truc. Et qu’elle s’en foute du classement.

Ca craint.

4Forcément, il faut aussi avouer que les écoles de commerce aiment jouer sur leur nom. Entre les IS quelque chose (I pour Institut, et S pour supérieur, déjà, ça commence mal) qui tentent de cacher leur absence de notoriété derrière un sigle absurde, et les nouvelles apellations ‘école de management‘, ‘Truc Management‘ det autres ‘business school‘ qui fleurissent à tout va (internationalisation oblige), les pauvres recruteurs sont complètement perdus. Où sont passées les bonnes vieilles « sup de co + nom de la ville » ?

Je reviendrai sur ces changements d’appellation, qui somme toute sont tout à fait justifiés. En effet, en école de commerce, on fait beaucoup d’autres choses.

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Heureusement, il y a certains recruteurs qui font semblant de connaitre connaissent ta super Ecole de Management, et bon, t’aterris finalement quelque part en stage. Payée un peu plus que le SMIC. Et contente d’avoir des tickets restos. Et c’est là que tu découvres (enfin) le vrai visage de ce fameux monde de l’entreprise dont on nous parle depuis des années. Et que tu te rends compte que ce sentiment vague et confus qui t’a habité pendant ces deux ans se confirme… tu n’as RIEN appris. Mais RIEN. Les anciens avaient raison. On nous ment. On nous spolie. Mais comme on est plutôt de droite on s’arrêtera là.

La deuxième prise de conscience arrive assez rapidement. Les 35 k€ qu’on t’a fait miroiter… c’est pas demain que tu les gagneras (vive le monde de la comm’). Si tu commences à 1700€ brut/mois sur ta fiche de salaire, t’es content d’être au dessus du salaire médian français. Tu te rends soudain compte que finalement la grande distrib’ ça paye pas si mal, avec les primes. Et que t’aurais aimé écouter les cours de Finance, au lieu de mater les seins refaits de ta prof thésarde de 25ans.

Voilà. Etudiants en école de commerce. Futures élites de la France. Fils à papa. Welcome to the RealWorld.

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(to be continued)

– jeu : des images issues de différentes écoles se sont glissées dans ce post. saurez vous retrouver leur origine ? –

Au quotidien · Syndromes

les masters de la loose

Hier était le soir de la loose. Juste comme ça, sans raison particulière, au même titre que dimanche était un jour où j’ai kiffé ma Life à mort. Bref. Hier soir, donc, soir de la loose, en discutant avec (lau) je prends conscience qu’en fait, dans ma vie sentimentale (et sexuelle), j’ai croisé la route d’un grand nombre de loosers. Et (lau) aussi.

Il faut dire que tout le monde a déjà connu des moments de loose. Même l’amour de sa vie. Même le super bon coup. Des moments de vide intersidéral, durant lesquels on regarde l’être (plus ou moins) aimé, et on se dit « mais put***, qu’est ce que je fous/j’ai foutu avec lui?« .

En session loose ultime, nous avons donc décidé de faire une liste des looses qui ont marqué notre existence, et d’établir un top de la loose. Histoire de prendre conscience, hin, et surtout de se dire qu’on est pas seule !

Ce top de la loose aurait dû être publié aujourd’hui sur mon blog. Mais nan, en fait, je suis une fille gentille quand meme. Un peu. En relisant, j’ai pensé à tous ces garçons qui perdront toute crédibilité si je publie ça. J’ai trouvé que j’étais méchante (un peu, même si (lau) me dira que non). Quand même. Et je me suis dit « nan, finalement ça craint trop, c’est plus drôle après coup, ça fait du bien sur le moment mais bon. » Et je me suis arrêtée là.

J’aurais pourtant aimé vous dire, à vous toutes, les filles, que le looser est partout.

En plus des presque puceaux, on trouve celui qui, malgré des mensurations dignes d’un acteur du X, aurait bien besoin d’un GPS. Après avoir décrit des cercles autour d’une zone approximative, il déduit qu’on est frigide parce qu’on ne jouit pas (alors que ça marche toujours d’habitude) (merci aux simulatrices !).

Il y a aussi l’alcoolique notoire, qui décide de se mettre la cuite de sa vie le soir où il rencontre notre bande d’amis. Il termine en mode australopithèque incapable de parler, part à pied de la boite sans prévenir personne, et c’est la copine qui se retrouve à le coucher (parce que bon, comme une conne, on est en train de chercher s’il s’est pas noyé, hein, vu que ya la plage à côté). On lui pardonne, surtout lorsque le lendemain matin il se réveille par terre  se rend compte qu’il a légèrement merdé. Et ravale tout son égo pour s’excuser.

Il y a ceux qu’on aimerait oublier, comme ce BoGoss rencontré en soirée, qui une fois arrivé au moment crucial plie méticuleusement ses vêtements à côté du lit (super excitant tout ça), et dont on se rend compte (mais trop tard) qu’il a oublié d’enlever… ses chaussettes. Ou cet autre qui nous sort « j’ai envie de toi, mais t’es pas assez sexy tu m’excites pas ». Sans parler du Master du Presque puceau, j’ai nommé Bonnet Vert, qu’on aurait mieux fait de garder comme ami (les Presque Puceaux sont très sympas, gentils garçons, et tout et tout).

Enfin, il y a les loosers auxquel on s’attache, ceux à qui on trouvera toujours des excuses pour justifier leurs absences, leurs retards, leur manque de motivation. Ceux qui te sortent « je suis en veille » au lieu de te dire que ça les branche plus vraiment de se voir dans un lit. Ceux qui sont un peu paumés dans leur vie, un peu paumés dans leurs sentiments, un peu trop loins aussi, et qui se rappellent soudainement de ton existence après un mois de silence. Ceux qui t’ont aimée, quittée, qui sont revenus, repartis, et à qui on pardonne.

Et dans ces moments là, on se demanderait qui a vraiment la loose…

Au quotidien · Chroniques

dieu est grand

Ce matin, réveillée (comme d’habitude le week end) par mes voisins. Famille nombreuse, et le week end c’est encore pire (y a sûrement les tantes les oncles et les cousins qui se ramènent). La gamine (encore) en train de pleurer pour je sais pas quoi.

Sa mère:

– Tu t’arrêtes ! Tu t’arrêtes de pleurer !

La gamine: pleure de plus belle

– Arrête ! Si tu continues tu vas pas aller à l’église !

La gamine: pleure encore un peu

– Arrête sinon tu restes là ! On va pas à l’église si on pleure !

La gamine: arrête de pleurer

Les voies du seigneur sont impénétrables.

(et j’ai pu me rendormir)

Culture

chien pouilleux millionaire

(oui c’est comme ça qu’ils ont traduit le titre chez nos amis Québécois)

Au cas où vous ne le sauriez pas encore, je n’avais pas vu Slumdog Millionaire. Je n’avais, car c’est fait (ça y eeessstttt !!). OUF! Je pourrais ENFIN parler DU carton Oscarisé plébiscité aux millions d’entrées de ce début 2009… Et au final, je me demande si c’est une bonne idée que je puisse en parler. Car (et désolée pour les fans) mon avis sur ce film est mitigé.

Non pas que ce soit un mauvais film, hin, non, du tout. Esthétique, belle musique, couleurs, cadrage, réalisation. Good. Mais tout ce tapage ? Oscar du meilleur film ? Là non je comprends pas trop…

D’abord, le réalisateur a adapté un roman. De trait de génie, il n’y a donc pas. Ensuite, j’ai trouvé l’histoire baclée, et un peu trop irréaliste à mon goût.

(oui, super facile, dans une ville de 20 millions d’habitants de retrouver comme par hasard la fille de ses rêves qu’on aime d’amour depuis sa petite enface)

(et oui, baclée, ya des passages où j’étais un peu dépassée par les évènements, euh, atta c’est qui le frère là ? et pourquoi d’un coup ya des fous qui viennent foutre le feu au bidonville ? et euh pourquoi ils doivent chanter ? c’est qui Maman ? mais pourquoooaaaa ils ont tous la même tête ???!!!)

Ok, je suis débile à mort (ex-blonde n’oubliez pas), n’empêche, je me suis pas fait chier pendant les 2h30 de Benjamin Button. J’ai compris l’histoire, le pourquoi du comment. Les tenants et les aboutissants. Etc etc. C’est dommage (je trouve) de n’avoir pas plus approfondi l’environnement de ce pauvre (ou lucky) Jamal. On passe trop rapidement sur sa vie dans le bidonville, les quelques rares images de l’Inde vue du train, et puis le pourquoi du comment il a aterri dans cette boite de (pub?) call center. Ok, on est dans un truc qui ‘apparente à un conte, mais faut savoir, soit on nage dans le réalisme et on joue à fond la carte de « l’Inde ya la pauvreté, des traffics d’enfants, des gansters, ça se développe c’est cool, etc etc » et on parle de tout ça à travers le regard de ce gosse, soit on la joue vraiment jolie histoire et on se passe des passages qui veulent montrer que la vie, c’est dur.

chiottes

On se serait donc passé de cette scène débile où comme de par hasard l’autre pouffe a oublié son tel dans la voiture (merde y a des embouteillages), et elle court, oué, et le téléphone sonne dans le vide (mais putain à Qui veut gagner des millions Indien on vérifie pas avant ? Je sais pas en France quand Jean Pierre Foucault appelle ya toujours quelqu’un au bout du fil), et elle court toujours (trop de suspeeense) et toi devant ton écran t’as juste envie de lui dire « mais pauvre conne, ok t’es uneducated mais quand même, c’était écrit dans le scénar que l’autre allait appeller, sinon l’autre suicidaire, il t’aurait pas laissé son cell phone ! ».

cours

Pour terminer sur ma critique de Slumdog, d’abord, c’est bien joli les contes de fées d’amour vrai true love, mais franchement Dev Patel est moche (pire que dans Skins, c’est pour dire), et on m’enlèvera pas de la tête que les filles trop belles comme Latifa peuvent décemment pas rouler des pelles à un pauvre type perché comme Jamal. Ah puis cette scène affreuse, à la fin, quai de gare, lumière qui brille, mots trop kitsch, KLISCHEEEEE (auf Deutsch) je crie au cliché. On se croyait dans un chouette film loin de Bollywood, et soudain PAF retour à la réalité, bah oué chers cinéspectateurs, on vous a menti, en fait c’est un vrai film d’amour avec le soleil qui vient pile entre leurs deux bouches follement amoureuses depuis forever.

true-love

Allez, pour mes amis qui ont aimé le film, je vais quand même modérer mes propos, en mettant de côté les incohérences totales du scénario et les raccourcis qui gâchent un peu le film, on passe un bon moment. Comme je disais, jolie musique, jolis plans, jolies couleurs, joli pays. Et bravo, faut le faire pour réussir à pondre une histoire en partant d’un jeu télé.

Alors moi je dis, à quand un Slumdog Gagnant de Secret Story ?

*

TEASING : Demain, je vais voir un super film que personne connait mais qui a l’air chouette quand même et que c’est pas moi qui ait eu l’idée d’y aller mais comme je suis curieuse j’y vais quand même… Une Nuit à New York ! Yeahhh… Décrit par la personne qui m’a convaincu d’aller le voir avec lui, comme (je cite) « Une nuit à NY c’est paaas un teen movie ! C’est un film un peu pop« . Va pour le pseudo teen movie, de toute façon c’est le Printemps du ciné, donc à 3€50 la place…