Au quotidien · Voyages

on dirait le sud

Jeudi, 19h, je quitte (enfin) MonJob, direction la Gare de Lyon. Le temps de sauter dans un (id)TGV, 900 kilomètres à 300 et quelques kilomètres/heure, et me voici chez moi.

Trois jours et trois nuits trop courts comme toujours, la famille, mon chat, des retrouvailles avec des gens du lycée (pas vus depuis 8 ans…), et surtout le soleil, le soleil partout.

A cette époque de l’année pas de cigales ni de lavandes, on est loin du flot de touristes qui s’accaparent mon Sud. Il ne fait pas 30°C à l’ombre, pourtant sur les terrasses Aixoises ça sent déjà le printemps. Ce ciel si bleu et si immense, 20°C en plein soleil, on touche un peu au paradis…

Continue reading « on dirait le sud »

Intime & Réflexions · Voyages

la sainte

Il est un grand champ au milieu de presque nulle part, où des gros cailloux paissent paisiblement depuis des centaines de milliers d’années. Il est un endroit reposant où coule une eau un peu trop calcaire entre de grosses roches grises et rouges, des gorges où le filet d’eau se transforme soudain en un lac miniature, à cause de tas de pierres disposées en barrage par quelques gamins. Il est un endroit au pied de la grande dame blanche, sous le regard bienveillant des pins et des nuages, un endroit où la terre prend étrangement les couleurs de l’automne – comme les feuilles de ces arbres qu’on ne trouve qu’au bord de l’eau – parce qu’ailleurs tout est trop sec, les buissons jaunis par le soleil, la poussière qui s’échappe du sol pour s’effondrer sur les branches des pins.

Continue reading « la sainte »

Au quotidien · Voyages

treize desserts

Petit lecteur, petite lectrice et autres santons de la crèche,  ceci est un message pour vous dire que dans une heure, je serai dans un TGV, direction mon Sud natal.

Là bas, la tradition voudrait qu’on mange 13 Desserts pour Noël, et que dans la crèche, il y ait des moutons et un berger. Là bas, j’ai Internet mais il y a de fortes chances que je ne sois que peu connectée, la faute au champagne, aux dernières courses de Noël, aux copains qu’on a pas vu depuis un an, la faute à la famille, à la mer et au ciel bleu, aux odeurs de la garrigue, la faute à la vraie vie.

Après chez moi je remonte dans un TGV pour rejoindre la neige, la vraie, celle qui reste blanche des jours entiers, celle qu’on mange quand on tombe tête la première. Quelques jours en montagne, prendre l’air… respirer avant de retrouver Paris.

Petit lecteur, petite lectrice, et autres Rois Mages, ce petit post pour te dire que je risque de ne pas être très présente par ici, mais que je te souhaite un très joyeux Noël/Annoucka/tout ce que tu veux. Evite la crise de foie et supporte bien les grands parents/gamins qui chouinent partout.

Je te dis à la semaine prochaine…

si tout va bien, dans quelques jours, i might be there
Au quotidien · Chroniques

j’aime pas la neige

Avant, quand j’habitais dans mon Sud natal, j’aimais la neige.

D’abord parce que c’était rare. Les 40 centimètres de neige à Marseille (en 2009, juste quand je venais de quitter la Provence pour Paris) c’est plutôt extraordinaire. J’ai connu un hiver avec 30 cm dans mon village, en 2000. Mais ça reste vraiment exceptionnel.

Alors oui, quand il neige chez moi, c’est la fête. Un évènement merveilleux dont on se souviendra longtemps. Un truc qui arrive tellement rarement qu’on prend des photos, qu’on sort habillé en mode combinaison de ski et qu’on fait des batailles de boules de neige pendant au moins cinq jours dans les cours de recré. Oui, même si dans les faits la neige tient rarement plus de 24 heures, et se transforme en glace dégueulasse. Mais on bataille quand même (on est des fous).

Et puis la neige, chez moi, c’est un peu comme une catastrophe climatique. Un genre d’équivalent des tempêtes de vent dans le Nord (nous le vent, tu peux pas test, des rafales à 120 on a l’habitude), ou des inondations, ou un tsunami, un tremblement de terre, ou… En bref: le monde s’arrête de tourner. Il neige, même trois centimètres, et ça y est, plus personne ne sait conduire. Les écoles ferment, les bus ne roulent plus, les mairies décrètent l’état de catastrophe naturelle. Forcément, on ne va pas à l’école, et pour bosser bah… on sera excusé. De toute façon, pas moyen de sortir la voiture du garage, le chemin est gelé, la rampe d’accès trop glissante, les autoroutes fermées.

Avant j’aimais la neige. C’était fun, c’était beau, ça laissait la nature blanchie et la vie toute ralentie.

Continue reading « j’aime pas la neige »

Au quotidien

je t’emmerde

Pardon, je suis violente. Tant pis.

Toi qui ne comprend pas pourquoi non, je ne compte pas rester à Paris toute ma vie

Toi qui trouve bizarre de vouloir élever ses enfants dans un jardin avec piscine et chien qui court partout, sans payer 1 million et quelques milliers d’euros pour ça

Toi qui me regarde d’un air étonné quand je te dis que j’aimerais bien avoir une expérience à l’étranger, un jour, et puis retourner vivre en Province

Toi qui prend un air désolé quand je te dis que je viens de Marseille et que j’ai été étonnée de voir autant de gens lire dans le métro ici (parce qu’à Marseille, c’est pas très culturel c’est bien connu, tu rajoutes l’air condescendant)

Toi qui considère que Paris est LA ville de la culture, toi qui me sort la liste des chorégraphes Russes qui ont fait danser l’Opéra de Paris et ne jure que par « le théâtre » et « les expositions d’art et musées« 

Toi qui tente de ramener la conversation vers TA culture quand je te dis que ce que j’aime à Paris, c’est la possibilité d’aller voir un film en VO, et ce en illimité pour 19€80 par mois (parce que oui dans ma province, on peut pas)

Toi qui ne connait d’Aix que « le Festival », à 300€ la place, mais qui reconnait quand même que « c’est un peu cher »

Toi qui sourit l’air sceptique quand je te dis qu’à Marseille, ma ville multi millénaire, on détient le record du nombre de théâtres par habitant, et que oui,  on y joue aussi des pièces classiques

Toi qui pense tout bas que les vaches c’est pas vraiment de l’art, et qu’on peut pas considérer la Fiesta des Suds comme un festival culturel

Toi qui finira par recentrer notre discussion autour de ton petit monde, ta rue, ton putain de quartier parisien (qui est pourtant le mien)

Toi qui trouve que Paris c’est génial, et qu’il n’y a que ça de vrai

Et bien reste chez toi

Tu me donnes juste envie de retourner à Marseille, ville de beaufs inculturés, et fissa. Parce que oui, là bas, peut être que les gens ne lisent pas dans le métro et ne connaissent pas Béjart, mais au moins ils ne sont pas puants de prétention bobo


[Edit] Je précise: j’aime Paris, oui je pense que c’est une ville très culturelle et ne nie pas ce point. De même que tous les parisiens n’ont pas cette mentalité. Mais bref, je suis juste fatiguée des a prioris constants sur Marseille (et le Sud). Non il n’y a pas « que » des joueurs de pétanque pastissés et des fans de l’OM adeptes des fumigènes. Et oui la Province a ses avantages et une qualité de vie que Paris peut envier. Pour finir, j’espère que personne parmi mes amis & connaissances parisiennes ne prendra mal ce post ! Ne vous sentez pas visés 🙂

Chroniques

non je ne suis pas une fille violente

… n’empêche que ce week end, j’aurais bien pété les dents à pas mal de choses. En commençant par les millions (je suis un peu Marseillaise, on vous l’a pas dit ?) de Parisiens qui avaient décidé de venir passer le week end de l’Ascension CHEZ MOI. En prenant MON TGV.

Oui j’insiste sur le MON, et CHEZ MOI. Et non, petit lecteur je n’exagère pas (ou à peine). Si tu n’es pas né dans le Sud provençal qui fait rêver dans les chaumières à coup de (re)diffusions de Sous le Soleil et Plus Belle la Vie, et que tu ne rentres pas régulièrement chez toi à cause d’un exil (presque) forcé en Parisianie Nordique, tu ne peux pas comprendre.

Mais je suis si bonne, je vais donc t’expliquer.

Alors ça commence par la réservation des billets, il y a un peu plus d’un mois. From Paris Gare de Lyon, direction Aix en Provence (TGV). Oui, cette jolie ville aux murs dorés et aux rues bordées de platanes. Un peu bourgeoise, un peu prétentieuse, un peu friquée, mais my hometown. Sur Voyages-Sncf.com donc (la SNCF est mon amie depuis qu’ils ont créé cette fabuleuse liaison Paris-Aix/Marseille en 3heures chrono).

Donc OK, Aix c’est joli. OK il fait moche à Paris. OK c’est le pont de l’Ascension.

Mais non, ça n’explique pas pourquoi j’ai le « choix » entre… deux trains à l’aller, et un seul train au retour (et c’est tout !). Je tiens vraiment à retrouver mon soleil, je débourse donc mes 180€ aller/retour (carte 12/25 incluse et retour avec changement à Lyon, no comment).

snif

Le jour dit, à la gare. Comment te dire. C’est comme si le tout Paris s’était donné RDV Gare de Lyon, quai 15. De la pouffe à mèche/mocassins/t shirt Abercrombie qui fume sa clope sous mon nez en gloussant avec sa copine (c’est pas non fumeur, les gares ?) à la famille BoboChic poussette polos et raie sur le côté. En passant par le groupe de beaufs (d’où ils sortent ceux là ?), le groupe de plongeurs (passe encore ya pas la mer à Paris) et les jeunes urbains CSP+ avec clubs de golf. Et ça court et c’est pressé et ça crie dans tous les sens (Parisian attitude).

J’oubliais presque la vieille en face de moi dans le train, avec sa veste marinière molletonnée de marque « Ile de Ré » qui m’a regardé de travers tout le voyage (c’est parce que je bisoutais le Garçon ? ou peut être parce que j’avais râlé un peu trop fort contre les Parisiens descendant dans le Sud en m’asseyant à ma place…) qui essayera de négocier le prix de son billet avec le contrôleur parce que « suite à un orage, les voies sont détrempées et le TGV ne peut pas rouler à la vitesse normale » (et donc 2 heures de retard sur un Paris – Saint Raphaël), et qui tentera de prendre à témoin tout son entourage (c’est scandaleux ça ma p’tite dame, hin, c’était pas comme ça avant…).

Je demande donc officiellement que soit posé un véto sur la transhumance de Parisiens vers le Sud à partir de Mai. Et que la SNCF réserve des places (pas chères) aux locaux exilés. Pliz.

Et c’est pas terminé.

Car évidement dans mon Sud il fait moche pendant les deux premiers jours. Évidement quand le soleil pointe son nez on se tape deux jours de Mistral. Et c’est fou comme ça se kékétise, (du verbe kékétiser, se transformer en kéké/racaillou) le Cours Mirabeau. Et je te parle pas du gamin à Marseille avec sa musique de portable à fond dans le bus. Et puis la piscine n’est pas encore chauffée, la mer trop froide, les plages pas accessibles (Mistral mon amour), les supporters de l’OM bloquent les rues, le serveur met trop de temps à nous servir, et y en a marre des manouches qui jouent de l’accordéon, et puis on a trop mangé, le TGV du retour a même pas de prise en 1ère, et j’ai pas pu mettre mes spartiates et ma robe d’été et j’ai encore emporté trop de fringues et ma crème solaire pour rien. Et j’ai même pas bronzé !

Donc là, petit lecteur, tu te dis que je me plains des Parisiens, mais je suis tellement imbibée de leur culture, que je trouve toujours à râler (et pour pas grand chose, rajoutes-tu avec clairvoyance).

Et tu sais ce que c’est le pire ?

C’est que c’est vrai.

(sortez moi de làààààà)

Ce post est dédicacé au Garçon qui supporte vaillamment mes râleries au quotidien
Au quotidien

chronique d’un week end ordinaire

Vendredi, 21h10, je prenais le TGV pour mon Sud natal. Direction Aix en Provence TGV. Car oui, la fausse parisienne est Aixoise, née dans cette clinique de l’Etoile où tous les Aixois sont nés, élevée au Soleil et aux cigales, sous l’ombre de la Sainte Victoire et du Massif de l’Etoile.

-rhoo que de clichés-

On peut continuer comme ça, en arrivant à la gare TGV (verre et bois pour rappeler la Sainte Victoire et laisser glisser le Mistral), odeur de garrigue, pas encore de grillons. Je sais, Pagnol est mon ami, le quartier du Mistral mon hémicycle. Youhou. La réalité est un peu différente, Pagnol est mort depuis bien longtemps, et pour monter à Aubagne passer l’été, il n’y a que 10 minutes sur l’A50. Le quartier du Mistral, caché dans les studios de la Belle de Mai, est d’une propreté irréelle rapport à la réalité phocéenne.

Tanpis.

Mon autre cliché, mon manque absolu à Paris: le ciel. Hier il était bleu profond, immense et sans nuage. Voilà qu’il se voile aujourd’hui, gris sale, gris Paris. Et pourtant, il y a de l’air, et cet après midi le programme est sportif: kite, des ailes colorées qui se promènent sur l’eau. Juste la déception légère de ne pouvoir bronzer. On s’occupera autrement avec Stieg Larsson.

Mardi retour à la réalité. MonJob pour ces dernières semaines – mon stage est bientôt terminé. En attendant, quelques raisons qui me préoccupent, ici, les amies à voir, la mer à regarder, quelques personnes à serrer dans mes bras. Profiter, car le temps passe moins vite ici…