Intime & Réflexions

avec des si

couleurs-montreal-squqre-st-louisIl est doux, ce début d’automne. Doux comme un déjeuner sur le balcon au soleil, comme porter une jupe qui vole pour aller magasiner sur Sainte Cath, doux comme me réveiller beaucoup trop souvent le nez dans son odeur, et y prendre goût. Ya les hauts, et les bas, pourtant. Les matins sourires et les après-midi qui sans raison donnent soudainement l’envie de se rouler en boule sous la couette, protection pour pas mordre les mains qui se tendent vers vous, attendre, en silence, que ça passe. Le moral aussi fluctuant que les températures, les 25°C soleil ressenti 30 qui se transforment en pluie vent 8°C bonnet gant et manteau à la fin de la semaine. C’est les tas des feuilles dans les rues qui grincent sous les pneus du vélo qui grince. Les soirées à découvrir de nouveaux bars dans le coin, boire pour rire, sourire, pour oublier demain, puisqu’on peut pas faire de plan. Les journées pour prendre l’air, respirer loin de la ville, regarder les arbres se teindre doucement.

Octobre. J’écrivais il y a quelques mois à quel point je t’aimais, Montréal, à quel point cette ville me fait sentir at home, au bon endroit, au bon moment. 9 mois et la situation, malgré les joies, les espoirs et les tentatives, n’a finalement pas évolué. Je suis à nouveau à la recherche d’une job, à temps plein, pour pouvoir lancer enfin ma demande de résidence permanente. L’évidence Montréal reste la même, si ce n’est encore plus appuyée par ces derniers mois, par cet été trop long et pourtant, par cet automne sublime, par ce Québécois barbu qui accompagne mes jours et mes nuits.

dejeuner-balconJe me dis parfois, « et si ». Et si j’avais cherché, à l’époque, si j’avais su qu’il restait des JP, si j’avais trouvé une autre job. Avec des si, je pourrais avoir lancé ma RP, on pourrait avoir un pont Champlain qui ne s’effondrera pas et des arbres qui restent rouges même en hiver. Qui sait, ce serait beau le mélange des couleurs et du blanc. J’ai pas hâte, un peu, peut être, j’espère que l’hiver sera doux, très neigeux, mais pas trop long.

Je me dis parfois « et si », mais si j’avais, j’aurais pas traîné sur les internets tard le soir et parlé jusqu’à pas d’heure de reptile en slip rouge avec ce joli garçon. Mais si j’avais, je serais sûrement pas sortie le rejoindre à minuit passé pour une bière, ni la suivante, ni. Mais si j’avais, j’aurais pas profité autant de mes amis cet été, pas visité le Saguenay et Charlevoix, et pas vécu ces nuits à rêver aux étoiles sans se poser de questions. Si j’avais, j’aurais peut être pas le même regard sur le monde, pas tracé ce tattoo sur mon épaule, pas passé autant d’heures à rouler dans les rues de Montréal le nez en l’air, pas eu toutes ces découvertes, ces envies, ces idées, ces projets que j’attends juste de pouvoir éventuellement lancer.

On y croit, maintenant, que tout ça n’était pas inutile, que ces mois passés n’ont fait que repousser l’échéance, que je vais trouver une job pour de bon, y arriver à avoir cette foutue RP, et pouvoir enfin faire des projets, savoir où je serais dans quelques mois, respirer un peu.oka

 

Intime & Réflexions · Montréal, Québec

un an.

(NB: post écrit il y a une semaine, j’ai -juste- pas eu le temps pour le finaliser)

Je sais. Ça a l’air que je vais « encore vous faire un post en mode « je regarde vers mon passé et je fais le point ». Je vous ai parlé d’un tas de choses ces derniers mois sur ma vie mon oeuvre mon cul – je devrais peut être renommer ce blog en « moi je », -quoique The Stage Door est assez explicite sur le concept de « je me raconte en public ». Mais bref.

En ce moment, je suis dans une période « l’année dernière ». Non pas que je passe mon temps à penser au passé, mais juste que là, j’ai comme un point de repère visible et comparable avec mon présent: mon voyage à Montréal. À la même période en 2012 j’étais en effet venue passer deux semaines et demi à Montréal pour voir si cette ville me plairait, si je pouvais m’installer ici, un voyage de pré-visite en somme. Et j’étais tombée sous le charme. Je regarde les photos de mon voyage et je réalise que ce décor est devenu mon quotidien.

Fait qu’un an plus tard, au regard de cette date, je commence à tirer des lignes. Des lignes entre le « il y a un an je », et ce où je suis aujourd’hui. Tu sais, ces moments où tu te dis merde, ça fait DÉJÀ un an ??!!. Et tu hallucines un peu. Parce qu’un an, c’était hier, que y a quelques semaines à peine tu voyais encore la Tour Eiffel et que y a trois jours tu te promenais en short au bord du Saint-Laurent.

Et puis, en bizarrerie à ça, j’ai tendance à dire « l’année dernière » à propos d’un tas de trucs qui se sont passés en 2013. Comme si y avait un avant et un après. Même si certains trucs de « l’année dernière » se sont passés cet été, et que si j’y retourne j’ai l’impression que c’était hier.

Ma relativité au temps qui passe est très tordue vous noterez.

Tout ça pour dire que ça fait un an. Un peu plus d’un an que je quittais Paris, mon ex-job, ma vie là-bas, pour Bordeaux. Un peu plus d’un an que je me séparais de l’exGarçon et que je décidais sur un coup de tête (décision prise en une semaine même si j’ai mis 5 mois à partir pour de bon) de partir vivre à Montréal. Un peu plus d’un an que je mettais les pieds pour la première fois dans cette ville qui est devenue mon chez moi. Un peu moins d’un an que je stressais pour mon PVT (je compatis pour vous les gens qui sont en plein dedans). Un peu moins d’un an que je me faisais tatouer. Que je retournais vivre chez mes parents. Que je recevais mon accord conditionnel pour partir au Canada. Que je prenais mon billet d’avion. Que j’allais à Londres. Que je prenais finalement cet avion. Que je posais mes valises ici, un 4 Février. Continue reading « un an. »