Voyages

meet me there

“J’ai toujours aimé le désert. On s’asseoit sur une dune de sable. On ne voit rien et cependant quelque chose rayonne en silence. Ce qui embellit le désert, dit le Petit Prince, c’est qu’il cache un puits quelque part.”

– Antoine de Saint Exupery

Je ne suis jamais allée dans le désert. Je veux dire, jamais vraiment. J’ai traversé la Death Valley, il y a longtemps, lors d’un road trip en famille dans l’Ouest américain. J’ai touché des yeux les dunes du Sahara, en Tunisie, il y a pas mal d’années. J’ai pris la route qui vacille au milieu du Désert des Agriates, en Corse, qui n’est pas vraiment un désert.

Je fantasme peut être, mais il y a là quelque chose qui m’attire. L’immensité du vide. La chaleur, ou le froid, là où se rencontrent les extrêmes.  Le sable, la poussière, l’aridité d’un paysage dans lequel toute erreur est fatale. Le soleil qu’on voit se lever et se coucher sur un même horizon. Le temps, ralenti, différent.

Cet été, j’ai fait une rencontre. Plusieurs, je pourrais dire, mais c’est difficile à expliquer. Cet été, j’ai réalisé qu’il y a quelque part où je veux aller. Parmi les centaines de destinations qui occupent l’espace de mes envies, celle-ci a soudain pris une dimension réelle, au travers de ceux qui en sont revenus, qui m’ont raconté, à cause d’une cabine téléphonique improbable perdue au milieu du désert, peut être aussi.

C’est un lieu isolé, coupé du monde réel, quelque part au milieu d’un état de l’Ouest Américain. Un lieu fantôme, qui n’existe que dans l’esprit de ceux qui l’occupent, et prend racine seulement 10 jours dans l’année. Un lieu utopique, je crois, mais qui semble pourtant réel, perdu au milieu de la dust, durant lequel on croise des véhicules fantasmés, des formes étranges, des gens colorés, et un homme de bois.

photos Foquist Continue reading « meet me there »