Culture

rencontres photographiques d’Arles

Durant ma semaine dans mon Sud adoré, j’ai eu l’occasion d’aller passer une journée aux Rencontres Photographiques d’Arles, qui fêtaient cette année leur 40ieme anniversaire. Pour les non initiés, les RIP (Rencontres Internationales de la Photographie) c’est une série d’expositions et d’évènements qui ont lieu tout le mois de juillet et août chaque été en Arles (oui, on dit en Arles, comme on dit en Avignon). Les rencontres, crées par Lucien Clergues, invitent des artistes jeunes ou moins jeunes, connus ou moins connus, du monde entier, pour des expos « retrospectives ».

J’avoue cette année avoir été un peu déçue. En effet, le souci avec ce genre de manifestation, c’est la quantité d’œuvres et d’artistes exposés, et ceci sans aucune ligne conductrice ou commune à chacun des travaux. On passe donc, d’une salle à l’autre, à des clichés très classiques des années 50, puis à un travail où l’artiste prend sa mère en photo sous tous les angles (sexuels), à un reportage sur les populations Turques, ou encore un travail sur le ciel et des palmier…

Euh.

arles-011Aucune cohérence, donc, et un nombre impressionnant d’artistes exposés, qui « fatigue » vite. Si le lieu principal d’exposition est magnifique (d’anciens hangars de réparation SNCF), avec la chaleur et les distances on a très vite envie de s’asseoir, et le tournis entre les oeuvres. C’est un peu dommage, car il faudrait idéalement pouvoir revenir, et faire les expos en plusieurs fois afin d’apprécier le travail de chaque artiste à sa juste valeur.

Dernier point négatif: le prix. Le ticket d’entrée « journée » avec accès à toutes les expositions est à 26€ tarif plein, 21€ tarif réduit. Comme je disais, on fatigue vite et on fait rarement toutes les expos. On peut alors prendre un ticket à chaque « hall » d’exposition, … 7€/lieu. Glps. Reste le tarif saison, valable tout l’été, mais encore faut il avoir l’occasion de revenir…

Dommage donc, pourtant quelques artistes sont sortis du lot. A noter un travail très intéressant sur des portraits d’entreprises, et notamment l’équipe du tunnel sous la Manche. L’artiste a une façon très particulière d’aborder ce type de portraits, il faut le dire, chiants au possible, en mettant en scène ouvriers et cadres.

Autre travail, un diaporama de Martin Parr sur la richesse, photos volées de ces étalages du luxe, où les riches ont pourtant l’air ridicules.

Une autre salle, Eugene Richards présente avec Blue Room son parcours à travers les maisons abandonnées des Etats Unis. On se demande, qu’est ce qui a pu pousser ces gens à partir, laissant photos, vêtements, et parfois même une robe de mariée. Le photographe observe, et avec beaucoup de pudeur, nous fait partager un peu de ces lieux vidés.

Enfin, au détour d’un mélange bariolé de photos plus ou moins intéressantes sélectionnées par Nan Goldin (Expo Ca me touche), apparait le travail de Jean-Christian Bourcart. Plongée dans « la ville la plus dangereuse des Etats Unis », Camden, une banlieue newyorkaise, l’artiste français installé à New York tente d’apprivoiser ces gens pour quelques portraits volés. Une démarche entre le reportage et la recherche artistique, dans laquelle l’artiste se sent complètement impliqué.

Galerie Flickr de l’expo