Intime & Réflexions

November

Il est long, ce mois de Novembre. Il est long comme ces mois pourris, entre deux, qui semblent s’étendre indéfiniment.

Hier encore, c’était Octobre, ses arbres dorés-rouges et son été Indien. L’Halloween, les citrouilles, les gamins partout. Hier encore on prenait la route pour un week-end au chalet, en rêvant de la neige. Bientôt, on se disait, bientôt. Et pourtant.

Novembre s’étire en longueur. Les jours gris sont trop courts, le ciel est lourd de nuages informes, le soleil se couche à 16h depuis qu’on est passés à l’heure d’hiver. Mais c’est même pas l’hiver. C’est un de ces mois intermédiaires qui ne servent à rien. On attend le (vrai) froid. On attend la neige. On attend que les PVT ouvrent. On attend les vacances, à Noël, ce moment de prendre l’avion pour dix jours qu’on sait déjà trop courts. On met des t-shirts de licornes et des pulls à chiens pour tromper la morosité de ces journées qui se ressemblent.

 

passion selfie-animaux. et non je fais pas la gueule dans la vraie vie.

C’est de ces semaines où la distance pèse un peu plus – ou se multiplient les sessions Skype et les texto – et où on a l’impression que le monde autour est submergé de mauvaises nouvelles. On a beau avoir eu dix mois pour reconstruire une vie ici, avec l’hiver qui arrive, le cocon semble soudain fragile. On sort moins, peut être, la chaleur du chez nous rassurant – on se prépare pour l’hibernation – et le vide se fait plus présent.

-16°C dimanche. On a ressorti les tuques et les manteaux. Ce soir, les premiers flocons sont enfin tombés sur Montréal. Soudain c’est un avant goût de ce qui nous attend – ces trois mois qui arrivent, blancs, secs, et froids. Ces journées au ciel d’un bleu trop pur pour être honnête, qui nous réservent la brûlure du vent. Ces jours gris presque tièdes, en comparaison. Continue reading « November »

Intime & Réflexions

l’appartement aux murs gris

C’est un grand appartement, murs gris, poignées anciennes et moulures au plafond. Dans le salon, des fenêtres pour laisser passer la lumière – le soleil n’a pas cessé de briller depuis -, au fond à droite derrière les plantes, ce couloir qui me semble toujours immense, des mètres de parquet usés qui glissent discrètement sous les pieds lorsqu’on se lève pour chercher chocolat et tisane au milieu de la nuit. Les murs, par contre, grincent de leur longue vie, mais ce sont les bruits des oiseaux et la voisine baragouinant anglais qui me réveillent le matin. Il y a du lierre aux fenêtres, des meubles chinés et une très vieille robinetterie. Et puis au bout du couloir, une chambre avec vue sur les toits des Chartrons…

      

C’est là que je vis depuis quelques jours, c’est là que j’entame ma « nouvelle vie ». Quelques mois en coloc pour avancer un peu, savoir où aller, faire office de transition vers la suite, où et quelle qu’elle soit. En coloc et sans boulot, j’ai l’impression d’avoir à nouveau 20 ans, à cet âge où tout semblait possible – et pourtant.

Les prochains mois se remplissent doucement. Des perspectives d’ailleurs, des rêves à concrétiser. Montréal en Octobre, pour voir

En attendant la vie reprend ses droits, il faut réapprendre à dormir seule, se réveiller seule, dire je au lieu de nous, et monter moi même les meubles IKEA. Et puis on va essayer de reprendre une activité normale par ici, à base de concert de Coldplay, de vacances en Bretagne, de dressing trop petit et de coloration.

To be continued…