Intime & Réflexions

quitter Paris

Voilà, c’est fait. Ou presque.

D’ici un mois, un poil plus, je ne serai plus Parisienne. Je poserai mes meubles et mes valises dans un nouveau chez moi. Je quitterai Paris, pour de bon…

Ce billet est un peu étrange à écrire. J’ai ouvert ce blog en Janvier 2009, au moment où je suis arrivée à Paris. Au moment où j’ai commencé MonJob. Ca fait donc trois ans et demi. Trois longues années, et si courtes à la fois, durant lesquelles j’ai fait des rencontres, vécu des moments intenses, découvert pour de bon le monde du travail dans une start-up en pleine explosion. Aujourd’hui, une page se tourne. Et si cette décision n’est pas issue d’un coup de tête, elle n’en est pas moins importante et perturbante.

En Juillet, je quitterai Paris. Je quitterai cette ville que j’aime mais qui me rend malade. Cette ville que je ne supporte plus que parce que je passe de longs week ends ailleurs. Cette ville qui me manquera très certainement mais qui aujourd’hui m’étouffe, m’oppresse, me fatigue constamment.

En Juillet, je quitterai MonJob. Une entreprise dans laquelle j’ai commencé il y a 3 ans et demi en arrivant ici. Mon premier vrai boulot, mon premier CDI, mon premier vrai salaire. Une évolution que je qualifierai d’exceptionnelle car j’ai eu la chance d’arriver au bon endroit, au bon moment. Un job que j’aime, mais dans lequel je ne m’épanouis plus. Une boite que j’aime, mais dans laquelle je ne me reconnais plus. Alors oui c’est un risque à prendre, quitter un job dans lequel je me suis vraiment éclatée, un poste à responsabilités, une boite où on me fait confiance, un boulot que je connais par coeur – pour l’inconnu. Mais je crois que j’en avais besoin – et d’autres collègues qui m’ont précédée dans leur départ ont souvent dit qu’ils avaient à nouveau besoin de prendre des risques. Alors me voilà, à la recherche de nouveaux challenges – et d’un nouveau job.

En Juillet, je quitterai surtout mes amis. Toutes ces personnes rencontrées à Paris, avec qui j’ai partagé des bons moments – et des plus difficiles. Des amitiés qui j’espère ne subiront pas la distance, conserveront leur force malgré les kilomètres et le téléphone. Et puis il y a tous ceux que j’ai rencontrés avant – à Aix ou Marseille – et qui sont à leur tour montés à Paris, comme on dit par chez moi. Ces amitiés qui resteront, parce qu’elles ont déjà connu l’éloignement et en sont ressorties grandies.

En Juillet, je vais changer de vie. On ne part pas si loin, pas si différent, mais c’est tout un univers à reconstruire. Une ville à découvrir, des relations à se recréer, un boulot à retrouver. C’est un projet à deux, parce que le Garçon comme moi n’en pouvait plus de Paris. Et j’espère que tout ça nous rapprochera.

Bordeaux, notre futur chez nous. L’océan, une ville à taille humaine et un ciel un peu plus bleu. Bordeaux, nous voilà.

Au quotidien · Chroniques

recherche appartement ou maison #5

Je sais, je vous la fait dans le désordre. Tanpis. C’est que… je suis encore sous le coup de l’émotion (et des courbatures !!) car

ça y est, on a (enfin) déménagé !

Le déménagement, c’est ce moment qu’on attend avec impatience… et appréhension. Impatience, car il arrive un moment où vivre à deux dans un 30m² rempli de valises/sacs/bordel divers et variés commence à lasser. Et puis que ce p*tain d’appart, on l’attend depuis… presque un mois (explications et rattrapage des suspenses et fausses joies à venir). Appréhension, car un déménagement, c’est toujours le bordel. Et que le vendredi soir, déménagement prévu le samedi, quasiment aucun carton n’était prêt.

C’est là qu’on arrive à déployer des énergies jusqu’alors inconnues. Lorsqu’après une semaine plus que crevante on réussit tout de même à

multiplier les aller-retours en Vélib jusqu’au Casto du coin (haaann mais ya trop de trucs au Casto ! dis je au Garçon en revenant avec un carton sous le bras – pratique en Vélib) et au magasin Teleshopping (pour acheter un super sac de rangement sous vide pour y ranger couettes et oreillers, mais je vous en reparlerai)

enchaîner 5 heures de cartons non stop (ou presque) (quoi on me croit pas ? essayez de cartonner des kilos de bouquins/Bds/bordel de toute nature/fringues/ustensiles et vaisselle/bouffe). C’est qu’on en accumule dans 30m² (et que le Garçon est du genre… comment dire… conservateur…).

Après quoi il faut aider à démonter l’armoire, tenter d’accéder aux étagères, et récupérer vis et outils.

Sur ce, le camion arrive. Et les mains fortes.

Parce que oui, pour un déménagement, on demande à des gens de nous prêter main forte. Joli terme, isn’t it ? C’est donc l’occasion pour utiliser Twitter et Facebook dans leur splendeur totale, avec un bien placé « qui est dispo demain à partir de 18h30 ?« . Là on essaye de la jouer vendeur, avec un « dîner offert après ! ». C’était sans compter le match, et la promesse qu’ils (les garçons) puissent le regarder…

C’est donc quatorze mains fortes qui arrivent, et qui commencent le transport des cartons. Comme toujours, il y a la phase de flottement où on se demande si tout va rentrer dans le camion, la phase où on décide que oui, et celle où il faut bouger tous les cartons pour installer – en équilibre instable – le canapé sur le tas formé.

Et au fur et à mesure du transport, on se dit que quand même, cette commode est super lourde, et que le four c’est bien galère à porter, et que…

comment on va remonter tout ça ???

(cinquième étage, NDLA)

Heureusement à l’arrivée, l’ascenseur s’avère plus spacieux que prévu. Oh joie, et les sourires se peignent sur les visages de nos mains fortes (surtout lorsque la commode rentre dans le m² octogénaire de l’ascenseur). Et on recommence le manège dans l’autre sens. Portes d’armoire, canapé, cartons, étagères…

Au passage, les filles vont acheter de la bière, tandis que j’essaye tant bien que mal de communiquer avec ma Box qui refuse d’afficher le match sur la télé. C’est qu’il est bien 21 heures passées. Dehors, des cris se font entendre. Une paire de mains fortes se met à la fenêtre « qui a marqué ?? » Réponse floue. On cherche sur le Blackberry et les Ifon le score. Marseille est en train de gagner. Manque de pot, à part moi (et mon ex coloc), que des supporters de Bordeaux.

Tout est rentré. Le camion fermé, le canapé remonté, les couteaux retrouvés dans des cartons, des verres en plastiques exhumés. On sort le fromage (rapporté de Savoie), le vin (fraîchement acheté), le pain. N’est pas Français qui veut, les mains fortes se rassasient, et (miracle) on réussit à capter un réseau NeufWifi non sécurisé (merci à Twitter encore une fois pour les codes d’accès). Tout ça pour voir le 3e but Marseillais. Heureusement que le pain le vin et le fromage sont bons.

Minuit. Dehors ça crie toujours, on se croirait un soir de match de Coupe du Monde où la France aurait gagné. Les mains fortes commencent à fatiguer, les bouteilles sont vides. On se dit au revoir, bonne nuit, merci.

Seuls dans le nouvel appart. On observe le bordel alentour, les cartons partout, les trucs abandonnés par la propriétaire. Dimanche, IKEA et vidage au programme. Mais non, on n’est pas fatigués.

(vous êtes fatigués)

La suite, peut être demain !

Merci aux mains fortes, merci au code d’accès Neuf, merci aux voisins qui n’ont rien dit malgré le bruit, merci collègue venu démonter l’armoire, MERCI.