Intime & Réflexions

les petits bonheurs

lumiere-villeray

J’aurais pu titrer «le bonheur», tout court. Mais c’est un fait avéré, je serai incapable de définir ce qu’est LE Bonheur, avec un grand B (comme dans Barbie). C’est comme «être heureux». Ya des centaines d’occasions pour sourire. Des milliers de raisons d’être bien. Des millions de façons de ressentir le bonheur. Uniques, à chaque fois que ça arrive.

Être heureux, c’est pas un état constant. J’ai eu des hauts et des bas, des jours où je savais clairement pas pourquoi je me levais (en fait j’avais pas de raison), d’autres où j’étais juste bien à trainer au lit ; des soirs à pleurer sans raison parce que trop de (on sait pas quoi mais ça craque), et des larmes de bonheur qui coulent toutes seules, parce que c’était beau. Être heureux, c’est pas un truc inné, je crois, en fait il faut apprendre à en prendre conscience, à repérer ces petits moments là qui se détachent de la monotonie, les accepter, les observer, les laisser nous atteindre au plus profond. Et puis le bonheur, ça s’apprivoise, ça s’entretient, je dirais même, ça se créée. Et si parfois on a juste envie de se rouler en boule et de cracher au visage de tous ceux qui s’approchent (et on a le droit d’avoir ces moments là), il faut aussi s’obliger/s’aider à en sortir.

Être heureux, c’est un mode de vie, un angle avec lequel on regarde notre nombril et le monde autour, c’est apprendre à (se) faire du bien, aussi.

Ya pas de recette du bonheur. Ya pas de règle à suivre si ce n’est (s’)écouter, s’ouvrir à tout ce qui vient chatouiller notre existence, se protéger au besoin. C’est apprendre à dire oui, et savoir dire non. C’est donner la chance à l’inattendu. Rappeler la part de nous qui s’émerveille encore, cet enfant qui n’a pas d’attentes, pas d’a prioris, pas de peurs ni de doutes.

C’est être dans le présent.

Pour moi, le bonheur en ce moment, c’est me lever chaque matin pour aller travailler (bizarre de le dire mais après 10 mois d’un rythme compliqué je suis HEUREUSE de retrouver un job et des horaires stables). Me balader avec mes skis dans les transports en commun pour partir skier après ma journée de boulot. Retrouver les sensations de glisse en se tirant la bourre avec un bon ami, et crier très fort sur les pistes parce qu’on est tous seuls et que ça fait du bien.

Mon bonheur, c’est marcher dans ces rues enneigées (je dirais slushées en ce moment…), et ne toujours pas me sentir lassée de cette ville. C’est continuer d’être charmée par cet accent, ces expressions, cette culture. Parcourir Kijiji pour trouver mon prochain chez nous – un vrai chez nous, pas juste à la manière Québécoise où on se «nousnoie» parfois. Organiser un week-end en chalet avec des gens biens, penser au printemps dans (pas) trop longtemps, à ce séjour à New York pour voir MonFrère et sa chérie, regarder indéfiniment – et toujours aussi émerveillée – les flocons tomber sur Montréal, sauter dans les tas de neige fraîche.

Et puis il y a ces nuits, ces soirées jusqu’au petit matin, danser nu-pieds dans un loft d’artistes, entourée de tous ces gens déguisés qu’on serre fort dans ses bras, fermer les yeux, se laisser emporter par la musique, ne plus se poser de questions. Ces soirs et ces matins où on se colle, respirer l’odeur rassurante d’une nuque, caresser la douceur d’une peau, observer le profil d’une barbe blonde. Savourer l’évidence de cette réalité, sans crainte, sans doutes, sans date de péremption. On se dit simplement qu’il n’y aura pas d’après – et même si c’est toujours la même chose, cette fois on y croit pour vrai.

Malgré les quelques inconnues qui pèsent encore, 2015 pue le bonheur à plein nez. J’en ai beaucoup à revendre, même si c’est jamais trop, je suis encore plus heureuse quand je peux partager tendresse et affection, quand je vois les gens que j’aime sourire et rire, quand le monde autour aussi est heureux.

Pour 2015, je vous souhaite tout le bonheur du monde. Et que plein de gens vous prennent la main.