Au quotidien

Dortmund, Erasmus, und viel Bieren

Il y a un peu plus d’un an (le 21 Août 2009 très exactement), je m’envolais avec ma valise (oui une seule, mais ne croyez pas que c’était tout. je me suis envoyé un carton avec un tas de choses utiles dedans, en plus) pour la Ruhr, le Nord Ouest de l’Allemagne, afin de passer ces quelques mois si célèbres depuis que Romain Duris est oarti pour Barcelone: j’ai nommé, le programme Erasmus.

Alors bon, chance pour moi, pas besoin de remplir 177* formulaires de diverses couleurs pour valider mon départ, ma chère Ecole de Commerce s’occupant de (presque) tout. Il a juste fallu que, en dernière minute, je percute que j’avais droit à une (maigre) bourse et remplisse trois feuilles A4 avec mes objectifs et mes impressions de retour.

Le 21 Août je m’envolais donc pour le Nordrhein-Westfallen (pardonnez la VO, la VF est pire encore), prête à vivre ce qui semblait dans la bouche de tout le monde la meilleure expérience qu’il soit donnée de vivre.

Hm.

C’était sans compter les choses qui ne se passent pas vraiment comme dans l’Auberge Espagnole. La coloc, par exemple. J’en ai parlé il y a quelques temps, et j’avais déjà vécu en coloc avec des gens divers et variés, mais cette fois ci, ce fut le drame. Car mon coloc, Lutz de son petit nom, était un genre de mélange entre un geek et un hippie. A 30 ans, pas capable de mettre son bol de céréales (avalé entre 4 et 6heures du matin devant une partie de Counter, en fumant un p*tard) dans le lave vaisselle. J’éviterai les détails sur l’état de sa « chambre » (mes chères Cacahuètes savent de quoi je parle), et l’impossibilité de fermer la porte (due aux immondices et choses variées étalées sur le sol) qui me permettait d’écouter ses ébats avec sa copine.

Avec lui, un autre Allemand à qui j’ai dû adresser la parole 8* fois en quatre mois, et une Anglaise, typiquement Anglaise.

Heureusement, en Erasmus, il n’y a pas que la coloc. Non. Il y a aussi des cours (parfois), des soirées (souvent), et des gens du monde entier. Le truc improbable, Corée du Sud, Mexique, Canada, Australie, Finlande, Suisse, Russie, Maroc, Colombie, Pérou, et… Espagne. Oui, Espagne. Car (je le dis, pardon), mais juste avant les Français, le vrai fléau d’Erasmus, ce sont les Espagnols. Parce que si les Français restent entre eux et ont décidé de ne surtout pas parler Anglais (ou du moins quand ils le parlent, de ne pas se faire comprendre en prenant le pire accent français possible), les Espagnols, plus simplement, ne parlent pas Anglais. Facile, pour communiquer.

Et pourtant, petit à petit, de manière totalement insidieuse, l’horaire espagnole devient l’horaire Erasmus. Les soirées commencent de plus en plus tard, jusqu’à parfois attendre deux heures du matin pour l’apéro before, et décoller en boite vers quatre ou cinq heures. Sisi.

A Barcelone, Alicante ou Valencia, ça le fait carrément. Mais à Dortmund City, même si les Allemands ont de pures boites 10 salles électro musique où on peut fumer, à six heures du matin, il reste plus grand chose à faire à part chopper un vieux kebab (heureusement qu’ils sont bons). Et surtout, à Dortmund, en Novembre, le soleil se couche à 17 heures. Maximum. Ce qui fait que, couchés à six ou sept heures, après une journée de sommeil et une « grasse aprem », on se lève au coucher du soleil, pour renfiler son jean et ses talons, racheter son litre de vin/bière/vodka/autre, et on y retourne.

Valà.

Après ça, bizarrement, j’avais presque envie de terminer ces quatre mois. De rentrer en France. De commencer mon stage. D’avoir enfin des horaires de vie normales. Et SURTOUT de revoir le Soleil…

Ce que j’ai gardé d’Erasmus ? Une amitié avec une Russe (sisi !). La capacité de boire de la bière comme de l’eau. Et le bonheur de réentendre parler allemand pendant deux heures dans Inglorious Basterds. J’aurais fait goûter la raclette à des Mexicains, vu du Jumpstyle dans une boite de 5 000 personnes, mangé les meilleurs Kebabs que j’ai pu tester, voir quelques couchers de soleil sur le Rhin, m’être faite arrêter par la Polizei pour des raisons que je tairais ici, dévalisés des H&Ms, et repoussé mes limites côté fatigue et tolérance de propreté. Appris qu’on peut survivre à l’hiver.  dusseldorf

Vielen Dank, Dortmund…

*NB: pas de 6 dans ces nombres, sortis au hasard