Montréal, Québec · Voyages

la Mauricie en vert, bleu et gris

Il y a un peu moins d’un mois, le printemps est arrivé à Montréal. Depuis il s’est installé avec des hauts et des bas, des semaines de chaleur écrasantes qui ont été suivies par des journées à seulement quelques degrés. Ce week-end là, ça faisait presque trois mois que j’étais ici sans être vraiment sortie de l’île de Montréal à part pour trois jours à Toronto – qui n’est pas ce qu’on appelle une ville « nature ». J’avais besoin de grand air, d’espace, d’arbres, de lacs, de verdure. Il faisait beau, alors on a décidé de louer une voiture, de se trouver un endroit pour dormir, et de partir voir ailleurs si c’est joli.

Le choix s’est porté sur le Parc de la Mauricie. A seulement 170km de Montréal, ça nous évitait de passer la journée sur la route, et puis j’étais tombée sur un article de Lili qui m’avait vraiment donné envie. J’ai réservé un bed&breakfast, embarqué un jean, des lunettes de soleil et mes chaussures de marche dans un sac à dos, et on est partis.

Sur la route, on s’est arrêtés à Trois-Rivières, une ville située à mi-chemin entre Montréal et Québec, sur les bords du Saint Laurent. C’est un joli petit port, sans vraiment d’attrait mais mignon. La ville doit son nom à la rivière Saint-Maurice qui se jette à cet endroit dans le fleuve Saint-Laurent, formant deux petites îles – et donc trois « rivières ».

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Intime & Réflexions · Montréal, Québec

partir, c’est mourir un peu

Avant toute chose, je tiens à dire que je ne suis pas d’accord avec cette phrase. Alors oui, si on lit le poème d’Edmond Haraucourt dans son intégralité (je vous rassure, comme tout le monde je connaissais la phrase mais pas son auteur ni le texte en entier: Google est mon ami), on comprend un peu mieux ce qu’il a voulu dire, mais bon.

Venons en au fait.

Lorsque je suis arrivée au Canada, un ami (français, expatrié ici depuis 4 ans) m’a dit: « tu verras, tu vas prendre l’habitude de dire au revoir, et c’est pas toujours facile de voir partir les gens ». Sur le moment, j’ai rigolé, je lui ai dit t’es gentil, mais j’ai pas mal bougé, changé d’amis, des gens qui ont été importants un moment et ont disparu de ma vie, j’en ai eu des tas. Et puis j’ai récemment expérimenté la chose. Et j’avoue que je comprends mieux. A Montréal, les Français sont souvent là en CDD: PVT, expérience, stage, études. Il y a ceux qui repartent parce qu’ils ont fait leur temps, ceux qui n’ont pas réussi à renouveler leur Visa, ceux qui ne passent pas l’hiver, et d’autres.

Alors oui, dans n’importe quel endroit on a toujours des gens qui partent, qui quittent Paris pour la Province, ou ailleurs. Mais lorsqu’on est entouré d’expatriés, le turn over est un peu plus fréquent.

Dans deux mois, un autre de mes amis va quitter Montréal. Ca fait 7 ans qu’il est au Québec, d’abord pour les études, puis pour le boulot, et pourtant il a décidé de rentrer, pour reprendre des études et se rapprocher de sa famille. Parmi ceux qui restent, il y a celui dont la mère est malade, celle dont la soeur a accouché, ceux dont les amis se marient. Ici, notre famille, c’est les amis, les autres expatriés qui comme nous ont décidé de quitter leurs proches pour refaire leur vie.

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Au quotidien

trois mois

Ce week end, j’ai fêté mes trois mois à Montréal. Trois mois, c’est long, c’est court, c’est tout à la fois. Trois mois, et il y aurait tant à dire. J’ai des milliers de phrases qui se bousculent dans ma tête, des idées d’articles qui surgissent à chaque coin de rue, des quantités invraisemblables de photos à trier, développer, partager.

Pourtant, ce qui sort au final sur ce blog, c’est pas grand chose. Lorsque je trouve le temps d’écrire, je colle quelques phrases et photos Instagram, ça ressemble à pas grand chose – à une carte postale, a dit Lousia. Lorsque je prends le temps d’écrire, je devrais dire. Mes semaines passent à mille à l’heure, et je pourrais pourtant trouver le temps de me poser devant mon ordi, d’aligner quelques lignes. Il suffirait que l’envie soit là, peut être, ou qu’il fasse un peu moins beau.

La vérité – je crois – c’est que je vis de plus en plus dans le réel. La réalité de ma nouvelle vie. Mon boulot qui a beau intégrer les réseaux sociaux et n’être qu’à 35 heures (++ heures supp)/semaine, je n’ai plus le temps de suivre les histoires de oueb comme je le faisais avant. Mes soirées qui commencent à 17h30 – sortie du boulot – et pourraient me laisser l’opportunité de prendre ce temps, mais que je préfère occuper à marcher dehors, sous ce ciel bleu incroyable qui me rappelle mon Sud natal.

Trois mois, qui semblent marquer doucement mon détachement d’avec la France. J’ai arrêté de suivre l’actualité, j’ai eu vent de quelques drôleries (et pathétismes) politiques via Twitter, pas eu le goût de chercher plus loin. Je me suis mise à lire les blogs Québécois – pour le peu que je lis – lors de ma veille quotidienne. Et puis il y a ce lien qui s’atténue, doucement, avec les gens. Je n’ai plus le temps de Skyper, textoter, mailer – ou plus rarement. Les échanges se raréfient, lentement, on prend chacun de notre côté de l’Atlantique de nouvelles marques – la distance fait son chemin, sélectionne, joue son rôle.

Je n’ai pas peur, je sais qu’on ne se perdra pas. Je vais rentrer, bientôt, dans deux mois, le temps d’une dizaine de jours, et puis repartir. Loin des yeux ne veut pas dire loin du coeur, mais la distance transforme ces relations du quotidien, les emmène doucement vers un quelque chose d’autre – peut être plus profond – car quand on se parle, quand on s’écrit, on aborde les vraies choses, celles qui touchent, celles qui comptent vraiment.

Etrangement, je me détache aussi de  mes habitudes de geek – checker Hellocoton chaque matin, suivre un tas de trucs sur Twitter, lire des blogs, bloguer. Le seul réseau sur lequel je suis toujours, c’est Instagram, par sa simplicité, parce que j’aime partager l’instant, parce qu’une image parle tellement plus.

Reprendre un pied avec le réel, tout doucement. Une vie sociale IRL. Ne garder les réseaux sociaux que pour ceux qui restent, garder le contact, un peu, partager un peu de ma vie avec ceux qui sont loin.

Au quotidien

summertime

Je n’ai plus trop le temps de bloguer en ce moment – j’avais prévenu que MonNouveauJob allait bien m’occuper, je ne m’attendais pas à ne plus avoir le temps de rien, Twitter, ou même d’Instagramer. Mais bon, je vais pas m’en plaindre, le temps passe plus vite comme ça, et c’est motivant… Je n’en parle pas trop ici, mais j’ai pris la responsabilité d’un projet événementiel (en plus de la gestion des réseaux sociaux), et je me plais vraiment dans ce que je fais.

En quelques jours, l’été est arrivé sur Montréal. Comme tombé d’un coup, alors qu’on se promenait encore en gros manteaux il y a 2 semaines, les températures ont explosé depuis le week-end dernier. Dans les rues, les arbres encore gris il y a quelques jours ont vu pousser leurs premières feuilles, les pelouses ont verdi, et la ville respire l’odeur des épandages de fumier sur les champs à l’extérieur. Alors ça sent bizarre, mais comme on disait avec mes collègues ce midi, au moins, ça sent pas la pisse du métro à Paris.

Et puis il y a cette ambiance étrange, comme si Montréal revivait, les gens sortent, les terrasses se remplissent, les oprtes sont ouvertes. Les filles portent des jupes et les gars des shorts, on se promène en tongues. Je comprends soudain mieux pourquoi les magasins se sont remplis de sandales depuis le mois d’Avril… Il y a encore 3 semaines on se prenait une tempête de neige, et là, pouf, on est déjà en Mai et c’est presque l’été.

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Montréal, Québec

au bord du Canal Lachine

Le week-end dernier, c’était encore un peu l’hiver.

Pourtant, il faisait presque beau, et on en avait marre de trainer enfermés. Alors on s’est levés un peu plus tôt, on a pris un sac, l’appareil photo et nos pieds, et on est partis. Pas si loin, non, mais de l’autre côté de Montréal, au bout de la ligne orange, là où on rechigne d’habitude à aller.

45 minutes plus tard, on était arrivés. Direction le marché Atwater – l’autre marché, après Jean Talon, celui des anglos de Westmont.

 Après avoir mangé un sandwiche (rôti froid, salade, cheddar, mayo – the best ever – je vous conseille fortement la boucherie/charcuterie au fond du marché juste à côté de Première Moisson, une tuerie) au soleil, une tarte au citron et un suçon « tire la neige », on est partis marcher. Continue reading « au bord du Canal Lachine »

Intime & Réflexions

le temps de s’arrêter

Depuis un mois, j’ai repris le chemin de l’école. Cette école là de quand on est adulte, celle qui nous fait vivre en espèces sonnantes et trébuchantes, à base d’un virement sur compte à chaque fin de mois, celle pour laquelle on nous a préparés, éduqués, diplômés.

Depuis un mois, j’ai repris le chemin du travail. Ca sonne comme un fardeau dit comme ça, mais mis à part ce lundi matin difficile où j’ai souvent trop peu dormi – la faute aux insomnies, au chat, aux nuits blanches du week end -, je ne rechigne pas à sortir de mon lit. Ma semaine est rapide, emplie de journées qui passent trop vite, de soirées bien occupées, de nuits trop courtes. Le vendredi arrive, il est 13h30, je sors sous le soleil, parfois sous la pluie, et une tempête de neige vendredi dernier. Alors le week end s’allonge, indécent, je profite de ces après midi libres et ces grasses mâtinées.

 

Le matin, la semaine, mon planning est établi. 7h35, premier réveil, les notes d’intro de Californication. 7h44, le rappel qui vient crisser dans mes oreilles. ETeint trop vite. Parfois, je me rendors quelques instants, d’autres je finis de décoller mes yeux sur mon flux Instagram, observant cette journée déjà bien entamée pour vous, là bas. Un élan de motivation plus tard, c’est les pieds par terre, le plancher qui craque, les fringues qu’on enfile – mécaniquement, choisies la veille sinon j’y passe trop de temps. Passage salle de bains, crème, maquillage, brosse à cheveux. Mon petit déjeuner est un bol de céréales, granola, noix, raisins. Une banane si j’ai le temps, que je mets dans mon sac lorsque j’ai trop trainé, je prendrais mon thé au bureau. Parfum, vérification du sac, écharpe, manteau, bottes, bisou au chat, je suis dehors. Continue reading « le temps de s’arrêter »

Montréal, Québec

bilingue

Lorsque j’ai commencé à chercher du boulot à Montréal, je me suis très vite heurtée à une vraie question sur le sens du mot bilingue. Comme on a tendance à l’oublier, le Canada est un pays bilingue: l’anglais et le français sont les deux langues officielles, et toutes les instances administratives Canadiennes ont l’obligation d’utiliser les deux langues dans leur communication. Au Québec, on parle français. Du moins, c’est le principe, et la loi (loi 101 ou Charte du français au Québec) oblige toutes les entreprises à utiliser le français comme langue de communication.

Je ne vais pas rentrer dans le détail de la situation de la langue française au Québec (même si c’est hyper intéressant je suis pas encore assez calée sur le sujet), mais si le Québec est une Province francophone il se trouve que dans les faits, la moitié – si ce n’est plus – de Montréal est… anglophone. Comme 80% du Canada. Lorsqu’on travaille dans la comm, il est donc nécessaire de parler les deux langues puisqu’on qu’on a des clients/fournisseurs/prestataires – anglophones.

Sur la plupart des offres d’emploi, on trouve donc cette jolie mention: Bilingue.

« la loi 101, on s’en fout » – je suppose que c’est un fake…

Bilingue. Pour moi, bilingue, c’est lorsqu’on parle parfaitement les deux langues. C’est au delà du « courant » ou « fluent ». Sauf que mon anglais à moi est tout à fait fluent, j’ai déjà travaillé dans cette langue, je suis capable de tenir des discussions, de rédiger des documents, de me faire comprendre et de comprendre la plupart des choses, mais je suis encore loin de me considérer bilingue. Du coup, au moment de rédiger mon CV, j’étais un peu embêtée: bilingue, ce serait mentir ( et pas crédible, je suis Française, ne l’oublions pas), et « courant » n’est pas un terme vraiment utilisé ici. Aprés moultes discussions et environ 30 modifications de mon CV, j’ai donc opté pour une formulation bâtarde mais explicite (merci LinkedIn): « capacités professionnelles complètes ».

Un mois après avoir commencé MonNouveauJob, je crois avoir enfin résolu le mystère autour de cette appellation étrange… Continue reading « bilingue »