Au quotidien · Chroniques

j’aime pas la neige

Avant, quand j’habitais dans mon Sud natal, j’aimais la neige.

D’abord parce que c’était rare. Les 40 centimètres de neige à Marseille (en 2009, juste quand je venais de quitter la Provence pour Paris) c’est plutôt extraordinaire. J’ai connu un hiver avec 30 cm dans mon village, en 2000. Mais ça reste vraiment exceptionnel.

Alors oui, quand il neige chez moi, c’est la fête. Un évènement merveilleux dont on se souviendra longtemps. Un truc qui arrive tellement rarement qu’on prend des photos, qu’on sort habillé en mode combinaison de ski et qu’on fait des batailles de boules de neige pendant au moins cinq jours dans les cours de recré. Oui, même si dans les faits la neige tient rarement plus de 24 heures, et se transforme en glace dégueulasse. Mais on bataille quand même (on est des fous).

Et puis la neige, chez moi, c’est un peu comme une catastrophe climatique. Un genre d’équivalent des tempêtes de vent dans le Nord (nous le vent, tu peux pas test, des rafales à 120 on a l’habitude), ou des inondations, ou un tsunami, un tremblement de terre, ou… En bref: le monde s’arrête de tourner. Il neige, même trois centimètres, et ça y est, plus personne ne sait conduire. Les écoles ferment, les bus ne roulent plus, les mairies décrètent l’état de catastrophe naturelle. Forcément, on ne va pas à l’école, et pour bosser bah… on sera excusé. De toute façon, pas moyen de sortir la voiture du garage, le chemin est gelé, la rampe d’accès trop glissante, les autoroutes fermées.

Avant j’aimais la neige. C’était fun, c’était beau, ça laissait la nature blanchie et la vie toute ralentie.

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Au quotidien

phoque my… non pas cette fois

Rebonjour petit lecteur, petite lectrice, et ce cher Robert (le petit).

Ce matin, après avoir posté mon fabuleux non au quotidien quotidien, je me rendis à l’autre bout de Paris (deux changements et quelques pas en BANLIEUE hostile) pour un rendez vous pris il y a deux mois et demi, qui…. avait été annulé. Mais on m’avait pas dit. C’est conceptuel, vois tu. Prendre une demie journée de RTT et perdre deux heures (et une grasse mat, hin, quitte à prendre un RTT matinal…) pour aller visiter la Courneuve.

(wé)

Puis le métro était blindé de gosses (vacances scolaires obligent), et cette semaine m’a mise à bout – oui ça arrive, alors j’avais juste envie de péter les dents à quelqu’un, comme ça, pour le plaisir de me défouler.

Après on s’étonne que les parisiens font la gueule.

Et puis il y a eu un chauffeur de métro qui a commencé à nous annoncer qu’on allait à « Asnières, mais pas Tahiti, car vous avez oublié vos maillots de bains », et autres. Un sourire. Puis au marché, le vendeur de fruits et légumes était un jeune tout sourire, qui voulait me préparer mes sachets « avec amour » et qui m’a offert des tomates cerises. La caissière du G20 m’a souhaité bonne journée. Le fromager ne m’a fait payer « que » 3€20 mon bout de parmesan reggiano.

J’ai fini par retourner bosser (un demi RTT on a dit), et puis je suis tombée sur ça

tu ne seras pas un homme, mon fils

(clique, je te laisse lire)
attention si tu es une femme enceinte, vaut juste peut être mieux pas, future parental advisory explicit content toussa

et tu sais quoi ?

Même si il y a des jours et des semaines où on a l’impression que tout s’accumule, qu’on va exploser en larmes et évacuer le trop plein devant le premier quidam du métro qui nous bousculera, ça remet les choses en place. On se pose, on regarde autour de nous. Et on se dit que merde, malgré les coups de stress, les crises de larmes, les moments de ras le cul et les envies de tout envoyer chier pour aller élever les trolls en Papouasie, comparé à ce qui peut se passer de vraiment grave, elle est vraiment pas si mal, en fait, ma vie.

Voyages

problème de jet lag

Le week end prochain, on change d’heure. Je me perds toujours dans ce genre de changement. Plus une heure ou moins une heure ? Samedi ou dimanche soir (week end de trois jours oblige) ? On dormira une heure de plus ou une heure de moins ?

En général, c’est la galère. Mais bon, on s’en sort, parce qu’il y a toujours une gentille personne qui vous explique quoi faire (dans quel sens changer l’heure du réveil, combien de temps on dort, toussa), et que les portables modernes, super intelligents (le mien s’appelle Mauricette) le font à votre place.

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Culture

peut-on rire de tout ?

Non, ceci n’est pas le sujet de philo pour les littéraires, mais la question que pourrait poser Gaspard Proust, humoriste grinçant, ou qu’on pourrait se poser en allant voir son spectacle.

Gaspard Proust, je l’avais découvert l’an dernier lors d’un sketch au Caveau de la République, au milieu d’un spectacle composé de sketches, dont l’humour consistait à taper plus ou moins violemment sur le gouvernement et la droite. En mettant de côté mes orientations, je suis passablement insensible à l’humour politique (ça me gave en fait). La seule personne ayant réussi à me dérider ce soir là, fut donc… Gaspard Proust.

Entre temps, il a fait du chemin. Petit protégé de Ruquier (que je n’apprécie pourtant pas plus que ça), il se retrouve aujourd’hui en représentation (toutes complètes) à l’Européen (place de Clichy, Paris 17e), et très prochainement en prolongation à… La Cigale.

Rien que ça.

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Au quotidien

je t’emmerde

Pardon, je suis violente. Tant pis.

Toi qui ne comprend pas pourquoi non, je ne compte pas rester à Paris toute ma vie

Toi qui trouve bizarre de vouloir élever ses enfants dans un jardin avec piscine et chien qui court partout, sans payer 1 million et quelques milliers d’euros pour ça

Toi qui me regarde d’un air étonné quand je te dis que j’aimerais bien avoir une expérience à l’étranger, un jour, et puis retourner vivre en Province

Toi qui prend un air désolé quand je te dis que je viens de Marseille et que j’ai été étonnée de voir autant de gens lire dans le métro ici (parce qu’à Marseille, c’est pas très culturel c’est bien connu, tu rajoutes l’air condescendant)

Toi qui considère que Paris est LA ville de la culture, toi qui me sort la liste des chorégraphes Russes qui ont fait danser l’Opéra de Paris et ne jure que par « le théâtre » et « les expositions d’art et musées« 

Toi qui tente de ramener la conversation vers TA culture quand je te dis que ce que j’aime à Paris, c’est la possibilité d’aller voir un film en VO, et ce en illimité pour 19€80 par mois (parce que oui dans ma province, on peut pas)

Toi qui ne connait d’Aix que « le Festival », à 300€ la place, mais qui reconnait quand même que « c’est un peu cher »

Toi qui sourit l’air sceptique quand je te dis qu’à Marseille, ma ville multi millénaire, on détient le record du nombre de théâtres par habitant, et que oui,  on y joue aussi des pièces classiques

Toi qui pense tout bas que les vaches c’est pas vraiment de l’art, et qu’on peut pas considérer la Fiesta des Suds comme un festival culturel

Toi qui finira par recentrer notre discussion autour de ton petit monde, ta rue, ton putain de quartier parisien (qui est pourtant le mien)

Toi qui trouve que Paris c’est génial, et qu’il n’y a que ça de vrai

Et bien reste chez toi

Tu me donnes juste envie de retourner à Marseille, ville de beaufs inculturés, et fissa. Parce que oui, là bas, peut être que les gens ne lisent pas dans le métro et ne connaissent pas Béjart, mais au moins ils ne sont pas puants de prétention bobo


[Edit] Je précise: j’aime Paris, oui je pense que c’est une ville très culturelle et ne nie pas ce point. De même que tous les parisiens n’ont pas cette mentalité. Mais bref, je suis juste fatiguée des a prioris constants sur Marseille (et le Sud). Non il n’y a pas « que » des joueurs de pétanque pastissés et des fans de l’OM adeptes des fumigènes. Et oui la Province a ses avantages et une qualité de vie que Paris peut envier. Pour finir, j’espère que personne parmi mes amis & connaissances parisiennes ne prendra mal ce post ! Ne vous sentez pas visés 🙂

Chroniques

non je ne suis pas une fille violente

… n’empêche que ce week end, j’aurais bien pété les dents à pas mal de choses. En commençant par les millions (je suis un peu Marseillaise, on vous l’a pas dit ?) de Parisiens qui avaient décidé de venir passer le week end de l’Ascension CHEZ MOI. En prenant MON TGV.

Oui j’insiste sur le MON, et CHEZ MOI. Et non, petit lecteur je n’exagère pas (ou à peine). Si tu n’es pas né dans le Sud provençal qui fait rêver dans les chaumières à coup de (re)diffusions de Sous le Soleil et Plus Belle la Vie, et que tu ne rentres pas régulièrement chez toi à cause d’un exil (presque) forcé en Parisianie Nordique, tu ne peux pas comprendre.

Mais je suis si bonne, je vais donc t’expliquer.

Alors ça commence par la réservation des billets, il y a un peu plus d’un mois. From Paris Gare de Lyon, direction Aix en Provence (TGV). Oui, cette jolie ville aux murs dorés et aux rues bordées de platanes. Un peu bourgeoise, un peu prétentieuse, un peu friquée, mais my hometown. Sur Voyages-Sncf.com donc (la SNCF est mon amie depuis qu’ils ont créé cette fabuleuse liaison Paris-Aix/Marseille en 3heures chrono).

Donc OK, Aix c’est joli. OK il fait moche à Paris. OK c’est le pont de l’Ascension.

Mais non, ça n’explique pas pourquoi j’ai le « choix » entre… deux trains à l’aller, et un seul train au retour (et c’est tout !). Je tiens vraiment à retrouver mon soleil, je débourse donc mes 180€ aller/retour (carte 12/25 incluse et retour avec changement à Lyon, no comment).

snif

Le jour dit, à la gare. Comment te dire. C’est comme si le tout Paris s’était donné RDV Gare de Lyon, quai 15. De la pouffe à mèche/mocassins/t shirt Abercrombie qui fume sa clope sous mon nez en gloussant avec sa copine (c’est pas non fumeur, les gares ?) à la famille BoboChic poussette polos et raie sur le côté. En passant par le groupe de beaufs (d’où ils sortent ceux là ?), le groupe de plongeurs (passe encore ya pas la mer à Paris) et les jeunes urbains CSP+ avec clubs de golf. Et ça court et c’est pressé et ça crie dans tous les sens (Parisian attitude).

J’oubliais presque la vieille en face de moi dans le train, avec sa veste marinière molletonnée de marque « Ile de Ré » qui m’a regardé de travers tout le voyage (c’est parce que je bisoutais le Garçon ? ou peut être parce que j’avais râlé un peu trop fort contre les Parisiens descendant dans le Sud en m’asseyant à ma place…) qui essayera de négocier le prix de son billet avec le contrôleur parce que « suite à un orage, les voies sont détrempées et le TGV ne peut pas rouler à la vitesse normale » (et donc 2 heures de retard sur un Paris – Saint Raphaël), et qui tentera de prendre à témoin tout son entourage (c’est scandaleux ça ma p’tite dame, hin, c’était pas comme ça avant…).

Je demande donc officiellement que soit posé un véto sur la transhumance de Parisiens vers le Sud à partir de Mai. Et que la SNCF réserve des places (pas chères) aux locaux exilés. Pliz.

Et c’est pas terminé.

Car évidement dans mon Sud il fait moche pendant les deux premiers jours. Évidement quand le soleil pointe son nez on se tape deux jours de Mistral. Et c’est fou comme ça se kékétise, (du verbe kékétiser, se transformer en kéké/racaillou) le Cours Mirabeau. Et je te parle pas du gamin à Marseille avec sa musique de portable à fond dans le bus. Et puis la piscine n’est pas encore chauffée, la mer trop froide, les plages pas accessibles (Mistral mon amour), les supporters de l’OM bloquent les rues, le serveur met trop de temps à nous servir, et y en a marre des manouches qui jouent de l’accordéon, et puis on a trop mangé, le TGV du retour a même pas de prise en 1ère, et j’ai pas pu mettre mes spartiates et ma robe d’été et j’ai encore emporté trop de fringues et ma crème solaire pour rien. Et j’ai même pas bronzé !

Donc là, petit lecteur, tu te dis que je me plains des Parisiens, mais je suis tellement imbibée de leur culture, que je trouve toujours à râler (et pour pas grand chose, rajoutes-tu avec clairvoyance).

Et tu sais ce que c’est le pire ?

C’est que c’est vrai.

(sortez moi de làààààà)

Ce post est dédicacé au Garçon qui supporte vaillamment mes râleries au quotidien
Culture

pätchwor(c)k

Ce sera une session musicale aujourd’hui, avec la présentation d’un groupe que j’aime beaucoup, et dont j’ai envie de faire partager un peu la musique.

Pätchwor(c)k, donc, c’est un groupe de jeunes musiciens Parisiens qui s’est formé il ya peu autour du chanteur, Simon. Une formation un peu éclectique, chanteur, guitares, basse, batterie, voix, mais aussi flûte traversière, cloches, et autres instruments « électroniques » font de l’écoute la musique de Pätchwor(c)k une expérience peu ordinaire. J’avoue, la première fois que j’ai écouté avec un peu d’attention, je suis restée sciée par la richesse de leurs morceaux, autant niveau de l’architecture musicale que des paroles. Simon est un poète, à n’en pas douter – même si je le savais déjà.

patchworck1

Les influences de Pätchwor(c)k ? Radiohead, peut être. Et un tas d’autres qu’ils sauraient vous expliquer mieux que moi. En concert, ça donne un truc bien sympa, avec en exclu pour celui que je suis allée voir, une session electro acoustique, guitare électrique et ordinateur. Just… impressive.

Je vous laisse simplement écouter.

traps
Retrouvez Pätchwor(c)k sur leur site www.patchworck.com
Album Traps disponible en téléchargement sur leur site, et en vente ici pour pas cher 🙂