Au quotidien

pot-pourri

cherrios

En ce moment, j’ai beau accumuler la dose d’optimisme qui me fait d’habitude fonctionne, j’y arrive plus. C’est long, ce mois, malgré ses tout-juste 4 semaines, c’est long l’hiver, même si c’est beau, c’est beaucoup trop frette pour qu’on s’en satisfasse à l’année longue, comme on dit si bien icitte.

En ce moment, je suis tannée facilement. Tannée de tout et de pas mal de choses. C’est pas pire que le reste du temps, tu me diras, mais je suis rendue à plus supporter grand chose. J’exprime mes frustrations à mes amis et on me dit « écris, ça te fera du bien » (en vrai je parle de choses un peu moins futiles mais JUSTEMENT je vais m’exprimer ici pour éviter que ça ne devienne pire sur ces sujets futiles là).

Je suis tannée des DIY, ou Do It Yourself. Je sais pas, c’est le truc à la mode mais sérieux ça fait depuis 2010 et Pinterest qu’on y est. Fais Toi-Même ton cadre photo, colle tes posters sur un mur, pimpe ta cuisine, tes coussins, ta robe à volants, ton clavier de MacBook, transforme ton sac moche en un sac aussi-moche-mais-à-la-mode (c’est pas moi qui le dis, c’est les facheune magazines), fais-toi même tes smoothies green – waou des jus de fruits maison avec des épinards et du kale, révolution.

Je suis tannée des livetweets des Oscars/Césars/Bizarres trucs à la télé. Tannée de lire que untel aurait dû gagner parce que, et que la robe de bidule est moche, et puis tous des pourris et Xavier Dolan était même pas nominé alors on s’en fout. Anyway, je vais plus au ciné, j’ai pas la télé. Alors vous direz que je suis sûrement un peu frue à cause de ça, et vous aurez pas tort.

Je suis tannée des vidéos nulles partagées sur Facebook. Des sites clics-whores. Des Tops 100 ou Tops 10, et des « 100 photos de neige » qui font passer le Canada pour un pays inhospitalier (ce qui n’est pas complètement faux, QUI a eu l’idée étrange de venir s’installer ici à l’origine ??) (nos ancêtres étaient fous, c’est obligé). Tannée des pubs avec des couples gais (des gais hommes, hein, les lesbiennes c’est pas encore assez bien implanté), des pubs avec des femmes vieilles, grosses, ridées, rousses, noires, et j’en passe. En fait, je suis pas tannée de ces pubs, je suis tannée de lire des grands OH et AHH et BRAVO parce qu’un dude a eu les c**** (ou l’intelligence de la stratégie marketing) d’enfin montrer la (presque) réalité de la vraie vie dans un spot du Superbowl. Tiens, si vous avez du temps, lisez ce dossier chez Infopresse sur le sujet : Les gais dans la publicité, le dernier accessoire à la mode.

Parlant sexualité, je suis tannée de voir ce genre de titre d’article : « Chère fille qui veut le pain de mon chum, back off« . Déjà, chère fille qui a que ça à faire de s’essayer à de l’humour poche en copiant Rabii, occupe toi de donner de l’amour à ton chum au lieu de perdre du temps à écrire ces niaiseries. Et puis sérieux, c’est quoi cette époque où on s’octroie un droit sur son mec ou sa copine ? C’est quoi cette règle qui dit que si quelqu’un est en couple, c’est chasse gardée ? Je dis pas « trompez vous les uns les autres », ça, ça regarde seulement l’intimité de chacun, mais juste, faites confiance un peu. Si l’autre va voir ailleurs c’est pas la faute de la fille/le gars qui l’a cruisé. Il/elle sait très bien quoi faire de son entrejambe, si je puis dire. Tant qu’à faire, vas-y, tatoue lui ton nom sur le front ou mets lui un collier avec une médaille : ce mec appartient à Annie, prière de le rapporter à sa blonde si vous le trouvez.

Faut croire que je suis tannée de la presse féminine. De la mode, des tendances, des régimes « detox », de la couleur pantone, des chaussures à 4000 boules, de 50 shades partout, des boostbastille. Tannée des conneries qu’on nous enfile dans le crâne à coup de conseils mode et d’astuces déco. Je suis tannée de la énième opé de comm blogueurs, du marketing de contenu vide, de penser qu’on croit mieux vendre du shampoing ou un magazine en créant un joli site avec des vidéos qui bougent, et ce malgré la créativité. Je crois qu’en m’étant éloignée de tout ça je réalise l’inanité du truc. Je dis pas que la mode et le marketing c’est nul (crachons pas dans ma soupe non plus), juste, parfois, je regarde le concept et… pourquoi ? Puis ya cet article chez Simone de Bougeoir, et je réalise à quel point le marketing bouffe nos vies (et à quel point j’ai trouvé ça normal à une époque…). Je suis heureuse d’avoir trouvé une job dans le culturel, car je crois qu’autrement je serai plus capable de faire ce que je fais (et qui est pourtant un domaine que j’adore). Retrouvez moi dans quelques années au fin fond de la Mauricie à élever des alpagas, voilà comment tout ça finit.

fenetre sdb

Je lisais cet article sur les causes de l’addiction aux drogues, et la manière d’aider à la désintox. La personne explique qu’en gros, le lien social est le meilleur antidote à l’addiction, le meilleur moyen d’aller mieux, de se détacher d’une drogue et de retrouver goût à la vie. Bravo Captain Obvious, n’empêche qu’on a tendance à oublier qu’on est des animaux grégaires. Et je sais pas vous, mais pour moi ça s’applique pas juste aux drogués qui tentent d’arrêter. Qu’on devrait nous aussi se désintoxiquer un peu de l’Internet, du marketing, du virtuel et des normes imposées par les magazines.

C’est juste que, parfois, derrière nos écrans d’ordis, nos Facebook et nos Twitter, on oublie un peu c’est quoi la vraie vie, c’est quoi (se) toucher, c’est quoi, ce dont on a vraiment besoin.

 

Au quotidien

en désamour

C’est mardi soir. De retour de mon cours de yoga bikram (<3), j’ouvre Hellocoton. Rapidement, je parcours mon flux – 47 articles non lus depuis hier – je n’en n’ouvrirai qu’un seul. Déjà vu. C’est cette pensée qui me traverse l’esprit alors que je fais défiler les lignes. Une fois de plus, je me rends compte que tous ces titres ne m’inspirent rien – au mieux ça me dit où machine a passé ses vacances, et quelle est la dernière opé blogueurs en cours.

Une fois de plus en ouvrant mes flux, je me rends compte que la blogosphère m’ennuie.

Je ne lis pratiquement plus les blogs. C’est pas nouveau, ça fait plusieurs mois. J’ai vidé doucement mes abonnements Hellocoton, fait le tri dans mon Netvibes (oui je suis la dernière personne au monde à utiliser Netvibes, et non vous ne me ferez pas changer d’avis). Au milieu de tout ça, des posts en attente de lecture qui datent de plusieurs mois, des gens que je suis parce qu’on se connait (plus ou moins), ou qu’un jour j’ai ajouté pour un post ou deux pas trop mal. Mais la vérité, c’est que je n’y trouve plus d’intérêt.

voilà fallait que je place un chaton mignon pour vous adoucir un peu avant de continuer la lecture

Aujourd’hui, les blogs que je lis – que je suis vraiment – se comptent sur les doigts d’une main. Ok, j’exagère, peut être deux. Parmi ceux là, quelques jolies plumes trop rares, des ami(e)s qui le valent bien, des gens loin qui m’invitent au voyage, quelques blogs BDs pour rire un peu (et s’instruire), et ma « veille » Montréalo-Canadienne – qui inclut des blogs mode (pour ma job, le seul blog mode que je lis vraiment étant celui de Coline, et ma copine Maryne parce que bon, je me suis retrouvée à lui faire ses photos) et des blogs ‘lifestyle’ à base de bonnes adresses, sorties, et chroniques décalés.

Et puis c’est tout. Je ne commente pratiquement plus (à part chez Camille mais bon, elle raconte aussi un peu ma vie). Je préfère les trucs courts et concis à du long blabla. Je lis la plupart des posts en diagonale. J’accroche rarement. Continue reading « en désamour »