Culture

extrêmement fort…

… et incroyablement près.

 Avec toutes ces histoires de PQ et de que j’ai des semaines de boulot qui approchent des 70 heures en ce moment, je n’ai pas eu le temps de vous parler ciné. Et voilà, le film dont je voulais vous parler ne passe plus que dans deux UGC à Paris, mais si vous avez le temps et une salle qui le diffuse encore, foncez.

Il s’agit donc de « Extrêmement fort et incroyablement près« , que j’ai vu le week end dernier. J’avoue que je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, entre un genre de film indé à la Juno/Little Miss Sunshine like et une histoire familiale. Bon. Autant vous gâcher tout de suite le suspense: on est très loin de Juno, très loin du film de teenagers, très loin d’un truc « léger ».

EFIP (oui on va couper hein, ce titre est quand même incroyablement long) (à tel point que je me demande si ça n’a pas joué sur le succès trop limité du film) c’est d’abord un film qui parle de plusieurs sujets. De la destruction des Twin Towers – et de comment les New Yorkais l’ont vécu. D’une famille, un père, une mère, un petit garçon, et de la disparition du père qui laisse la mère face à son fils avec qui elle n’arrive pas à communiquer. De gens, une grand mère, un vieil homme, des couples, et tous ces « Black » dont Oskar va faire la connaissance.

L’histoire – sans vous spoiler la moitié du film – c’est donc celle d’Oskar, un garçon d’une dizaine d’années plutôt intelligent pour son âge, mais qui vit « dans son monde » et qui a du mal à communiquer avec les autres. Son père organisait pour lui des « expéditions » pour l’obliger à aller au devant des gens, à leur parler, à s’ouvrir au monde. Lorsque le père (joué par Tom Hanks mais qui n’est vraiment pas le héros du film malgré ce que les bandes annonces laissent à penser) meurt dans l’attentat du World Trade Center, Oskar a du mal à faire le deuil. On découvre petit à petit l’histoire du « worse day », et comment Oskar a entendu la voix de son père sur un répondeur, qu’il garde précieusement.

Oskar est persuadé que son père ne serait pas parti sans lui laisser un message, un moyen de rester encore près de lui. Un jour, il découvre une clé, avec une enveloppe sur lequel est écrit « Black ». Commence alors une quête de ce petit garçon finalement très courageux pour trouver la serrure qu’ouvrira la clé. 

Je ne vous en dis pas plus mais il y a d’autres personnages qui partageront plus ou moins brièvement le chemin d’Oskar. Etrangement, on se sent très vite lié à la quête de ce garçon, pris dans le suspense – qu’ouvre cette clé ???. Tout ceci n’est finalement qu’un prétexte à une sorte de rite initiatique qui l’aidera à faire son deuil et se rapprocher de sa mère. Mais c’est aussi un film humain, plein d’émotions. De la tristesse, avec la présence du fantôme du père, et de cette tragédie du 11 Septembre qui pèse sur la famille – et sur la ville. Mais aussi des rencontres, car tous ces Black n’ont en commun que le nom et chaque personne a aussi son histoire à partager. Et en filigrane, un lien avec une autre tragédie, celle de la grand mère, juive, qui a fui l’Allemagne durant la Seconde Guerre Mondiale.

Lorsque nous sommes ressortis de la salle de cinéma, nous étions pleins d’émotions diverses, avec un point commun: du positif. Cette histoire est belle, même si elle nous a fait pleurer. Il n’y a pas de morale ou de sens à chercher, juste à s’imprégner des images, des histoires de chacun des personnages. Malgré la longueur du film (presque 3 heures) on ne s’ennuie pas, tout emporté qu’on est dans le recherche de cette serrure, tout stressés qu’on est parce qu’on sait que les tours vont s’écraser. Il n’y a pas d’intrigue ou de mystère à proprement parler, et pourtant on se prend à arrêter de respirer dans l’attente d’un dénouement, à être pris dans « l’action », et vouloir, comme Oskar, trouver un sens à tout ça.

Trop peu de gens ont parlé de ce film, les critiques n’ont pas été très bonnes, mais je trouve qu’il mérite d’être vu. Plutôt un film d’adultes, on peut aussi y emmener des ados. Il faut juste savoir plus ou moins à quoi s’attendre…  Mention spéciale à Thomas Horn qui joue Oskar, et qui est juste impressionnant, et Sandra Bullock dans son rôle de mère un peu paumée – mais pas tant que ça – qui cherche à reconnecter avec son fils au delà du fantôme de son mari.

La bande annonce

Même si je trouve qu’elle ne représente pas très bien l’esprit du film !

8 Comments

  1. @MadameZaza n’attends pas trop alors il risque de ne plus être en salle !

    @LMO 🙂

    @Malicia oublie le titre !

    @Denis tu me diras ce que tu en as pensé alors

  2. Je l’ai lu il ya 3 ans et le livre m’avait renversée, du coup j’appréhende un film avec des acteurs que je n’adore pas (on peut même dire que je déteste Tom Hank…). Mais ta chronique donne envie de tenter le coup.

  3. @Mathilde j’aime pas particulièrement Tom Hanks non plus mais il m’a pas dérangée dans ce film… je veux bien ton retour si tu le vois 🙂

    @Ally oui il est très bon et attachant !

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