Chroniques

balle au centre

Salut petit lecteur, petite lectrice et autre bulletin non conforme. Aujourd’hui, on va parler politique, et élections. Oui, je sais, ça ne fera que le 251e article que tu liras sur ce sujet, mais je suis du genre au ralenti et ça fait plusieurs jours/semaines que je pense à l’écrire sans trouver l’inspiration.

Car vois tu, petit lecteur/trice, à J-2 du premier tour, je ne sais toujours pas pour qui je vais voter.

Alors oui tu peux me fustiger, bouh mauvaise citoyenne, avec les 3 mois de campagne qu’on vient de se taper tu pourrais t’être fait ton idée, et puis c’est important, et puis voilà.

Oué, et ceux qui me diront ça auront tout à fait raison. Sauf que voilà, c’est comme ça. La campagne, je ne l’ai pas suivie (enfin si, à moins de vivre dans un igloo au fin fond de la Sibérie il était difficile de ne rien suivre…). Les candidats, je ne les connais (presque) pas. Pour tout vous dire j’ai découvert la liste définitive il y a quelques jours, en ouvrant la fameuse enveloppe envoyée par la mairie (desfois qu’à 4 jours du sructin tu commences à t’y intéresser… ah mais oui, c’est mon cas !!). Et leurs programmes… que dire...

Voilà.

Bien sûr je ne dirai pas que je n’ai rien suivi du tout. Entre Twitter, la télé, le 20 Minutes dans le métro et les journées passées sur le Grand Ninternet Mondial (je rappelle que je bosse sur le web donc ma présence y est contrainte et obligée – hum), j’ai bien entendu parler des différents candidats, de la « mise en suspend » (lol) de la campagne durant les tristes évènements de Toulouse, des idées saugrenues de certains et des dérapages des autres. De la « montée » de Mélenchon et de cette chère Victoire Passage. Des tweets de la femme du candidat.

J’avoue, j’ai pas mal rit, et pleuré aussi parfois.

Bien sûr j’ai quelques préférences, quelques restes de mes amours d’il y a cinq ans, quelques convictions sociales et économiques. Bien sûr j’ai mes « NON », celles et ceux dont les propositions me hérissent, et dont je ne comprendrais jamais les partisans.

Et pourtant. Contrairement à il y a 5 ans, je n’ai pas réussi à m’intéresser à cette campagne. Mis à part une vision partielle et déformée par le prisme des badbuzz, loltweets et autres reprises d’info transformée et retournée dans tous les sens par Twitter, je n’ai pas une vraie vision des choses. Contrairement à il y a 5 ans, j’hésite encore à voter pour le candidat qui représente le plus mes idées à cause de cette connerie de « vote utile ».

Et puis aujourd’hui, alors que je pensais savoir qui choisir au « second tour » (tu sais, celui où tous les sondages racontent qu’on va changer de Président, mais où on a retrouvé sans s’y attendre un vieux connard borgne et extrémiste il y a 10 ans…), je me rends compte que les idées portées par ce candidat ne collent pas vraiment à mes valeurs et mes convictions.

J’en parle autour de moi, et je réalise que nous sommes de plus en plus nombreux à être perdus. A ne pas se reconnaitre dans ces programmes, ces candidats. Car oui avant tout nous allons voter pour une personne, et un parti, et quelques soient les idées derrière, cette étiquette, ce visage restera mis en avant pendant cinq ans. Et cinq ans, c’est court, et c’est long.

Je me sens concernée par les droits des femmes (l’IVG remboursé !!!), les droits des étrangers, les droits des homosexuels. Je suis pour la prévention plutôt que la répression, et je suis contre des lois liberticides comme Hadopi. Je ne comprends pas comment en 2012 et dans un pays comme le notre des gens avec un salaire dorment sous une tente sur le périph. Je crois qu’il faut protéger notre système social. Par ces points, je suis de gauche.

A côté de ça, je suis persuadée qu’il faut réformer (et de manière importante) ce fameux système social, dont le mode de fonctionnement ne correspond plus à la réalité de notre société. Je crois en l’Europe, en la mondialisation. Je suis plutôt libérale, pour une économie de concurrence, et pour la privatisation d’une partie des entreprises « publiques ». Et pour moi, la politique économique « prime » sur le social – car il faut de l’argent pour faire du social. Par cette approche, je suis de droite.

Pour faire simple: je suis centriste. Même si le parti de Bayrou ne correspond pas à 100% à mes idées, c’est cette position qui s’en rapproche le plus. Et c’est là que ça coince.

Car être centriste, en France, c’est « mal vu ». C’est ne pas avoir choisi son camp, c’est balancer entre deux, c’est le cul entre deux chaises. C’est même (allons y les grands mots pour cette présidentielle 2012) favoriser le FN. Il faut penser vote utile, second tour, 2002. Et puis il faut l’admettre, malgré ses idées intéressantes, Bayrou n’a peut être pas la carrure pour être Président.

Alors on fait quoi ? Dois je forcément prendre une décision en faveur d’un des « grands » partis ? Et trahir une partie de mes valeurs ? Que choisir au second tour ? Comme en 2007, il faudra quoi qu’il en soit choisir, ou s’abstenir, et cette deuxième solution n’est pas – pour moi – envisageable. Vote-t-on pour des idées, des valeurs, ou pour une personne, un parti ?

J’avoue, je rêve d’un jour où les partis politiques français auront compris qu’on n’est pas 100% socialiste ou 100% UMP. Qu’il existe une voie intermédiaire qui ressemble peut être plus à la (ma?) réalité.

En attendant, je n’ai toujours pas pris de décision…

les dessins et « sondages de cet article sont empruntés à l’excellent blog « L’Actu en Patates », par Vidberg
NB: Ce post n’a pas vocation à lancer un débat politique, de savoir qui est meilleur que qui ou si mes valeurs correspondent réellement au centre ou à un autre parti. Il s’agit plus d’une réflexion sur la façon de choisir son vote que mes convictions politiques ! Merci 🙂

9 Comments

  1. Je suis passionnée par la politique et depuis très jeune, avant même de pouvoir aller voter. Ma sensibilité est la même depuis le départ, avec parfois plus de ou moins de.
    J’ ai suivi la campagne, toute la campagne, des primaires socialistes a aujourd’hui et je ne peux que confirmer que la campagne n’a pas été passionnante du tout. Peut être encore moins quand on sait déjà pour qui on va voter.
    Tu peux aussi voter blanc pourquoi pas
    Bon choix 🙂

  2. J’ai adoré lire ton article…je me retrouve tellement dans ce qui est écrit! Et la réalité est bien telle que tu la décrit!
    Allez, rendez-vous dimanche quand même!

  3. Je suis un peu comme toi en fait, pas mal perdue, ma mission de demain est de bien lire les programmes des candidats car sans TV et de toute façon de l’autre côté du Rhin ben j’ai échappé à la campagne, juste des spams dans ma boite mails que j’ai pas tout bien lu encore…

  4. Faire primer l’économique sur le social n’est pas une valeur de gauche ou de droite, mais une façon de conduire la politique économique. 😉

    En soi, les deux camps (lorsqu’ils ne disent pas d’énormités démagogiques) s’accordent pour dire qu’il faut déjà cuire le gâteau avant de se le partager (pour reprendre l’expression de Michel Godet). La droite considérant avant tout que l’économie doit produire de la croissance et que le progrès permettra une hausse du niveau de vie et du bien-être global. La gauche pense qu’il faut accompagner le progrès d’une meilleure répartition du produit de la croissance (et parfois même un peu trop, en freinant artificiellement la croissance).

    L’opposition de base entre la gauche et la droite, c’est plutôt par le mode de relance : la gauche plaide en général pour une relance par la consommation (école keynésienne pure), la droite pour une relance par l’investissement. C’est un peu schématique en temps normal, et c’est aujourd’hui totalement biaisé car il y a des impératifs budgétaires forts à prendre pour 2017.

    D’où une opposition économique plutôt tranchée sur « qui va devoir porter les efforts », Hollande plaidant pour une réorganisation des finances publiques (coupes des dépenses) assortie d’une plus grande justice fiscale (hausse des recettes), et Sarkozy proposant une autre réorganisation des finances publiques et une libéralisation de la croissance (en baissant les charges des entreprises).

    Voilà une explication au maximum objective et bon vote 🙂

    PS : Le social-libéralisme n’a plus vraiment la cote en Europe, si tu regardes la situation de l’Espagne aujourd’hui 😉

  5. Je voterai pour mes idées, que j’ai trouvé dans un candidat – dont les principes de base sont les miens, qui ne pense pas réformettes, mais plus largement.
    Je vote pour celui qui met l’éducation en priorité.
    Je voterai comme il y a 5 ans, et je sais qu’il aura moins de voix, mais ce n’est pas grave. Le vote utile c’est celui qui met nos aspirations en avant. Et qui influencera la suite, parce que plus les « petits » candidats auront de voix, plus leurs idées seront représentées.
    Et puis honnêtement, l’alternance droite / gauche, ça me fatigue. A trop se penser toujours au second tour, les uns et les autres ont visiblement oublié que pour ne pas se nécroser, il faut s’enrichir ailleurs.
    Ca leur fera du bien, quel que soit le résultat.

  6. Wow je pensais pas soulever autant de commentaires 🙂 merci !

    @Zaza je voterai blanc le jour où ce ne sera pas assimilé à une abstention…

    @Natacha & Cécile merci !

    @Jules merci pour les précisions ! tu vois je m’en veux un peu de ne pas être suffisamment « calée » pour étudier en détail chacun des programmes… dommage 🙁

    @Lousia « l’alternance droite / gauche, ça me fatigue » c’est exactement ça. marre des conflits « on défait ce que l’autre a fait avant » (même si ça commence à faire longtemps qu’on n’a pas eu un président de gauche, au final entre les législatives et les gouvernements mixtes on s’y retrouve…)

  7. Pas du tout besoin d’être calé en éco, ce sont des mécanismes économiques et des différences de pensée de base. Mais que ce soit à l’école ou dans les media, il y a un manque de culture générale et une faible volonté de pédagogie autour des enjeux économiques, et c’est bien dommage.

    Ça fait partie aujourd’hui des prérequis indispensables pour comprendre les enjeux globaux et faire un choix « véritablement » (je guillemette à raison) éclairé en tant que citoyen.

    Mais bon, personne ne veut bouger le petit doigt sur l’éducation, et c’est bien dommage car les points de PIB se perdent dès qu’on arrête de former des ingénieurs et des prix Nobel…

  8. Qualités rédactionnelles d’un élève de troisième, confusion des idées, et ça c’est payé et ça vote, pas étonnant, la crise, la chute, le déclin ;o)

  9. Moi aussi je suis centriste et je complètement d’accord avec toi qu’il faut d’abord relancer l’économie avant de pouvoir faire du social. Le jour où notre président intégrera ça dans ses réflexions, ce sera le début du changement

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