Montréal, Québec · Voyages

la Mauricie en vert, bleu et gris

Il y a un peu moins d’un mois, le printemps est arrivé à Montréal. Depuis il s’est installé avec des hauts et des bas, des semaines de chaleur écrasantes qui ont été suivies par des journées à seulement quelques degrés. Ce week-end là, ça faisait presque trois mois que j’étais ici sans être vraiment sortie de l’île de Montréal à part pour trois jours à Toronto – qui n’est pas ce qu’on appelle une ville « nature ». J’avais besoin de grand air, d’espace, d’arbres, de lacs, de verdure. Il faisait beau, alors on a décidé de louer une voiture, de se trouver un endroit pour dormir, et de partir voir ailleurs si c’est joli.

Le choix s’est porté sur le Parc de la Mauricie. A seulement 170km de Montréal, ça nous évitait de passer la journée sur la route, et puis j’étais tombée sur un article de Lili qui m’avait vraiment donné envie. J’ai réservé un bed&breakfast, embarqué un jean, des lunettes de soleil et mes chaussures de marche dans un sac à dos, et on est partis.

Sur la route, on s’est arrêtés à Trois-Rivières, une ville située à mi-chemin entre Montréal et Québec, sur les bords du Saint Laurent. C’est un joli petit port, sans vraiment d’attrait mais mignon. La ville doit son nom à la rivière Saint-Maurice qui se jette à cet endroit dans le fleuve Saint-Laurent, formant deux petites îles – et donc trois « rivières ».

C’est cette fameuse rivière Saint-Maurice qu’on remonte pour rejoindre le parc. Sorti de Trois-Rivières, on commence à mieux comprendre le sens du mot forêt au Canada: des arbres, à perte de vue, et la route qui serpente au milieu. Passé Shawinigan, et Grand Mère, on quitte l’autoroute, direction Saint-Jean des Piles. Ici, il y a une « rue Principale » au bord de laquelle les petites maisons de bois s’agglutinent, coincées entre la rivière et la forêt. Notre gîte est là, sur le bord de la route. C’est une grande maison avec une terrasse couverte, qui a anciennement été un magasin puis un hospice – nous expliquera la propriétaire. Une petite centaine de personnes doivent vivre ici à l’année, alors qu’en saison le village est pris d’assaut par les « riches » Montréalais qui possèdent une maison autour des lacs situés un peu plus haut – ils viennent en hélicoptère, et ont un bateau dans la marina. On apprend au passage que l’ex Premier Ministre Québécois habite dans le coin – c’est pour ça qu’on n’a parait-il pas de réseau.

Moi je trouve ça bien de plus avoir de réseau. Je voulais changer d’air, couper les ponts avec la ville, me changer les idées: c’est gagné. En cette fin d’Avril, le parc est fermé – on est hors saison, plus de neige, pas encore assez chaud, la rivière finit tout juste de dégeler. Lorsqu’on se promène dans le village et sur les lacs autour – les fameux où vivent les riches -, tout est vide et calme. Les pontons viennent à peine de se dégager de leur gangue de glace, les maisons sont fermées, les champs encore en friche. C’est beau, peut être pas autant que l’été ou l’hiver, mais au moins il n’ya personne pour nous empêcher d’accéder au berges des lacs, qui sont des propriétés privées.

Sur  5 chambres, on est seuls dans le gîte, et les propriétaires nous invitent à dîner avec eux pour leur premier barbecue de l’année. Ce sera une soirée ultra conviviale et complètement WTF. Meggie et Venelin, les propriétaires, sont d’origine Bulgare, on se retrouve à table avec la maman de Venelin (qui ne parle pas un mot d’anglais ou de français), les voisins (un couple de 60-70 ans), et les tenants du gîte, juste adorables. L’alcool coule, la bouffe est délicieuse, on a à manger pour 15. Vers 20h (ici, on mange tôt), on met la musique et on allume les lumières, c’est la fête – ambiance disco fever dans le salon.

Le lendemain matin, le petit déj est aussi gargantuesque que le repas du soir. A tel point qu’on emporte un doggy bag, faute d’avoir assez faim pour tout manger. Nous reprenons la route, direction le Parc avec au programme une journée de randonnée.

La rando commence sous les arbres, avec une belle montée. On se félicite d’avoir pris de bonnes chaussures, car les sous bois sont encore pleins de plaques de neige, qui rendent la marche assez difficile. Oui, on rigole, mais marcher sur des tas de neige semi fondu, c’est pas évident – un pas sur du dur, un pas où on s’enfonce jusqu’au genou, le pas d’après dans la boue, et pour finir sur un rocher. Mais après une heure de montée sous les bouleaux ou les sapins, on découvre un panorama incroyable – des arbres à perte de vue. Et puis bientôt un lac, encore gelé – pourtant on crève de chaud. Les arbres sont encore gris de l’hiver, mais on imagine aisément comment ça doit être en été, et surtout en automne pendant la saison des couleurs…

La ballade continue entre les arbres, on découvre d’autres lacs, des petites rivières. Le sol est trempé, il y a de l’eau partout, c’est assez physique car le sol est vraiment instable mais on est bien. Et puis pique-niquer au vin/saucisson/fromage juste au dessus d’un lac gelé par 30°C (en plein soleil), c’est une expérience qui vaut largement l’effort pour arriver là…

Sur la route du retour, on s’arrête un moment sur une zone de regroupement/reproduction de sauvagines, des oiseaux migratoires. Ils sont des milliers, et avec cette lumière de fin de journée, c’est juste superbe…

Parc de la Mauricie – entrée payante en saison (rando, kayak, camping, …) – http://www.pc.gc.ca/fra/pn-np/qc/mauricie/index.aspx
Pour y aller: location de voiture ViaRoute (25$/jour) – http://www.viaroute.com/fr/
Gîte Aux Traditions B&B – Saint Jean des Piles (78$/nuit pour 2 personnes avec petit-déjeuner) – http://www.gite-auxtraditions.com/

12 Comments

  1. on a prévu de venir en septembre au quebec et on a préféré tester les laurentides plutot que la mauricie, peut etre que tu pourras tester d’ici là cette autre région 😉

  2. La dernière photo est superbe.
    En automne, le coin doit vraiment être fantastique !
    Je me demande, est ce qu’on peut se baigner dans ces lacs en été … ?

    1. Oui j’ai hâte de voir avec les couleurs… on peut se baigner oui, l’eau est froide, mais si tu es assez téméraire c’est bon 🙂 l’été on peut faire du kayak sur les lacs d’ailleurs

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