Montréal, Québec

une déclaration

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Bon anniversaire, toi. Je sais pas si tu sais, mais cette semaine ça fait un an qu’on est ensemble. Un an que tu fais partie de ma vie, un an qu’on partage notre quotidien, les bons moments, les petits tracas, et puis… j’aime vraiment ça.

Oh ça a pas toujours été facile, et en ce moment faut avouer qu’on est dans une situation pas facile. C’est que ça a l’air qu’ils m’aident pas à rester, les services administratifs. C’est pas drôle, non, moi je veux pas te quitter. J’ai la sensation que c’est juste le début de notre histoire, qu’on a encore tellement à vivre, à partager, et je suis pas prête à ce que ça se termine maintenant.

Faut que je t’avoue un truc. Je suis tombée en amour. En amour avec toi. Je crois pas que ça date de notre première rencontre, on peut pas dire que ça a été un coup de foudre. Tout le monde m’avait parlé de toi et de tes charmes, et c’est vrai que j’ai aimé ça quand je t’ai vue. C’était joli, c’était doux, c’était les vacances. Puis t’es devenue un fantasme, de ceux à qui on pense tous les jours et qu’on rêve de te retrouver. Alors c’est vrai que quand c’est arrivé, j’ai été vraiment émue – mais t’avais perdu le statut de fantasme pour devenir ma réalité. Le reste, ça a pris un peu plus de temps. Le temps de te découvrir, de t’apprivoiser. Les expériences et les souvenirs que je me suis créés dans tes bras. Les rencontres, que tu m’as permis de faire, aussi.

C’est vrai aussi que j’ai beaucoup changé depuis toi. J’ai l’impression d’avoir grandi, tout en gardant mon âme de petite fille. T’as eu une bonne influence, je trouve, je fais plus attention à ce que je consomme, je me suis sensibilisée au végétarisme (même si tu m’as révélé une passion pour les burgers qui rend l’application difficile), j’achète du local et du bio. Je suis plus zen, aussi, j’ai (presque) oublié le stress, la face bête des gens à Paris, je me suis réhabituée aux bonjour, excusez moi, merci, j’ai plus peur de rentrer toute seule dans la rue le soir. Je suis plus tolérante, plus ouverte d’esprit, je crois. Tu m’apaises. Tu me rends heureuse. Avec toi, je me sens libre.

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Alors après un an j’ai pas peur de le dire, je t’aime, Montréal. Je t’aime que t’es même pas si belle, et presque un peu croche avec ton architecture entre deux âges, tes rues trop droites, tes routes maganées et tes trottoirs plein de sloche et de gravillons. Je t’aime avec ton métro immense qui fonctionne un peu quand il veut, tes quartiers semi-friches semi-industriels que certains trouvent glauques mais auquel je trouve un charme particulier ; tes immeubles aux escaliers extérieurs, tes coins, tes dépanneurs, tes numéro d’appartement infinis. J’aime ton Québécisme, ton bilinguisme, ton multi culturalisme, ta personnalité teintée d’Américanisme et de vieille Europe. J’aime ta mentalité, ta sincérité, ton ouverture d’esprit. J’aime tes Français qui me font me sentir un peu chez moi, même si j’aimerais entendre plus ton accent et tes expressions sur le Plateau. J’aime tes Québécois qui m’ont adoptée malgré mon accent et mes expressions, qui m’ont montré comment t’aimer aussi. J’aime quand tu danses l’hiver en plein air sur le Vieux Port, et quand tu reprends vie au printemps. J’aime quand tes rues se parent de vert en quelques semaines, et puis de rouge, jaune, orange, et puis de ce froid manteau blanc. J’aime tes bars et tes restos trop chers, ton centre-ville où je me sens toujours un peu désorientée même après un an, ce quartier souterrain dans lequel je me perds tout le temps. Je t’aime de Verdun à Ahunstic, et jusqu’au Parc Jean Drapeau et en haut de la Montagne. 

Montréal, je suis tombée en amour avec toi, et je suis intimement convaincue que c’est juste le début d’une grande histoire. Ya un truc dans mon ventre qui dit, je suis bien ici, je veux plus partir, c’est chez moi. Alors ce serait cool, tu vois, que ça continue. Je crois qu’on a encore un bout de chemin à faire ensemble, toi et moi, mes bottes de neiges sur tes trottoirs mouillés, mes petites robes pour pique niquer l’été sur tes pelouses, boire des litres de bières dans tes pubs et des cocktails fancy sur tes toits. On a encore beaucoup à se dire, j’ai encore tellement à découvrir, et puis tous ces lieux et tous ces gens que j’aime et qui me retiennent à toi, tu vois, j’aimerais pas ça que ça devienne des souvenirs. J’veux que tu me gardes, que tu me prennes dans tes bras, entre le Main et Saint-Denis ya de la place, d’un bras à l’autre du Saint-Laurent, aller viens, on danse encore un peu, j’ai envie…

Chouette groupe de Trois-Rivières que m’a fait découvrir ma collègue-pouliche!

20 Comments

  1. Ne t’en fais pas je suis sûre que tout ira bien et que les choses se régleront vite.
    Ha oui au fait juste pour te rassurer, même après 4 ans on continu à se perdre dans les sous-terrains du downtown 😉
    Courage et à très vite

    Ismérie

  2. Je croise fort les doigts pour que ton aventure dure encore!!!!
    Tout ce que tu as écris est vrai, j’avais la même sensation en étant là-bas…le retour est vraiment dur (et j’exagère pas!).

  3. Quelle belle déclaration !

    Et même en ayant un boulot stable depuis presqu’un an, tu as des risques de repartir ? C’est moche… Je croise les doigts pour que votre couple dure 😉

  4. Je ne tombe pas amoureuse (ou si, mais peu et me suis promis que plus) mais j’ai souvent des coups de coeur,et ça ne fait aucun doute que j’en aurai un aussi lorsque je vais venir découvrir ton amoureuse.

  5. Il est beau beau beau cet article <3 Qu'il donne envie aussi de tomber amoureuse comme ca.

    Je croise fort les doigts pour toi, pour toute cette paperasse et ce stress qui va avec. Mais _LaNe sans Montreal, c'est drolement pas pareil (et je suis sure que l'inverse est vrai aussi).

    (Bon bon moi aussi j'ai aussi un peu envie de tomber amoureuse de Montreal, bientot, peut etre, ou un jour surement, je viendrai me perdre entre ses bras et laisserait la magie agir si magie il y a)

  6. Quelle jolie déclaration!! Tes mots réveilles l’amour qui sommeillait en moi pour « son architecture entre deux étages, ses rues trop droites… » et j’en passe. On l’oublie parfois, alors merci du rappel 🙂 Je croise les doigts pour que Montréal te garde encore un peu plus!

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