Intime & Réflexions

oiseaux de nuit

Klo écrit que la lune est pleine et remplie de corbeaux. Cette nuit la lune est pleine et remplie de mes mots, l’air chargé d’humide et la pluie qui ruisselle sur les feuilles de l’arbre. La ville respire au ralentit, slow motion sous l’orage nocturne. Respiration.

Je rêve.

Je rêve à tatouer mes bras de lignes et de mots, des traces sombres sur ma peau claire, des dessins d’enfant cicatrice entre mes grains de beauté. Je rêve de voyager, loin, ou juste ailleurs, prendre un avion ou un train ou juste la route et suivre cette ligne blanche jusqu’à ce qu’on arrive au bout – mais il est où, le bout, ya-t-il une fin à cette route – et vraiment, est-ce là le but du voyage. Je rêve que l’Océan soit moins large, et parfois non. Je rêve à me perdre encore dans ces nuits troubadour ; me trouver dans des bras anonymes, respirer le parfum de ces presque inconnus, la senteur de l’intime ; et j’aimerais revoir cette fille aux cheveux d’ambre. Je voudrais fermer les yeux et écouter la musique bruisser jusqu’au bord de mes pores, jusqu’au fond de mon ventre, s’enfoncer va et viens comme une danse indécente ; absorber les beats pour devenir l’instant ; exutoire fantastique. Je voudrais me fondre quelque part entre la fin de la nuit et le point du jour, oublier la fatigue, et redécouvrir le monde au premier jour des lueurs de l’aube – vue d’une terrasse du Mile-End. Je.

Alors le jour. Dans nos yeux fatigués se reflète le soleil. On voudrait se reposer quand on sera morts mais les corps las les pieds brûlés la redescente – et le retour à la réalité. Il est 6 heures, Montréal s’éveille. Il est temps pour nous d’aller se coucher…

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