C’est toujours difficile de reprendre le clavier lorsqu’on n’a pas écrit depuis longtemps. Je trouve. Quoi dire, par où commencer. On peut jamais rendre à l’idéal les émotions vécues, les paysages traversés, la linéarité du temps qui passe toujours trop vite, ou trop lentement.
Il était bizarre ce mois de juillet. Je me disais, il y a un an, j’ai commencé à pleurer sans raison, juste parce que mon corps saturait de toutes ces émotions avalées-pas-digérées. Il y a un an je savais pas où je serais six mois plus tard, puis c’était le chaos dans ma vie. Un beau chaos destructeur qui a mené à tout reconstruire, ou presque.
J’ai eu trente ans le 17, cette année. C’est passé comme on s’en rend pas compte, comme si je savais déjà, trente ans après tout c’est qu’une année de plus, c’est peut être et surtout le début d’autre chose. On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans. Et à trente, est-on un peu plus adulte ?
Il y a un an, je tombais à nouveau en amour. D’une fille.
Un an plus tard, on s’accompagne toujours dans les joies et les écueils de nos quotidiens.
Il était bizarre ce mois de juillet. Pas pire qu’un autre tu me diras, les mois de mon anniversaire amènent toujours de sales ascenseurs émotionnels, on dirait. On l’a terminé au milieu du bois, au bord d’un lac, noyés de fumée et de citronnelle pour éloigner les bibittes qui voulaient nous manger. C’était beau, si vous saviez, ce que je veux répondre à tous ceux qui me demandent « mais pourquoi t’es partie ? », je voudrais les emmener là sur ce lac miroir et sous ces ciels immenses, au milieu du vert infini. Je voudrais leur faire écouter le silence, et les cris des huards à l’aube. La douceur de l’eau qu’on pourrait presque boire. À mille miles de tous lieux habités.
Il y a quelque chose du Québec que je n’ai rencontré nulle part ailleurs. Quelque chose qu’on voudrait garder pour soi, mais qui ne nous appartiendra jamais. On est des invités, autorisés à pénétrer l’immensité des territoires sauvages à la faveur d’une météo douce et de 30 kilomètres de chemin de terre. Alors, on lâche les rames de la chaloupe, et on se tait, le temps d’une pause. Autour, la nature frémit.
Le ciel s’inverse alors.
(les photos suivantes sont de Virginie et Thomas, nos chouettes voisins-amis)
(et celles ci de Pierre)
Bien joli texte, romantique et si je comprenais…. ce désir d’immensité,
ces silences qui soulignent les bruits de la nature. Ce ressourcement qu’elle
nous procure. Oui, en Provence, il n’y a pas d’eau. Ce n’est pas un paysage paisible.
Pourtant, il y a des petits coins de France, ou nous retrouvons un peu de cette nature Canadienne.
Simplement, tu n’y est jamais allée, où à une certaine époque, trop jeune pour apprécier,
et puis il n’y avez pas Dany.
Dommage pour nous, dans les deux sens:
Si tu étais tombée en amour de la Sologne part exemple, serais tu restée ?
Nous ne pouvons qu’imaginer ce que tu décris, mais nous le vivons une fois par an.
BIses ma fille chérie.
Mam