Intime & Réflexions

samedi, dimanche

photo by le Garçon

Un aller retour à Deauville. La plage presque vide, presque pleine. Les amoureux qui se bécotent. Les ours. Les gamins qui jouent à la balle au prisonnier. Des cris plus loin, non ce n’est pas un grand huit. Zac Efron, sûrement.

Festival du Film Américain

A Deauville, pour être moniteur d’équitation, il faut porter des chaps en cuir et un polo.

Le train du retour, Paris dans la tiédeur du soir. Des coups de soleil.

Une soirée d’anniversaire. Passage éclair. Un bloggeur mode qui fait son coming out, et une Julie pas traumatisée.

Dimanche. Un brunch entre amis, à parler art et refaire nos souvenirs d’expos préférées. Du codage sur iphone, un brownie caramel crème anglaise, thé Marco Polo.

Des ongles gris souris, gris beige, qu’importe. Une robe de petite fille de contes. Des collants bleus plumetis. Un Diner presque Parfait et Runaway dans le salon.

Avatar en 3D et des photos à la con.

Certains jours, il en faut peu pour être heureux.

Intime & Réflexions

exercice d’écriture

(attention: post chiant à tendance autoréflextive nombriliste)

Qu’est ce qui pousse à ouvrir un blog ? Parfois, c’est parce qu’on a quelque chose à dire, à partager. Une passion, des actualités, des looks, des conseils make up, des analyses sportives, des critiques ciné. Qu’importe. Tous ces blogs s’autoalimentent, de par l’actualité, parce qu’il y a toujours (ou presque) des choses à dire.

Je ne vous apprendrai rien en disant que dans mon cas, ce n’est rien de tout ça. Disons le clairement, ce blog est un foutoir à tendance expulsionnelle contrôlé (de ‘expulsoir‘ et de ‘émotionnel‘, contrôlé car tout reste SFW quand même), complètement inspiré par des real facts de ma vraie vie (mais pas que). Du vide qu’on remplit avec des mots, histoire de. Je n’ai pas vocation à faire rire, ni à vous apprendre quelque chose, et encore moins à faire réfléchir. Et si par le plus grand des hasards cela arriv(e)ait, ce ne serait qu’une conséquence fortuite et involontaire.

Alors pourquoi j’écris ?

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Intime & Réflexions

paris by night

paris by night

Il y a des jours – souvent – j’oublie que je vis à Paris.

A Paris, je veux dire, cette ville lumière que le monde nous envie, cette ville d’Arts, cette ville romantique, cette ville magnifique. Paris des films et Paris des Américains. Paris du Louvre, de la Seine et de Saint Germain.

CE Paris.

Comme toute ville dans laquelle on s’installe, il arrive un temps au bout duquel on se sent « chez soi ». Chez soi, comme un trajet familier chaque matin, comme des noms de rues qu’on reconnait, comme un quartier qu’on habite, avec son quotidien. La boulangerie. Le Monop’. La ligne de bus. On prend des habitudes, on sait quel wagon prendre pour arriver en face de la sortie, combien de temps pour faire Châtelet – Place de Clichy .

Il arrive un moment où la ville nous a apprivoisé.

Paris, pour moi, ça a toujours été une forme de fantasme. Depuis mes dix huit ans, Paris et ses mystères, Paris et sa liberté. Le symbole de la ville capitale par excellence, la ville des excès, aussi.

J’y venais chaque année. Une semaine, promener mes baskets dans les musées, les rues, me laisser emmener par l’inspiration. Paris comme une touriste, Paris avec le temps de s’y perdre, d’y rêver. Saint Germain, le Louvre étaient mes quartiers. Et les mystères de derrière les murs.

J’ai oublié que je vivais à Paris depuis que j’y habite. Je ne sors plus tellement de mon quartier, trajet boulot – dodo – ciné, musées le week end, parc Monceau l’été.

Mais certains soirs, lorsque je sors, il arrive que je traverse Paris. De mon 17e vers le Sud, rive gauche. C’est là que la magie opère à nouveau, lorsque de nuit, je traverse la Seine. Lorsque la ville est calme. Lorsque les lumières  des ponts se reflètent sur l’eau. A pieds, à vélo. En scooter. Lever la tête pour regarder les Invalides. La pyramide de la Cour Carrée. Le bitume humide et les reflets.

Alors je me souviens. Paris et ses nuits blanches, à traverser la ville. Paris et ses lumières. Les nuits de printemps en sortie de soirée, les journées à marcher sans savoir. Ces lieux qui me sont aujourd’hui familiers reprennent tout à coup l’ombre du mystère, le goût des découvertes et de l’inconnu.

Alors, Paris reprend de sa superbe, et alors que les touristes et la foule sont rentrés, lors de balades nocturnes, je peux à nouveau dire que Paris nous appartient.

Photo trouvée ici
Au quotidien · Intime & Réflexions

les cartons dans le placard

De retour chez moi, le week end dernier. Chez moi, dans mon Sud natal, une maison dans laquelle j’ai grandi, et que j’ai quittée depuis près de cinq ans.

Cinq ans, c’est court, mais ça laisse le temps d’oublier certaines choses. Entre les déménagements consécutifs, les 6 (bientôt 7) apparts, les aller retours entre Sud et Nord… j’abandonne au fur et à mesure des vêtements, livres, objets et souvenirs. Contenus dans des cartons.

A chaque visite, je trie. Ca, je ne porte plus. Ca je ne lis plus. Ca je remonte à Paris, ça peut servir. Ce bouquin, je l’avais oublié. Des découvertes et des souvenirs, à chaque ouverture de cartons. Des cartes postales accrochées sur les murs. Des photos oubliées.

Et puis il y a ces cartons, trois boites, pour être précise. Des boites à souvenirs, dans lesquelles j’ai rangé au fur et à mesure mes bouts de vie, histoires d’amour et d’amitiés. Agendas du collège, lycée, remplis de petits mots des copines, et de photos. Lettres d’une correspondante que je n’aurais jamais rencontrée. Paroles de chansons imprimées et collées dans un grand cahier vert. Et d’autres. La première rose qu’un amoureux m’a offerte. J’avais 15 ans. Des lettres, encore, des cartes postales de pays lointains, des boites remplies d’objets qui – à une époque – avaient une signification. Un emballage cadeau fait main. Mes nounours, complètement usés par les années passées à les trainer partout. Encore des lettres.

Etrange de retomber sur ces souvenirs. Je ne sais pas ce que j’en ferai. Ces petits bouts de vie, des choses qui ont comptées, à un moment, pour moi. Pour la plupart, ces lettres je ne veux pas les relire, ces photos je ne veux plus les regarder. Et pourtant, je suis incapable de m’en séparer.

Alors ça reste là, dans ces cartons, au fond d’un placard. Un jour peut être, en version Fight Club (oui j’ai regardé ça hier soir, bon), tout cramera. Et ça ne me fera sûrement rien. Mais voilà, je suis une bloquée de ce genre de choses, infoutue de jeter ce qui a eu une valeur sentimentale. Les gens qui brûlent les affaires de leurs exs pour mettre fin à une histoire, je ne comprends pas.

Non, chez moi le passé est bien enfoui, enfermé dans des boites souvenir, ma manière de respecter la mémoire de ces moments passés, de refermer un pan d’une époque. Comme un journal intime qu’on garde mais qu’on ne lit plus. Les couvercles sont restent fermés, mais parfois, un retour at home, alors que ma chambre d’enfant, et celle de mon adolescence n’existent plus, il suffit d’ouvrir la boite de Pandore pour replonger dans ces souvenirs qui ont fait de moi ce que je suis.

Il faudrait juste mettre un gros autocollant dessus, avec écrit

FRAGILE

NE PAS DERANGER

Intime & Réflexions

qu’est ce que tu veux pour noël ?

Noël, c’est dans dix jours. Une semaine, en fait. Je sais pas pourquoi j’ai absolument envie qu’on soit le 15, mais on est bel et bien le 17.

Comme tous les noëls, et j’imagine comme dans la plupart des couples et familles, on m’a demandé ce que je voulais pour Noël. Le Garçon, MonFrère, mes parents… le problème c’est que…

… je ne sais pas ce que je veux pour Noël.

Et j’ai soudain la nostalgie de l’enfance, cette époque bénie où on n’avait pas les moyens de s’acheter ce dont on rêvait, où on bavait pendant des semaines sur les catalogues de cadeaux, les vitrines avec leurs camions des Barbie et les Toy’r’Us aux rayons remplis de Playmobils.

A l’époque, c’était simple, on écrivait une lettre au Père Noël, un truc du style « cher Père Noël, je voudrais le cheval de Barbie, et le coffret PollyPocket avec le vernis à ongles dedans, et puis aussi un Lego StarWars pour jouer avec mon frère, et un Monopoly ». On était polis. Sages. On se lavait les dents matin et soir, et parfois même le midi et on jouait à chat dans la cour de récré. Oui, les envies étaient simples…

Plus tard, on n’a plus cru au Père Noël, et la liste est devenue quelque chose comme « Papa Maman, je veux (envolée la politesse) une paire de Doc Martens, un parfum Lolita Lempicka et un DiscMan« . Le scooter, c’était pour l’anniversaire.

Aujourd’hui je gagne ma vie. J’ai un peu d’argent de côté, je me paye un voyage à New York et on m’offre des supers week ends en amoureux. Mon placard est rempli mais je bosse derrière un ordi et ne sors plus vraiment en boite le soir, et puis il fait trop froid pour acheter une nouvelle paire d’escarpins. Ce dont j’ai envie, je l’achète, et la liste des cadeaux demandés à mon anniversaire a bien rétrécie.

On pourrait dire « elle se plaint mais elle a tout ! », peut être. La vérité c’est que si je devais faire ma liste au Père Noël cette année, ce serait…

Cher Père Noël,

Je doute que tu existes, même si un jour ou l’autre je ferai croire à mes enfants que si. Cette année j’ai été sage, peut être plus que d’autres années, ou pas vraiment. Ce qui me ferait vraiment plaisir ne s’achète pas. Quelques heures de libre par jour pour pouvoir trainer, dormir un peu plus, voir le ciel lorsqu’il fait encore jour, blogger autre chose que des conneries. Un endroit où je me sente bien, un appart avec du soleil qui rentre par les fenêtres et des murs à repeindre, pour y accrocher les tableaux de ma mère. Un projet qui me tienne à coeur, et me motive plus que rédiger mon mémoire et me lever pour aller bosser tous les matins. Passer plus de temps avec les gens que j’aime et qui sont loin…

Voilà, ce que je voudrais. Du temps pour moi. Quelques murs à décorer. Un rayon de Soleil par ma fenêtre le matin. Du temps…

Intime & Réflexions

la girafe, le lion, et l’éléphant

Il était une fois une girafe, qui vivait dans la savane. Cette girafe s’appelait Tippelskirchi, ainsi que ses parents l’avaient prénommée. Tippelskirchi avait grandi sans trop d’encombres entre un baobab et un acacia, entourée de singes, de gazelles et de lions paresseux. Sous le soleil d’Afrique, elle passait ses journée à grignoter des feuilles bien vertes et courir après les zèbres. Tout allait bien. Jusqu’au jour où Tippelskirchi décida de partir de chez elle pour trouver le Grand Namour.

En effet, avec un nom pareil, Tippelskirchi avait développé un gros complexe, et si elle se trouvait jolie girafe, elle était persuadée que son nom impossible l’empêchait d’avancer dans la vie. Chez les girafes, on avait juste un prénom. Tippelskirchi ne pouvait donc même pas utiliser un deuxième prénom, ou son nom de famille. Elle était pourtant résolue à faire quelque chose. C’est donc pourquoi elle pris un jour la route, emportant avec elle sa Puce préférée, ainsi que quelques brins de soleil de son pays. Elle partit avec ses grandes pattes, et ses taches, en suivant le chemin des nuages.

Dans la savane, il y a une légende bien connue, qui raconte que le Grand Namour vit là où les nuages s’entassent, là où la montagne ne touche pas le ciel à cause des gros cailloux, là où il n’y a pas de mer, ni de lumière, ni d’arbres.

Alors Tippelskirchi suivit ce que racontait la légende, et marcha. Elle marcha longtemps, en regardant les nuages courir très vite dans le grand ciel, elle marcha longtemps, s’arrêtant parfois pour dormir, et parfois pas, lorsque la nuit trop sombre masquait les loups de la savane. Sa Puce préférée, qu’elle appelait Numéro Une (car c’était sa première), était à son habitude, installée entre ses cornes, suçotait un poil ou deux lorsqu’elle avait faim.

Et un jour, elle arriva Là Où Le Ciel Finit. Elle avait eu peur de ne pas reconnaitre l’endroit. Pourtant, c’était devenu évident. Devant elle s’étalait à perte de vue des centaines de milliers de petites Cases carrées, de toits de tôles, de ruelles enchevêtrées. A l’horizon, on pouvait voir de grandes tours, qui semblaient à cette petite girafe autant d’immenses montagnes très droites, et très hautes. On ne voyait plus le ciel, celui ci se fondait avec la brume épaisse au dessus des toits et des cheminées. On ne voyait plus d’arbres, entre les murs de terre n’apparaissaient que des lignes de poussière. On ne voyait pas la mer, à perte de vue, seules ces cases sales et ces tours immenses qui s’enfonçaient dans la brume du ciel.

Tippelskirchi s’arrêta un instant. Où était-elle ? que pouvait bien faire le Grand Namour dans ce lieu hostile ? Comment le trouver ? Mais la Puce Numéro Une lui souffla dans l’oreille de ne pas hésiter. Elle avait parcouru trop de kilomètres sous le ciel tour à tour rouge, noir, et blanc. Elle avait traversé des plaines, des collines, de forêts, escaladé des montagnes, nagé dans des fleuves, et suivi le littoral. Elle n’avait plus rien à perdre.

Elle s’enfonça donc vaillamment dans la Ville.

(…)

à suivre…

Intime & Réflexions

le temps qui s’arrête

Je poste beaucoup sur mon blog en ce moment. Je tweete beaucoup aussi. Je multiplie les comptes, même. Des histoires de girafes.

Août à Paris, il y a des gens qui travaillent. J’en fais partie. Travaillent. Se rendent à leur travail, m’a repris quelqu’un hier soir. C’est un peu vrai. Il flotte dans l’air une espèce de langueur dans laquelle tout le monde semble se couler. Quelques sursauts en début de semaine, demandes d’agences de retour de vacances – Juillet -, préparation des campagnes de la rentrée. Repos. En fin d’après midi, je travaille sur mon mémoire. J’essaye. Parfois les mots m’échappent, tout semble se mélanger. J’ai trouvé le bon bout, je crois. Un plan qui se forme petit à petit, des références.

Août à Paris, il n’y a pas grand chose à faire. La vie continue, calme, cette même langueur qui nous englobe. J’ai la chance d’avoir des amis qui ne sont eux non plus pas en vacances. Twitter devient un chat géant, pour se lancer des invitations à des piques niques improvisés, commenter L’Amour est dans le Pré, s’inviter à une soirée. On termine sa journée, on marche un peu vers le Shopi d’à côté, et on part rejoindre d’autres sur une pelouse du 7e, regarder un film en plein air, boire du vin dans un appartement.

Jeunesse dorée. Jeunesse comblée. Peut être. Jeunesse qui doute, se cherche, ne se trouve parfois pas. Ceux qui sont au chômage et peinent à finir leurs mois. Ceux qui aimeraient ne pas être seuls avec leur chat, le soir. Ceux qui s’aiment, et qui sont loin.

La vie est douce, certains soirs. Lorsque l’alcool rouge délie nos langues, on parle de nous, même si on se connait peu. Des mises au clair après des disputes, aussi. Dans la bulle de notre milieu, tout tourne, et les « extérieurs » finissent par ouvrir un compte Twitter pour pouvoir prendre part, eux aussi.

Après midi photos. Dimanche à Deauville. Août à Paris, il fait gris.