Montréal, Québec

le grand déménagement

montreal-demenagementIl existe au Québec une coutume assez étrange. Chaque fin de semaine du 1er juillet, la moitié de la ville déménage. Alors les rues se remplissent de camions, et les trottoirs de meubles, cartons et autres encombrants (c’est le moment de faire les poubelles) (je remets plus la main sur cet article où je disais faire les poubelles, mais true story).

Le 1er juillet, c’est (officiellement) la Fête du Canada (l’équivalent de notre 14 juillet). Sauf qu’au Québec, province souverainiste s’il en est, la Fête Nationale est le 24 juin, pour la Saint-Jean. Et la Régie du Logement (on aime bien les Régies au Québec) a décidé dans le plus grand hasard que tous les baux de location commenceraient… le 1er juillet.

(Edit suite à un commentaire de Doris : En fait, ce n’est pas la Régie du Logement qui a choisi la date du 1er juillet. D’ailleurs, il y a plusieurs années, c’était le 1er mai (qui n’est pas férié ici, la fête du travail étant en septembre). Voici un lien qui explique bien la situation: http://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_du_d%C3%A9m%C3%A9nagement)

Ici, contrairement à la France, on ne peut pas vraiment rompre son bail en cours d’année. Les baux locatifs sont d’un an, du 1er juillet au 30 juin, et si on quitte son appartement entre ces dates on est chargé de retrouver un locataire, et on reste « responsable » du bail. Alors ça arrive (comme moi) qu’on emménage en cours, mais le bail sera automatiquement renouvelé au 1er juillet. C’est la loi.

Cette petite fantaisie occasionne donc un charmant ballet dans les rues de Montréal. Puisque tout le monde déménage le même jour (ou presque), la location de camion est un vrai problème, et les déménageurs font fortune en quelques jours. Dans les apparts, on entasse ses affaires tandis que les anciens locataires sont en train de vider les leurs.

Comme c’était pas assez l’fun, ce 1er juillet on a battu des records de chaleur. Journée que j’ai passée à comater sur mon matelas avec le moins de tissu possible pour me toucher, et la compagnie de deux ventilateurs (auxquels je dois aussi pas mal de mes nuits). L’été est là. On commence à marcher dans une flaque de chaleur lourde et collante sur les trottoirs, la peau qui pègue dès qu’on fait trois pas, les nuits à tourner en rond parce qu’il fait tellement chaud, les moustiques. C’est aussi les parcs, les barbecues, les festivals, le Village Éphémère, les feux d’artifice, les glaces, les touristes qui envahissent le Vieux Port. La ville qui se métamorphose en quelques semaines. Les jupes et les shorts partout. Les fraises. Le ciel immense, et ces orages, et ces couchers de soleil.

feux-village-ephemere balcon arbretarte-fraises-quebecC’est tellement incroyable, l’ambiance de Montréal depuis quelques semaines. Comme disait un ami : « chaque hiver je me demande ce que je fous à vivre ici, et je me dis que ce sera la dernière année que je supporte ça. Chaque printemps, je me souviens pourquoi j’aime tant cette ville, et je rempile pour une année de plus. »

Alors voilà. Je vais vous le redire une pénultième fois, mais estie Montréal que je t’aime à chaque jour encore plus fort.

(photo du trottoir et de la tarte aux fraises par ma copine Maryne <3)