Chroniques · Voyages

le jour où je suis allée chez Mickey

Alors là, tu comprends rien au titre, et tu te dis « mais de WHAT elle parle ? » (parce que tu es soooo bilingual, isn’t it ?).

Et je te réponds, mais c’est pourtant simple, chez Mickey, c’est Disneyland Paris !!

(avant, ça s’appelait EuroDisney. peut être t’en souviens tu, petit lecteur, toi qui a rêvé d’aller voir la Grande Parade et vu les pubs pour Space Mountain à la télé. et puis ils ont changé. me demande pas pourquoi. peut être l’ambiance Pariissss so French, ou la similitude avec EuropaPark, un vrai parc d’attractions pour grown up avec des vrais manèges qui te secouent pour de bon et des fausses Bakerei françaises)

J’ai donc été chez Mickey. Un dimanche de Mars, par -3°C et grand soleil. J’installe le décor, tu vois, parce que ça justifie à lui seul la raison d’être de ce post. En résumé: c’était blindé. Minimum 30 minutes d’attente aux attractions les plus moisies (comprenez, celles où t’as pas envie d’aller), et jusqu’à 2 heures et quelques pour des trucs un peu plus funs.

Alors là il y a un truc qui me dépasse avec Disney. D’abord, pourquoi donc les gens décident de venir à Disney un jour où on se pèle le c*l ??? Genre c’est fun de faire la queue pendant 2 heures dans le vent glacial (non j’exagère pas) de Marne la Vallée.

Youhou.

Ok, nous aussi, on y était. Mais on avait pas le choix tu vois.

Autre truc, qui me dépasse encore plus. Pourquoi emmener ton gosse de trois ans et demi (et encore je suis gentille) voir Mickey ? C’est que Disney, c’est un truc pour âge tendre, ok, mais quand même. Entre 6 et 14 ans, ça passe encore (14 ans c’est pour atteindre les 1m32 minimum pour faire Space Mountain). Plus jeune, sérieusement, c’est pas gérable. Le gosse qui couine comme il peut parce qu’il fait froid, et qu’il a peur de Dingo, et que de toute façon il croit que dans Le Monde de Némo, le héros, c’est Doris (le poisson lune amnésique. si, souviens toi…). Résultat, au bout de la dixième minute d’attente pour Peter Pan, le minot engoncé dans sa poussette et sa couverture polaire « Baloo » (achetée à Disney parce que Papa Maman n’avaient pas prévu qu’il ferait -3°C), se met à chialer et à couler du nez.

Super, toi t’es à côté, tranquille, quand soudain un machin sous couverture se met à hurler à la mort. Bon. Zen.

Parmi les visiteurs qu’on peut croiser chez Mickey, en plus des familles avec plus ou moins d’enfants d’âges divers qui monopolisent les quelques tables disponibles des fast food, il y a les groupes d’ados. Enfin, ados, genre 14-15 ans. L’âge où tu commences à affirmer ta vraie personnalité, tu vois. L’âge où tu peux pas t’empêcher de glousser tant que tu peux si tu es une fille, et de crier le plus fort possible avec ta voix de semi bébé si tu es un garçon. C’est que faut montrer aux filles qu’on est des mecs, des vrais. Trois poil au cul et ça se sent plus pisser, comme disait une copine. Et alors eux, va les calmer quand ils te font du rentre-dedans parce que Space Mountain, quand même, ça fait peur, et qu’il faut en discuter tout du long (et sauter partout, mais ça j’ai pas encore compris l’utilité).

Enfin, à Disney, il n’y a pas que les visiteurs qui font de ta visite une aventure. C’est à dire que sur un plan marketing ils ont réussi, les mecs de Disney, à nous faire vivre un vrai truc expérientiel (décidasse à Marcel). Il y a un bouquin de marketeux qui disait qu’un truc qui génère de la conversation, c’est par exemple un restaurant à Montréal qui sert un plat typique de là bas, et pour lequel il y a toujours la queue. Le mec explique que ça fait partie de l’expérience, attendre sous la neige Montréalaise. Bon.

Pour le coup, Disney, c’est totalement de l’expérience. Ambiance tournez manège. Si vous y êtes déjà allé, vous savez, ces files d’attente à surprises, où tu penses être à 10 mètres de l’entrée mais en fait non, ya une feinte, ya encore trois serpentins de 50 mètres de long avant. Arrivé enfin à l’entrée du machin, super t’es content tu sauterais presque de joie (bon déjà tu vas plus te geler les mains, et ça c’est cool). Mais la déception est à la hauteur de ta joie furtive, car en fait, à l’intérieur, il y a encore un tas de sinuosités à traverser avant de toucher le Saint Graal…

Je ne sais pas QUI a inventé les files d’attente Disney, mais je lui tire mon chapeau. Comment réguler le flux des gens ? En faisant une queue interminable.

Disney, donc, c’est une aventure à part entière. Quand tu repars de là, des souvenirs plein la tête, tu te remémores avec émotions l’odeur des pop corns et des frites; les cris des enfants fatigués; l’image de ces looks bariolés, moustachus, chevelus, percés, issus de la France – et du Monde ! – entier. Sur toi, les traces de la lutte pour entrer en premier dans le wagon de Space Moutain. Dans ton ventre, la digestion difficile du hot dog du midi. Mais malgré tout ça, Disney, tu es content d’y être allé.

CQFD

PS: Merci aux Tortues pour cette journée toute de même très chouette 😉