Montréal, Québec

fromage francais

Il y a quelques semaines, le Figaro.fr titrait royalement  :

« Le Canada ouvre ses portes aux fromages français »

Alors vous, mes compatriotes qui vivez tranquillement dans notre chère patrie, et qui achetez gentillement votre fromage chez Monoprix ou Géant Casino sans vous poser de question au moment de passer à la caisse, vous pouvez pas comprendre. Mais ici, au sein de la communauté des Français-expatriés-au-Canada-et-plus-particulièrement-à-Montréal-parce-qu’on-est-pas-originaux-et-oui, ça a été une bombe. Et voilà que l’article est partagé, Facebooké, Twitté, Instagramé, avec des commentaires ultimes comme quoi cet accord de libre échange UE-Canada nous ouvre les portes à une vie nouvelle et vachement plus meilleure qu’avant.

Ah bon.

Parce que c’est vrai qu’à lire ce titre du Figaro, et les commentaires inspirés de mes compatriotes, on dirait presque qu’au Canada, contrée sauvage et pas franchement débroussaillée, pays exotique et peu civilisé, on ne trouve pas de fromage (français).

Merde. Me dis-je en regardant mon assiette. Mon frigo. Mon régime alimentaire depuis ces derniers mois. Merde (bis, je suis Française, je jure donc tous les trois mots), que mange-je donc depuis mon arrivée ? Que sont-ce ces aliments à base de lait qui remplissent le tiroir de mon Frigidaire ? (NDLA: la marque Frigidaire existe encore ici – je vous disais bien que c’était un peuple étrange…) QUE CONSOMME-JE depuis des mois, pratiquement quotidiennement si ce n’est du FROMAGE FRANCAIS ?!

caviar québécois

Imaginez ma stupéfaction. Le choc. Découvrir après des mois de consommation que ce Chabichou que je chéris (directement depuis sa racine « cher » – 10$ le crottin), que ce Comté qui fait mes jours et ce Beaufort dont je rêve la nuit (parce qu’il est à 80$ le kilo et que j’ai pas encore osé me lancer), tout comme le Boursin et le Président vendus au prix du lingot dans mon IGA sont des ERSATZ de fromages français ?

Un vrai traumatisme. Continue reading « fromage francais »

Montréal, Québec

la bouffe

Oui, la bouffe. Car quand on est française, gourmande et amatrice de soirées pain/vin/fromage, on a toujours un peu peur de ce qu’on va trouver en quittant notre chère patrie de la Gastronomie. Et c’est un commentaire sur Instagram qui m’a donné envie de vous parler de mes (pas vraiment) nouvelles habitudes alimentaires, et de la bouffe à Montréal en général…

On va entrer tout de suite dans le vif du sujet et briser les illusions comme quoi la France est le seul pays où on mange correctement: à Montréal (je me contenterai de parler de ce que je connais et de ne pas généraliser sur le Canada), on trouve à peu près les mêmes choses que dans n’importe quel supermarché français, et on mange plutôt très bien côté restos. Depuis quelques années – et l’arrivée massive d’immigrants, européens ou non -, Montréal s’est doucement positionné comme une capitale du Fooding en Amérique du Nord. On y trouve des grands chefs, des restos créatifs, et une cuisine métissée du monde entier. Et pas besoin d’aller dans les quartiers « branchés » pour trouver un bar/resto sympa: à côté de chez moi, on trouve par exemple de très bons indiens (pas chers), un café scandinave, des bars qui servent des bons mac’n’cheese pour 6$, des italiens, et même une crêperie. Le truc que j’adore, c’est qu’on peut manger à peu près n’importe quoi à n’importe quelle heure…

genre des tartines suédoises à 17h

Côté magasins, l’organisation est un peu différente de chez nous. Ici, pas de grande surface. En ville, on va au Provigo, IGA et autres Metro du coin (il y a d’autres enseignes mais ce sont celles que je connais le mieux). Ces moyennes surfaces sont l’équivalent de nos Monoprix, et proposent seulement de l’alimentaire. On peut y acheter des fruits et légumes, de la viande, des laitages, des surgelés, etc. On y trouve aussi un peu d’alcool (bière et vin), mais ce n’est pas l’endroit idéal pour acheter ça… On trouve aussi de très nombreuses épiceries spécialisées, bio, produits exotiques etc. Contrairement à nos habitudes françaises où plus c’est grand, moins c’est cher, les épiceries spécialisées sont bien souvent meilleur marché que les moyennes surfaces. En témoigne le Mondiana, épicerie bio à 50m de chez moi qui propose des prix plus bas que l’IGA sur certains produits. Enfin comme en France, on trouve aussi des boucheries, fromageries et des marchés couverts, comme le Marché Jean Talon ou Atwater. On peut y trouver des produits plus spécifiques qu’en moyenne surface, et des producteurs locaux (les Québécois sont très fans d’acheter local). Continue reading « la bouffe »