Intime & Réflexions · Montréal, Québec

partir, c’est mourir un peu

Avant toute chose, je tiens à dire que je ne suis pas d’accord avec cette phrase. Alors oui, si on lit le poème d’Edmond Haraucourt dans son intégralité (je vous rassure, comme tout le monde je connaissais la phrase mais pas son auteur ni le texte en entier: Google est mon ami), on comprend un peu mieux ce qu’il a voulu dire, mais bon.

Venons en au fait.

Lorsque je suis arrivée au Canada, un ami (français, expatrié ici depuis 4 ans) m’a dit: « tu verras, tu vas prendre l’habitude de dire au revoir, et c’est pas toujours facile de voir partir les gens ». Sur le moment, j’ai rigolé, je lui ai dit t’es gentil, mais j’ai pas mal bougé, changé d’amis, des gens qui ont été importants un moment et ont disparu de ma vie, j’en ai eu des tas. Et puis j’ai récemment expérimenté la chose. Et j’avoue que je comprends mieux. A Montréal, les Français sont souvent là en CDD: PVT, expérience, stage, études. Il y a ceux qui repartent parce qu’ils ont fait leur temps, ceux qui n’ont pas réussi à renouveler leur Visa, ceux qui ne passent pas l’hiver, et d’autres.

Alors oui, dans n’importe quel endroit on a toujours des gens qui partent, qui quittent Paris pour la Province, ou ailleurs. Mais lorsqu’on est entouré d’expatriés, le turn over est un peu plus fréquent.

Dans deux mois, un autre de mes amis va quitter Montréal. Ca fait 7 ans qu’il est au Québec, d’abord pour les études, puis pour le boulot, et pourtant il a décidé de rentrer, pour reprendre des études et se rapprocher de sa famille. Parmi ceux qui restent, il y a celui dont la mère est malade, celle dont la soeur a accouché, ceux dont les amis se marient. Ici, notre famille, c’est les amis, les autres expatriés qui comme nous ont décidé de quitter leurs proches pour refaire leur vie.

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