Au quotidien

le jour où je suis allée golfer

Parfois, dans ma vie de fille de 23 ans, il se passe des choses étranges. Des choses très étranges même. Des choses que je n’aurais jamais imaginées pouvoir m’arriver. Et hier, il s’est passé ce genre de chose totalement improbable et irréalisable dans mon esprit, une chose tellement incroyable que si une Moi du futur était venue me dire que ça allait arriver un jour (avec photos à l’appui), je ne l’aurais pas crue.

Dimanche, pour la première fois de ma (longue) existence, je suis allée golfer.

Je n’expliquerai pas le pourquoi du comment. Il est de ces raisons qu’on préfère taire, du moins aux yeux du grand public et dûes au respect de mon anonymat. Et puis surtout, je n’assume pas du tout d’avoir cédé à ces raisons. Enfin, toujours est il qu’après avoir partiellement évité le golf du samedi après midi, je me suis retrouvée projetée de force sur le périphérique parisien, filant à 140km/h vers l’hippodrome d’Auteuil.

Auteuil. Cette ville citée dans le très célèbre « Auteuil Neuilly Passy » des Inconnus. Auteuil, donc, a son hippodrome. Comme Longchamp ou Vincennes, ou le Prado (à Marseille, bande de Parisiens). Et comme beaucoup d’hippodromes, au milieu, il y a de l’espace. De l’espace inutilisé qui, mis à profit par de savantes plantations de gazon, peut devenir un golf…

A Marseille, pour l’hippodrome, ils ont mis un huit trous. A Deauville, un terrain de polo. A Auteuil, c’est juste un practice. Et là, je rétablis enfin la vérité vraie. C’est à dire que « golfer » est un mot un peu trop élaboré pour décrire mon activité sur ladite pelouse. Car un practice, c’est tout bêtement des minis stands où le pékin du coin qui veut apprendre à taper la baballe ou améliorer son swing vient s’entrainer. On te file donc un seau de balles, un club, et démerde toi.

Heureusement j’avais un « prof ». Qui m’a expliqué gentiment comment poser les mains sur le grip, et flexer mes genoux (pas comme au ski), en gardant les pieds parallèles et dans l’axe, et le bras tendu, et tout ça en essayant de toucher la balle sur la tétine.

(oui j’utilise plein de mots savants de golfeuse, je suis presque une pro maintenant wouhou)

Pour le coup, le golf c’est un peu comme le ping pong. En fait, tu passes plus de temps à te baisser pour ramasser une balle et la remettre sur la tétine (sorte de truc en caoutchouc sur lequel on pose la balle quand on est débutante comme moi) qu’à taper dedans. A noter que, forcément, j’étais en jupe. Je m’étais un peu crue sur un cours de tennis niveau tenue (une baballe, de la pelouse, des gens riches, c’est presque pareil quoi). Enfin, après quelques tentatives  et étirements, j’ai réussi à toucher la balle et l’envoyer dans une trajectoire pas trop pourrie (merci à mes supporters très conciliants) à 60 mètres.

Oui, je suis fière de moi.

Après toutes ces émotions (c’était fatiguant), et ayant épuisé nos seaux de balles, nous en avions terminé avec ce fabuleux sport.

Et oui, sport. C’est là que je me permets d’avouer que (seuls les cons ne changent pas d’avis), le golf est un sport. Car croyez le ou non, j’ai des courbatures. Au dos,  aux mains, à l’avant bras, et à la cuisse (ce dernier phénomène n’ayant d’ailleurs toujours pas été expliqué par la médecine du sport, il est probable qu’il soit dû à une perturbation naturelle de mon organisme, ou à la pratique d’activités annexes plus tard dans la journée).

Conclusion: Le golf, c’est marrant 10 minutes. Et le lendemain t’as mal partout. Ce soir je vais courir. Je suis trop une sportive.