Voyages

je suis venue te dire que je m’en vais

Salut petit lecteur, salut petite lectrice, salut tomme de brebis et autres éléments minéraux. Ceci est un post pour t’annoncer que je m’en vais. Oué oué. Je m’en vais pour des contrées plus clémentes, des reliefs aux pentes enneigée, un lieu où on parle d’ubac et d’adret, et où les costumes locaux vous font ressembler à un yéti.

Oui, je pars au ski.

Voilà.

Et c’est bien mérité (me dis-je), car figure toi que ça fait deux longues années que je n’ai pas dévalé les pentes rouges et bleues (noires c’est trop bosselé) à toute berzingue, perchée sur mes supers skis que j’aime d’amour (et que j’ai refait farter/nettoyer/rapiécer, merci MonFrère et son chef) et engoncée dans ma super tenue Quechua qui déchire sa maman (même si tu es un fervent détracteur de Decathlon, toi, je j’aime quand même et ma veste elle a trop la classe).

Super skis Miss Demeanor que j’aime d’amour
von-zipper-quechua Là on dirait pas trop, mais j’ai la classe (en vrai)

Cachée derrière mon masque et mon bonnet, noyée dans un  mètre de pow pow, je vous laisse donc vaquer à vos occupations Marsiales, en souhaitant qu’aucune de mes jambes ne choisisse de se casser durant le séjour.

Rendez vous le 22 Mars !

Au quotidien

decathlon BBA univers montagne bonjour…

Il fut un temps, je n’étais pas stagiaire. Encore étudiante, et dotée de charmantes vacances d’été de quatre mois, ainsi que de semaines assez light niveau cours, j’avais largement le temps d’occuper mes week ends et longues journées d’été en tentant d’arrondir mes fins de mois et d’éponger l’alcool les fringues les dépenses occasionnelles hors budget. Tout avait commencé par ce qui s’appelle un « job d’été ». Pour certains c’est vendeur de chouchous sur la plage, pour d’autres animateurs de braillards colonies de vacances ou de scouts. Pour ma part, j’avais postulé par vraiment par hasard  (oui car mon amoureux de l’époque y travaillait) dans un magasin à côté de chez moi. Grâce à l’appellation de ma prépa (commerce), et à je ne sais quelle intervention divine capacité soudainement déployée à vendre mes qualités de sportive accomplie, j’ai été prise.

J’ai donc intégré MonJob de l’époque, un magasin bien connu à l’enseigne bleue et blanche, temple du sport accessible à tous, pays des petits prix qualité où les noms de MDD sont rois et ou les vendeurs portent… un gilet bleu (so sexy).

(tadam)

Mon poste ? Vendeuse sportive Univers Montagne. Oui, Univers. Et oui, Montagne. Alors pour les gens qui n’ont jamais vraiment fait attention à tout ce joli linéaire coloré mis en place dans cette fameuse enseigne, « Univers », c’est comme un rayon, mais en plus grand, où on vend tout un tas de trucs autour d’un même domaine sportif. Donc en l’occurrence, la Montagne ça regroupe(ait) le camping, la randonnée, l’escalade, l’alpinisme et les sports d’hiver.

(et oué, j’ai vendu/plié/déplié/jeté/replié 18 fois par jour cette fabuleuse innovation qu’est la tente 2Sec)

Enfin, ce post n’a pas pour but de faire l’apologie du magasin de sport (même si c’est mieux que GoSport, bouhh), mais pour revenir sur cette fabuleuse expérience de vie qu’est le job de vendeuse.

Vendeuse Univers Montagne, d’abord, ça porte un chouette gilet bleu et gris (en fait supposé blanc, mais avec le temps, ça s’estompe). Et puis comme on bosse dans un magasin de 6000 8000m² sur des journées de 8 heures, mieux vaut être en baskets. Et jean. Et après quelques mois à avoir mal aux pieds avec les ballerines/baskets fashion, on achète les chaussures rando-raid Quechua. Vous pouvez donc imaginer, c’est so sexy.

Vendeuse Univers Montagne, ensuite, c’est des mecs qui arrivent et face à ta frimousse de gamine de 16 ans (en jean et baskets ça arrangeait rien), te font « Bonjour, je cherche UN VENDEUR pour me renseigner« . A ce moment, une seule réponse possible pour éviter de leur envoyer ton téléphone dans la tête (oui on avait des genre de téléphone talkie pour répondre aux demandes urgentes, genre aller chercher les retours cabines, ou le prix de la paire de chaussettes Quechua Diosaz 10 Jr) : « Oui, vous cherchez quoi ? » En étalant un grand sourire niais (en plus, à l’époque, j’étais blonde, c’est pour dire l’absence de crédibilité). Ne bossant pas au rayon Cycle ou Plongée, bien connus des machos de première, mes clients, après les avoir noyés pendant dix minutes de termes techniques finissaient par me dire « Vous vous y connaissez bien en fait ! » (et toc dans les dents).

Vendeuse Univers Montagne, c’est des moments de solitude, quand tu tombes sur le club de kékés qui ont décidé de partir faire du camping et de t’acheter la fabuleuse Tente 2 Secondes, ainsi que d’autres accessoires tels que des matelas et des duvets. Une fois sur deux, les kékés finissent par te tutoyer (normal, mais mon gars on a beau avoir le même âge on n’a pas gardé les cochons ensemble) et te faire des allusions vaseuses comme quoi tu pourrais venir les aider à monter la tente (avec clin d’oeil et gloussements associés). Il y a aussi le père de famille dépassé, et ses gamins qui ont décidé de reconvertir le Showroom en terrain de jeu, qui ne dit rien, et tu te sens obligé de reprendre les trucs braillards et excités à sa place, avec le risque de te prendre un regard de travers.

Enfin, de l’action, des rencontres, de la passion (du sport, bien évidemment). A tel point que quelques années plus tard, même je ne « pisse plus bleu » (corporate joke inside), je continue à soutenir et vendre Quechua et l’enseigne bleu et blanche. La preuve, ce midi je vais jouer la conseillère pour un ami.

Vendeuse Univers Montagne un jour, presque pour toujours…