Intime & Réflexions

un tout petit rien

J’ai dit au revoir à mon Sud natal comme si je revenais demain – c’est à dire, pas vraiment.

C’est toujours comme ça je crois, les adieux ou les au revoirs, on sait plus trop si ça change quelque chose d’y mettre une symbolique. C’est le retour qui fait un petit pincement au coeur, ce qu’on attend, c’est de revenir. Alors je préfère pas me demander c’est quand, la prochaine fois qu’on se retrouve. Je préfère dire au revoir comme si on partait pas loin, comme si on pouvait se serrer dans nos bras aussi souvent qu’envie, comme si l’odeur de la garrigue et la douceur du soleil d’hiver n’allaient pas me manquer, ou (presque).

C’est que, j’ai si vite oublié la morsure de la distance, les blessures immobiles du temps qui passe et des mois qui ne nous voient plus changer. J’ai déjà oublié l’année qui vient de s’écouler, les larmes parce que le manque, parce que c’est dur d’être aussi loin, surtout quand ça va mal, les nuits d’angoisse à décompter les mois qui nous séparent – ceux d’avant, parce qu’on ne sait plus quand sera la prochaine fois qu’on se serrera dans nos bras.

C’était hier pourtant, on s’est quittés il y a neuf, douze, dix-huit mois, il suffit d’un hug, un sourire, quelques mots pour se dire que c’était un tout petit rien.

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Un tout petit mois de voyage. On était usés, fatigués, pressés jusqu’au bout de cette année dont on ne voyait plus la fin. On est partis en se disant, on a besoin de vacances, plus que tout, avant de recommencer à vivre. On a besoin de temps, aussi, pour se retrouver, faire le point, discuter des mois passés, et de ce qui s’en vient. On s’est retrouvés, à coup de 24/24 et 7 jours/7 collés. On n’a pas vraiment fait le point, ni discuté, ni regardé en arrière. Ce qui s’en vient ? C’est le flou artistique. On a juste ouvert une parenthèse douce et chaleureuse, on a pas compté les euros, ni les jours qui passaient ; on a laissé dehors les trucs d’adultes et les responsabilités, on s’est laissés porter par les journées, rythmés par trop de bouffe et trop d’alcool (si vous demandez : + 5 kg). J’ai vécu comme j’avais besoin de vivre – dans l’instant présent, profitant de chaque jour sans penser à ce retour qui se rapprochait.

Ça fait du bien, de décrocher pour vrai. De plus devoir se projeter trop loin car le présent est trop difficile à vivre. De pas avoir à se poser de questions, se soucier des ressentis des autres, ou prendre en compte les potentiels dommages collatéraux.

Ma nouvelle année commence ici, en transit dans cet aéroport d’Amsterdam, à finalement poser quelques pensées et me demander ce que je vais faire demain. J’ai du mal, j’avoue, à me projeter. Comme si avoir passé trois ans sur le fil avaient désactivé ma capacité à construire. Comme si la concrétisation de toutes mes attentes me laissait désarmée devant tant de futurs possibles.

À mon habitude, je n’ai pas pris de « bonnes résolutions ». Je voudrais simplement me donner les moyens d’entreprendre et d’aboutir les projets qui me rendront heureuse et me feront évoluer. Je voudrais être une meilleure personne, pour moi-même, et pour les autres. Je voudrais simplement continuer de grandir, et réapprendre à rêver.

Intime & Réflexions · Voyages

la parenthèse

Dans quelques heures, je serai dans un avion d’Air France, direction Paris. Dans quelques heures, j’atterrirais à Roissy, dans ce grand terminal tout beau tout neuf. Je réalise pas. C’est l’impression que mes dernier pas sur les pavés français ont eu lieu hier, et que ce hier, c’était il y a une éternité. C’est l’impression que ces six mois qui me séparent de ce mois de Juillet, à l’aéroport Marseille-Provence, à dire au revoir à mes parents au milieu des sacs colorés. C’est savoir que quelqu’un m’attendra, là bas, demain à Roissy, dimanche à la gare TGV d’Aix-en-Provence, que je vais serrer dans mes bras tous ces gens qui sont si loin, les toucher, les embrasser, leur parler en vrai.

C’est une chose étrange que la distance. Si loin d’ici je ne me rends pas compte des kilomètres qui nous séparent, et encore moins des mois. J’entraperçois des bouts de vie et de visages au détour d’un post Facebook ou Instagram, je partage sur Snapchat les pérégrinations dans Paris, les textos échangés au milieu de la nuit alors que de l’autre côté de l’Atlantique c’est déjà le matin.

Je ne réalise pas cette distance, la plupart du temps. Ma vie ici est tellement différente, tellement intense, en tous points, que je ne ressens pas de manque. Et puis il y a ce moment où tu prends ton billet et tu te dis « putain, ça fait six mois ». Il y a cette amie qui a perdu tellement de poids qu’elle est méconnaissable. Cette autre qui a coupé ses cheveux. Les grands-parents qu’on a pas vus depuis des mois. Et puis celui dont on a presque oublié l’odeur, le parfum, le goût de la peau, et les nuits blanches…

J’ai parfois la sensation d’avoir deux vies. Ici, et là bas. Deux chez moi. Deux existences en parallèle qui parfois se croisent en un ballet étrange coincé entre les fuseaux horaires. Et si j’ai hâte de retrouver Paris, la Provence, ma famille, mes amis; si j’ai hâte de voir s’illuminer la Tour Eiffel et de sentir le soleil du Sud sur mon visage; je sais que tout ça va me manquer. Ma coloc, mon chat, mon lit, Montréal, mes amis, chez moi. Que je serai contente, dans dix jours, de remonter dans cet avion, rassasiée de la France.

En attendant, je vais fermer ma valise. Et ouvrir cette parenthèse, pour mieux revenir.

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Chroniques

la musique.

Je n’arrive jamais à me souvenir quel était le modèle de la voiture de mon père. C’était une Peugeot, ça j’en suis sûre. Une Peugeot berline grise, sièges gris, tableau de bord anthracite, quelque chose dans le genre. Plus tard, il a eu une 406. Break, grise, sièges gris, tableau de bord anthracite. C’était ma mère qui avait des Renault. Comme un hommage à l’industrie automobile française.

Chaque été, on partait en vacances. Souvent, c’était pour faire du camping, ou aller dans un gîte. On partait au ski l’hiver, en colo l’été, et à l’étranger à Pâques ou à la Toussaint, alors avec mes parents, en Juillet, c’était des vacances plus cheap. On a fait toute la France, ou presque. La Corse, de nombreuses fois, les Alpes, les Pyrénées, l’Alsace, où nous avons une maison de famille, l’Auvergne, les Landes. Parfois même on montait jusqu’à la Vendée, faire un coucou aux cousins à l’Ile de Ré. On en faisait des kilomètres d’autoroute, du Sud au Nord, par la vallée du Rhône, à l’Ouest en passant près de Toulouse et Carcassonne, et puis ce périple de 99 où on a traversé de l’Alsace à la Charente Maritimes. C’était l’été de l’éclipse. Même qu’on l’a regardée au bord du Rhin…

Le reste de l’année, il y avait ces petits trips. Une heure ou deux, pour aller dîner chez des amis, randonner dans le Luberon, visiter l’arrière pays Cannois. On en a fait, des heures de voitures, MonFrère et moi coincés à l’arrière, mon père au volant. On avait nos habitudes. J’étais derrière à droite, Nico à gauche, chacun derrière nos parents. Et puis il y avait les CDs.

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Au quotidien · Voyages

qu’est ce que tu fais pour les vacances ?

(moi je n’ai pas changé d’adresse…)

Oui, je vis toujours à Paris. Et si le Soleil pointe un peu son nez derrière les nuages, je dois avouer que de derrière mon écran, on bronze mal.

Petit lecteur, petite lectrice et autres brebis égarées sur ce blog suite à mon post sur les bloggeurs pseudos influents, vous qui êtes revenus (merci déjà), je tenais à vous prévenir. Si ce blog est rose, je ne suis pas toujours d’une humeur à manier la caricature et l’ironie. Et puis de toutes façons, aujourd’hui, c’est la journée du premier degré (nan mais LAULE quoi, s’il fallait arrêter le second degré, je ferme directement mon blog) (mais jouons le jeu).

Ceci expliquant cela.

Donc non, en ce moment la vie n’est pas si rose. On arrive dans ces mois où l’hiver dure depuis trop longtemps, je me réveille chaque nuit à cause de… à cause de rien, et c’est ça le pire. MonJob demande beaucoup d’énergie, les week ends sont crevants, et j’en ai marre de me lever chaque matin et de voir le même ciel: gris (merci Paris) (et je te passe le métro, mais c’est la même toute l’année donc bon, ça compte pas trop dans le râling)

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Au quotidien

deux mille dix

C’est vachement court, écrit comme ça. J’aurais pu faire un genre de MMX latin, ou l’écrire en allemand (zwei tausend und zehn). 2010 a été une année plein de choses, des bonnes, des mauvaises, mais surtout des bonnes. Alors je dirai que ça a commencé en 2009, ou même avant… mais bref.

L’an dernier, 2009 se clôturait sur un post sur les macarons, et un post sur… les bas auto fixants. Oué oué. En parlant de bas auto fixants, c’était un stagiaire qui avait sorti une énormité sur le sujet. Ce stagiaire est parti, d’autres sont venus, certains sont partis, d’autres sont restés. Certains sont devenus des amis. D’autres sont arrivés, et c’est aujourd’hui leur dernier jour, et je pleure toutes les larmes de mon corps, parce que bosser 6 mois avec des gens géniaux, surtout quand tu es supposée être leur ‘boss’ et que tu te marres avec eux, c’est un truc qui a de la valeur.

On en arrive là. A l’orée de 2011, une soirée 80’s pour passer le pont, une demi journée de travail. Lorsque je me retourne pour faire un bilan de cette année, je reste un peu dans le flou. Dur de décider du bon, du mal, je déteste les points obligatoires et les pit stops décidés. Il y a pourtant une liste, les choses qui ont marqué cette année, les choses vécues, les rencontres, les coups de coeur, les évènements qui marquent.

Des voyages… Rome, Londres, Stockholm, Copenhague, Berlin. New York en Novembre 2009. La Gwada en Mars 2011.Des week ends entre Aix et le Sundgau, Deauville, la Savoie, le Gers , Lyon.

Des rencontres… et des amitiés qui naissent. Je pourrais citer des prénoms au lieu des blogs (pour changer), Léa, Mylène, Nico, Anne Laure, Benj’, Joseph. Ceux qui sont toujours là, aussi. Ceux qui reviennent de loin, ceux qui s’installent à Paris. Ceux dont qui font leur coming out. Ceux qui sont loin et qu’on ne voit plus assez.

Un déménagement/emménagement. Un super appart. La vie à deux.

Des spectacles, concerts, sorties, soirées, découvertes, cinéma. Merci UGC Illimité. Merci les invits de blogs. Merci le Garçon pour les (bonnes) idées.

Une (double) fusion, des nouveaux locaux, des nouveaux collègues, des rencontres (encore), beaucoup de boulot. Six mois de fous avec une équipe qui mènera en Décembre à…

Une promotion. Deux ans à MonJob, où le hasard m’avait menée, un boulot qui me passionne (tout le monde n’a pas la chance de savoir pourquoi il se lève chaque matin, je mesure la mienne), la confiance de MesBoss.

Un nouveau sport, Paul me tue chaque semaine, et ça m’avait manqué.

Des kilos de fringues, un carrot pant, des compensées, des paires de talons, escarpins, sandales, bottes, baskets, jean, pull, cachemire, laine, couleur, noir et blanc.

Du superficiel, du profond aussi, une vie dont je n’aurais même pas imaginé qu’elle serait mienne un jour. Pour 2011 ? Je reprendrais la même. En mieux.

Bonnes Fêtes à toi Petit Lecteur, Petite Lectrice. Merci d’avoir été là, plus ou moins fidèle, cette année !

(voilà je vous laisse avec le gif animé le plus kitsch/lol cat que j’ai pu trouver)
Au quotidien

noëlstalgie

Noël, c’est passé trop vite. Entre deux TGV, quatre jours de RTT, un peu de neige et beaucoup (trop) de Mistral. En arrivant à Aix TGV, toujours ce parfum de Provence qui remplit les poumons. Ca ‘sent’ quelque chose, l’air chargé d’odeurs autre que la pisse et la pollution. Quinze degrés vite remplacés par un vent comme on en a que chez nous, un soleil étrange au réveil le matin.

Entre un bon bouquin, mon chat (qui m’a rapporté des « cadeaux », souris et oiseau déposés à mes pieds, espèce de monstre griffu), un feu de cheminée. Les ruelles d’Aix pas si pleines en cette veille de Noël.  Les amis qu’on revoit. Les cadeaux de dernière minute. Le sapin à faire, la crèche à compléter. Les derniers cadeaux arrivent à l’heure dite, merci la Poste (oui, il faut le dire). Patates de Quéménès au long voyage, Archiduchesses colorées. Faute de bananier on se tournera vers une orchidée.

Des jeux de logique, escape room et Machinarium. Des lectures, L’Origine de la Violence, Fabrice Humbert. Des heures de train, bordel à Lyon, grand ciel bleu. En Savoie la neige est fraîche, et la croûte au fromage ne suffit pas à me réchauffer. Trop de nuages, l’appel de la sieste se fait sentir.

Dans le train du retour, six jours sont passés. Trop vite, pourtant. Noël ne dure qu’une seconde, à l’échelle des mois qui passent si vite. Dans mon sac se baladent un tas de cadeaux, bouquins, chocolats, théière, verres à champagne, appareil photo. Déjà 2011 dans quelques jours, j’écoute en boucle la BO de ces dernières semaines, je compte les capitales de l’année qui vient de s’écouler, et en planifiant mes voyages des prochains week ends, je rêve d’une île à la végétation luxuriante et aux plages de sable fin.

Ce n’est pas si loin. Dans une demie année, j’aurais 25 ans.

Blues post Noël quand tu nous tiens. Reviens l’été, reviens…

Voyages

problème de jet lag

Le week end prochain, on change d’heure. Je me perds toujours dans ce genre de changement. Plus une heure ou moins une heure ? Samedi ou dimanche soir (week end de trois jours oblige) ? On dormira une heure de plus ou une heure de moins ?

En général, c’est la galère. Mais bon, on s’en sort, parce qu’il y a toujours une gentille personne qui vous explique quoi faire (dans quel sens changer l’heure du réveil, combien de temps on dort, toussa), et que les portables modernes, super intelligents (le mien s’appelle Mauricette) le font à votre place.

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