Chroniques · Syndromes

du syndrome du ménage et de l’aspirateur en particulier

(considérons que ce titre est un hommage à Kandinski,  que j’essaye de placer de puis loooooongtemps)

Petite lectrice, c’est à toi que je m’adresse aujourd’hui, pour te parler d’une injustice flagrante qui sévit dans les relations interpersonnelles et copulaires (de couple, pas de copulation… bande d’insectes), et si tu lis bien mon titre tu comprendras de quoi je parle: du rapport particulier que les femmes vouent à cette activité passionnante qu’est le ménage.

Alors disons le tout de suite (et toi petit lecteur qui t’es égaré sur ce blog, reste là, ça te concerne aussi): non, nous les femmes n’aimons pas (non plus) faire le ménage. Halte aux idées reçues et autres habits qui feraient le moine, ce n’est pas parce que la tenue de soubrette vous excite que c’est un plaisir pour nous de tremper nos ongles manucurés dans l’eau sale de la serpillière.

soubrette

C’est plutôt l’inverse, vois tu, le ménage, ça défonce les ongles.

Non, si nous faisons le ménage, c’est parce qu’on aime que ce soit propre. Ou plutôt: parce qu’on voit la saleté. La poussière sur l’étagère. Les cheveux dans la baignoire. Le calcaire qui se dépose sur le robinet. Les poils dans les toilettes. Les miettes qui collent aux pieds. Le drap qui commence à sentir le mort.

etc

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Chroniques · Culture

FAS, la consternation

Non, par FAS, je ne parle pas d’un groupe indépendantiste Sud Américain, mais de l’émission d’M6, passée depuis deux semaines le lundi soir: Les Français, l’Amour et le Sexe (FAS).

Hier soir je n’ai pas été emportée dans la liesse musicale de la Fête de la Musique. En grosse loque de service, j’ai squatté de près mon canapé devant l’Amour est dans le Pré. Et si la semaine dernière j’ai arrêté le massacre aux premières minutes de FAS, hier soir j’ai poussé la curiosité à regarder l’émission presque jusqu’au bout.

Que dire… je suis consternée de tant de bêtise.

Le concept de l’émission, c’est de présenter une enquête sur la vie sexuelle des Français. La vraie vie sexuelle des vrais gens. Avec l’intervention de Pascal de Sutter, un sexologue québécois supposé ‘déniaiser’ l’émission et apporter un regard ‘scientifique’ sur la chose, et des témoignages de couples représentant un panel de Français. Quand j’ai entendu parler de cette émission, j’étais curieuse. Le concept semblait intéressant, rare qu’on parle de sexe de manière libérée et intelligente à la télé. Sous titrées « des témoignages et conseils' », l’émission était présentée comme un documentaire « bourré d’humour et de légèreté ».

Ah oué ?

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Chroniques · Culture

le syndrome de la groupie

Quand on va à un concert, généralement, on rencontre un tas de personnes tous unis par un même intérêt pour le chanteur/le groupe. Tout ce monde se retrouve dans une salle bondée/un stade/un festival, et pendant quelques heures, une sorte d’union sacrée lie ces esprits aux existences pourtant complètement indépendantes. On sourit, on crie, on chante, on danse. On applaudit. On rappelle. On a les larmes aux yeux d’émotions mêlées. On porte les couleurs de sa star. On a le coeur qui bat quand ça commence, et des étoiles plein les yeux quand ça finit.

Les matches de foot c’est un peu pareil, sauf que les spectateurs d’un concert n’apportent pas leur vuvuzéla.

Mais à un concert, il y a un type de personnage qu’on ne retrouve nulle part ailleurs.

La groupie.

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Chroniques · Culture

ce soir on vous met…

Ce soir on vous met le feu !!

(la marseillaise en moi se réveille)

On en a entendu parler pendant des semaines, voire des mois. Entre les sélections et les matches ratés, beaucoup de suspense. En plus, chance cette année, on est sur le même fuseau horaire: pas besoin de se lever à 4 heures du matin pour voir la finale ! Oh joie !

Dans les foyers mixtes (fan de foot // qui s’en fout du foot) comme chez moi, on se dispute pour avoir accès à la télé et se répartir les soirées. Ah non, pas le 17, y a match, j’ai annulé l’invitation à diner.

Bon.

Ce soir, c’est le coup d’envoi de la Coupe du Monde. De foot, cela va sans dire. Et tout d’un coup, petit lecteur, petite lectrice, et ballon en cuir, vous vous demandez POURQUOI je parle de foot. Alors ok, le Garçon est fan. Mais bon, je parlais de réservation de télé (et de canap’) en connaissance de cause.

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Chroniques

non je ne suis pas une fille violente

… n’empêche que ce week end, j’aurais bien pété les dents à pas mal de choses. En commençant par les millions (je suis un peu Marseillaise, on vous l’a pas dit ?) de Parisiens qui avaient décidé de venir passer le week end de l’Ascension CHEZ MOI. En prenant MON TGV.

Oui j’insiste sur le MON, et CHEZ MOI. Et non, petit lecteur je n’exagère pas (ou à peine). Si tu n’es pas né dans le Sud provençal qui fait rêver dans les chaumières à coup de (re)diffusions de Sous le Soleil et Plus Belle la Vie, et que tu ne rentres pas régulièrement chez toi à cause d’un exil (presque) forcé en Parisianie Nordique, tu ne peux pas comprendre.

Mais je suis si bonne, je vais donc t’expliquer.

Alors ça commence par la réservation des billets, il y a un peu plus d’un mois. From Paris Gare de Lyon, direction Aix en Provence (TGV). Oui, cette jolie ville aux murs dorés et aux rues bordées de platanes. Un peu bourgeoise, un peu prétentieuse, un peu friquée, mais my hometown. Sur Voyages-Sncf.com donc (la SNCF est mon amie depuis qu’ils ont créé cette fabuleuse liaison Paris-Aix/Marseille en 3heures chrono).

Donc OK, Aix c’est joli. OK il fait moche à Paris. OK c’est le pont de l’Ascension.

Mais non, ça n’explique pas pourquoi j’ai le « choix » entre… deux trains à l’aller, et un seul train au retour (et c’est tout !). Je tiens vraiment à retrouver mon soleil, je débourse donc mes 180€ aller/retour (carte 12/25 incluse et retour avec changement à Lyon, no comment).

snif

Le jour dit, à la gare. Comment te dire. C’est comme si le tout Paris s’était donné RDV Gare de Lyon, quai 15. De la pouffe à mèche/mocassins/t shirt Abercrombie qui fume sa clope sous mon nez en gloussant avec sa copine (c’est pas non fumeur, les gares ?) à la famille BoboChic poussette polos et raie sur le côté. En passant par le groupe de beaufs (d’où ils sortent ceux là ?), le groupe de plongeurs (passe encore ya pas la mer à Paris) et les jeunes urbains CSP+ avec clubs de golf. Et ça court et c’est pressé et ça crie dans tous les sens (Parisian attitude).

J’oubliais presque la vieille en face de moi dans le train, avec sa veste marinière molletonnée de marque « Ile de Ré » qui m’a regardé de travers tout le voyage (c’est parce que je bisoutais le Garçon ? ou peut être parce que j’avais râlé un peu trop fort contre les Parisiens descendant dans le Sud en m’asseyant à ma place…) qui essayera de négocier le prix de son billet avec le contrôleur parce que « suite à un orage, les voies sont détrempées et le TGV ne peut pas rouler à la vitesse normale » (et donc 2 heures de retard sur un Paris – Saint Raphaël), et qui tentera de prendre à témoin tout son entourage (c’est scandaleux ça ma p’tite dame, hin, c’était pas comme ça avant…).

Je demande donc officiellement que soit posé un véto sur la transhumance de Parisiens vers le Sud à partir de Mai. Et que la SNCF réserve des places (pas chères) aux locaux exilés. Pliz.

Et c’est pas terminé.

Car évidement dans mon Sud il fait moche pendant les deux premiers jours. Évidement quand le soleil pointe son nez on se tape deux jours de Mistral. Et c’est fou comme ça se kékétise, (du verbe kékétiser, se transformer en kéké/racaillou) le Cours Mirabeau. Et je te parle pas du gamin à Marseille avec sa musique de portable à fond dans le bus. Et puis la piscine n’est pas encore chauffée, la mer trop froide, les plages pas accessibles (Mistral mon amour), les supporters de l’OM bloquent les rues, le serveur met trop de temps à nous servir, et y en a marre des manouches qui jouent de l’accordéon, et puis on a trop mangé, le TGV du retour a même pas de prise en 1ère, et j’ai pas pu mettre mes spartiates et ma robe d’été et j’ai encore emporté trop de fringues et ma crème solaire pour rien. Et j’ai même pas bronzé !

Donc là, petit lecteur, tu te dis que je me plains des Parisiens, mais je suis tellement imbibée de leur culture, que je trouve toujours à râler (et pour pas grand chose, rajoutes-tu avec clairvoyance).

Et tu sais ce que c’est le pire ?

C’est que c’est vrai.

(sortez moi de làààààà)

Ce post est dédicacé au Garçon qui supporte vaillamment mes râleries au quotidien
Chroniques

interdit – 16

Dimanche soir, j’ai regardé un film interdit aux moins de 16 ans.

(ça commence bien, tu te dis)

J’imagine que vous avez tous plus ou moins vu des films plus ou moins pornos. Je dis plus ou moins, car il y a porno et porno, hin, mais bon. Je rentrerai pas dans ce débat car je suis loin d’être connaisseuse. Déjà je suis une fille, et c’est bien connu: les filles, ça ne regarde le porno que du coin de l’oeil, entre une grimace à cause de la scène de s*d*mie et un sursaut d’incrédulité face à la taille du sexe du mec et la façon dont la nana arrive à avaler tout ça.

Bon. On avait dit moins de 16 ans. C’est donc un film plutôt moins porno, ou plus communément appelé « film érotique« 

Wouhou

Les films érotiques, obligé, tu connais. Tu vois le genre, tu allumes la télé un soir en rentrant d’un resto, avant de te coucher. Coincé entre Les Experts et un docu animalier, tu zappes sur TMC et tu tombes sur une scène qui t’aurait fait zapper aussi sec si tu étais sur TF1 un mardi après midi, mais qui bizarrement, cette fois ci, attire ton attention grâce à ce petit logo en haut à droite:

logo-16

Un rapide coup d’oeil au bandeau sous l’image qui te récapitule le programme en cours. Ca s’appelle « Les Nuits d’Hélène« ,  « La Passion d’Amandine » ou encore « Invitations au Plaisir« . Et généralement, juste après, c’est écrit « film de charme« .

Enfin, dernier détail (et pas des moindres), le look des acteurs en face de toi. Une majorité de filles ? Toutes coiffées années 80, brushing et permanente assortie à un superbe jean taille haute ? Ou bien ambiance robes d’époque, perruques poudrées et cols à dentelles (et là le film s’appelle « Le Boudoir des Désirs« , ou « Contes de la Vertu« ) ?

C’est bon. Tu as gagné le jackpot. Tu es devant un magnifique spécimen de film érotique des années 80.

Dimanche soir, donc, je me retrouvais face à un spécimen type « années 80« . Un truc appelé « De Bien Jolies Sorcières« , et en français version originale, s’il vous plait ! Évidemment, (comme tout le monde) je suis une grosse curieuse. J’ai donc tenté de suivre l’action en cours.

Ce qui est chiant avec les films érotiques, c’est que tu le prends toujours en cours. Et que le scénario, malgré sa simplicité globale, est très dur à comprendre en cours de route. Ce qu’on retrouve toujours, c’est un tas de filles qui couchent avec des mecs, mais surtout entre elles. Enfin, coucher. Elles se caressent, elles se regardent. Quand à « coucher » avec les mecs, attention: on ne franchit pas certaines limites. De sodomie ou de fellation, que nenni. Enfin, là où les films pornos terminent généralement en partouze, c’est à peine si on ose une invitation pour un truc à trois (toujours deux filles un homme) dans ces fabuleux films aux scénarios si galvaudés.

Côté nudité, que dire… J’ai découvert hier soir la mode des 80s dans toute sa splendeur. Un joli cache sexe en poils non épilés chez les filles. Tout ceci rangé dans un string taille haute

No comment.

Tout ceci allait achever ma soirée, mais malgré la nullité du truc, j’essayais de comprendre. Pourquoi ces trois « sorcières » essayaient de se taper Marc, un pseudo bogoss photographe ? Qui était Patrick, le mec de l’une d’elles ? La lesbienne allait elle se taper son modèle sans l’aide de la magie ?

Que de suspense !

Au bout d’un moment, j’ai eu une révélation. Derrière ces décors cheap, cette histoire de jeunes femmes, et ce jeu d’acteur hypra poussé (lol) se cachait une autre série bien connue de nous autres franchouillards. Le jeu des acteurs, le visage des personnages, les décors en cartons mâché, le scénario à rebondissements insipides. Tout y était.

Voilà comment de cette soirée épique j’ai fini par trouver la réponse à une question existentielle qui me taraudait depuis un temps… très long. D’où est sorti cette série pourrie ?

C’est bien simple. Un scénariste de films érotiques des années 80, frustré de la non reconnaissance de son « art », décida de créer une série « regardable »  par le commun des français. Il recruta ses anciens acteurs, leur expliqua le pitch (jouer mal, scénario à rebondissements insipides, histoires de coucheries), et lança sa série.

Plus Belle la Vie était né.

Au quotidien · Chroniques

MonJob m’a tuer

Tu bosses dans l’éducation nationale. Ou tu es médecin. Ou peintre en bâtiment. Ou esthéticienne, responsable des achats, boucher, frigoriste, électricien, plombier, agriculteur, bibliothécaire,  éboueur, troudouctrice, postier, écrivain raté, journaliste, pompier, notaire, photographe, développeur, technicien de surface, hôtesse de caisse, assistante sociale, infirmier, répartiteur, vendeur de paraboles satellite à domicile, actrice porno, guitariste, forgeron, chef de gare, steward, vulcanologue ou encore footballeur.

Et bien tu as de la chance, petit lecteur. Oh oui.

Petite, je voulais devenir vétérinaire. Et puis y avait trop d’études. Et puis j’étais pas très forte en bio.

Alors j’ai choisi de bosser dans la comm’.

P*tain, qu’est ce que j’avais pas fait.

Car vois tu, petit lecteur au métier divers et varié, quand tu rentres chez toi après une looooongue journée de travail. Ou de grève. Ou d’observation de ton écran d’ordi. Bon. Quand tu rentres, t’es chez toi/au ciné/dans la rue. Pépère. Tu penses plus à rien.Ton Job est loin derrière toi, loin de tes pensées, loin de ta vraie vie.

Mais quand tu bosses dans la comm, c’est pas possible. De décrocher de TonJob, je veux dire.

Quoi, tu me crois pas. Tu te dis que pff c’est que des conneries que j’ai juste un souci avec MonJob. Mais remettons nous en situation.

Soirée. Tu sors de Ton Job, pour aller au cinéma avec une copine. Tranquille. Te changer les idées. Tu arrives, tu payes ta place (chère), tu t’installes dans la salle (entre temps tu as vu les affiches des n-films qui vont sortir et dont tu as déjà entendu parler parce que tu bosses dans la comm). Le film commence. Ou plutôt, les bandes annonces. Et surtout, les PUBS. Ta hantise. Car là, tu revois la pub diffusées il y a peu via TaBoitedeComm. Tu vois tes clients, tes propales, tes campagnes.

Le film commence. Tu voudrais bien rentrer dans l’histoire, te prendre au jeu, te laisser glisser dans la légèreté de pensées extérieures.

Soudain, une bouteille de Coca. Tu penses placement de produit. Une montre Seiko. Un MacBook Pro. Une paire de Louboutins.

De retour chez toi (après avoir traversé Paris, ses affiches 4 par 3, ses enseignes), tu allumes la télé. Pour regarder un match de foot (pourquoi pas). Et au lieu d’observer le jeu, ton regard est attiré par les sponsors. Tiens, un nouvel habillage sur la pelouse. Oh, et l’OM a changé de logo !

Pub. Tu zappes sur BFM, histoire d’avoir des infos. Là, un journaliste te parle de la sortie du nouveau Palm, concurrent (in)direct de l’iPhone. Comme en plus de bosser dans la comm’, tu bosses dans la comm sur Internet, l’iPhone pour toi c’est TonJob. Twitter, les appli toussa. Nouveau fail.

Fin du programme. Et hop, achat média, cette émission vous est présentée par un de tes clients. Qui en plus est une marque ayant commencé dans tes locaux. Et vous avez le même investisseur.

Dépité, tu files prendre un bain pour te relaxer. Sur le rebord de la baignoire trône le gel douche Axe du Garçon. Pour qui tu as bossé il y a peu. Tu ouvres ta crème Nivea, pensée pour cette discussion avec une connaissance Twitter responsable comm’ chez Beiersdorf. Tu regardes avec tendresse tes cotons à démaquiller MDD qui ne te rappellent rien (même si tu sais que c’est une MDD).

Au lit. Enfin. Penser à autre chose, discuter avec le Garçon, et dormir.

Le lendemain matin, ton réveil sonne. Les yeux encore collés de sommeil, ton esprit commence à se rattacher aux choses de la journée, d’abord tes fringues, le maquillage, le métro, le thé. Le Garçon se réveille doucement. Tu te penches vers lui pour un dernier câlin, quand il te dit

t’as parlé dans ton sommeil. encore une fois. de TonJob.

Sortez moi de là !