errare humanum est

(pardon my Latin…)

L’être humain m’étonnera toujours. C’est ce que je me suis (encore) dit ce matin, à la lecture de cet article sur l’histoire (horrible) de 33 mineurs Chiliens enfermés à 700 mètres sous terre suite à un effondrement. On annonce au moins 3 mois avant de pouvoir les délivrer. Et les mecs là dessous, ils sont heureux d’être en vie. Ils remercient Dieu pour ce miracle. Même si ils ne vont pas voir le jour pendant une centaine de jours (au minimum). Qu’ils vont manger liquide. Et recevoir des nouvelles du monde par un tube de quelques centimètres de diamètre.

Waou.

La claustrophobe en moi frémit d’horreur à l’idée seule de leur situation (et après on se moque de moi quand je refuse de faire de la spéléo…), et j’ai vraiment de l’admiration pour la force qui les tient (pour le moment) hors de portée de la folie et des envies de suicide collectif.

Il y a aussi ces Chinois, coincés pendant 10 jours sur une voie ‘expresse’ entre le Tibet et Pekin. 10 jours d’embouteillage, j’imagine pas. Attendre. Attendre. Attendre.

J’admire la patience. C’est sûr que 10 jours, à l’échelle d’une vie, c’est peu de choses. Mais comme le souligne La Meuf sur C’est la Gène (au passage: très bon blog, je recommande), ça ne sera pas arrivé dans ces conditions de calme et de sérénité en France.

A côté de ça, le Français achète (et écoute)  René la Taupe. Je me sentirais presque VIP si j’assumais avoir « découvert » (merci les Cacahuètes) ce « tube » il y a quelques mois déjà. Pas au point d’en faire ma sonnerie de portable non plus (de toutes façons, j’ai un Ifon4 maintenant, faut que je mette une des sonneries pourries de l’Ifon). Mais non, décidément j’assume pas.

Le Français internaute, quant à lui, twitte et retwitte l’histoire d’un chat mis dans une poubelle par une Anglaise qui passait par là, « pour faire une blague », a t elle déclaré. De mauvais goût, la blague, n’empêche que le chat est vivant, que les caméras de surveillance (???) ont choppé l’apprentie éboueuse, qui se fait harceler par les amis des animaux.

Y a pas mort d’homme. Un acte de malveillance et de stupidité qui n’a même pas mal tourné. Et pourtant, c’est en top des tweets et news les plus partagées cette semaine. Alors j’ai beau adorer les animaux et être malade des violences gratuites qui peuvent leur être faites (parce qu’un animal comme un bébé, ça comprend pas ce qui lui arrive ni pourquoi ça lui arrive…),  je reste un peu hallucinée qu’on puisse faire un tel tintouin autour de cette histoire, alors qu’on mange du steak (issu de vaches assassinées), qu’on achète des sacs en cuir (d’animal dépecé) et surtout que des histoires bien plus horribles arrivent à des êtres humains (vous avez entendu parler des inondations au Pakistan ?).

(au passage, apprenons qu’en France, il n’y a rien d’illégal à manger son chat…)

Pourtant, je reste persuadée (dans mon côté humaniste) qu’il y a une explication à tout ça. Une justification logique au fait qu’une sonnerie de téléphone à l’effigie d’une taupe et aux paroles douteuses fasse plus parler d’elle que la mort des milliers de personnes (et de vaches !). Bon.

(je cherche)

J’avoue. Je rentre de vacances. Même si je trouve René la Taupe pitoyable, au moins ça ne me donne pas la nausée de lire qu’il est passé au Top  5 des téléchargements (pas d’histoire de claustrophobie). C’est sûr que ça m’amuse plus de savoir que le prochain plus long Catwalk du monde va avoir lieu à Paris pour l’ouverture de la Fashion Week (je suis blasée, je croyais avoir vu le plus long Catwalk rose du monde à Copenhague). Ou d’apprendre que les Japonais festoient autour d’un défilé de bites géantes.

J’en suis donc là, avec un post super sérieux et une réflexion sur le sens des choses et de l’humanité française. Et comment dire, je coince. Je ne sais pas comment terminer ce post. Une chute qui dise que je suis comme tout le monde à m’intéresser plus à des taupes bedonnantes qu’à la misère du monde. Un truc un peu funny funky girly pour égayer ce sujet super philosophique sans queue ni tête. Dommage, ce blog n’a aucune vocation à faire (vraiment) réfléchir sur des sujets de société, et je n’aime pas moi même trop me mouiller dans des débats d’idées.

Du coup, j’ai demandé à mes followers Twitter une chute à ce billet. On m’a répondu:

Prout

et

Badaboum

Je m’en tiendrais là

(mais m’engage à rentrer dans la discussion si jamais vous aviez envie de réagir à la liste d’articles cités ici)