… je suis toujours vivante. J’aime toujours autant Montréal, si ce n’est plus. Et surtout, je crois avoir commencé à apprivoiser le froid. Ce fameux froid qui me faisait tant peur, et dont tout le monde me demandait si j’allais y survivre, moi la Sudiste aux orteils qui deviennent bleus. Et bien oui. En l’espace d’une semaine, j’ai pu tester -20 degrés, la neige, la « chaleur », re la neige, la fonte des neiges, le vent (un peu), le ciel bleu et les températures nocturnes. Résultat j’ai presque fini par m’habituer au froid, et commencé à m’adapter aux particularités météorologiques locales. Revue de détail…
Mardi et mercredi, premiers jours. Je n’ai pas encore acheté mon super manteau qui va bien, j’accumule donc les couches de pulls (que je suis bien contente d’avoir emportés) sous mon manteau Zara en laine, et je me noie entre mon écharpe et mon bonnet. Aux pieds, je garde mes boots Quechua bien pratiques, même s’il fait sec et qu’il n’y a pas de neige (les températures ont beau être très rarement positives, la neige fond vite sur les trottoirs et les rues), je préfère garder mes pieds au chaud.
Je (re)découvre au passage l’ambiance sauna du métro et des galeries marchandes (la fameuse « ville souterraine »), où il fait bien 20°C, ce qui devient limite désagréable quand on est couvert de la tête aux pieds. Je commence un peu à comprendre le concept Montréalais/Québécois du manteau énorme en plumes et fourrure qu’on porte sur un micro t-shirt. Dans la rue, les gens portent des tenues assez variées, du « hipster » dont on se demande ce qui lui tient chaud (à part sa barbe) à ceux qui sont couvertes de la tête aux pieds. Parmi les manteaux, on peut trouver la marque Lafuma, les « fameuses » Canada Goose que les français apprécient tant (mais qui ressemblent absolument à rien), ou des marques plus locales comme Sorel ou Pajar. Et chose merveilleuse, je n’ai (presque) pas vu de Ugg !!!
les trucs qu’il faut porter pour ressembler à un vrai gens de (presque) ici. j’en fais pas partie.
Jeudi. Journée calme puisque je reste au chaud chez moi… jusqu’au moment où je me prépare à rejoindre un ami pour aller boire un verre sur le Plateau. Ils annoncent froid, très froid. Je me couvre bien, bottes, jean, deux pulls, écharpe, bonnet et mon nouveau manteau: prête à affronter l’air frette. Direction le bus. En moins de 15 minutes (le temps d’aller à l’arrêt) (oui les distances ici n’ont pas grand chose à voir avec Paris, comptez bien 20 à 30 minutes de marche entre deux stations de métro, quand on a la chance d’en avoir une dans son coin), je commence à comprendre le concept de « température ressentie ». Mon visage me brûle, je ne sens plus mes cuisses, et je sens la moindre interstice où le vent réussi à se faufiler (genre dans mon cou, à un endroit où semble-t-il mon écharpe est mal mise…). Et puis comme c’est mon jour de chance, le bus met à nouveau 15 minutes à arriver. Sous l’abribus on est au moins à l’abri du vent…
C’est là que devant moi, un mec, jeune, sans écharpe ni bonnet et vêtu seulement d’un genre de blouson, enlève ses gants pour s’allumer une cigarette. De mon côté j’ai juste eu le temps de sortir mon iPhone et d’Instagramer la scène que mes doigts commencent à brûler. Bienvenue au Canada, le pays où les gens ont de l’antigel dans le sang; alors que pour ma part, j’aurais besoin d’un équipement outdoor contre le froid.
toi aussi perds tes doigts pour le plaisir de fumer une clope
Vendredi. Alerte de « poudrerie ». Les expressions météo québécoises me font rire, ceci dit je comprends qu’on puisse avoir différentes manières de parler de la neige ici, un peu comme les variations autour de la pluie/bruine/averse/crachin/et autres en Bretagne… Qui dit neige, dit réchauffement, et nous avons la chance de ne pas subir la tempête qui recouvre Boston et Toronto depuis deux jours. C’est donc pleine de motivation et à peine plus couverte que le jour précédent que je sors faire mes courses. Je découvre avec étonnement les habitudes québécoises en cas de neige: les clients enlèvent et déposent leurs chaussures à l’entrée de certains magasins ! Et vu l’état de mes bottes en rentrant je comprends mieux le pourquoi du comment. La neige est en fait un mix de sel et de gravier pour éviter que ça glisse, et comme dans toute ville ça tourne vite à une boue dégueulasse.
Le soir, direction l’Igloofest. Il s’agit d’un festival Electro en plein air sur le Vieux-Port à Montréal. Pendant 4 weeks end, on peut aller danser dehors par -20°C (et plus…). Les gens sont en tenue de ski plus ou vintage ou déguisé (il y a un concours de looks). On croise une banane, un poulet, une vache… C’est très très bonne ambiance, tout le monde rigole et sourit, et on termine la soirée en mode « pogo » (soft) au milieu de la piste de danse. Quant au froid, on le sent à peine. Il s’est arrêté de neiger, et dans la foule on crève presque de chaud. J’ai même enlevé mes gants (youhou) !
C’est une expérience incroyable, et c’est vraiment à faire si vous aimez l’electro (même si bon en vrai on a dansé n’importe comment…).
Samedi. Après une journée à glander sous ma couette (non, pas la gueule de bois mais une flemme internationale de bouger alors qu’il faisait super beau – et chaud: -6°C), je rejoins des amis pour la soirée. Après une semaine de jeans/boots Quechua, je décide de faire péter la mini jupe et les bottines en cuir. Avec des collants en laine, certes, mais mes jambes survivront à ce nouvel essai et je garde les pieds au sec. Vu comme ça c’est un peu con, mais je suis très fière de moi: je me sens presque adaptée à la mode Montréalaise, capable d’être sexy envers et contre le froid. C’est sans compter que je croiserai plusieurs filles en jupe et en collants « normaux » à la soirée. Ma fierté se transformera en un « peut mieux faire »…
en jupe par -10°C. tu peux pas test.
Dimanche. Une petite ballade au Parc Jean Drapeau. J’ai remis mes Quechua mais (et c’est une première), je ne mets qu’un seul pull et je sors sans gants, pendant plus de 2 heures. Alors oui, je suis loin du sang chaud des Québécois mais je me sens quand même super acclimatée. En une semaine, je n’ai pratiquement pas eu froid, malgré des températures entre -6 et -20°C.
C’est parti pour une nouvelle semaine !
Donc, si je comprends bien, on ne se plaint pas en France, c’est ça 😉
Non 😉 ceci dit c’est pas le même froid !
sexy cette jupe par moins 10 🙂 une amie a vécu à montréal et elle me dsait que les habits sont adaptés donc le froid ne se sentait « presque » pas 🙂
c’est exactement ça, et puis c’est un froid sec, donc hormis quand il y a du vent on a pas si froid que ça. c’est assez déconcertant de trouver qu’il fait chaud par 0°C d’ailleurs !!
Coucou LaNe !
Des changements depuis mon premier (et unique) commentaire ! Mon copain et moi avons décidé de partir et on a choisit le Québec ! Est ce que ça t’ennuie si je te pose quelques questions à propos de comment s’installer là bas ?
Tu n’es pas la seule à avoir des questions, je vais faire une page spéciale pour regrouper les infos. Sinon je t’invite à visiter le site pvtistes.net qui est très complet sur le sujet 🙂
Génial merci beaucoup ! ^^
Quelle superbe adaptation, bravo ! 😉 Et j’adore le « il faisait chaud : -6°C », j’aimais bien dire ça à mes proches en France qui se disaient que je n’étais plus tout à fait la même – et c’était un peu vrai !
Bonne fin de semaine 🙂
J’ai la chance d’arriver en « fin » d’hiver, donc c’est pas si pire 😉
Mais tu dois reconnaitre pas mal de choses dans mon post en effet !
J’en frissonne ! Ici on a eu -13 un matin, c’était bien suffisant pour que je ne sente plus mes pieds.^^
C’est pas tout à fait le même froid, et on s’habille en conséquence 🙂 Mais oui, je m’étonne moi même de cette adaptation aussi rapide au froid !