Intime & Réflexions

le temps de s’arrêter

Depuis un mois, j’ai repris le chemin de l’école. Cette école là de quand on est adulte, celle qui nous fait vivre en espèces sonnantes et trébuchantes, à base d’un virement sur compte à chaque fin de mois, celle pour laquelle on nous a préparés, éduqués, diplômés.

Depuis un mois, j’ai repris le chemin du travail. Ca sonne comme un fardeau dit comme ça, mais mis à part ce lundi matin difficile où j’ai souvent trop peu dormi – la faute aux insomnies, au chat, aux nuits blanches du week end -, je ne rechigne pas à sortir de mon lit. Ma semaine est rapide, emplie de journées qui passent trop vite, de soirées bien occupées, de nuits trop courtes. Le vendredi arrive, il est 13h30, je sors sous le soleil, parfois sous la pluie, et une tempête de neige vendredi dernier. Alors le week end s’allonge, indécent, je profite de ces après midi libres et ces grasses mâtinées.

 

Le matin, la semaine, mon planning est établi. 7h35, premier réveil, les notes d’intro de Californication. 7h44, le rappel qui vient crisser dans mes oreilles. ETeint trop vite. Parfois, je me rendors quelques instants, d’autres je finis de décoller mes yeux sur mon flux Instagram, observant cette journée déjà bien entamée pour vous, là bas. Un élan de motivation plus tard, c’est les pieds par terre, le plancher qui craque, les fringues qu’on enfile – mécaniquement, choisies la veille sinon j’y passe trop de temps. Passage salle de bains, crème, maquillage, brosse à cheveux. Mon petit déjeuner est un bol de céréales, granola, noix, raisins. Une banane si j’ai le temps, que je mets dans mon sac lorsque j’ai trop trainé, je prendrais mon thé au bureau. Parfum, vérification du sac, écharpe, manteau, bottes, bisou au chat, je suis dehors.

Le métro est à 10 minutes. Au coin de Jean-Talon il y a toujours du vent. Lorsqu’il se glisse trop froid entre mon manteau, je me cache sous le porche de cet édifice dont je ne sais toujours pas ce qu’il abrite exactement pour me protéger en attendant le feu rouge. Il y a trois feux sur mon chemin, dont un que je traverse toujours au rouge – il y avait ce gros camion 911 garé avant, il fallait faire attention.

Métro, la porte qu’il faut pousser fort, le long couloir carrelé. Trois stations, la rame est vide, je vais à contre courant – vers le Nord de l’Ile, à l’opposé. Le temps de lire quelques pages, jouer à Plague ou 94 secondes, et je descends. Il est presque 9 heures, j’ai encore un bus à prendre – le 121, les gens font une ligne propre pour l’attendre – et devant la porte il y a ce vieux monsieur qui distribue le Métro et dit bonjour à tous les passants.

 

Ce matin là, j’étais en avance. Planning perturbé dns mes habitudes, petit dej sauté, je suis arrivée à moins le quart. Au pied de l’escalator, il y avait ce jeune homme et son violon. D’habitude, il est avec une fille, elle a une sorte de maracas, on dirait deux cuillères qu’elle entrechoque pour battre la mesure. Il était seul ce jour là. J’avais 15 minutes d’avance. Il jouait une musique que je ne saurait définir, celte, médiévale, joyeuse et pourtant profonde. Et c’était beau.

15 Comments

  1. Hehe, c’est le première fois que je poste mais je suis ton blog depuis quelques temps. C’est juste que la photo c’est celle du camion qui est garé sur la rue boyer juste à coté de chez moi XD Il n’y est plus maintenant, mais ça faisait un bon moment que c’était garé là 🙂

    1. Merci pour ton commentaire et bienvenue 🙂
      On est voisines alors, je passe aussi tous les jours devant ce camion (qui est de l’autre côté de Jean Talon maintenant…), je suis curieuse de savoir à quoi il « sert » !

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