Ce week end, j’ai fêté mes trois mois à Montréal. Trois mois, c’est long, c’est court, c’est tout à la fois. Trois mois, et il y aurait tant à dire. J’ai des milliers de phrases qui se bousculent dans ma tête, des idées d’articles qui surgissent à chaque coin de rue, des quantités invraisemblables de photos à trier, développer, partager.
Pourtant, ce qui sort au final sur ce blog, c’est pas grand chose. Lorsque je trouve le temps d’écrire, je colle quelques phrases et photos Instagram, ça ressemble à pas grand chose – à une carte postale, a dit Lousia. Lorsque je prends le temps d’écrire, je devrais dire. Mes semaines passent à mille à l’heure, et je pourrais pourtant trouver le temps de me poser devant mon ordi, d’aligner quelques lignes. Il suffirait que l’envie soit là, peut être, ou qu’il fasse un peu moins beau.
La vérité – je crois – c’est que je vis de plus en plus dans le réel. La réalité de ma nouvelle vie. Mon boulot qui a beau intégrer les réseaux sociaux et n’être qu’à 35 heures (++ heures supp)/semaine, je n’ai plus le temps de suivre les histoires de oueb comme je le faisais avant. Mes soirées qui commencent à 17h30 – sortie du boulot – et pourraient me laisser l’opportunité de prendre ce temps, mais que je préfère occuper à marcher dehors, sous ce ciel bleu incroyable qui me rappelle mon Sud natal.
Trois mois, qui semblent marquer doucement mon détachement d’avec la France. J’ai arrêté de suivre l’actualité, j’ai eu vent de quelques drôleries (et pathétismes) politiques via Twitter, pas eu le goût de chercher plus loin. Je me suis mise à lire les blogs Québécois – pour le peu que je lis – lors de ma veille quotidienne. Et puis il y a ce lien qui s’atténue, doucement, avec les gens. Je n’ai plus le temps de Skyper, textoter, mailer – ou plus rarement. Les échanges se raréfient, lentement, on prend chacun de notre côté de l’Atlantique de nouvelles marques – la distance fait son chemin, sélectionne, joue son rôle.
Je n’ai pas peur, je sais qu’on ne se perdra pas. Je vais rentrer, bientôt, dans deux mois, le temps d’une dizaine de jours, et puis repartir. Loin des yeux ne veut pas dire loin du coeur, mais la distance transforme ces relations du quotidien, les emmène doucement vers un quelque chose d’autre – peut être plus profond – car quand on se parle, quand on s’écrit, on aborde les vraies choses, celles qui touchent, celles qui comptent vraiment.
Etrangement, je me détache aussi de mes habitudes de geek – checker Hellocoton chaque matin, suivre un tas de trucs sur Twitter, lire des blogs, bloguer. Le seul réseau sur lequel je suis toujours, c’est Instagram, par sa simplicité, parce que j’aime partager l’instant, parce qu’une image parle tellement plus.
Reprendre un pied avec le réel, tout doucement. Une vie sociale IRL. Ne garder les réseaux sociaux que pour ceux qui restent, garder le contact, un peu, partager un peu de ma vie avec ceux qui sont loin.
En tout cas, quelles que soient les nouvelles que tu nous distilles…. c’est toujours agréable. The realLife, c’est pas mal non plus.
A bientôt Instragamm Sista 😉
🙂 ça fait plaisir de te voir écrire ce post !
Malgré tout, pense à être un peu connectée à internet pour m’envoyer un mail 🙂
Peut-être que cela s’appelle grandi …..
Je me retrouve beaucoup quand tu parles de tes relations avec les gens restes en France. On est surpris des personnes qui prennent des nouvelles, on est surpris de ceux qui en prennent pas et finalement comme tu le dis, la distance selectionne, fait son chemin. Il y a ceux sur qui on pourra toujours compter, ceux qui nous surprennent, ceux qui nous decoivent. Et les nouveaux, ceux qui sont la. Ton expatritation au Canda me rappelle la mienne aux USA car c’etait pour un an aussi (je te souhaite que la tienne dure plus longtemps si tu le souhaites) ou finalement ces deux mondes mais deux mondes qui sont notres, qui font ce que nous sommes. Mais oui les echanges deviennent plus profond et je l’ai aussi remarque rien qu’en changeant de ville en France 😉
Des bisous.