Dans deux semaines, j’arrête de boire.
Je sais, j’ai toujours dit à mes amis « le jour où vous me voyez plus boire, c’est que je suis enceinte ».
Je vous rassure tout de suite: je ne suis pas enceinte, ni folle, ni rien. Si le 1er février j’arrête de boire, c’est parce que je participe au défi #28jours lancé par la fondation Jean Lapointe, un organisme Québécois qui soutient la lutte contre les dépendances (alcool, drogues, jeu…). Pendant tout le mois de Février, le défi #28jours invite donc ceux qui le souhaitent à ne pas consommer d’alcool, et enregistrer/partager leur « performance » via une application Facebook (super bien faite au passage, un grand bravo à Adviso qui a développé le concept). I’m in. Et je suis même pas payée pour ça.
Quand on m’a proposé de participer, ma première réaction a été « euh, un mois sans boire d’alcool ? ça va pas être possible ! ». Et puis j’ai réfléchi. Je n’ai jamais considéré avoir un problème avec l’alcool. En général, quand je dis que je ne bois pas beaucoup à une soirée, je m’y tiens. Je finis rarement la tête dans la cuvette, et les soirées open-bar d’école de commerce sont loin. Clairement, j’ai plein d’autres « addictions » qui me sembleraient vraiment plus difficiles (impossible) à arrêter.
Oui, mais.
Je bois quand même plusieurs fois par semaine, sans vraiment y penser. Juste parce qu’une bière, c’est comme un coca, pas vraiment de l’alcool.
Je sors pratiquement tous les weekends, deux soirs, en consommant à chaque fois (au moins) 2 – 3 verres/bière.
Je bois plus par réflexe ou par habitude d’avoir un verre à la main, et parce que j’aime le goût de ce que je bois, que parce que j’en ressens le besoin. Si en soirée tu me mets un verre de jus de fruit à la place du cocktail que j’ai dans la main, je le bois avec le même plaisir.
Le principe même de me dire « un mois sans alcool, c’est impossible » me dérange. Alors quoi, je serai pas capable de sortir, sociabiliser, m’amuser sans boire ? Je suis persuadée que si, et je veux me le prouver.
J’ai quelques amis qui ne boivent pas et qui m’ont souvent parlé du rapport des autres gens avec ça. On les considère comme des gens bizarres. J’ai toujours trouvé ça un peu étrange, et pensé qu’ils exagéraient un peu. Je vois aussi ça comme une expérience : ça fait quoi, de ne pas boire d’alcool « comme tout le monde » ? Je suis curieuse de savoir si on me regardera aussi bizarrement la prochaine fois que je commanderai un Perrier dans un bar.
Un mois sans alcool , ça ne peut pas faire de mal à mon corps.
Ni à mon compte en banque.
J’ai envie de me prouver que je ne suis pas « esclave » d’une habitude. Que même si je ne compte pas arrêter définitivement de boire (j’aime trop le vin et le champagne pour ça), je garde le contrôle, « j’arrête quand je veux » (comme le disent si bien les fumeurs…).
Cette app est vraiment très bien faite.
Alors voilà, j’ai décidé de relever le défi. 28 jours sans alcool. En continuant de sortir, de voir du monde, d’aller boire des verres en sortant du boulot, de vivre normalement.
Cette super initiative n’est bien sûr pas « gratuite ». La fondation Jean Lapointe a créé ce défi pour soulever des fonds. Lorsqu’on s’inscrit au défi sur l’application (qui est super bien faite, et belle, et fun – je l’ai déjà dit ?), on verse 28$ à la fondation (1$ par jour d’abstinence) qui serviront à financer un programme de prévention auprès des élèves de secondaire (notre collège/lycée). On a aussi la possibilité de calculer l’économie réalisée (la mienne fait peur), de choisir de donner plus que les 28$ de base, et de voir l’avancée des défais de ses amis. Enfin, si on a dans son entourage des personnes qui souhaitent soutenir le défi mais qui (par exemple) ne boivent pas assez pour que ce soit vraiment intéressant, elles peuvent nous « parrainer », un peu comme le principe du Movember, pour soutenir l’effort et la fondation.
Avec Camille, Maryne, Aurélie et Claire (et plein d’autres), on tente le coup. J’ai commencé à en parler autour de moi, et les réactions sont plutôt positives. J’aime le principe qu’on fasse ça en collectif (plus facile que de se motiver tout seul dans son coin), et ça permet (je trouve) de prendre un peu de recul sur notre façon de consommer de l’alcool et la place que ça occupe dans nos vies. Ma phrase sonne un peu alcoolique, mais il faut le reconnaître je fais partie de ces gens qui boivent régulièrement, sans avoir nécessairement d’occasion, juste parce que c’est dans ma « culture » – un verre de vin à table ça n’a jamais tué personne, et la bière, c’est pas vraiment comme de l’alcool.
Si ça vous tente de rejoindre le défi, c’est très simple : il suffit de s’inscrire sur l’application Facebook. Pour les Québécois, Energie Cardio offre un accès gratuit (les jeudi et vendredi à partir de 17h) à tous les participants pendant la durée du défi. Et pour les Français, ça marche aussi pour vous – même que 28$ ça devient 18€ (le taux de change est TRES avantageux en ce moment) alors j’ai envie de dire… rejoignez le défi #28jours !
(et les non buveurs, soutenez moi un peu !)
C’est pas mal comme initiative ça, je pense que ça va permettre à beaucoup de gens de se rendre compte soit qu’ils sont finalement un peu dépendants de l’alcool même s’ils ne boivent pas beaucoup soit qu’on peu aussi bien s’amuser sans boire une goutte.
Je ne bois pas, pas du tout, et si on m’a souvent regardée comme une extraterrestre pendant mes années étudiante, maintenant que je suis dans la vie professionnelle je trouve que les gens y prêtent moins attention, c’est plutôt genre « ha bon ? tu bois pas ? » et hop, on passe à autre chose. Curieusement, les gens que je croise en soirée réagissent super bien et finalement c’est au boulot, plutôt les personnes plus âgées, que ça réagit le plus mal et qu’on me pose des question/fait des commentaires. « Mais pourquoi vous ne buvez pas ? » « Quand même, un verre, ça n’a jamais fait de mal à personne ».
Le pire, c’est que je n’ai rien à répondre, parce que je n’ai aucune raison de ne pas boire, c’est juste qu’au niveau gout j’aime pas trop ça, et finalement même ce que j’aime je ne le bois pas, parce que je n’en vois pas trop l’intérêt, je n’en ai pas vraiment envie. Mais en fait, quand tu n’as pas de vraie raison de ne pas boire, les gens ne comprennent pas ^^.
Bref, toujours est il que c’est une jolie initiative, tu nous tiendras au courant de comment tu vis cette expérience ?
Merci pour ton retour! J’ai plus lu des expériences de non buveurs hommes qui se prenaient des remarques, mais d’après ce que tu me dis, les filles aussi!
J’ai vraiment envie de partager mon expérience oui, il y aura un billet de « fin de sevrage » de prévu 🙂
Je trouve que c’est une bonne initiative, comme tu le dis pour se rendre compte quelque part de sa consommation d’alcool, car meme si ce n’est pas une addiction, cela peut etre une habitude, de ne jamais sortir sans boire un verre, de s’ouvrir une biere en rentrant du boulot, un verre ou deux de vins a table.
Je suis encore vue par certains comme une extraterrestre, je bois pas ou peu, un ou deux verres, grand maximum, et pas a chaque occasion, pas a chaque soiree, et je suis souvent celle qui va demander un coca a la place du verre de vin au resto ou alors en terrasse alors que tout le monde prend une biere. Je trouve pas normal d’un cote d’avoir a me justifier sur ma consommation d’alcool, sur pourquoi je bois pas ou peu. Cela peut etre pour beaucoup de raisons et certaines de ses raisons peuvent etre personnelles aux gens aussi. Je trouve ce regard inquisiteur, maladroit mais aussi irrespectueux quelque part et mal place. C’est souvent aussi ce regard qu’on jette aux vegetariens et tout ceux qui finalment ne rentre pas dans le « modele », dans la norme.
Tu dis qu’en faisant ce defi, cela va aussi permettre de « ressentir » ceux qui commandent un perrier au lieu d’une biere, ceux qui doivent affronter le regard du barman quand on demande un simple jus d’orange en boite, ou meme rien qu’un verre d’eau apres avoir trop danser. Mais quelque part, tu le dis toi meme, ce defi vous le fait de maniere collectif et tu as prevenu les gens que tu le faisais, par les reseaux sociaux, le bouche a oreille, les discussions diverses et variees, alors je trouve que cette perspectiv de se mettre dans la peau de celui qui ne boit que peu ou pas du tout, est un peu fosse, du fait que les gens sont prevenus. Mais c’est une bonne demarche.
Je trouve ça assez fou que les gens se permettent de « juger » qqn qui ne boit pas. Comme tu dis c’est tout à fait personnel, tu es peut être une ancienne alcoolique, enceinte, ou n’importe – qu’est ce que ça peut bienfaire que tu boives ou non de l’alcool ? Une de mes meilleures amies ne boit pas et personne ne s’en est jamais « douté » tellement elle s’amuse en soirée.
C’est pas faux ce que tu dis sur le fait que j’ai prévenu (mais honnêtement ça fait partie de la motivation!), ceci dit le barman ou les amis d’amis ne sauront pas. Et puis oui je vais pas me gêner d’expliquer pourquoi je ne bois pas – c’est aussi le but, faire parler de cette initiative.
Je ne serai jamais à la place de qqn qui ne boit pas « du tout » c’est sûr, mais bon ça sera quand même intéressant je crois! Je reviens dans un mois et demi pour vous raconter ça 🙂
Un beau défi mais impossible à relever pour moi en février, le mois de mon anniversaire 😛
Ahah! On m’a sorti la même excuse pour la St Valentin 😉
Alors tu as droit de « tricher », si c’est juste le soir de ta fête, pourquoi pas ?
Je rejoins les précédents avis : je trouve que c’est une très chouette initiative qui va permettre aux personnes qui y participent de découvrir leur relation avec l’alcool. Ils peuvent finir le mois avec fierté ou avec peur.
Pour ma part, je n’y participerais pas car l’alcool est vraiment quelque chose de très optionnelle dans ma vie. C’est limite si je ne me force pas à boire de l’alcool pour suivre les autres. Je suis d’autant plus difficile : je n’aime pas la bière ni le champagne ni le vin rouge. Les cocktails sont très chers. Bref, y a que le vin blanc (et encore). Je n’ai jamais abusé car je n’ai pas envie de devenir lourde/malade et puis, je me suis toujours dit que ce n’est pas l’alcool qui fait une belle ambiance dans une soirée…
Je me souviens lors de mon année à Paris (2001), tous les vendredi soirs, on rejoignait un groupe de potes dans un bar spécialisés en bières. Je te dis pas la tête du serveur lorsque la première fois, j’ai commandé un jus de poire. On se foutait clairement de ma gueule. La fille qui ne boit pas d’alcool mais qui va dans un bar. Donc oui, je pense que tu pourrais avoir des boutades à ce sujet lorsque tu commanderas ton Perrier en soirée.
Bref, je trouve ce projet intéressant sur soi, sa santé et sa vie sociale.
Bonne chance et hâte de lire ta conclusion 😉
Merci de ton témoignage! Vous êtes tout plein à pas boire d’alcool en fait :p
Ahah, c’est tellement drôle de lire tout cela quand on est non buveuse ! (dans le sens « bah je vois pas en quoi c’est difficile » :P)
Profites-en pour te faire de bon cocktails de jus de fruits, des smoothies et même un petit Perrier rondelle ou Diabolo fraise, c’est toujours sympa à l’apéro ! 🙂
(bon après niveau calories ça fait mal mais je ne pense pas beaucoup plus que l’alcool en fait)
Bon couraaaage ! 🙂
J’ai prévu de me lancer dans les smoothies (j’adore ça mais je suis une feignasse de l’éplchage/lavage) et j’ai découvert un super « vin champagnisé » sans alcool lors de la soirée de lancement du défi.
Pour les calories c’est pas mal une bonne chose aussi j’avoue, mais j’ai la chance de pas trop prendre, faudrait surtout que j’arrête le pain et le fromage si je veux faire ça pour ma ligne :p
J’allais demander si on peu participer si on est pas là-bas, mais je pense qu’il y en a un qui me ferait payer très cher ma participation.
Oui tu peux! t’auras juste pas l’avantage « accès au gym Energie Cardio », mais bon je crois pas que ça te motive trop :p
Et t’as qu’à l’embarquer aussi. Non ? 😉
Vu les runs qu’on se tape ici, je pense que j’ai un cardio au top. Malgré le beurre salé.
(mais bon, je teste de plus en plus de trucs vegan, donc j’arriverais peut-être à sauver mes artères)
Je pense que je vais me laisser tenter pour essayer, mais j’ai perçu un gros moment de flottement dans ses yeux.
Et puis un « Bon bah faudra acheter des jus de fruits hein. »
o/
selon l’OMS , sauf erreur de ma part:
est alcoolique
celle qui boit 2 boissons alcoolisées/jour
celui qui boit 3 boissons alcoolisées / jour………..
je regarde mes chaussures, j’ai pas entendu la remarque….oups!! c’est dur de se retrouver si nombreux(ses)