Ca fait un bout de temps que je voulais écrire ce post. Suite à la lecture de Causette du mois de Novembre – Décembre en fait. Et puis le temps a passé, j’ai – un peu – pardonné à Causette, mais pas oublié cet article. 8 mars, journée de la femme, peut être l’occasion de m’y mettre… – bon ok le 8 Mars c’était hier, mais j’ai été clouée au lit par une crève je n’ai donc pas eu le temps de terminer ce post avant.
Reprenons donc le contexte. C’était il y a quelques mois, à la lecture de Causette (donc) (je vous invite à lire mon article pour situer un peu mieux), je tombe sur cette chronique intitulée « pourquoi 40 ans après je suis toujours féministe« . On peut d’ailleurs la lire sur leur site, par ici. Je lis, donc, et au fur et à mesure de ma lecture, je me dis « mais c’est pas moi, cette fille là, c’est quoi ce monde qu’elle décrit ? je ne me reconnais en aucun cas dans ce texte, cela signifie-t-il que je ne suis pas féministe ?«
Drôle de pensée, je crois. Un peu contradictoire d’être une femme, et de ne pas se sentir féministe. Un peu comme ce qu’écrit cette fille au début de son article « J’ai eu, comme beaucoup, le sentiment que le féminisme avait eu son utilité, mais qu’il avait fait son temps. C’était bon pour ma mère, mais moi, de quoi aurais-je eu besoin que je n’avais déjà ?«
Oui, je l’avoue, je ne me sens pas dans le « lot » des femmes aux droits et à l’égalité bafouée. J’ai un job, un (bon) salaire, un mec qui me paye une femme de ménage (qui, si elle avait été un homme ne m’aurait pas plus dérangée). Je porte des pantalons, des jupes, je n’ai pas peur du regard des hommes, j’ai toujours su faire ma place où il fallait la faire et je ne crois en aucun cas en leur prétendue supériorité dans certains domaines (voire plus).
Cela signifie-t-il pour autant que je doive me renfermer sur mon petit nombril et considérer que si c’est acquis pour moi, les droits des femmes ne sont plus à défendre ? Bien sûr que non. J’ai beau vivre dans un pays démocratique où nous avons le droit de vote, de travailler, de porter ce que nous voulons, d’avorter et de demander le divorce, j’ai bien conscience que tout n’est pas rose pour tout le monde, et qu’il y a encore (et pas si loin de nous) des femmes auxquelles on manque de respect. Il y a des viols qui ne sont pas reconnus comme tels car la fille « ne s’est pas débattue ». Des femmes qui se font « gentillement » gifler par leur mari. Des filles qui ne peuvent pas porter de jupe sous peine d’être traitée de pute. Des adolescentes qui avortent en cachette, mises enceintes par leur mec qui trouve que « la capote c’est pour les PéDés ».
Mais croire en les droits de l’Homme et de la Femme, en l’égalité, espérer la parité et la reconnaissance équivalente des deux sexes fait il de moi une féministe ?
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