De retour chez moi, le week end dernier. Chez moi, dans mon Sud natal, une maison dans laquelle j’ai grandi, et que j’ai quittée depuis près de cinq ans.
Cinq ans, c’est court, mais ça laisse le temps d’oublier certaines choses. Entre les déménagements consécutifs, les 6 (bientôt 7) apparts, les aller retours entre Sud et Nord… j’abandonne au fur et à mesure des vêtements, livres, objets et souvenirs. Contenus dans des cartons.
A chaque visite, je trie. Ca, je ne porte plus. Ca je ne lis plus. Ca je remonte à Paris, ça peut servir. Ce bouquin, je l’avais oublié. Des découvertes et des souvenirs, à chaque ouverture de cartons. Des cartes postales accrochées sur les murs. Des photos oubliées.
Et puis il y a ces cartons, trois boites, pour être précise. Des boites à souvenirs, dans lesquelles j’ai rangé au fur et à mesure mes bouts de vie, histoires d’amour et d’amitiés. Agendas du collège, lycée, remplis de petits mots des copines, et de photos. Lettres d’une correspondante que je n’aurais jamais rencontrée. Paroles de chansons imprimées et collées dans un grand cahier vert. Et d’autres. La première rose qu’un amoureux m’a offerte. J’avais 15 ans. Des lettres, encore, des cartes postales de pays lointains, des boites remplies d’objets qui – à une époque – avaient une signification. Un emballage cadeau fait main. Mes nounours, complètement usés par les années passées à les trainer partout. Encore des lettres.
Etrange de retomber sur ces souvenirs. Je ne sais pas ce que j’en ferai. Ces petits bouts de vie, des choses qui ont comptées, à un moment, pour moi. Pour la plupart, ces lettres je ne veux pas les relire, ces photos je ne veux plus les regarder. Et pourtant, je suis incapable de m’en séparer.
Alors ça reste là, dans ces cartons, au fond d’un placard. Un jour peut être, en version Fight Club (oui j’ai regardé ça hier soir, bon), tout cramera. Et ça ne me fera sûrement rien. Mais voilà, je suis une bloquée de ce genre de choses, infoutue de jeter ce qui a eu une valeur sentimentale. Les gens qui brûlent les affaires de leurs exs pour mettre fin à une histoire, je ne comprends pas.
Non, chez moi le passé est bien enfoui, enfermé dans des boites souvenir, ma manière de respecter la mémoire de ces moments passés, de refermer un pan d’une époque. Comme un journal intime qu’on garde mais qu’on ne lit plus. Les couvercles sont restent fermés, mais parfois, un retour at home, alors que ma chambre d’enfant, et celle de mon adolescence n’existent plus, il suffit d’ouvrir la boite de Pandore pour replonger dans ces souvenirs qui ont fait de moi ce que je suis.
Il faudrait juste mettre un gros autocollant dessus, avec écrit
FRAGILE
NE PAS DERANGER