Intime & Réflexions

je vais bien, merci

Je n’ai pas vraiment eu/pris le temps de bloguer ces derniers jours. Entre Marseille, Lyon, la Savoie enneigée et Paris je continue doucement mon Tour de France, histoire de prendre l’air, et de voir mes amis. Les jours et les semaines passent à une vitesse folle – je veux dire, J – 7 avant la fin du monde -, je ne réalise pas que dans deux mois – grand maximum, même si la date se décale chaque jour en attente de mon Visa – je serai enfin là bas.

Il y a cependant une chose que j’avais besoin d’écrire, parce que ça faisait longtemps, parce que c’est important: je vais bien. Après ces derniers mois compliqués, bousculés, parfois difficiles, j’ai fini par atteindre une forme de sérénité, de calme intérieur qui me permet de relativiser et de profiter à fond de ce que la vie m’apporte en ce moment. Et ça fait du bien.

Ces dernières semaines ont été riches de ces petites choses et moments qui comptent et qui font du bien, retrouver des amis, rencontrer de nouvelles personnes, des discussions passionnantes avec des gens passionnés, un tatouage dont j’avais envie depuis longtemps et qui fait désormais partie de moi, et Montréal qui se dessine doucement…

Mon dossier PVT est enfin entre les mains de l’Ambassade, j’ai reçu l’accusé de réception cette semaine. C’est la dernière ligne droite, si tout est bon je recevrais dans quelques semaines ma lettre d’introduction pour entrer sur le territoire Canadien. Et ce sera parti pour la suite… A moi de me bouger pour trouver du boulot, reprendre une vie à peu près « normale » pour une fille de 26 ans, à base de métro boulot, mais en gardant à l’esprit cette immense envie d’expérimenter et toujours découvrir de nouvelles choses, quitte à prendre des risques parfois. Parce que c’est comme ça qu’on se sent vraiment vivant…

(oui je vous re-balance des photos de mon flux Instagram parce que voilà)

  

  

  

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Intime & Réflexions · Voyages

#Marseille

Cet après-midi le vent dans les cheveux comme dans mes souvenirs, emmitouflées dans nos manteaux, et la ville à nos pieds qui s’étend infinie jusqu’au rebord des montagnes. De l’autre côté il y a la mer, et tout est si bleu – du ciel aux ondes étranges que forment les vagues à cause du Mistral et les ombres des nuages au dessus. Des nuages tressés, me dit Gazelle, comme tendus au dessus du Frioul, comme une seconde ligne d’horizon. Le soleil joue à cache cache sur les toits de tuiles ocres, le Vélodrome déborde, asphyxié sous les travaux qui le transforment – je me demande s’il est prévu de garder la vue sur la Bonne Mère qui fait sa forme si particulière – j’observe ces toits tordus, l’accumulation bordélique des bâtiments, l’incohérence des architectures. C’est la personnalité même de cette ville, je crois, ce bordel ambiant, ces tags qui décorent les murs, ces barres d’immeubles coincées entre la mer et le massif des Calanques. Je dis, tu vois là bas c’est les Réformés, et là c’est Périer, et Vauban, et le Vallon des Auffes, et la Corniche, et le Prado, et la Belle de Mai, et tous ces noms résonnent comme si je ne les avais jamais quittés. L’accent qui revient doucement, les cris des mouettes au dessus des platanes de la Plaine.

Marseille n’a pas bougé, tout est étrangement familier – cette place où nous allions bruncher, ces escaliers qu’on a monté combien de fois avec des Couchsurfers de passage, le Cours Lieutaud, les fresques du métro à Notre Dame du Mont, et ce pont pour descendre jusqu’à rue de Rome… On y mange des pizzas siciliennes, on parle Occitan, Catalogne, tatouages, mariage homo, consommation responsable, et on refait le monde autour d’un verre de rhum et d’un feu de cheminée clandestin. La nuit est étrangement calme – comme si l’actualité brûlante de ces derniers mois n’avait pas cours, réellement. Capitale de la Culture 2013 et tous ces travaux qui défigurent la ville, j’en souris encore, car la richesse est là, derrière les crépis fatigués, entre les ruelles du Panier, sous les escaliers de la Montée de l’Observatoire.

Dans la rue, un sac plastique tourbillonne au gré du vent. Regarde, un sac qui vole… c’est beau, dit celle qui a vu American Beauty quinze fois. Vole, petite poche, dit la Toulousaine, qui me fait remarquer que c’est quand même vachement plus poétique… Alors on rit, et on se dit au revoir, et c’est déjà – trop vite –  la fin.

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Intime & Réflexions

dommages collatéraux

Il y a quelques jours, alors que je montais à Paris, j’ai écrit une lettre à mon grand père. Une lettre que j’aurais dû lui écrire il y a bien longtemps mais que je repoussais, toujours, pour lui dire voilà, c’est fini avec le Garçon. C’est peut être un détail, cette lettre, et ça peut sembler étrange d’avoir attendu deux mois pour le faire qui plus est par courrier, mais au delà de la relation parfois compliquée avec mon grand père paternel, il y a beaucoup d’autres choses derrière cette annonce. Le Garçon était le premier – le seul – que je lui ai présenté. Un Alsacien, comme lui, un mec que je pensais être le bon, et que mon grand père avait complètement adopté comme faisant partie de la famille. Et pour lui, c’est quelque chose… Dire à mon grand père « c’est fini », c’est aussi repousser les chances qu’il (et mon grand père maternel de 86 ans…) me voie jamais mariée, et connaisse ses arrières petits-enfants.

Lorsqu’on se sépare de quelqu’un, il y a un tas de choses auxquelles on  pense, ou pas. Des choses auxquelles on s’attend, des choses plus ou moins logiques. Les complications logistiques viennent très rapidement – il faut trouver un autre appart, déménager, régler les questions financières – c’est chiant mais il faut y passer. Et puis il y a le reste.

Alors oui, il y a des choses auxquelles on s’attend – peut être sans en connaitre la violence, mais on sait. Qu’on va en chier, pleurer, passer des nuits blanches à se poser 2000 questions, se remettre en question pour tout peut être aussi. Que c’est dur de se retrouver seul tout d’un coup, de n’avoir plus personne à qui raconter les histoires du quotidien (celles qu’on raconte par habitude mais qui comptent tellement), plus personne pour partager les sorties ciné, les week ends, les vacances. C’est dur de dormir dans un grand lit aussi, et de s’endormir sans penser qu’on aimerait bien un câlin.

Tout ça, on s’y attend plus ou moins. Le manque, la douleur, les moments de bad, la solitude. Et puis il y a le reste. Tout ce à quoi on ne pense pas forcément, mais qui rend les choses encore plus difficiles parfois. Continue reading « dommages collatéraux »

Intime & Réflexions

#Paris

Paris n’a pas changé. Angus Stone dans les oreilles, je marche dans ses rues et c’est une tonne de souvenirs qui m’assaillent. Ceux des débuts, quand je venais d’arriver, jeune provinciale fascinée par cette ville sans cesse en mouvement. Ceux des moments ici, des après midi à se promener, des pauses shopping entre midi et deux, des détours par ci par là, des heures perdues dans les lumières des magasins. Ceux de la fin, les derniers jours de Juillet où il faisait si chaud. Mes pas ont repris quelques uns des trajets que je faisais tous les jours, ou moins souvent. Ligne 13, bus 66, Grands Magasins, Saint Lazare, Haussman. Le 17e, Batignolles, rue Nollet… Les réflexes reviennent, dans le métro bondé pousser les gens, les yeux rivés sur mon iPhone, dans le bus je ne fais pas attention au trajet que je connais par coeur, encore. Paris est belle, mais j’y suis insensible. Blasée, peut être, comme ceux qui y vivent, on a tendance à oublier la beauté de cette ville, noyée dans son agitation. Rien n’a changé et pourtant tout est différent. Comme plonger à pieds joints dans un souvenir, comme si c’était encore un peu chez moi, familier, et pourtant je n’y ai plus de chambre. Juste un matelas chez des amis pour accueillir mes nuits…

Paris pue, et pourtant Paris fourmille de ces odeurs caractéristiques à l’automne. Je respire à pleins poumons, les parfums des gens, l’odeur de la rue Porte de Saint Ouen, les vendeurs de maïs grillés devant le Printemps, la friture du MacDo, les boulangeries. Comme cette foule – les gens se pressent, tous âges, tous styles, toutes origines. J’avais oublié ce que c’est, une ville qui grouille, un mercredi après midi. J’avais oublié ce monde, ce mouvement, perpétuel, infini.

Deux mois ont passé depuis mon dernier passage ici. Je n’étais pas revenue dans ces rues qui ont abrité ma vie ces dernières années, pourtant. Le code n’a pas changé, la gardienne non plus. Les volets du square sont fermés, comme d’habitude. Ils sont en train de changer l’ascenseur. Voilà, c’est fini. La porte s’est refermée. Je suis déjà repartie.

Paris n’a pas changé, je crois. Mais peut être que moi, si.

Intime & Réflexions

un week end

Ca risque d’être compliqué de raconter le week end qui vient de s’écouler dans son intégralité, tellement il a été chargé en un tas de choses. Des rencontres, d’abord, avec des blogueuses super chouettes, des covoitureurs très sympas, une équipe de basket un peu hors normes et des chanteurs espagnols. Des discussions aussi, de tout, de rien, de superficiel et d’un peu plus profond. Des découvertes, Hossegor, des muffins aux myrtilles, un dîner sous la pluie – en terrasse, un passage en maillot de bain (26°C…), une nuit quasi blanche, un concert acoustique, des cocktails improvisés (avec des fruits), beaucoup (trop) d’alcool, des kilomètres de sable, et d’Océan, des musiques vintage, des escarpins jaunes, un film pas mal du tout avec une fille aux cheveux rouges, et préparer ma valise pour Montréal…

Il y a des choses qui ne se racontent pas. Mais ces rencontres, ces discussions plus ou moins longues, ces kilomètres de route vers l’Océan – aller, retour -, ces heures à danser sur 10 cm de talon, et rentrer pieds nus sous la pluie, tout ça fait se sentir terriblement vivante. On se jette les yeux fermés dans la musique, on oublie les inhibitions, et on se laisse porter. Entre deux nuits trop courtes, on réfléchit à ces accidents de la vie qui font qu’un mec se retrouve en fauteuil à 20 ans, à ces gens qui suivent des études improbables par passion, aux raisons qui font qu’on veut partir, loin.

Après la pluie tiède il fait à nouveau soleil sur Bordeaux. Ma valise se remplit (trop), mes billets sont prêts. Il ne reste plus qu’à.

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Intime & Réflexions · Voyages

et après … ?

Ca fait plusieurs jours/semaines que je dois écrire ce post. Enfin « dois ». Disons qu’il est entre deux rives, entre deux envies: celle de garder une partie des choses pour moi, et d’attendre que tout se concrétise pour le partager ici, et celle de tout dire, tout raconter, parce que… et bien parce que c’est là, dans ma vie, chaque jour, que ça devient de plus en plus réel et que ça me ronde d’en parler.

Il y a un peu plus de deux mois, je quittais Paris et MonJob, pour venir m’installer à Bordeaux et commencer une (presque) nouvelle vie. Une ville que nous avions choisie à deux, pour un tas de raisons toujours valables (en tous cas en ce qui me concerne – j’aime vraiment beaucoup Bordeaux et sa région). Il y a un peu plus d’un mois, le Garçon et moi nous séparions. Les raisons de cette rupture ne sont pas à l’ordre du jour, mais il est très possible que certaines choses aient eu un impact sur les choix qui ont suivi.

Je me suis donc retrouvée fin Août, sans boulot, sans copain, dans une ville quasi inconnue (bon on va pas exagérer mais vous m’avez comprise). J’ai alors pris quelques jours pour faire le point, savoir où je voulais aller, ce que je voulais faire. A ce stade, à peu près tout est possible, puisque rien ne me retenait à Bordeaux, ni à Paris, ni ailleurs, je pouvais choisir d’aller où je voulais.

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Intime & Réflexions

l’appartement aux murs gris

C’est un grand appartement, murs gris, poignées anciennes et moulures au plafond. Dans le salon, des fenêtres pour laisser passer la lumière – le soleil n’a pas cessé de briller depuis -, au fond à droite derrière les plantes, ce couloir qui me semble toujours immense, des mètres de parquet usés qui glissent discrètement sous les pieds lorsqu’on se lève pour chercher chocolat et tisane au milieu de la nuit. Les murs, par contre, grincent de leur longue vie, mais ce sont les bruits des oiseaux et la voisine baragouinant anglais qui me réveillent le matin. Il y a du lierre aux fenêtres, des meubles chinés et une très vieille robinetterie. Et puis au bout du couloir, une chambre avec vue sur les toits des Chartrons…

      

C’est là que je vis depuis quelques jours, c’est là que j’entame ma « nouvelle vie ». Quelques mois en coloc pour avancer un peu, savoir où aller, faire office de transition vers la suite, où et quelle qu’elle soit. En coloc et sans boulot, j’ai l’impression d’avoir à nouveau 20 ans, à cet âge où tout semblait possible – et pourtant.

Les prochains mois se remplissent doucement. Des perspectives d’ailleurs, des rêves à concrétiser. Montréal en Octobre, pour voir

En attendant la vie reprend ses droits, il faut réapprendre à dormir seule, se réveiller seule, dire je au lieu de nous, et monter moi même les meubles IKEA. Et puis on va essayer de reprendre une activité normale par ici, à base de concert de Coldplay, de vacances en Bretagne, de dressing trop petit et de coloration.

To be continued…