Culture

mes séries du moment: filles sans le sou et curés en devenir

Chômage oblige, j’ai beaucoup de temps libre. Et en vue de mon prochain départ au Canada, je m’entraîne au jetlag, avec un rythme de nuit qui ressemble plus à du 4 heures – midi qu’à autre chose. Mes activités nocturnes sont donc assez basiques: glandage sur internet, remplissage de mon tumblr, lecture, et regardage de films et séries.

Jusqu’ici, j’étais assez fidèle à quelques séries, des classiques comme How I Met Your Mother, The Big Bang Theory, Gossip Girl, Desperate Housewives, sans oublier Californication et Game of Thrones, et des trucs un peu moins connus comme Suits (poke @Camille qui comprendra) et Skins (je me suis refais le 1er et 2e cast récemment, je suis fan). Je me suis aussi essayée à Breaking Bad, que j’ai lâché en milieu de saison 4, un peu dégoûtée par l’ambiance malsaine et la tournure que prenait la série.

Les femmes au foyer désespérées ont pris leur retraite, et j’avoue que je n’ai même pas regardé la dernière saison de GG tellement ça devenait nul, me contenant du spoil du season final digne des pires fin de séries de l’histoire des season finale décevants (poke Lost…) qui m’a définitivement fâchée avec les aventures de l’Upper East Side. Il fallait donc trouver de quoi remplir les longues soirées d’hiver avec du rire, du sexe et du suspense. J’ai pas mal de choses dans ma liste « à voir », comme Homeland et The New Normal que je n’ai pas encore commencées, mais il y a deux séries découvertes récemment dont j’aimerais parler ici car elles méritent vraiment d’être plus connues…

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Syndromes

le syndrome de la parisienne

Voilà déjà cinq mois que j’ai quitté Paris, pour Bordeaux d’abord, puis depuis un mois et demi pour retrouver mon Sud natal. Cinq mois, c’est long et c’est court à la fois, et j’ai depuis eu le temps de remonter trois fois dans la capitale pour voir les coupaings et prendre une bouffée d’air pollué, revoir les immeubles Haussmanniens et la Tour Eiffel, et me promener dans les couloirs qui puent du métro.

Le truc étrange, c’est que cinq mois après et malgré tout ce temps passé en Province, je ne me sens absolument pas dépaysée quand je remonte à Paris. C’est même complètement autre chose, il y a un sentiment de familiarité (jusqu’ici c’est un peu normal pour une ville où j’ai vécu plus de trois ans), voire même de « je m’y sens chez moi ».

Voilà. C’est ce truc très bizarre qui m’est arrivé la dernière fois que je suis montée, arrivée à Gare de Lyon, et que j’ai pris la 14 et la 13 direction chez des amis qui vivent Porte de Saint-Ouen. Je suis arrivée avec mes valises, j’ai suivi machinalement les couloirs de la gare, emprunté le changement à Saint Lazare, avec l’impression tenace que je rentrais chez moi.

le chouette groupe de musiciens slaves à Concorde

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Intime & Réflexions

indélébile

Parmi les décisions que j’ai prises ces derniers mois, et qui ont (entre autres) été motivées par ma rupture, je me suis faite tatouer. Je ne pensais pas en parler ici, mais avec le recul (et les 12 000 questions auxquelles j’ai eu droit sur le sujet), je me suis dit que ça pouvait peut être intéresser certain(e)s de connaitre ma démarche. Et vu que le tatouage est devenu un truc « facheune », il y a peut être certaines choses qui me semblent juste ultra importantes quand on prend ce genre de décision et que j’aimerais partager ici…

Je précise par avance que tout ce que je raconterai ici est mon point de vue, qu’on peut ne pas partager, mais je vous invite à venir en discuter ce sera toujours l’occasion d’échanger sur le sujet !

NB: Pardon pour l’article de plus de 2000 mots.

Un tatouage, c’est pour la vie

La première des choses auxquelles il faut penser, c’est qu’un tatouage, c’est pour la vie. Contrairement à un piercing, une coupe/couleur de cheveux, ou la plupart des transformations physiques qu’on peut faire pour des raisons esthétiques, il est très difficile d’enlever un tatouage. Les méthodes actuelles de retrait au laser sont extrêmement chères, relativement douloureuses, et surtout laissent des cicatrices. Visibles. Le tatouage vieillit avec vous, avec votre peau, votre personnalité, comme une cicatrice, on vit avec toute sa vie. Alors on peut toujours le faire recouvrir, mais c’est une autre démarche – et ça rajoute encore une couche de tatouage au lieu de tout effacer.

La décision de se faire tatouer n’est donc pas à prendre à la légère. Le coup de se faire un tatouage sur un coup de tête est une stupidité sans nom. En bref, il faut y réfléchir, au dessin comme à l’endroit où on le fera, et bien sûr aux conséquences éventuelles du tatouage.

C’est sur cette première base qu’il faut – je crois – partir pour parler de tatouage. Car celui ci fait partie de soi, complètement. Il faut l’apprivoiser, l’aimer, l’absorber, l’assumer et ne pas regretter.

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Chroniques

vingt ans

Ces derniers jours, j’ai passé plusieurs heures assise sur le béton, les mains pleines de poussière, à trier et vider des cartons. Depuis que nous sommes petits, MonFrère et moi avons en effet conservé une grosse partie de nos cahiers de classe, le tout était donc rangé dans le garage de mes parents, attendant que nous nous motivions à faire le tri.

J’ai donc retrouvé une dizaine de cartons dans lesquels s’amoncelaient des quantités de feuilles, classeurs, livres, cahiers, pochettes plastiques et autres choses plus ou moins remplies de nos écritures. Des mots d’enfants, d’abord, avec les dessins de maternelle, et les premières lignes d’écriture du CP, et puis ces dictées de primaire – celles où j’avais toujours entre 8 et 10/10, des rédactions (même si ça ne s’appelait pas comme ça), les tables de multiplication, les cahiers de science nat et de poésie – avec les dessins qu’on faisait pour illustrer. Des mots d’adolescente, ensuite, des kilomètres de feuilles du collège et du lycée, où mon écriture s’affirme, s’arrondit, tente des pleins et déliés, du penché, du re droit.

Rédaction de CM2

J’ai retrouvé des cahiers couverts des dessins (moches) que je gribouillais en cours lors des moments d’ennui, d’étoiles à cinq branches (ma grande spécialité, j’en ai couvert des pages entières de ces étoiles dessinées d’un seul trait), de mots des copines. Et puis mes pochettes de cours au lycée,  recouvertes de photos, poèmes, paroles de chansons, citations plus ou moins connues à base d’amour et de cigarettes, de trucs de Nirvana, Linkin Park, Saez. Des classeurs remplis de cours d’un tas de choses, de maths, physique, chimie, histoire géo, allemand, latin, SVT, anglais maladroit, grammaire aux règles étranges, TPs, PAO en technologie. Plus tard, mes cours de prépa, des pavés de centaines de pages de notes, des milliers d’heures de cours, des cartes de géopolitique, des maths à un niveau poussé. Enfin, quelques dossiers remplis de mes cours d’école de commerce, vestiges des quelques profs qui ne faisaient pas tout sur PPT. Négociation, droit des affaires, marketing, analyse stratégique, finance. Autant de notions qui me restent très floues aujourd’hui. Continue reading « vingt ans »

Intime & Réflexions

les douze coups de minuit

Voilà, nous sommes le dernier jour de l’année. Après les listes de Noël, tout le monde s’est mis à faire des « bilans 2012 » et autres « résolutions 2013 ». Que vous dire. J’ai à peine l’impression que l’année se termine, mon rythme de chômeuse me décale tellement, et les mois qui viennent de s’écouler sont passés à une vitesse incroyable. Je réalise tout juste que ça y est, on touche au bout de cette année qui aura été si riche en évènements – pas plus, pas moins qu’une autre vous me direz, mais on a quand même échappé de peu à une fin du monde, Johnny et Vanessa se sont séparés et on a été envahis musicalement par la Corée du Sud –  admettez que ça n’arrive pas tous les ans.

Pour ma part mon entourage et celles et ceux qui me lisent depuis quelques temps le savent, 2012 a été une année pleine de bouleversements. Je pourrais dire que ça a été une année intense en émotions, et ce ne serait pas faux, mais je dois admettre que malgré l’enchaînement des évènements et tous les changements que ça a entraîné, ce n’est pas forcément « pire » qu’une autre année – 2009 où je suis arrivée à Paris, j’ai signé mon premier CDI et ai rencontré le Garçon, 2006 où j’ai passé mes concours et ai vécu une autre rupture compliquée, pour ne citer que celles ci. Que les habitudes soient plus ou moins bousculées, qu’on change plus ou moins violemment de vie, chaque année apporte son lot d’expériences, de découvertes, de bouleversements.

Alors oui, 2012 aura été un sacré bordel pour moi – et pour le Garçon – et je pourrais écrire des lignes de bilans, de choses apprises, de trucs vécus. Mais ce qui compte aujourd’hui c’est que ces changements m’ont menée à autre chose, ce projet qui me motive depuis Septembre et qui prend doucement forme, le projet d’une presque nouvelle vie de l’autre côté de l’Atlantique. 2013 arrive donc, chargé de ce challenge, avec tout ce que ça comporte comme changements, nouvelles expériences, difficultés à surmonter.

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Voyages

le bout du monde

Tu es déjà allé au bout du monde ? Moi oui. Enfin, un de ses bouts. Il faut avouer qu’il y en a pas mal… J’ai découvert ce bout là par une journée de Décembre comme on en fait qu’en Provence, avec ce ciel immensément bleu, et le Mistral pour effilocher les nuages. On y accède par l’A55, il faut sortir à Carry et puis continuer, passer la Couronne, encore plus loin, tirer jusqu’aux limites de Lavéra.

On y est. C’est un endroit coincé entre l’Etang de Berre et la Méditerranée, juste au bord du massif de la Côte Bleue, avant que l’on n’atteigne les usines qui détaillent Port de Bouc et crachent leurs bateaux. Là, entre une centrale thermique et les usines pétro-chimiques, se cache un petit port. Quelques anses découpées par les vagues, des plages de galets blancs, quelques maisons. Hors saison, les volets sont fermés, les rideaux tirés, le crépi des murs se relâche ; pourtant on imagine sans mal les sardinades sur les terrasses en été, les oursins qu’on mange les pieds dans l’eau, les gamins qui courent en sandales. Au bord de l’eau, la mer a vomi ses habituels déchets, bouteilles en plastiques, canettes rouillées, carcasse de bateau, formant là des visages étranges entre les rochers. Des troncs de bois se sont arrêtés là, étrangement grisés par leur voyage sur l’eau, fantômes d’une forêt lointaine.

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Chroniques

la trève

23 décembre, cette date équidistante de Noël et de la fin du monde. Ici c’est dimanche, on a allumé un feu de cheminé, mangé des plats surgelés (parce que la flemme de cuisiner vu qu’on va faire que ça pendant 48 heures), bu du thé et fait des gâteaux. Renforcée dans mon effort par cette période où tout le monde est en vacances et que du-coup-ça-sert-à rien-d’envoyer-des-CVs-la-bonne-excuse, je continue à ne pas chercher de boulot, me lever à midi (trente exactement), et glander sur mon ordi la moitié de la journée (l’autre étant consacrée à manger/prendre une douche/un bain/caresser mon chat/sortir aussi un peu parfois). Et c’est traînant dans mon boyfriend jean et un pull informe bien pratiques à enfiler au saut du lit que j’ai fini par remarquer quelque chose d’étrange sur Facebook et les réseaux sociaux.

C’est calme.

Très calme.

Presque trop calme…

Passé la frénésie des tweets pré fin du monde, les recettes de bouffe à tester, le rush de cadeaux de Noël et les commentaires sur la fin du monde (oui, deux fois et déjà trop), nous sommes passés ce week end dans ce qu’on pourrait appeler « la trève de Noël ». Ce moment flou durant lequel, pendant quelques jours, les gens vont lâcher leur clavier pour retrouver leurs parents, leurs grands parents, leurs frères et soeur, en bref, vivre IRL.

Pour les rares survivants, il s’agit de partager sapins, gâteaux, amour et bonheur auprès de leur entourage 2.0. On croise ainsi sur Twitter quelques rares livetweets de repas de famille (j’attends avec impatience demain soir que ça se corse un peu), des photos de sapins, des mentions de gens qui finissent à peine leurs cadeaux, et des Père Noëls pervers.

C’est aussi l’occasion de retrouver ses amis d’enfance lorsque, rentrés au bercail, on se retrouve tous de retour chez nos parents. Alors, tu deviens quoi ? Les années ont passées sans qu’on s’en soit rendu compte, les petits frères ont grandit, les enfants des amis des parents aussi – ceux qu’on a connu gamins, trop jeunes pour partager nos jeux, on discute aujourd’hui de nos études, nos vies. 6 ans d’écart ça n’a plus autant d’importance soudain.

La fin du monde n’a pas eu lieu, on est tous des survivants, du moins jusqu’à la prochaine fois. Chez moi demain c’est ciné, repas et tarte au citron maison. Souhaitez moi bonne chance pour la réussite de cette dernière !

Joyeux Noël tout le monde 🙂