Je vous contais il y a peu mon tout récent début de recherche d’appartement. Au programme, loyers/superficie hors de prix et agences fantômes. Ces obstacles n’ayant pas entamé ma motivation à changer de toit (et autres), mes recherches ont donc continué, avec plus ou moins de réussite.
Moins de réussite c’est à dire que la semaine dernière, sur 15 agences contactées, une seule a répondu au téléphone. Pour le reste, tu laisses des messages sur répondeur
« Bonjour nous sommes actuellement en visite. Laissez un message avec vos coordonnées, nous vous rappellerons dès notre retour« ,
avec ta voix la plus douce (et la moins juvénile) possible
« Bonjour j’appelle à propos du T2 rue Truc. Est il encore possible de visiter ? Je suis Melle LaNe, vous pouvez me contacter au 06 etc« .
Évidement, on s’en doute, personne n’a rappelé. Évidement, on s’en doute, certaines annonces avaient disparu le lendemain. Nan sérieux, les agences, ils te prennent plus d’un mois de loyer pour signer trois papiers et ils sont pas foutu de composer un numéro.
Ok, c’est la loi de l’offre et de la demande mais WaoW, moi qui pensait (naïvement) que les gens allaient être contents (genre chouette on va trouver quelqu’un prêt à dépenser la moitié de son salaire dans un loyer hors de prix !), que dalle. C’est pire qu’une recherche d’emploi cette histoire. Et encore… on est pas arrivés au bout de nos peines.
Côté réussite, l’agence fantôme a (enfin) répondu. Après 14 coups de fils et quelques visites, on y arrive. Et en plus, le gentil monsieur de l’agence (jeune, barbe de trois jours, denim used) a quelque chose à te proposer ! N’est ce pas magnifique ? L’espoir commence à renaitre dans ton petit coeur sec de futur sans logis.
Le lendemain, tu es au rapport, pause dej avancée (parce que non entre midi et deux pas possible de faire visiter), garde à vous et présentable devant la porte de l’immeuble. Chouette immeuble, cela dit, et encore plus chouette quand, passé les bonjours et la grande porte, tu découvres un jardin adorable dans une cour même pas sombre. Et au fur et à mesure de la visite, tu finis par te dire « je le veux«
(bon il manque un balcon, et 10cm de baignoire, et la proximité de la meilleure boulangerie des Batignolles mais tanpis, on peut pas tout avoir)
Là tu te dis « Ca y est !! J’ai trouvé !! » Dossier béton, revenus suffisants, le mec de l’agence te rassure « peut être qu’on fera sans garant« , à part une date d’entrée super short, c’est vendu !
C’était sans savoir que sur Paris, aujourd’hui, trouver un appart, c’est une compétition qu’il faut gagner. Sisi, un truc que même pour un job on te fait pas faire. En plus des fiches de paie/photocopie de la carte d’identité/attestation de l’employeur/relevé d’impôts/certificat de bonne santé/bonne présentation, il faut passer devant la décision finale du propriétaire.
Chose que je comprends, cela dit, autant savoir à qui on a affaire.
Mais à Paris, ils ont inventé un truc qui s’appelle « déposer un dossier« . Tu déposes, ça oui. Des photocopies t’en as fait. Mais tu peux sourire tout ce que tu veux à ton nouvel agent immobilier préféré (que, n’oublions pas, tu as harcelé au téléphone), tu es quand même en compétition avec d’autres dossiers. Et là, c’est le suspense infini jusqu’à la réponse dudit propriétaire. Le croisement de doigts pour que ton dossier « agence web PME start up premier contrat » passe devant le dossier « finance consulting avec revenus plus élevés« . Tu te mets à penser que ta photo sur la carte d’identité est pas vraiment racoleuse (les cheveux courts à 15 ans, c’est pas hyper rassurant). Et que merde, si seulement t’avais pas harcelé ce pauvre agent, peut être qu’il aurait eu la gentillesse de pousser ton dossier en avant…
Voilà. On en est là. Le suspense est à son comble, car le propriétaire est resté injoignable. Et puis c’est le week end. Et puis c’est lundi (et lundi pour les agences, c’est comme dimanche, dixit l’agent en denim used). Alors tu te ronges les ongles, et tu attends…