Au quotidien

goodbye Bordeaux

Ces derniers mois, je vous ai beaucoup parlé de mes envies d’ailleurs, de mes voyages, et mon changement de vie. Je me rends compte que je n’ai pas beaucoup parlé de Bordeaux… il y a sûrement un peu d’acte manqué là dedans, du fait que nous avions choisi cette ville pour y vivre à deux, s’y installer, y construire une nouvelle vie et qu’elle n’aura finalement été pour moi qu’une ville de transition.

Depuis quelques jours, je suis en effet rentrée à Aix, chez mes parents. L’histoire est un peu longue, mais la chambre que je (sous) louais n’était plus disponible, je devais donc quitter l’appartement aux murs gris. Ce retour chez les parents me donne l’occasion d’économiser un peu plus aussi, et de préparer mon départ au Canada – même si je vais continuer à vadrouiller un peu d’ici là 🙂

Ce que je n’ai pas vraiment raconté ici, c’est que j’ai beaucoup aimé Bordeaux. C’est une ville magnifique, très agréable à vivre. On y respire, les bords de la Garonne sont très sympas, l’architecture est belle, et la région autour, que ce soir côté terre avec le Périgord ou côté Océan est pleine d’endroits superbes. Sur le plan humain, Bordeaux m’a rappelé ce que c’est que vivre loin de Paris, un endroit où les gens disent encore bonjour dans les boutiques, où les commerçants sympathisent, et les voisins prennent le temps d’échanger quelques mots; où on respecte la vie après le travail, et où on peut prendre l’air le week end. J’ai passé de très bonnes soirées (les rares week ends où j’étais là), et rencontré des gens géniaux, pour le peu de contacts que je m’y suis fait. Parmi ces personnes, il y a deux blogueuses qui sont aujourd’hui un peu plus que ça et que je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de voir plus souvent, et ma coloc, avec qui j’ai passé des soirées à discuter, cuisiner, faire la fête… Quelques personnes qui ont permis à ces quelques mois de passer bien vite, et qui me manquent déjà.

Bordeaux est une ville où j’aurais aimé vivre en d’autres circonstances, vivre et travailler. Le destin étant parfois farceur, j’ai reçu un mail hier de la part d’une agence rencontrée en Août et dans laquelle j’aurais adoré travailler, qui donnait suite à ce premier entretien… « La vie est parfois imprévisible« , m’a-t-on gentiment répondu lorsque j’ai décliné. Et c’est tellement vrai…

Je n’oublierai pas Bordeaux, et j’espère y revenir. Je regrette juste ne pas en avoir un peu plus profité, mais comme on dit c’est la vie… 

(diaporama antichronologique)

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Intime & Réflexions

un week end

Ca risque d’être compliqué de raconter le week end qui vient de s’écouler dans son intégralité, tellement il a été chargé en un tas de choses. Des rencontres, d’abord, avec des blogueuses super chouettes, des covoitureurs très sympas, une équipe de basket un peu hors normes et des chanteurs espagnols. Des discussions aussi, de tout, de rien, de superficiel et d’un peu plus profond. Des découvertes, Hossegor, des muffins aux myrtilles, un dîner sous la pluie – en terrasse, un passage en maillot de bain (26°C…), une nuit quasi blanche, un concert acoustique, des cocktails improvisés (avec des fruits), beaucoup (trop) d’alcool, des kilomètres de sable, et d’Océan, des musiques vintage, des escarpins jaunes, un film pas mal du tout avec une fille aux cheveux rouges, et préparer ma valise pour Montréal…

Il y a des choses qui ne se racontent pas. Mais ces rencontres, ces discussions plus ou moins longues, ces kilomètres de route vers l’Océan – aller, retour -, ces heures à danser sur 10 cm de talon, et rentrer pieds nus sous la pluie, tout ça fait se sentir terriblement vivante. On se jette les yeux fermés dans la musique, on oublie les inhibitions, et on se laisse porter. Entre deux nuits trop courtes, on réfléchit à ces accidents de la vie qui font qu’un mec se retrouve en fauteuil à 20 ans, à ces gens qui suivent des études improbables par passion, aux raisons qui font qu’on veut partir, loin.

Après la pluie tiède il fait à nouveau soleil sur Bordeaux. Ma valise se remplit (trop), mes billets sont prêts. Il ne reste plus qu’à.

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Au quotidien

les murs gris

Je ne sais pas si j’en ai déjà parlé ici, mais j’ai développé un amour inconsidéré pour les vieux appartements, leurs portes en bois qui ferment mal, leurs plafonds à moulures, leurs parquets usés.

Lorsque je vivais à Marseille en colocation, nous habitions un magnifique 170m² « Haussmanien », dans un état plus que délabré. Cet appartement, en si mauvais état qu’il soit, était une petite perle: portes vitrées, corniches et moulures autour des plafonniers, lambris d’époque sur les murs, et cheminées dans chaque pièce. Au sol, pas de parquet mais des tomettes, cette forme de carrelage en terre cuite spécifique au Sud de la France… J’adorais cet appartement, ses plafonds à 4 mètres et ses dorures un peu kitsch.

Les appartements qui ont suivi mes déménagements successifs ont tous été dans l’ancien, mais sans ce charme caractéristique des logements « riches ». A Paris, notre 50m² était dans un immeuble années 20, une très belle construction en pierres rouges, avec un ascenseur d’époque « Roux-Combaluzier ». Ca ne parle peut être à personne, mais un ami nous a expliqué un jour (bien avant qu’on prenne cet appart) qu’il s’agissait de l' »ancêtre » d’Otis (pas le scribe), pour qui son (grand ?)  père avait travaillé. Cet ascenseur sera sûrement supprimé, un jour ou l’autre, et remplacé par un truc moderne et sécurisé, où on ne peut pas ouvrir la porte en marche ni toucher les câbles d’ascension.

 

Lorsque j’ai visité l’appartement aux murs gris, celui où je vis maintenant, j’ai eu un genre de coup de foudre. N’étant cet immense couloir auquel je commence à m’habituer et son aménagement atypique, il a ces petits détails qui font ce charme de l’ancien. Des poignées étranges, à priori typiques d’ici. Un parquet usé, du sapin je crois. Une robinetterie old school. Des cheminées, du bois, des corniches et moulures. Des murs couverts de lierre, dehors, qui montent jusqu’aux fenêtres et vient se coincer dans les volets. Et la rénovation – ces fameux murs gris – tout comme la déco choisie par la précédente colocataire, lui donnent ce côté rétro et cosy. Place à la récup, aux meubles chinés et retapés, au bureau « home made », et à l’espace pour respirer…

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Intime & Réflexions

l’appartement aux murs gris

C’est un grand appartement, murs gris, poignées anciennes et moulures au plafond. Dans le salon, des fenêtres pour laisser passer la lumière – le soleil n’a pas cessé de briller depuis -, au fond à droite derrière les plantes, ce couloir qui me semble toujours immense, des mètres de parquet usés qui glissent discrètement sous les pieds lorsqu’on se lève pour chercher chocolat et tisane au milieu de la nuit. Les murs, par contre, grincent de leur longue vie, mais ce sont les bruits des oiseaux et la voisine baragouinant anglais qui me réveillent le matin. Il y a du lierre aux fenêtres, des meubles chinés et une très vieille robinetterie. Et puis au bout du couloir, une chambre avec vue sur les toits des Chartrons…

      

C’est là que je vis depuis quelques jours, c’est là que j’entame ma « nouvelle vie ». Quelques mois en coloc pour avancer un peu, savoir où aller, faire office de transition vers la suite, où et quelle qu’elle soit. En coloc et sans boulot, j’ai l’impression d’avoir à nouveau 20 ans, à cet âge où tout semblait possible – et pourtant.

Les prochains mois se remplissent doucement. Des perspectives d’ailleurs, des rêves à concrétiser. Montréal en Octobre, pour voir

En attendant la vie reprend ses droits, il faut réapprendre à dormir seule, se réveiller seule, dire je au lieu de nous, et monter moi même les meubles IKEA. Et puis on va essayer de reprendre une activité normale par ici, à base de concert de Coldplay, de vacances en Bretagne, de dressing trop petit et de coloration.

To be continued…

Intime & Réflexions · Voyages

la mer, qu’on voit danser

De retour dimanche, nous avons regardé le thermomètre monter, doucement, parfois par à coups, pour arriver à près de 35°C. On n’a pas souvent l’occasion de prendre 15°C dans la figure en 500 kilomètres d’autoroute, alors voilà. La canicule, il parait.

Juste avant nous étions bien, là bas, entre deux nuages le soleil, entre deux coups de vent iodé sur la Ria d’Aven, les Marais Salants ou l’Ile de Groix. Juste avant, face à l’Océan qui gronde, tempête pour se teinter de tourmaline – ou peut être ce bleu vert est-il émeraude, fonction du sens du vent, du soleil, et des nuages qui croisent au dessus de nous.

Arrivée à Bordeaux, je crois que le spleen m’a pris, furtivement. Rentrer de vacances alors que rien de mieux ne nous attend – un appartement surchauffé peut être, mon clavier et mon écran qui ne m’ont pas manqués, un entretien pour finaliser ma condition d’assistée sociale – et vivement la suite. Alors oui, j’étais contente à la fois de rentrer ici et pas à Paris, et mon basilic est toujours là – miracle. De ces quelques jours plus au Nord il reste des photos à trier, trop peu ou trop nombreuses selon l’angle d’attaque. Et si aucune ne retransmettra le vent dans nos cheveux et la douceur du crachin breton, on en gardera les souvenirs qui font du bien.

Jusqu’à ce qu’on ai l’occasion de repartir…

  

  

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Au quotidien

Bordeaux, deuxième jour

Alors ça y est. Après trois jours marathon à base de réveils brutaux et de chaleurs dignes des plus grosses journées d’été en Provence, nous voilà presque installés dans notre T3 Bordelais.

Je ne sais pas si tout se raconte, mais il reste des bribes, quelques mots à vous dire… Ces derniers jours de MonJob, et ces derniers jours à Paris, je ne les ai pas vus passer, tellement ils ont été riches en émotions, et blindés d’un million de choses à faire. Et puis un matin on se réveille et c’est là, on est à Bordeaux, dans notre nouvel appart, et presque chômeuse, et on cherche ses marques dans la nouvelle cuisine, on marche sur les cartons vides qui trainent encore et les valises pas vidées. Et on se dit, voilà, c’est fait…

          

Avant ça il y a eu un mardi matin, 10h30 lorsque le Garçon me réveille: « j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle« . La bonne c’est qu’on déménage aujourd’hui. La mauvaise c’est que les déménageurs arrivent dans 3 heures, et qu’on a pas terminé les cartons. Le mardi soir, où on campe dans un appartement vide, qui parait si grand soudain. Le mercredi, où on embarque dans la 308 remplie à bloc (ah bon il reste encore TOUT CA ???), le basilic coincé entre le siège et la couette, et la clim à fond. Les embouteillages, et puis cette chaleur, qui nous donne mal au crâne malgré la clim. Le thermomètre annonce 37°C à l’ombre entre Tours et Poitiers… Continue reading « Bordeaux, deuxième jour »

Intime & Réflexions

– dix jours

Dans 10 jours, je serai Bordelaise. Enfin, disons que j’aurais posé mes meubles et mes fesses dans cette nouvelle vi(e)lle, et quitté Paris pour de vrai. Dans 10 jours je serai chômeuse. Et même si j’espère décrocher un job rapidement, j’avoue que ça ne m’effraie pas plus que ça.

Dix jours, c’est court et long à la fois. La semaine dernière, je passais quelques jours en Provence chez mes parents. Ce week end, nous organisions une petite soirée pour dire au revoir à nos amis. Nous nous attaquions aux cartons – « juste » une douzaines de cartons de livres… Ce lundi est mon dernier lundi à MonJob. La dernière semaine où je viendrai dans ce coin du 6e, m’asseoir dans cet open space sous une verrière qui nous impose 30°C.

Le truc troublant, c’est que je ne réalise pas. J’ai pourtant imaginé un nombre incalculable de fois ces derniers jours, ce que je dirai, ce que je ferai, le mail d’au revoir que j’enverrai. Et les au revoir aux copains qu’on serrera une dernière fois dans ses bras pour la peine, les quelques larmes peut être – mon coeur d’artichaut. Et la nostalgie de cet appart presque parfait, de cette vie là qui n’était pas non plus si pourrie, de Paris aussi…

Je ne réalise pas. Parce que peut être cette météo horrible (oui c’est le mot), le besoin de vacances, l’envie de partir. Peut être que je me sens déjà en vacances, sans me rendre compte que c’est pas juste des vacances, on s’en va pour de vrai. Peut être que j’ai fait le deuil – un peu brutal – de mon boulot – merci au désintérêt de certains, c’est vrai que ça vous pousse au cul une fois passée la déception.

Au fond de moi je sais que c’est réel, mais je ne réalise pas. Que je ne pourrais plus envoyer un texto à mes coupines en mode « on déjeune ensemble ce midi ? » ou « je peux venir pour le brunch ?« . Prendre un verre en terrasse avec les collègues. Organiser un apéro dinatoire de dernière minute avec les copains. Voir la Tour Eiffel…

Qu’on va se retrouver, en tête à tête avec le Garçon, à vider nos cartons, découvrir cette ville, chercher des repères. Recomposer une nouvelle vie.

Dix jours encore, et on sera partis. Ca sentirait presque comme des vacances, et pourtant il faudrait que je me dise « coucou, c’est ton changement de vie !« . En espérant ne pas tomber de trop haut quand je me réveillerai…