Au quotidien

Dora, chat de rue

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Elle s’appelle Dora. C’est pas pour Dora l’exploratrice, quoiqu’on me pose la question à chaque fois, mais à cause du nom de la rue où on l’a trouvée – rue Dorion. C’est pas moi qui lui ait donné ce nom, c’est un peu un hasard, mais on a trouvé que ça lui allait bien. Alors on l’a gardé.

Dora, c’est le gros truc poilu que vous pouvez voir un peu partout sur mes photos Instagram. Enfin, quand j’arrive à la prendre pas floue – c’est qu’elle a beau passer la moitié de la journée à dormir, et l’autre à manger (à peu près), elle gigote pas mal quand il s’agit de prendre ses yeux en photo. Elle a pas encore compris le concept de « pas bouger » je crois.

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Dora, c’est mon chat. Comme tous les chats, elle fait des trucs débiles comme jouer avec mes pieds sous la couette, essayer de rentrer dans des sacs (en papier, ses préférés), se mettre à courir comme une tarée à travers l’appart alors que 2 secondes avant elle dormait tranquillement sur une des chaises de la cuisine – son spot fétiche. Elle aime les gratouilles sous la tête et les caresses sur le ventre : elle se met alors sur le dos comme une grosse peluche, et on voit qu’elle a des petits poils frisés entre les pattes – c’est trop cute, comme les longs poils qu’elle a entre les coussinets. Elle miaule quand elle veut me réveiller, quand elle a faim, quand la porte des toilettes est fermée (et moi dedans), ou juste pour discuter. Oui, on a des discussions avec mon chat, elle miaule, je miaule, elle miaule. Et elle me regarde avec ses grands yeux verts, et on se comprend (enfin je crois).

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Dora, c’est une grosse peluche sur pattes. Je dis grosse, mais n’en déplaise à ma coloc, c’est juste une illusion d’optique à cause de ses poils – ceux qu’on trouve partout dans l’appart (à peu près) – parce qu’évidemment elle a pas UN spot mais douze – les 3 chaises de la cuisine, le canapé, le haut du canapé, la boite dans le salon, sur mon lit, sous mon lit, le tapis de bain. Elle ronronfle quand elle dort – c’est à dire qu’elle ronronne et qu’elle ronfle en même temps. Elle ronronne pour pas grand chose en fait. Elle est tellement douce que c’est pas normal – comme si son poil était entièrement fait de duvet de jesaispasquoi – sauf que ces poils là ça vole et ça se pogne partout, et que Camille a bien de la patience de supporter ça.

On sait pas trop quel âge elle a. La première véto qui l’a vue m’a dit 7 ans, peut être plus, une autre pense qu’elle a bien dix ans. Elle a plus de canines du bas – celle qui lui restait est tombée il y a un mois – et elle a les dents un peu pourries. Elle a toujours la bouche entrouverte et la langue qui sort un peu. Elle aime pas qu’on la porte, elle se méfie des gens qu’elle connait pas, et elle a peur de Camille (mais ça va mieux). Quand je l’ai récupérée, on imaginait pas qu’elle deviendrait ce gros chat peluche.

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Parce que Dora vient de la rue. L’été dernier, alors que j’envisageais de prendre un chat dans mon nouvel appart, elle s’est ramassée sur le balcon d’un couple d’amis. C’était juste un chat tout miteux et pelé qui cherchait un abri. Et puis elle est restée. Et Nico, chez qui elle s’était installée, s’est attaché. Après un mois de lobbyisme à base de « tu verras c’est un chat trop mignon. et sage. et câlin un peu. » (à l’époque Nico pensait que c’était un mâle), j’ai décidé de l’adopter. Pourtant, elle ressemblait pas à grand chose – pour tout dire elle était même plutôt moche la première fois que je l’ai vue (cf photo) ; et puis ça a été la guerre pendant les premières semaines chez moi car elle avait décidé de faire ses besoins dans le salon.

Petit à petit, on s’est apprivoisées. Elle dort parfois sur mon lit, vient me dire bonjour le matin. Elle miaule pour des caresses, et me fait ce regard d’amour de pour la vie (ou: regard qui veut de la BOUFFE). On sait toujours pas d’où elle vient, ce qui lui est arrivé, pourquoi elle s’est retrouvée dehors, ni combien de temps elle est restée dans la rue, mais c’est pas grave.

Voilà, c’est Dora. Un chat de rue. Un chat peluche. Un chat que j’aime d’amour.

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A Montréal il y a des quantités de chats de rue (comme on les appelle ici). Des quantités de chats abandonnés chaque été au moment des déménagements. J’ai entendu des histoires terribles à base de chats que le précédent propriétaire avait laissé dans l’appart en le quittant – chats parfois retrouvés des jours plus tard, à moitié morts de soif et de faim. Je ne comprends pas qu’on puisse faire ça à un animal…

J’ai beaucoup d’amis qui se posent la question de prendre un chat. Je voulais juste vous raconter l’histoire de Dora, parce que je trouve que c’est une excellente idée que d’adopter un chat adulte, dans un refuge. Parce que ça fait un chat heureux. Parce qu’on est pas obligés d’avoir un chat depuis tout bébé pour s’y attacher. Parce qu’un chaton c’est mignon mais ça fout le bordel partout. Parce que.

Si vous envisagez prendre un chat, pensez-y. Avant de vivre avec mon ancienne coloc (qui a deux chats) et de m’attacher à Lolita, le grochat noir qui me lâchait plus, je ne pensais pas pouvoir m’attacher à un chat « comme ça », sorti de nulle part. Et puis. Et puis il y a eu Dora, et je m’en sens presque plus responsable que si j’avais pris un chaton, et que ça a été une très belle surprise que de la voir devenir cette peluche adorable.

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Si vous cherchez à adopter un chat à Montréal, le refuge où mes amis qui ont trouvé Dora sont bénévoles organise des journées d’adoption : https://www.facebook.com/rsa.arn. On peut aussi prendre un chat en famille d’accueil, en attendant qu’il trouve une nouvelle maison.

EDIT: Je vous invite à partager votre expérience et vos adresses de refuges (au Québec et en France) où adopter des chats dans les commentaires !